Didix87 Posté(e) 22 mai 2013 Posté(e) 22 mai 2013 Coucou ! Je sais que je pose une question bête et que tout le monde va rigoler mais c'est pas grave ! j'assume !! Je vois fleurir depuis pas mal de temps maintenant des ceintures dans un peu toutes les matières. Cependant, je n'arrive pas à comprendre réellement le fonctionnement. Je comprends bien qu'il faut avoir réussi X exercices de grammaire pour pouvoir obtenir la ceinture verte ou Y calculs pour avoir la ceinture verte. Mais est-ce de l'autonomie ? est-ce travaillé sur un créneau de classe ? Faut-il toujours une récompense au bout ? Les élèves sont-ils plus motivés ? Merci d'éclairer ma lanterne et encore désolée de cette question bête !!
Mel(yMélo) Posté(e) 22 mai 2013 Posté(e) 22 mai 2013 des idées sur le site de bruce demauge bost ou là :http://forums-enseignants-du-primaire.com/topic/293177-enseigner-autrement-cnv-discipline-positive-faber-mazlish/page-9 sur le comportement
Goëllette Posté(e) 22 mai 2013 Posté(e) 22 mai 2013 En fait, il y a à boire et à manger dans tout ça ! Rends-toi sur le site des PEMF et autre Freinet, Pidapi ...
mava3 Posté(e) 22 mai 2013 Posté(e) 22 mai 2013 c'est un système dans lequel on avance par palier de compétences, je revois mon système
mava3 Posté(e) 22 mai 2013 Posté(e) 22 mai 2013 Mais il ya plusieurs façons de fonctionner, voilà une de mes ceintures pour donner une idée 2 orth ceinture jaune.pdf
Goëllette Posté(e) 22 mai 2013 Posté(e) 22 mai 2013 Mais quand fais-tu les leçons pour chacune de ces matières, si tu bloques déjà 45 minutes pour tes ceintures ?
Virginie31 Posté(e) 25 mai 2013 Posté(e) 25 mai 2013 Bonjour !Avec ma collègue, nous fonctionnons encore différemment de ce qui est expliqué ici.Voici comment ça se passe (je travaille ainsi en numération, opérations et conjugaison)- l'objectif pour chaque élève est d'obtenir deux ceintures dans l'année (les plus rapides pourront en obtenir 3, voire 4 : j'ai un CE1 qui travaille actuellement du marron clair en numération, soit des compétences de début de CM1 ; ça signifie que depuis novembre, il a obtenu les deux ceintures correspondant au niveau CE1 et les deux correspondant au niveau CE2 !) : au début de l'année, je fais une éval qui me permet de situer chaque élève ; chacun part donc de son niveau réel et a pour objectif d'aller deux ceintures plus haut (c'est-à-dire qu'un CE2 ne travaillera pas forcément des compétences de CE2 au début de l'année : s'il a besoin d'une piqûre de rappel du CE1, il l'a !) ; - à chaque ceinture correspondent plusieurs compétences ;- le travail est presque complètement individualisé ;- je commence par distribuer à chaque élève les fiches de leçons correspondant à la ceinture qu'il travaille : par exemple, pour la ceinture Vert Clair en conjugaison, je distribue les leçons correspondant aux compétences de début de CE1 (Je reconnais le présent, le passé et le futur ; Je sais conjuguer ETRE, AVOIR, ALLER au présent ; Je sais conjuguer les verbes du 1° groupe au présent ; Je sais remplacer un sujet par un pronom personnel) ;- les élèves lisent leurs leçons et s'ils ont un problème, ils viennent me voir pour que l'on reprenne ensemble ce qu'ils ne comprennent pas ;- une fois les leçons lues, ils choisissent une fiche d'exercice de la couleur de la ceinture qu'ils travaillent (une ceinture comporte entre 6 et 8 fiches de 4/5 exercices ; toutes les compétence d'une ceinture ou presque sont travaillées sur chaque fiche) ;- un problème ? Ils viennent me voir. La fiche est finie ? Je corrige en direct. S'il y a des erreurs, ils corrigent. Sinon, fiche suivante ;- quand ils ont fait environ 4 fiches sans problème (c'est-à-dire que leurs résultats sont majoritairement A, quelques AR), je leur demande s'ils sont prêts à passer l'examen (en général, c'est oui !). Ils le passent, je vérifie; s'il y a des erreurs, ils peuvent se corriger une fois et généralement, ce sont des erreurs d'inattention ;- s'ils peinent, je leur fais travailler la compétence sur laquelle ça bloque sur leur cahier d'essai (ils sont alors à côté de moi) ;- ils ont droit au classeur de leçons pendant les entraînements, mais évidemment pas pour l'examen. - ça signifie aussi que mes plus faibles ne voient pas tout le programme de leur niveau de façon "classique" -> cependant 1) s'ils avaient vu tout le programme, que leur en resterait-il ? Ne vaut-il pas mieux qu'ils aient vraiment compris les compétences étudiées plutôt que d'avoir la tête farcie de notions qu'ils ne comprennent pas ? 2) je fais parfois des points collectifs, qui permettent donc à tous d'entendre parler de multiplication à deux nombres de x chiffres, même s'ils n'en sont pas encore là ; et pour ce qui est de la conjugaison, comme je fais des corrections de textes de rédaction de façon collective, on aborde plein de points, ce qui fait que même mes plus faibles ont entendu parler par exemple du passé composé et commencent à le reconnaître.Ce que j'en retiens après moins d'un an d'utilisation Les + :- les élèves sont majoritairement beaucoup plus conscients de ce qu'ils travaillent ("Maîtresse, tu peux corriger l'exercice sur les compléments à 100 ?") ... - ...et aussi plus impliqués ("Non, pas déjà la fin, j'ai pas fini mon examen !" "S'il te plait, tu peux me corriger ma fiche avant de ranger ?" " C'est bien ça pour les doubles, j'ai bien corrigé ?" "La dernière fois, tu m'avais dit qu'on reverrait ensemble les compléments à 1000"). Sans compter le nombre de "Ouais !" murmurés à chaque fois que je mets "A" en face d'une compétence et les "Mamaaaan ! J'ai eu ma ceinture bleu clair !".- leurs erreurs deviennent pour eux des batailles personnelles ("oh, mais je le sais ça pourtant ! Je me fais avoir à chaque fois !).- ils ont un objectif en ligne de mire : la ceinture ; du coup, lorsque je fais marquer dans les devoirs d'apprendre ou de revoir les leçons de conjug, ils savent exactement à quoi ça va leur servir, et ils savent pour quoi/qui ils travaillent. J'ai un CE1 qui ne fait pas ses devoirs, SAUF ceux qui concernent les ceintures. J'ai deux CE2 très faibles en conjug (ils viennent d'obtenir la ceinture vert clair) : ils savaient que leur objectif était de s'acharner sur la mémorisation de l'orthographe des formes conjuguées d'être, avoir et aller au présent et ils l'ont fait !- je suis beaucoup plus consciente du vrai niveau de mes élèves : c'est parfois difficile à accepter, mais j'ai une image plus réelle de ma classe. - le classeur de leçons est beaucoup plus utilisé par mes élèves que les années antérieures ; - ça allège la charge du double niveau (vu qu'ils travaillent en même temps chacun sur leur niveau, j'ai du temps pour tous, au lieu de devoir bloquer 30' pour travailler uniquement avec un des deux niveaux) ; - j'adapte mes explications aux élèves et je repère tout de suite si une explication ne passe pas ; - les élèves les plus rapides ne s'ennuient pas et rencontrent des défis dès qu'ils commencent à monter dans les ceinture ; ça leur évite de trop se reposer sur leurs lauriers ; les élèves "bien dans leur niveau" et leurs plus faibles avancent aussi à leur rythme, sans se sentir dépassés par les autres. - si on a la chance d'avoir des collègues qui travaillent selon le même système, l'élève débarque en septembre dans le niveau suivant avec, admettons, la ceinture vert foncé : le collègue lui refait passer l'examen pour s'assurer que les acquis ne se sont pas envolés pendant l'été, puis l'élève poursuit son petit bonhomme de chemin... Les points qui m'interpellent encore - la correction : il y a des jours où je me retrouve avec une file d'élèves au bureau, du coup ça s'énerve, ça discute et pendant ce temps, ça ne travaille pas ! Si je limite le nombre d'enfants, ils ont tendance à être "au taquet" et à courir/bousculer les autres pour être les premiers au bureau... A réfléchir, donc. - y a-t-il un vice caché à ce fonctionnement, que je ne vois pas encore ? - les retours collectifs : je n'arrive pas toujours à discerner les moments où je devrais prendre un temps en groupe entier pour parler d'une notion qui a posé problèmes à un groupe d'élèves ; - l'apprentissage des leçons ne pose pas de problème cette année, parce que je suis dans une école où les parents ont du temps à consacrer à leurs enfants et où tous parlent français ; mais qu'en sera-t-il l'an prochain si j'ai des enfants dont les parents ne parlent pas français ou n'ont pas le temps de s'occuper des devoirs ? Cependant, ma collègue a beaucoup pratiqué ce système en ZEP et ça fonctionnait, donc j'ai bon espoir ; - utiliser ce système dans une école où tout le monde ne fonctionne pas comme ça : le collègue du niveau supérieur se retrouve avec des élèves qui comptent jusqu'à 1 000 quand d'autres sont passés au million. J'ai envie de dire que c'est son boulot de différencier mais je reconnais tout de même que ça peut poser problème. Voilà... je suis vraiment emballée . SI vous avez des questions, n'hésitez pas (ici ou par MP).
Goëllette Posté(e) 26 mai 2013 Posté(e) 26 mai 2013 Mais quand fais-tu les leçons pour chacune de ces matières, si tu bloques déjà 45 minutes pour tes ceintures ? Up ! Voilà... je suis vraiment emballée . SI vous avez des questions, n'hésitez pas (ici ou par MP). Tu peux être emballée, et j'ai vu des endroits où ça fonctionne très bien, y compris en ZEP. Mais ça va de pair avec une organisation générale très cadrée (qui ne se voit pas forcément au premier coup d’œil) et de véritables leçons, des évaluations régulières, ... Parce que je connais aussi les dérives de tout ça, c'est à dire les collègues qui se revendiquent de cette méthode alors que ça leur permet surtout de ne pas faire de leçons, de ne pas corriger, de ne pas préparer (puisque tout est prêt), tout cela avec des élèves ravis de se balader dans la classe à longueur de temps, de ne pas être contraints à faire trop d'efforts (puisqu'ils s'auto-corrigent), ... On retrouve aussi le fameux "plan de travail" dans de nombreuses autres classes, mais c'est une série de fiches en tapon dans une chemise, surtout des coloriages magiques et autres mots fléchés, que les élèves font quand ils ont terminé leur travail, et qui ne sont pas corrigées. Dans ces cas-là, ça ne présente aucun intérêt pédagogique, au contraire de la véritable pédagogie institutionnelle ou Freinet.
Virginie31 Posté(e) 26 mai 2013 Posté(e) 26 mai 2013 Oui, je ne doute pas qu'il y ait des dérives. ça leur permet surtout de ne pas faire de leçons, de ne pas corriger Attention : dans le système que j'utilise, mes élèves ne s'auto-corrigent pas ou du moins, pas comme je pense que tu l'entends, puisqu'ils viennent me voir. Je leur indique leurs réussites et leurs erreurs par un code (un trait oblique quand c'est bon, une croix quand ils se trompent), puis ils vont se corriger (avec ou sans aide du classeur de leçons). Je pense que la plupart des enfants (il y aura toujours des exceptions) sont plus attentifs à ce qu'ils font et le fait de corriger immédiatement leurs erreurs les aide, selon moi, à mieux retenir les choses puisqu'il est souvent arrivé qu'un élève me dise : "Tu vois, d'habitude je me trompe là, mais cette fois-ci, je m'en suis souvenu !" J'avoue que j'ai un peu de mal à imaginer un système où les élèves seraient en autonomie complète, auto-correction comprise . Peut-être que certains collègues arrivent à le gérer, mais moi, je serais bien démunie... de ne pas préparer (puisque tout est prêt) Niveau travail personnel, les ceintures représentent pour moi : un temps de correction immédiat (en classe avec les élèves qui viennent me voir), différé (le midi, le soir pour les fiches que je n'ai pas corrigées sur le créneau "ceintures"). Peu de préparation, c'est vrai, mais plus de réflexion ("Comment pourrais-je expliquer la retenue à X, qui n'a toujours pas compris ?") et plus de temps de préparation dans d'autres domaines. Mais je suis tout à fait d'accord avec toi : certains en profitent sûrement. Après, c'est lié au professionnalisme de chacun et pas directement à ce fonctionnement. tout cela avec des élèves ravis de se balader dans la classe à longueur de temps Oui, comme je l'indiquais, c'est l'un des points qui m'interroge ; bon chez moi, ils ne se baladent pas, mais je trouve qu'il y a trop de temps perdu au moment de la correction. Je cherche encore comment faire pour rendre le tout plus efficace... Mais ça va de pair avec une organisation générale très cadrée (qui ne se voit pas forcément au premier coup d’œil) et de véritables leçons, des évaluations régulières. L'organisation, je l'ai surtout ressentie en terme de suivi des élèves : il faut un document très clair permettant de noter les résultats au fur et à mesure des corrections, ce qui permet de repérer facilement les élèves prêts à passer leur examen et aussi de voir quels enfants ont besoin d'un coup de pouce sur telle ou telle notion. Mais quand fais-tu les leçons pour chacune de ces matières, si tu bloques déjà 45 minutes pour tes ceintures ? Concernant les leçons, je ne fais jamais un temps de leçon commun puisque j'ai des élèves qui travaillent le présent et d'autres l'imparfait. En revanche, comme je l'expliquais, je fais des points (pas assez régulièrement encore à mon goût) pour corriger une erreur largement constatée, ce qui permet à tous les élèves d'entendre parler d'une notion future. Les "vraies" leçons, je les distribue et après, je les explique de façon individualisée à ceux qui en ont besoin (ou par petits groupes si plusieurs élèves ont les mêmes besoins). Cependant, une de mes craintes avec ce système, c'est que les enfants qui réussissent les exercices le fassent en "petits robots", sans vraiment avoir compris/retenu le vocabulaire ou la notion liés à la leçon. C'est une véritable interrogation et je ne suis pas encore tout à fait à l'aise avec l'idée de ne plus aborder les notions en collectifs. Heureusement que j'ai ma collègue, plus expérimentée que moi, à qui je peux faire part de mes craintes... Ceci dit, en grammaire, j'ai un fonctionnement "classique" (leçon, entraînement, systématisation, réinvestissement) avec peu de différenciation et je vois une vraie différence : les élèves sont moins investis, certains rêvent pendant la réflexion collective, quelques-uns râleraient presque pour faire les exercices... L'avantage des ceintures, c'est aussi que l'on repère directement celui qui ne fait rien ; en général, celui-là, il vient travailler à côté de moi ! Et puis quand il voit que les copains obtiennent des ceintures, il se met au travail parce que lui aussi, il a envie d'aller colorier les cases sur l'affichage collectif qui sert de suivi des ceintures de chacun. Pour ce qui est des évaluations régulières, j'ai envie de dire que tu en fais toutes les semaines : dès qu'il y a un créneau "ceinture", tu entres en éval formative (puisque les élèves sont en entraînement et que tu vois leur progression/stagnation d'une fiche à l'autre) ou sommative (pour ceux qui passent l'examen).
Goëllette Posté(e) 26 mai 2013 Posté(e) 26 mai 2013 Oui, je ne doute pas qu'il y ait des dérives. ça leur permet surtout de ne pas faire de leçons, de ne pas corriger Attention : dans le système que j'utilise, mes élèves ne s'auto-corrigent pas ou du moins, pas comme je pense que tu l'entends, puisqu'ils viennent me voir. Je leur indique leurs réussites et leurs erreurs par un code (un trait oblique quand c'est bon, une croix quand ils se trompent), puis ils vont se corriger (avec ou sans aide du classeur de leçons). Je pense que la plupart des enfants (il y aura toujours des exceptions) sont plus attentifs à ce qu'ils font et le fait de corriger immédiatement leurs erreurs les aide, selon moi, à mieux retenir les choses puisqu'il est souvent arrivé qu'un élève me dise : "Tu vois, d'habitude je me trompe là, mais cette fois-ci, je m'en suis souvenu !" J'avoue que j'ai un peu de mal à imaginer un système où les élèves seraient en autonomie complète, auto-correction comprise . Peut-être que certains collègues arrivent à le gérer, mais moi, je serais bien démunie... >de ne pas préparer (puisque tout est prêt) Niveau travail personnel, les ceintures représentent pour moi : un temps de correction immédiat (en classe avec les élèves qui viennent me voir), différé (le midi, le soir pour les fiches que je n'ai pas corrigées sur le créneau "ceintures"). Peu de préparation, c'est vrai, mais plus de réflexion ("Comment pourrais-je expliquer la retenue à X, qui n'a toujours pas compris ?") et plus de temps de préparation dans d'autres domaines. Mais je suis tout à fait d'accord avec toi : certains en profitent sûrement. Après, c'est lié au professionnalisme de chacun et pas directement à ce fonctionnement. tout cela avec des élèves ravis de se balader dans la classe à longueur de temps Oui, comme je l'indiquais, c'est l'un des points qui m'interroge ; bon chez moi, ils ne se baladent pas, mais je trouve qu'il y a trop de temps perdu au moment de la correction. Je cherche encore comment faire pour rendre le tout plus efficace... Mais ça va de pair avec une organisation générale très cadrée (qui ne se voit pas forcément au premier coup d’œil) et de véritables leçons, des évaluations régulières. L'organisation, je l'ai surtout ressentie en terme de suivi des élèves : il faut un document très clair permettant de noter les résultats au fur et à mesure des corrections, ce qui permet de repérer facilement les élèves prêts à passer leur examen et aussi de voir quels enfants ont besoin d'un coup de pouce sur telle ou telle notion. Mais quand fais-tu les leçons pour chacune de ces matières, si tu bloques déjà 45 minutes pour tes ceintures ? Concernant les leçons, je ne fais jamais un temps de leçon commun puisque j'ai des élèves qui travaillent le présent et d'autres l'imparfait. En revanche, comme je l'expliquais, je fais des points (pas assez régulièrement encore à mon goût) pour corriger une erreur largement constatée, ce qui permet à tous les élèves d'entendre parler d'une notion future. Les "vraies" leçons, je les distribue et après, je les explique de façon individualisée à ceux qui en ont besoin (ou par petits groupes si plusieurs élèves ont les mêmes besoins). Cependant, une de mes craintes avec ce système, c'est que les enfants qui réussissent les exercices le fassent en "petits robots", sans vraiment avoir compris/retenu le vocabulaire ou la notion liés à la leçon. C'est une véritable interrogation et je ne suis pas encore tout à fait à l'aise avec l'idée de ne plus aborder les notions en collectifs. Heureusement que j'ai ma collègue, plus expérimentée que moi, à qui je peux faire part de mes craintes... Ceci dit, en grammaire, j'ai un fonctionnement "classique" (leçon, entraînement, systématisation, réinvestissement) avec peu de différenciation et je vois une vraie différence : les élèves sont moins investis, certains rêvent pendant la réflexion collective, quelques-uns râleraient presque pour faire les exercices... L'avantage des ceintures, c'est aussi que l'on repère directement celui qui ne fait rien ; en général, celui-là, il vient travailler à côté de moi ! Et puis quand il voit que les copains obtiennent des ceintures, il se met au travail parce que lui aussi, il a envie d'aller colorier les cases sur l'affichage collectif qui sert de suivi des ceintures de chacun. Pour ce qui est des évaluations régulières, j'ai envie de dire que tu en fais toutes les semaines : dès qu'il y a un créneau "ceinture", tu entres en éval formative (puisque les élèves sont en entraînement et que tu vois leur progression/stagnation d'une fiche à l'autre) ou sommative (pour ceux qui passent l'examen). Oui, tu confirmes ce que j'écrivais précédemment : pour mettre en place ce système efficacement, ça demande du travail, de l'organisation, un cadre, ce qui n'est pas forcément ce que recherchent certains collègues (ou plutôt même, c'est exactement l'inverse). La seule chose qui me tracasse dans ce que tu écris, c'est l'absence de leçons (en histoire-géo-sciences aussi ?). La dérive est le nivellement par le bas, car comment t'assurer que ceux qui en sont encore au présent vont réellement un jour voir le passé simple ? Au moins, quand tu as une leçon, tous les élèves y assistent et en retiennent forcément quelque chose. Je trouve ce fonctionnement très intéressant, mais c'est cette question de leçons, de nivellement par le bas pour certains (voir pour tous, dans certains cas décrits plus haut) qui me retiennent de le mettre totalement en pratique, et au niveau d'une école, il me semble qu'un ajustement est obligatoire en ce qui concerne les ceintures de comportement, pour respecter les règles élémentaires de sécurité (libre circulation dans les locaux de ceux qui ont une ceinture violette).
Virginie31 Posté(e) 26 mai 2013 Posté(e) 26 mai 2013 Je n'ai peut-être pas été assez précise : je ne parle que des trois domaines dans lesquels j'ai mis en place les ceintures : conjugaison, numération, opération. Mon temps de ceintures dans la semaine représente environ 30' à 1h30 par jour (les jours où je fais de la conjugaison et de la num/des opé le même jour). Pour tout le reste, j'ai un fonctionnement tout à fait classique : en histoire par exemple, on découvre ensemble des documents, on répond à des questions, on contextualise, puis ils écrivent tous leur trace écrite. En sciences, on fait des expérimentations, maquettes, hypothèses,... en groupe classe, en binôme, etc. Je ne fonctionne pas par plan de travail ; je crois que je serais pour le moment bien incapable de gérer ça, ça me semble être un travail énorme quand on veut faire les choses correctement !! Et... je ne sais pas, mais quand je vois la faible compréhension qu'ont mes élèves de sujets que l'on explique tous ensemble, j'ai du mal à concevoir de les laisser découvrir lesdits sujets en plan de travail. La question du nivellement est une vraie question : je l'ai encore posée la semaine dernière à ma collègue ! Son conseil : si vraiment un élève ne progresse pas (bloque sur le présent par exemple), on lui propose de travailler en parallèle des notions de la ceinture suivante (après tout, le futur peut être plus simple que le présent). Pour les plus en avance, je ne vois pas de nivellement par le bas possible, puisqu'ils avancent à leur rythme (cf mon CE1 qui travaille déjà du marron clair => début CM1). Mais comme je l'ai dit plus haut, avec la façon dont je fonctionne, mes élèves baignent dans les temps de conjugaison au moment de la correction collective en rédaction (enfin... c'est mon but !!), donc ils entendent parler du passé simple, ils m'entendent rappeler les règles de formation... Je crois que le danger de ce système, ce serait de créer des cloisons qui feraient que chacun resterait uniquement confiné aux notions qu'il travaille (tu travailles le présent ? Chut, n'écoute pas ce que l'on dit sur le passé composé !!). Si je peux reprendre les ceintures l'an prochain, je crois que je mettrai en place un temps de langage durant lequel des élèves expliqueront aux autres ce qu'ils ont appris... A réfléchir... Je n'ai pas adopté la ceinture de comportement ; ma collègue l'avait quand elle était à temps complet, couplée à un système de monnaie de classe. Je ne suis pas à l'aise avec cette idée de monnaie. Alors niveau comportement, j'ai mon petit système de tickets et ça me va très bien. Tout à fait d'accord avec toi sur le besoin d'harmoniser au sein de l'école (et pas qu'en comportement d'ailleurs). Je change d'école à la prochaine rentrée, et je ne pense pas mettre en place les ceintures si les collègues y sont farouchement opposés : je pense que ça créerait des difficultés pour rien. Mais je leur en parlerai et, sait-on jamais, je ferai peut-être des adeptes ? Et peut-être trouvera-t-on une solution à cette question des leçons ?? Précision : en CE1 cette année, nous avons abordé la conjugaison avec Réussir son entrée en grammaire au CE1, et ensuite seulement je les ai lancés sur les ceintures.
mava3 Posté(e) 26 mai 2013 Posté(e) 26 mai 2013 Comme toi Virginie, je suis totalement convaincue par ce système de ceintures, pas dans toutes les matières car je n'ai pas encore trouvé de quelle manière concevoir des ceintures en grammaire, géométrie ou problème, mais j'y réfléchis! (je me demande bien où ces collègues trouvent des ceintures toutes prêtes!) Je ne fais pas de "leçon" en orthographe, voc et calcul, mais les notions sont vues chaque matin lors de mes rituels de dictée, et les élèves ont toutes les leçons dès le CE2 dans leur classeur de cycle. En conjugaison nous découvrirons au fur et à mesure les temps, dans une mini-leçon de 15minutes toutes les semaines. Je ne suis de toute façon pas du tout persuadée que les élèves de CM1 qui ont des difficultés avec les temps vus en CE1 et en CE2 arrivent à retenir beaucoup de choses lors de la leçon sur le passé simple.. Et du coup je préfère qu'ils maîtrisent très bien quelques temps plutot qu'un tout petit peu tout un tas de temps! Et je n'entrerai même pas dans le débat d'enseignants qui choisissent le système de ceintures pour se faciliter la vie... N'est-il pas plus simple de suivre bravement un fichier?
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