Enseignants qui refusent leur poste et se font mettre en arrêt...

[poupoulemarie]

Attends, faire des enfants, c'est un choix, on est bien d'accord?? Pourquoi ceux qui n'ont pas d'enfant assumeraient les choix de ceux qui en ont?

Faut quand même pas pousser. On n'a pas la même vie avec ou sans enfant.

Je suis célibataire et sans enfant, et je ne trouve pas ça équitable de passer derrière des gens qui ont moins d'ancienneté que moi mais qui sont mariés ou/et qui ont des enfants. Ce n'est pas parce que tu n'as pas de mari ou d'enfant que tu n'as pas le droit d'avoir autant de chance que les autres d'avoir des postes sympa! On a aussi une vie privée et des projets! C'est très discriminatoire. Et pour les gens stériles?? La double peine! Tu ne peux pas avoir d'enfant ET EN PLUS, tu te tapes les postes que les gens qui ont des enfants ne veulent pas!

L'inverse est tout aussi bonne alors? Je ne vois pas pourquoi ceux qui ont des enfants devraient assumer les "choix" de ceux qui n'en ont pas. On peut aussi être deux à jouer au con, c'est tellement plus marrant.

Ton raisonnement ne marche pas : Les "sans enfants" ne réclament pas de point de "non enfant" et les parents oui!

Je ne me sers pas du fait que je n'ai pas d'enfant pour avoir plus de points que les autres au mouvement! Je crois que tu n'as pas compris.

Ce n'est pas la peine de "jouer au con" comme tu dis. Je ne trouve pas ça très constructif...

[poupoulemarie]

Je trouve ce post horrible.

Dans notre département, nous n'avons pas de points enfants, et je me battrais contre si cela était proposé, bien que j'ai (j'aurai) un (deux) enfants. Parce qu'on ne sait pas pourquoi la personne n'a pas d'enfants. (choix? stérilité? décès des enfants? FC à répétition?...)

Le côté personnel, quand il n'est pas lié à un handicap ou à une situation médicale ou sociale grave, n'a à mon sens pas à être mis en avant.

Ici, les bonif' sont liées au professionnel (ZEP, rural, fermeture) et aux situations particulières (MDPH, enfant handicapé, ALD).

Enfin, si un docteur donne un arrêt, c'est qu'il y a une raison. Chacun son métier. Au bout de trois mois, c'est mi-traitement, et passage en commission, alors... Chacun prend ses responsabilités.

Tout à fait d'accord!

[nola]

Ben on n'est pas prêt de trouver la formule idéale pour le barème.

[missnina]

Surtout si on n'a pas un minimum de déontologie qui nous évite d'écrire tout et n'importe quoi....

[nola]

Surtout si on n'a pas un minimum de déontologie qui nous évite d'écrire tout et n'importe quoi....

Des exemples?

[missnina]

qu'on choisit de ne pas avoir d'enfants, c'est pas un bel exemple ça? super déontologique,non?

[nola]

qu'on choisit de ne pas avoir d'enfants, c'est pas un bel exemple ça? super déontologique,non?

Pas faux. Ceci dit des âneries, on en dit tous et c'est le fait d'en discuter (quitte à se prendre la honte de temps à autre) qui nous permet d'en prendre conscience, ce qui ne résout pas le problème majeur: débloquer le mouvement en assurant sa transparence.

[missnina]

toujours sans rancune Nola mais contrairement à tout à l'heure ça touche profondément des gens donc faut faire un tout petit peu gaffe je pense, je le redis.

[mayre]

Partir à 6h30 le matin, revenir à 18h30 le soir (avec les cahiers/feuilles à corriger dans le sac), c'est "super sympa" pour n'importe qui. Avec ou sans enfants, on est bien d'accord.

Avec du taf encore, après 21h (journée de taf' faite, dans la foulée enfants couchés-repas pris -pfiou... ah non pas pfiou...), le point de bonif' par enfant n'est pas un passe-droit accordé par l'IA.

Mais un moyen économique pour l'IA de limiter la casse en terme de besoin de remplacements et donc de finances: un(e) instit qui tient revient moins cher qu'un(e) qui flanche. Donc, c'est une question de financement, et pas de "justice".

Or il y a encore plus de risque de flancher avec des enfants qui ne font pas leur nuit, il y a encore plus de risque de flancher lorsqu'on a à s'occuper un petit peu de ses propres mômes après ceux des autres, que quand on n'a que soi et, éventuellement, son compagnon à gérer, après 2h de route le matin, 6h de classe+ 2h de soutien+corrections à fond + 2h de route retour (rythme déjà "tendu comme un string"). Et bien, après 5 ans de ZEP bien bien difficile sans enfants à 1h de chez moi, puis 2 ans de BD puis dirlette dans une circo tranquille avec enfant, je n'en suis pas si sûre. Le risque de flancher me semble plus dépendre des conditions de travail.

Le père?

Mais qui assure la matin lorsqu'on part avant l'ouverture de la crèche? Avant l'ouverture du périsco? Avant le début de la journée de la nourrice? [ je l'ai vécu]

Attendez, je cherche...

Les GParents qui viennent exprès pour, de 250 km? (cas d'une collègue, qui ne peut compter sur le père)

L'ado en chef de la fratrie? (cas d'une collègue, qui ne peut compter sur le père)

Ou alors encore plus sympa: trimballer le(s) enfant(s) matin et soir... (cas d'une collègue, dont le conjoint commence très tôt, et de l'autre côté du département)

Sinon, effectivement, il y a un père, le matin.

Le soir, il faut qu'il fasse ses heures; ici, avant 19h à la maison, c'est du bonus (et il ne travaille ni loin, ni dans le commerce).

Le quotidien de nombre d'entre nous, malheureusement.

Pourtant, puisque tu parles des problèmes de tes collègues, que dirais-tu à des collègues (qui ne sont plus de mon département) qui, après 8 ans de postes dont personne ne veut, sont maintenant T9, et n'ont pas de poste parce que pas d'enfants (et qu'elles se font doubler par les parents):

- l'une essaye d'avoir des enfants depuis 6 ans. Chaque mouvement lui rappelle son infertilité et lui donne un poste pourri qui l'éloigne de son conjoint (je parle d'un point de vue affectif)

- l'autre a eu deux enfants: les deux sont décédés après quelques semaines de vie. Ils ne comptent pas pour le mouvement. Elle n'aura jamais d'enfants. Tu crois qu'elle ressent quoi quand sa vie professionnelle est conditionnée par ces décès?

Est-ce qu'elles sont moins/plus méritantes que les collègues que tu cites?

Je suis consciente des difficultés de mes collègues maman ou papa. Mais beaucoup de gens "sans enfants" ne disent rien des difficultés qu'eux éprouvent (la douleur de ne pas trouver de conjoint, par exemple, car du temps libre, les célibataires en manquent aussi dans notre métier)

Je pense que nos barèmes doivent être liés à des parcours professionnels pour ces raisons. Je sais bien que c'est difficile pour les mamans, et il y a des situations que je juge inacceptables (là, par exemple, je ne parle pas des mutations, où il est normal à mon sens de compter les enfants et les conjoints), ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Mais je trouve ça plus juste de se baser sur du professionnel en ce qui concerne le mouvement.

Après, je rejoins nola (je crois?) sur une chose: si le mouvement était moins bloqué (par les fermetures de classe, angoisse qui nous vient des années de suppressions de postes - les postes réservés - les postes à profil - ...), on n'en serait pas là. Et, sur ce point, à nous de nous faire entendre. Idem sur le barème d'ailleurs: il est fixé en CAPD chaque année, les collègues qui le souhaitent peuvent intervenir auprès des syndicats qui y siègent pour tenter de le faire modifier.

PS: Lena, j'apprécie de te lire, et j'espère que tu ne prendras pas mal mon "attaque". On n'est pas d'accord, ça arrive!

[scarlettOhara]

pourquoi se "battre" pour enlever des droits acquis?

personne ne peut dire qu'objectivement une vie sans enfant est tout aussi fatiguante et prenante qu'une vie avec enfants!!!!

on est un des rares métiers voir le seul ou le nombre d'enfant est pris en compte...

en tout cas le post a "dévié" de son sujet initial,

[mayre]

Ce n'est pas un "droit acquis", aucune loi ne donne ces points, cela dépend des barèmes décidés en CAPD.

Quant à une vie plus "facile" sans enfant, cela dépend si l'on subit FIV sur FIV, si on a perdu un enfant, si on ne peut pas en avoir... Je ne sais pas si cette grande épreuve n'a pas plus d'impact sur la personne que gérer nos enfants (qui restent un grand bonheur, non?)

Peut-être que je dis n'importe quoi, mais c'est ce que je pense.

Le sujet initial du post est aussi lié aux conditions d'affectation, donc au barème, même si on est d'accord que le débat n'est pas là.

[nola]

Je me sens un peu coupable d'avoir participé aux dérives de ce fil.

Plusieurs collègues ont pensé qu'il s'agissait de juger des gens dont nous ne connaissons finalement pas la situation personnelle, parfois très difficile. Si certains se sont sentis jugés par mes messages, je m'en excuse. Le message sur les vieux instits qui ont eu la belle vie est tout aussi choquant, je pense, mais après tout c'est subjectif. On est quelques uns à avoir un peu le même parcours que Maïs.

Je ne suis pas non plus d'accord quand je lis que nous ne devrions pas discuter de ce sujet. Avant d'être sur edp, je pensais que le durcissement du mouvement et la multiplication des problèmes étaient des spécificités de mon département (très peuplé, des zones très difficiles, des conditions de circulation épouvantables et des transports en commun défaillants). En lisant le forum (dont ce fil), je me rends compte que c'est un problème qui revient dans toute la France. Même si je comprends que ce n'est pas une consolation pour ceux qui galèrent, ça contribue à une mauvaise ambiance que je ressens fréquemment dans les écoles. En parler ici est aussi un moyen de faire remonter ces problèmes et de donner des pistes pour des améliorations en sortant des cas particuliers. On n'est pas dans une série télé et la réalité de nos conditions de travail ne doit pas être occultée.

Maintenant, peut-être que le sujet de départ (les refus de postes) est un cas très particulier qui n'existe que dans très peu de départements mais j'en doute.