mayre Posté(e) 28 septembre 2013 Partager Posté(e) 28 septembre 2013 Ce qui me gêne, c'est le discours "quel dommage, la fin de l'AP!"... Alors que je rêve de l'abrogation des décrets Darcos... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
nola Posté(e) 28 septembre 2013 Partager Posté(e) 28 septembre 2013 Ce qui me gêne, c'est le discours "quel dommage, la fin de l'AP!"... Alors que je rêve de l'abrogation des décrets Darcos... Pareil. Malheureusement, je ne crois pas que nous soyons majoritaires dans la profession. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Goëllette Posté(e) 28 septembre 2013 Partager Posté(e) 28 septembre 2013 Vous m'excuserez, mais je n'aime pas trop ce que je lis sur l'AP. Bien sûr que faire des petits groupes de besoin c'est efficace... Mais: - l'AP nous a fait perdre 2h de classe par semaine, autant de temps où on pouvait travailler autrement (le samedi, chez moi, c'était groupes de besoin). - l'AP est arrivé en même temps que la suppression des RASED, qui ont dû mettre des priorités (peut-être discutables), et a aidé au démantèlement des RASED. - l'AP est arrivé quand on a eu des milliers de suppression de postes: différencier en classe est devenu plus dur, mais était-ce moins efficace que l'AP? Personnellement, je ne pense pas. Bref, attention... Ce qui me gêne, c'est le discours "quel dommage, la fin de l'AP!"... Alors que je rêve de l'abrogation des décrets Darcos... Je ne pense pas écrire le contraire, Mayre, simplement, entre l'APC et l'APE, la seconde est préférable. Je ne vois pas du tout l'intérêt de l'APC, hormis nous obliger à faire la 24è heure, alors qu'on aurait pu nous la donner pour nous réunir en équipe. De plus, très franchement, je ne suis pas hyper convaincue de l'efficacité des RASED, tout comme de la réforme des rythmes (et même le rajout des 2h), si on ne s'attaque pas à l'essentiel : faire en sorte que les élèves que les parents nous amènent à l'école soient en mesure de "réceptionner" notre enseignement, c'est-à-dire s'ils se sont couchés à une heure raisonnable tous les soirs, si les parents se sont intéressés positivement à ce qu'ils ont fait avec nous, s'ils ont un minimum de vie culturelle (autre que la télé et la console) en famille ... Autrement, tout est démago et ne fera qu'empirer la situation de l'école et nous désespérer. Donc ce qui me chagrine, et ça fait longtemps, c'est qu'alors que plus de 50% de l'échec scolaire de nos élèves (et encore je suis gentille) vient de ce qu'ils vivent CHEZ EUX et qui pourrait se résoudre avec un peu de contraintes familiales, c'est uniquement sur l'école qu'on fait porter la responsabilité de 100% de cet échec et principalement sur l'école primaire, nous enlevant peu à peu tout ce qui nous permettait d'agir efficacement. Je suis en train de faire du gros rangement dans ma cave et mon grenier en ce moment et très régulièrement, je retrouve des classeurs et des manuels de mes débuts, dans les années 80, et je peux constater la baisse énorme de ce qui est demandé, surtout entre 1995 et 2007, puisque si on peut trouver du négatif aux programmes de 2008, c'est évident, au moins, ils sont un peu plus ambitieux que les précédents. J'ai récupéré des tas de matrices de CE2 des années 80 qui ne peuvent plus servir maintenant qu'en CM2, et encore ... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
letapisrevant Posté(e) 28 septembre 2013 Partager Posté(e) 28 septembre 2013 Je suis curieuse : que nous apprenait-on en CE2 dans les années 80 ? Je n'ai plus aucun de mes cahiers d'enfance mais c'est vrai que j'avais l'impression d'en faire davantage que les élèves actuels. Mais nos enseignants avaient bien moins de temps perdu en gestion de la discipline, tout au plus certains étaient un peu bavards mais jamais irrespectueux ni indisciplinés. On avait trop peur du retour de bâton à la maison ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
chableu Posté(e) 28 septembre 2013 Partager Posté(e) 28 septembre 2013 Vous m'excuserez, mais je n'aime pas trop ce que je lis sur l'AP. Bien sûr que faire des petits groupes de besoin c'est efficace... Mais: - l'AP nous a fait perdre 2h de classe par semaine, autant de temps où on pouvait travailler autrement (le samedi, chez moi, c'était groupes de besoin). - l'AP est arrivé en même temps que la suppression des RASED, qui ont dû mettre des priorités (peut-être discutables), et a aidé au démantèlement des RASED. - l'AP est arrivé quand on a eu des milliers de suppression de postes: différencier en classe est devenu plus dur, mais était-ce moins efficace que l'AP? Personnellement, je ne pense pas. Bref, attention... Ce qui me gêne, c'est le discours "quel dommage, la fin de l'AP!"... Alors que je rêve de l'abrogation des décrets Darcos... Je ne pense pas écrire le contraire, Mayre, simplement, entre l'APC et l'APE, la seconde est préférable. Je ne vois pas du tout l'intérêt de l'APC, hormis nous obliger à faire la 24è heure, alors qu'on aurait pu nous la donner pour nous réunir en équipe. De plus, très franchement, je ne suis pas hyper convaincue de l'efficacité des RASED, tout comme de la réforme des rythmes (et même le rajout des 2h), si on ne s'attaque pas à l'essentiel : faire en sorte que les élèves que les parents nous amènent à l'école soient en mesure de "réceptionner" notre enseignement, c'est-à-dire s'ils se sont couchés à une heure raisonnable tous les soirs, si les parents se sont intéressés positivement à ce qu'ils ont fait avec nous, s'ils ont un minimum de vie culturelle (autre que la télé et la console) en famille ... Autrement, tout est démago et ne fera qu'empirer la situation de l'école et nous désespérer. Donc ce qui me chagrine, et ça fait longtemps, c'est qu'alors que plus de 50% de l'échec scolaire de nos élèves (et encore je suis gentille) vient de ce qu'ils vivent CHEZ EUX et qui pourrait se résoudre avec un peu de contraintes familiales, c'est uniquement sur l'école qu'on fait porter la responsabilité de 100% de cet échec et principalement sur l'école primaire, nous enlevant peu à peu tout ce qui nous permettait d'agir efficacement. Je suis en train de faire du gros rangement dans ma cave et mon grenier en ce moment et très régulièrement, je retrouve des classeurs et des manuels de mes débuts, dans les années 80, et je peux constater la baisse énorme de ce qui est demandé, surtout entre 1995 et 2007, puisque si on peut trouver du négatif aux programmes de 2008, c'est évident, au moins, ils sont un peu plus ambitieux que les précédents. J'ai récupéré des tas de matrices de CE2 des années 80 qui ne peuvent plus servir maintenant qu'en CM2, et encore ... ancienne travailleur social je suis à peu près d'accord avec ta vision de la société et les répercutions sur les enfants.Et du coup,je me dis que l'école doit changer car contrairement à ce que nous assène la droite,cela ne sert à rien de revenir à une sorte d'école (un brin fantasmée )de nos grands parents:discipline(je ne nous pense pas laxistes) et retour aux fondamentaux(nous ne les avons pas abandonnés).Je pense qu'il nous faut une école qui éduque,qui cultive,avec 20 élèves maxi,de solides formations pédagogiques avec des locaux qui vont avec (à quoi cela sert de savoir bosser en ateliers si on n'a ni le matos ni l'espace?),il nous faut des pe en + pou r pouvoir bosser en co-intervention (j'en vois le bénef depuis l'an passé)et une vraie cohérence entre les degrés ...bref il faut faire de notre école une réelle priorité pour les élèves de France et stopper l'hémorragie vers le privé et l'instruction à domicile qui ancrent une société de communautés et non du vivre ensemble...et si ceci est illusoire......?..... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
calia Posté(e) 28 septembre 2013 Partager Posté(e) 28 septembre 2013 Franchement, certains ont la mémoire courte : au moment de la mise en place de l'aide perso, tout le monde était content, alors? C'était une bonne chose? Si on ressort les discussions de l'époque ici sur le forum, on trouvera des gens qui disaient "Waouh, c'est une bonne idée, l'aide perso!"? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
beaba_ Posté(e) 28 septembre 2013 Partager Posté(e) 28 septembre 2013 Vous m'excuserez, mais je n'aime pas trop ce que je lis sur l'AP. Bien sûr que faire des petits groupes de besoin c'est efficace... Mais: - l'AP nous a fait perdre 2h de classe par semaine, autant de temps où on pouvait travailler autrement (le samedi, chez moi, c'était groupes de besoin). - l'AP est arrivé en même temps que la suppression des RASED, qui ont dû mettre des priorités (peut-être discutables), et a aidé au démantèlement des RASED. - l'AP est arrivé quand on a eu des milliers de suppression de postes: différencier en classe est devenu plus dur, mais était-ce moins efficace que l'AP? Personnellement, je ne pense pas. Bref, attention... Ce qui me gêne, c'est le discours "quel dommage, la fin de l'AP!"... Alors que je rêve de l'abrogation des décrets Darcos... Je ne pense pas écrire le contraire, Mayre, simplement, entre l'APC et l'APE, la seconde est préférable. Je ne vois pas du tout l'intérêt de l'APC, hormis nous obliger à faire la 24è heure, alors qu'on aurait pu nous la donner pour nous réunir en équipe. De plus, très franchement, je ne suis pas hyper convaincue de l'efficacité des RASED, tout comme de la réforme des rythmes (et même le rajout des 2h), si on ne s'attaque pas à l'essentiel : faire en sorte que les élèves que les parents nous amènent à l'école soient en mesure de "réceptionner" notre enseignement, c'est-à-dire s'ils se sont couchés à une heure raisonnable tous les soirs, si les parents se sont intéressés positivement à ce qu'ils ont fait avec nous, s'ils ont un minimum de vie culturelle (autre que la télé et la console) en famille ... Autrement, tout est démago et ne fera qu'empirer la situation de l'école et nous désespérer. Donc ce qui me chagrine, et ça fait longtemps, c'est qu'alors que plus de 50% de l'échec scolaire de nos élèves (et encore je suis gentille) vient de ce qu'ils vivent CHEZ EUX et qui pourrait se résoudre avec un peu de contraintes familiales, c'est uniquement sur l'école qu'on fait porter la responsabilité de 100% de cet échec et principalement sur l'école primaire, nous enlevant peu à peu tout ce qui nous permettait d'agir efficacement. Je suis en train de faire du gros rangement dans ma cave et mon grenier en ce moment et très régulièrement, je retrouve des classeurs et des manuels de mes débuts, dans les années 80, et je peux constater la baisse énorme de ce qui est demandé, surtout entre 1995 et 2007, puisque si on peut trouver du négatif aux programmes de 2008, c'est évident, au moins, ils sont un peu plus ambitieux que les précédents. J'ai récupéré des tas de matrices de CE2 des années 80 qui ne peuvent plus servir maintenant qu'en CM2, et encore ... ancienne travailleur social je suis à peu près d'accord avec ta vision de la société et les répercutions sur les enfants.Et du coup,je me dis que l'école doit changer car contrairement à ce que nous assène la droite,cela ne sert à rien de revenir à une sorte d'école (un brin fantasmée )de nos grands parents:discipline(je ne nous pense pas laxistes) et retour aux fondamentaux(nous ne les avons pas abandonnés).Je pense qu'il nous faut une école qui éduque,qui cultive,avec 20 élèves maxi,de solides formations pédagogiques avec des locaux qui vont avec (à quoi cela sert de savoir bosser en ateliers si on n'a ni le matos ni l'espace?),il nous faut des pe en + pou r pouvoir bosser en co-intervention (j'en vois le bénef depuis l'an passé)et une vraie cohérence entre les degrés ...bref il faut faire de notre école une réelle priorité pour les élèves de France et stopper l'hémorragie vers le privé et l'instruction à domicile qui ancrent une société de communautés et non du vivre ensemble...et si ceci est illusoire......?..... Il n'y a pas que la droite à avoir cette vision. Celle de VP, inspirée de la 3e république, qui veut redonner des valeurs aux enfants, la morale laïque, les symboles de la République dans les écoles ... est largement fantasmée elle aussi. Quand la Place de l'hôtel de ville à Paris est rebaptisée Esplanade de la Résistance, on nage également en plein fantasme ... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Goëllette Posté(e) 28 septembre 2013 Partager Posté(e) 28 septembre 2013 Euh ... Entre la troisième République et nos jours, il y a un monde, non ? J'ai appris à lire sous la Vè République, avec un gouvernement de droite, dans une classe de 17, dans l'école de mon quartier, avec la méthode naturelle, et les mathématiques modernes. Ma directrice était totalement déchargée alors qu'il n'y avait pas 14 classes et que nous n'étions pas en zone difficile. Je tutoyais ma maîtresse et nous ne nous levions pas quand un adulte entrait. Je n'ai jamais connu de violence verbale et encore moins physique envers des élèves. Je n'ai jamais fait de morale à l'école. Je crois même qu'il n'y avait pas d'éducation civique. Par contre, les classes étaient moins hétérogènes car on ne diabolisait pas le redoublement, les élèves en difficulté étudiaient en classes de perfectionnement, en petits effectifs (et nous décloisonnions en éveil, sport, arts), parce qu'on ne nous faisait pas avaler la couleuvre des pseudos bénéfices pour tous de l'inclusion à tout prix. Il y avait aussi les classes d'adaptation. J'y pense aussi tout à coup : je n'ai jamais connu de cours multiples. Les programmes d'éveil étaient beaucoup moins chargés, moins pointus, ce qui fait qu'ils étaient faisables par tous les instituteurs, et ce qui ne nous empêchait pas d'avoir beaucoup de projets de classe, de faire des sorties culturelles. Du coup, on avait beaucoup plus de temps pour faire du Français et des mathématiques. Je suis fille d'ouvriers. L'école m'a apporté tout ce que ma famille ne pouvait pas m'apprendre ou me procurer. Elle était ambitieuse, elle ne nivelait pas par le bas, parce qu'elle partait du principe qu'un élève est une éponge et que plus on lui "donne à manger" et plus il en sait, y compris celui qui est plus faible que les autres. Par contre, alors que l'indemnité de rentrée scolaire n'existait pas, mes parents étaient tenus de m'acheter mes fournitures (pas moins qu'actuellement, juste le nécessaire pour écrire et travailler tout au long de l'année), et ils le faisaient car on donnait les moyens à l'école de se faire respecter par les familles. Du coup, ils étaient plus sévères avec moi sur ma façon d'y faire attention. Il n'y avait pas tant d'absentéisme que maintenant car il y avait plus de contraintes, donc moins d'abus. Nous étions notés et faisions des contrôles tous les samedis matin. La moyenne de la semaine était à signer sur le cahier de classe qui partait à la maison chaque fin de semaine. Mais ce n'est pas parce que nos instituteurs étaient plus sévères et que la pédagogie différenciée n'était pas inscrite dans les programmes qu'ils n'en faisaient pas. Je me souviens très bien comment nos différents enseignants prenaient un moment pour réexpliquer des notions incomprises à ceux qui en avaient besoin. J'ai de très très bons souvenirs de mon école primaire et c'est sans doute ce qui m'a motivée pour embrasser la profession d'institutrice alors que j'avais largement les capacités de "faire mieux". Et on travaillait 6h par jour ... sans problème ! La différence avec aujourd'hui, c'est qu'on donnait à l'école les moyens de se faire respecter par les familles et les élèves, qui n'avaient pas que des droits, donc mes maîtres passaient moins de temps à faire de la discipline en classe et en réunions stériles (par exemple pour essayer de comprendre pourquoi Chéribibi, élève de CP, couché chaque soir bien après 21h, qui manque la classe régulièrement le vendredi après-midi et le lundi matin parce qu'il est parti en week-end ou a assisté à la fête de la bière, ..., n'arrive pas à apprendre à lire.). Ça ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de Chéribibi quand j'étais élève, mais il y en avait moins, et les familles ne reportaient pas toute la responsabilité de leur échec à l'école. Elles savaient quelles étaient leurs responsabilités dans la chose. Et d'une façon générale, les parents faisaient plus attention à la façon de parler des enseignants devant leurs enfants, ce qui me semble primordial. Ils leur montraient plus que l'école avait de l'importance pour eux. (Une année, une copine eu 2 élèves de CP qui ont manqué un après-midi complet parce que ... ils allaient faire la queue pour avoir une bonne place au concert des enfoirés prévu le soir-même à 21 ou 22h, veille de classe, à une heure de là ! Inutile de dire qu'ils ont également manqué la classe le lendemain matin !) Je crois vraiment que si on veut vraiment refonder l'école dans le bon sens, c'est cela qu'il est impératif de retrouver ces valeurs perdues. Tout le reste sans cela ne donnera rien. Enfin si, ça achèvera d'écoeurer les enseignants ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
mayre Posté(e) 29 septembre 2013 Partager Posté(e) 29 septembre 2013 Franchement, certains ont la mémoire courte : au moment de la mise en place de l'aide perso, tout le monde était content, alors? C'était une bonne chose? Si on ressort les discussions de l'époque ici sur le forum, on trouvera des gens qui disaient "Waouh, c'est une bonne idée, l'aide perso!"? Oh, ben, pour ma part, tu peux chercher, j'étais déjà contre et c'est entre autre à ce moment que j'ai changé de syndicat pour aller vers celui qui était contre les décrets Darcos... D'ailleurs, il y avait eu des grèves assez suivies, et j'ai peu de souvenirs de gens totalement satisfaits (mais c'est sûrement dû au fait que mes collègues, mes camarades syndiqués, et moi étions sur la même longueur d'onde) Après, on a le droit de changer d'avis, hein... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
zazou19 Posté(e) 29 septembre 2013 Partager Posté(e) 29 septembre 2013 Goellette, je ne sais pas dans quel monde parallèle tu vivais mais ça avait l'air chouette!! :-) moi j'étais en primaire dans les années 80, dans un petit village dortoir pas tres loin de Marseille avec (déjà) une population difficile... je me souviens de mon maitre de ce1 en double niveau (ce1-ce2) qui est parti en dépression en cours d'année... je me souviens tres bien de qq agitateurs de ma classe en cm2 (quand j'y repense j'admire encore plus ma prof de cm2 que j'aimais d'ailleurs bcp!), je me souviens du directeur de l'autre école primaire du village qui s'était pris un coup de couteau d'un parent pas content... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Goëllette Posté(e) 29 septembre 2013 Partager Posté(e) 29 septembre 2013 Goellette, je ne sais pas dans quel monde parallèle tu vivais mais ça avait l'air chouette!! :-) moi j'étais en primaire dans les années 80, dans un petit village dortoir pas tres loin de Marseille avec (déjà) une population difficile... je me souviens de mon maitre de ce1 en double niveau (ce1-ce2) qui est parti en dépression en cours d'année... je me souviens tres bien de qq agitateurs de ma classe en cm2 (quand j'y repense j'admire encore plus ma prof de cm2 que j'aimais d'ailleurs bcp!), je me souviens du directeur de l'autre école primaire du village qui s'était pris un coup de couteau d'un parent pas content... Mais Marseille, c'est la zone ! Je t'assure que ce que j'écris est vrai. Il y avait sans doute des potentiels perturbateurs, mais ils n'empêchaient pas de faire la classe car ils savaient qu'ils n'avaient pas le droit et leurs parents aussi. Maintenant, même nous, nous ne sommes plus sûrs qu'il soit normal qu'un élève se tienne bien, apprenne ses leçons, que ses parents signent ses cahiers, nous respecte ... tellement on a nivelé par le bas et assisté les familles, par pure démagogie. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Pablo Posté(e) 29 septembre 2013 Partager Posté(e) 29 septembre 2013 Euh ... Entre la troisième République et nos jours, il y a un monde, non ? J'ai appris à lire sous la Vè République, avec un gouvernement de droite, dans une classe de 17, dans l'école de mon quartier, avec la méthode naturelle, et les mathématiques modernes. Ma directrice était totalement déchargée alors qu'il n'y avait pas 14 classes et que nous n'étions pas en zone difficile. Je tutoyais ma maîtresse et nous ne nous levions pas quand un adulte entrait. Je n'ai jamais connu de violence verbale et encore moins physique envers des élèves. Je n'ai jamais fait de morale à l'école. Je crois même qu'il n'y avait pas d'éducation civique. Par contre, les classes étaient moins hétérogènes car on ne diabolisait pas le redoublement, les élèves en difficulté étudiaient en classes de perfectionnement, en petits effectifs (et nous décloisonnions en éveil, sport, arts), parce qu'on ne nous faisait pas avaler la couleuvre des pseudos bénéfices pour tous de l'inclusion à tout prix. Il y avait aussi les classes d'adaptation. J'y pense aussi tout à coup : je n'ai jamais connu de cours multiples. Les programmes d'éveil étaient beaucoup moins chargés, moins pointus, ce qui fait qu'ils étaient faisables par tous les instituteurs, et ce qui ne nous empêchait pas d'avoir beaucoup de projets de classe, de faire des sorties culturelles. Du coup, on avait beaucoup plus de temps pour faire du Français et des mathématiques. Je suis fille d'ouvriers. L'école m'a apporté tout ce que ma famille ne pouvait pas m'apprendre ou me procurer. Elle était ambitieuse, elle ne nivelait pas par le bas, parce qu'elle partait du principe qu'un élève est une éponge et que plus on lui "donne à manger" et plus il en sait, y compris celui qui est plus faible que les autres. Par contre, alors que l'indemnité de rentrée scolaire n'existait pas, mes parents étaient tenus de m'acheter mes fournitures (pas moins qu'actuellement, juste le nécessaire pour écrire et travailler tout au long de l'année), et ils le faisaient car on donnait les moyens à l'école de se faire respecter par les familles. Du coup, ils étaient plus sévères avec moi sur ma façon d'y faire attention. Il n'y avait pas tant d'absentéisme que maintenant car il y avait plus de contraintes, donc moins d'abus. Nous étions notés et faisions des contrôles tous les samedis matin. La moyenne de la semaine était à signer sur le cahier de classe qui partait à la maison chaque fin de semaine. Mais ce n'est pas parce que nos instituteurs étaient plus sévères et que la pédagogie différenciée n'était pas inscrite dans les programmes qu'ils n'en faisaient pas. Je me souviens très bien comment nos différents enseignants prenaient un moment pour réexpliquer des notions incomprises à ceux qui en avaient besoin. J'ai de très très bons souvenirs de mon école primaire et c'est sans doute ce qui m'a motivée pour embrasser la profession d'institutrice alors que j'avais largement les capacités de "faire mieux". Et on travaillait 6h par jour ... sans problème ! La différence avec aujourd'hui, c'est qu'on donnait à l'école les moyens de se faire respecter par les familles et les élèves, qui n'avaient pas que des droits, donc mes maîtres passaient moins de temps à faire de la discipline en classe et en réunions stériles (par exemple pour essayer de comprendre pourquoi Chéribibi, élève de CP, couché chaque soir bien après 21h, qui manque la classe régulièrement le vendredi après-midi et le lundi matin parce qu'il est parti en week-end ou a assisté à la fête de la bière, ..., n'arrive pas à apprendre à lire.). Ça ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de Chéribibi quand j'étais élève, mais il y en avait moins, et les familles ne reportaient pas toute la responsabilité de leur échec à l'école. Elles savaient quelles étaient leurs responsabilités dans la chose. Et d'une façon générale, les parents faisaient plus attention à la façon de parler des enseignants devant leurs enfants, ce qui me semble primordial. Ils leur montraient plus que l'école avait de l'importance pour eux. (Une année, une copine eu 2 élèves de CP qui ont manqué un après-midi complet parce que ... ils allaient faire la queue pour avoir une bonne place au concert des enfoirés prévu le soir-même à 21 ou 22h, veille de classe, à une heure de là ! Inutile de dire qu'ils ont également manqué la classe le lendemain matin !) Je crois vraiment que si on veut vraiment refonder l'école dans le bon sens, c'est cela qu'il est impératif de retrouver ces valeurs perdues. Tout le reste sans cela ne donnera rien. Enfin si, ça achèvera d'écoeurer les enseignants ! On devait être dans la même classe Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
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