mayre Posté(e) 4 octobre 2013 Posté(e) 4 octobre 2013 Permets-moi de quoter à mon tour pour poursuivre ce dialogue qui pourrait s'avérer constructif. Pour une poignée d'heures de travail en moins ? Non ! Ne laissons pas Vincent Peillon résumer ainsi notre colère. Réduire le débat sur la refondation de l'Ecole au passage de 4 jours à 4,5 jours est une aberration orchestrée par la propagande du ministère, des syndicats qui se complaisent à vouloir penser au nom et à la place de ceux qu'ils sont censés représenter Je ne suis absolument pas d'accord avec cette affirmation et des médias. Souvenons-nous des protestations lors du passage à 4 jours et de ses conséquences : - journées surchargées ne permettant plus de boucler les programmes dans les écoles des nombreux ghettos et autres "zep", - suppression de nombreux postes RASED au nom de leur substitution par les "cours de soutien", rebaptisés « aides individalisées ». Nous assumons toujours cette position ! C'est marrant, c'est celle de mon syndicat "obsolète".... Rien d'étonnant car nous sommes apparemment d'accord sur le fond mais en désaccord sur la (les) forme(s) à donner à l'expression de nos revendications. Effectivement. Une journée de grève semble en effet désormais un sacrifice vain ou du moins insuffisant dans la mesure où elle revient à placer notre destin entre les mains de syndicats obsolètes Avec 40% de votants aux élections pro, et des collègues qui ne s'informent pas des diverses positions syndicales, la faute à qui? Bonne question. Je donne mon opinion à ce propos; quelle est la tienne ? Le désintérêt généralisé des tenants et aboutissants des diverses réformes, le renfermement sur le quotidien liés à notre surcharge de travail d'une part; le manque de confiance en la force des travailleurs regroupés ensemble (1936 est loin mais n'est pas une légende) d'autre part. S'appuyer sur les syndicats ? Incapables de présenter un front uni lors des négociations car par définition, s'il y a plusieurs syndicats, c'est qu'il y a différentes opinions (en gros, la démocratie, ce n'est pas bon pour les syndicats: vive le parti unique!) > la démocratie, c'est un compromis; l'enjeu réside dans la définition de ce compromis Pour moi, la démocratie est avant tout l'expression de diverses opinions, le compromis étant une conséquence de cette expression, quand ce n'est pas le plus fort qui gagne. < et donc dépourvus de réelle représentativité (car pas de participation aux élections professionnelles), financés en partie par l'Etat (ce qui, je le répète, est faux: la plus grande source de financement reste les cotisations), Alors renoncez-y, l'indépendance à un prix !! En ce qui me concerne, je suis fort heureuse que le syndicat ne donne pas de consignes de vote, signe pour moi d'indépendance. Une grève des apprentissages ? Ce nouveau type de grève aurait le mérite de nous permettre de nous inscrire dans un mouvement de longue durée et ainsi d'engager le dialogue avec les parents. Ceux-ci, libérés de la garde de leurs enfants pourraient se rendre à leur travail et ne pas subir les conséquences de notre combat pour la défense de l'école et de nos droits. Ils seraient alors peut-être plus enclins à écouter nos arguments. Encore une fois, pas sûre. Sur quoi te bases-tu? > Je n'en suis pas sûr non plus mais j'ose espérer que sachant leurs enfants à l'école devant des enseignants qui dispensent des cours d'histoire, géographie, sciences, anglais, EPS, pratiques artisitiques et autres d'une part, et pouvant se rendre à leur travail d'autre part, ils comprendraient plus aisément que nous sommes à leurs côtés et non contre eux. Je pense que ce serait vécu comme pire par les parents, mais ça n'engage que moi. Mais il y a également d'autres luttes à mener. Quand ces "messieurs les résidents" - des palais gouvernementaux - prétendent refonder l'Ecole de la République (les majuscules sont là par dérision), ils semblent omettre de considérer les professeurs de ces écoles. Nos retraites ? Quel est le corps de fonctionnaires qui se fait autant enfler que nous ? Pourquoi ne pas saisir cette occasion pour de nouveau revendiquer une amélioration de nos conditions de travail et de nos revenus? Pas besoin de développer, on est entre nous...mais rappelons-nous néanmoins que depuis 1980 les salaires des professeurs ne suivent plus l'inflation et que notre pouvoir d'achat a baissé de 20 % sur la période 1980-2004. Cette baisse s'aggrave depuis 2010 à cause du gel du point d'indice salarial des fonctionnaires. Tiens, un point où les syndicats "obsolètes" sont tous d'accord... > Encore heureux !!!! < Certes. Dans ces conditions, il n'était pas interdit de considérer le passage à 4 jours comme une compensation de ce déplorable état de fait. Nous avons donc maintenant l'occasion de faire entendre nos revendications salariales tout autant que celles portant sur une Refondation de l'Ecole Pour Tous. Pour y parvenir, il ne faut pas seulement compter sur les autres (élus, médias, parents d'élèves) mais mobiliser nos collègues. Ca s'appelle, le syndicalisme... Ouh, le vilain mot! > Si vous y parveniez, on en serait pas là...< Si les collègues réalisaient que le seul moyen de se faire entendre, c'est de s'organiser en masse, et qu'ils ont le support pour (s'exprimer, faire évoluer la ligne syndicale, donner sa voix et donc son avis, au choix), on y parviendrait. What else ?
ColdTurkey Posté(e) 4 octobre 2013 Posté(e) 4 octobre 2013 Je n'étais pas là ce soir. J'ai manqué quelque chose. Je pense que la faiblesse syndicale a plusieurs origines. Chez les anciens, quelques mauvais choix ont largement entamé le crédit de nombre d'entre-eux. A cela s'est ajouté, comme écrit ailleurs, la féminisation de notre profession. Ce point a deux portes d'entrée : - d'un côté, une plus grande difficulté pour les femmes pour s'imposer dans une société toujours très machiste et donc une dévaluation de la profession par le biais d'une féminisation (une "démasculinisation"). - de l'autre par l'arrivée de femmes ayant pour objectif (fort louable) de pouvoir élever leurs enfants dans un bon contexte. Un troisième porte serait le métier d'appoint. Ces entrées se traduisent par une difficulté à s'investir ailleurs que dans le métier à proprement parler et à mettre de côté tous les aspects non prioritaires. Cela reste une faiblesse certaine pour notre profession. Voire même pour l'ensemble des professions actuellement.
zouar Posté(e) 4 octobre 2013 Auteur Posté(e) 4 octobre 2013 Purée, mayre, tu dis toi-même que les collègues rejettent les syndicats > le manque de confiance en la force des travailleurs regroupés ensemble. Alors passons à autre chose ! Concrètement, une grève des apprentissages sur ne serait-ce qu'une semaine, avec manif enseignants-parents et demande d'audience un mercredi aux IENde circonscription (proximité) aurait à mon sens autant de gueule qu'un grand barnum où les chiens de garde vont se gausser du nombre de manifestants revendiqués par les organisateurs en rapport avec ceux donnés par les agents de la paix.
zouar Posté(e) 4 octobre 2013 Auteur Posté(e) 4 octobre 2013 Je n'étais pas là ce soir. J'ai manqué quelque chose. Je pense que la faiblesse syndicale a plusieurs origines. Chez les anciens, quelques mauvais choix ont largement entamé le crédit de nombre d'entre-eux. A cela s'est ajouté, comme écrit ailleurs, la féminisation de notre profession. Ce point a deux portes d'entrée : - d'un côté, une plus grande difficulté pour les femmes pour s'imposer dans une société toujours très machiste et donc une dévaluation de la profession par le biais d'une féminisation (une "démasculinisation"). - de l'autre par l'arrivée de femmes ayant pour objectif (fort louable) de pouvoir élever leurs enfants dans un bon contexte. Un troisième porte serait le métier d'appoint. Ces entrées se traduisent par une difficulté à s'investir ailleurs que dans le métier à proprement parler et à mettre de côté tous les aspects non prioritaires. Cela reste une faiblesse certaine pour notre profession. Voire même pour l'ensemble des professions actuellement. Absolument d'accord. Il n'empêche que ces collègues aiment ce métier et sont également susceptibles de saisir les enjeux des réformes récentes et à venir. (c'est certainement moins vrai pour celles se reconnaissant dans la 3ème catégorie énoncée, encore que...) Seulement, les modes d'action traditionnels les rebutent. Il faut trouver d'autres choses; ça urge !!
prof désécol Posté(e) 4 octobre 2013 Posté(e) 4 octobre 2013 Purée, mayre, tu dis toi-même que les collègues rejettent les syndicats > le manque de confiance en la force des travailleurs regroupés ensemble. Alors passons à autre chose ! Oui, unissons-nous pour en finir avec le temps désormais dépassé où les travailleurs se regroupaient ensemble !
zouar Posté(e) 4 octobre 2013 Auteur Posté(e) 4 octobre 2013 Arf, pour jouer au foot, t'es pas obligé de t'inscrire dans un club...
nola Posté(e) 4 octobre 2013 Posté(e) 4 octobre 2013 Purée, mayre, tu dis toi-même que les collègues rejettent les syndicats > le manque de confiance en la force des travailleurs regroupés ensemble. Alors passons à autre chose ! Oui, unissons-nous pour en finir avec le temps désormais dépassé où les travailleurs se regroupaient ensemble ! On peut aussi essayer de rescuciter la FEN. Je vous laisse commencer le massage cardiaque (ou plutôt les incantations aux mânes des anciens). Blague à part; vous êtes conscients que nous somme minoritaires dans le pays, dans les médias, dans les directions nationales des 2 syndicats majoritaires et peut-être même dans la profession? Les efforts du SNUDI et d'Educ action sont louables mais quelle est la position des confédérations? L'idée de la grève du zèle me paraît la plus susceptible d'être bien reçue par les collègues mais même cette forme d'action "douce" peut rencontrer de fortes résistances.
zouar Posté(e) 4 octobre 2013 Auteur Posté(e) 4 octobre 2013 Concrètement, une grève des apprentissages sur ne serait-ce qu'une semaine, avec manif enseignants-parents et demande d'audience un mercredi aux IENde circonscription (proximité) aurait à mon sens autant de gueule qu'un grand barnum où les chiens de garde vont se gausser du nombre de manifestants revendiqués par les organisateurs en rapport avec ceux donnés par les agents de la paix. J'aimerais bien un sondage à ce propos...à mes risques et périls^^
zouar Posté(e) 4 octobre 2013 Auteur Posté(e) 4 octobre 2013 L'idée de la grève du zèle me paraît la plus susceptible d'être bien reçue par les collègues mais même cette forme d'action "douce" peut rencontrer de fortes résistances. A ce propos, quelqu'un peut-il confirmer ou infirmer qu'aucun texte nous contraint à être présent en-dehors des heures d'enseignement et donc à assurer les services d'accueil ? Cela pourrait donner du sens à un tel type de grève même si je crains que cela contrarie davantage les mairies que les inspections...
prof désécol Posté(e) 4 octobre 2013 Posté(e) 4 octobre 2013 (modifié) A cela s'est ajouté, comme écrit ailleurs, la féminisation de notre profession. [...] une plus grande difficulté pour les femmes pour s'imposer dans une société toujours très machiste et donc une dévaluation de la profession par le biais d'une féminisation Ce qui est frappant lorsqu'on regarde les différents représentants syndicaux à la tête (par exemple) des fédérations parisiennes, c'est qu'on n'y voit... que des hommes. Alors que la profession est constituée d'environ 85% de femmes. Je n'en déduis rien, mais dans les moments de contestation que nous vivons, je me demande parfois si la lutte ne prendrait pas des formes d'action plus virulentes comme à la SNCF ou à EDF si ce taux de féminisation était inférieur... Modifié 4 octobre 2013 par prof désécol
nola Posté(e) 4 octobre 2013 Posté(e) 4 octobre 2013 A cela s'est ajouté, comme écrit ailleurs, la féminisation de notre profession. [...] une plus grande difficulté pour les femmes pour s'imposer dans une société toujours très machiste et donc une dévaluation de la profession par le biais d'une féminisation Ce qui est frappant lorsqu'on regarde les différents représentants syndicaux à la tête (par exemple) des fédérations parisiennes, c'est qu'on n'y voit... que des hommes. Alors que la profession est constituée d'environ 85% de femmes. Je n'en déduis rien, mais dans les moments de contestation que nous vivons, je me demande parfois si la lutte ne prendrait pas des formes d'action plus virulentes comme à la SNCF ou à EDF si ce taux de féminisation était inférieur... Homme ou femme, je ne pense pas que ce soit le problème: http://www.france24.com/fr/20130920-greve-femmes-chambre-devant-le-luxueux-hotel-park-hyatt-a-paris
mayre Posté(e) 4 octobre 2013 Posté(e) 4 octobre 2013 Purée, mayre, tu dis toi-même que les collègues rejettent les syndicats > le manque de confiance en la force des travailleurs regroupés ensemble. Alors passons à autre chose ! Non, ce n'est pas ce que j'ai dit: je dis que les gens ne se droient plus capables de faire bouger les choses, car ils ne pensent pas être entendus. Il est évident que agir seul est voué à l'échec, en masse (en terme de nombre et de temps), c'est une autre histoire... Juste, concernant la féminisation, étant une femme, je ne crois toujours pas que ce soit un problème de sexe, mais d'individualisation de la société...
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