Truckine Posté(e) 8 novembre 2013 Auteur Posté(e) 8 novembre 2013 eh bien un grand MERCI à tous !!!!!!!!!!!! Je me suis levée plus tôt pour voir si j'avais des réponses, et celles-ci me font du bien. Je vais sûrement beaucoup culpabiliser (c'est dans ma nature....) mais il faut que je prenne sur moi, que je pense à moi, à ma famille.... Encore merci !!!!
mra Posté(e) 8 novembre 2013 Posté(e) 8 novembre 2013 Pis garde le post sous le coude si t'as besoin de parler, ça soulage pis ça permet de se décentrer du problème, se rendre objectif sur les situations et ça c'est essentiel dans notre métier...Et notre vie tout court!
Franjoe Posté(e) 8 novembre 2013 Posté(e) 8 novembre 2013 A ta place, je n'aurais pas accepté non plus. Je ne vois pas du tout comment je pourrais gérer d'ajouter 4 heures supplémentaires pour un élève à : la semaine de classe, les préparations, les corrections, les réunions, les rdv avec les parents, les PPRE et MES 3 ENFANTS. Notre temps n'est pas extensible à l'infini. Alors, effectivement, tu peux refuser, sans culpabiliser car tu n'es pas disponible pour gérer ça en plus de ta classe et ta famille. Car oui, les maîtresses ont aussi une famille et des enfants avec des activités hors temps scolaire aussi... Ce qui a été dit est intéressant : garder le contact, lui passer un petit coup de fil, lui faire passer des mots des copains etc. elle verra que sa classe ne l'oublie pas et ça lui fera du bien.
Didou88 Posté(e) 8 novembre 2013 Posté(e) 8 novembre 2013 Je partage les différentes avis énoncés. Garder le contact avec elle par courrier, petits intentions de la classe sera bénéfique pour elle, et pour toi, ça pourra t'aider à déculpabiliser. Bon courage à toi.
christellemars Posté(e) 8 novembre 2013 Posté(e) 8 novembre 2013 J'ai vécu la même chose l'an dernier et moi aussi j'ai refusé parce que j'ai 3 enfants et que les semaines sont déjà bien chargées. Je n'ai pas du tout culpalisé, il faut savoir reconnaitre ses limites : je sais que je n'aurais pas eu le temps de préparer correctement les "cours de rattrapage" et mes enfants passent déjà suffisament de temps en collectivité. Par contre, j'ai pris soin de maintenir le lien "affectif" avec mon élève malade, sans me forcer d'ailleurs car c'est une enfant très attachante, je continue d'ailleurs à prendre de ses nouvelles alors que j'ai changé d'école.
Nat84 Posté(e) 8 novembre 2013 Posté(e) 8 novembre 2013 J'ai vecu la même chose avec un petit garçon. J'ai demandé dans mon école et une maitresse a bien voulu s'en charger. C'était bien car je pouvais lui montrer ce qu'on faisait en classe et l'enfant avait un peu l'impression de continuer. Il travaillait d'ailleurs dans les mêmes cahiers. Pour la communication, courrier et mail avec la classe (même si attention, les messages des enfants peuvent maladroits : "j'espere que tu vas guérir un jour" donc attention. Moi, j'ai préféré des cartes dessins avec les signatures des enfants et un mot collectif de la classe. Et puis, sans vraiment le prévoir, il se trouve que le petit garçon et moi avons beaucoup communiqué par sms :-) il m'envoyait même des photos (plus facile de se montrer à la maitresse qu'au copain) et d'après sa maman, cela lui a fait beaucoup de bien. Par contre, il a eu la chance de revenir au mois de juin à mi temps après une absence de 9 mois et il a repris sa place d'élève et moi celle de sa maitresse, nous n'avons jamais abordé ces petits messages. Voilà ma petite expérience. De toute façon, c'est très dure à vivre aussi pour nous surtout si déjà maman, on ne peut s'empêcher de se dire si c'était le mien ! Courage...je suis sure que la famille comprendra et puis malheureusement pour l'instant, ils ont d'autres choses à gérer.
Truckine Posté(e) 8 novembre 2013 Auteur Posté(e) 8 novembre 2013 le petit apaisement fut de courte durée.... J'ai commencé à en parler avec ma collègue dont je suis la + proche. Déjà, j'ai senti un petit reflex de retrait (mais peut-être juste une impression, je sais qu'elle-même est seule, avec 2 enfants qui ont beaucoup d'activités, et je ne pense pas qu'elle le ferait). Ma collègue directrice est alors arrivée, ma première collègue lui demande "Et si personne de l'école ne veut le faire, on fait quoi ?" Pas eu le temps d'aborder du service mis en place par l'EN car ma collègue directrice m'a regardée et m'a dit "Moi je me verrrais pas ne pas le faire...", l'air de dire "C'est dégueulasse de ta part de refuser..." (elle habite le village, a un enfant en bas-âge avec un papa très présent...) Du coup, j'ai encaissé, elles ont parlé d'autre chose, et moi, j'étais tellement mal, envie de pleurer, envie de partir, de rentrer chez moi... L'après-midi fut difficile (ça s'est passé à 13h30). Sinon, une quête est organisée auprès des parents de ma classe : l'argent servira à offrir un gros nounours à mon élève (nounours qui lui rappellera qu'on pense à elle) et d'autres petites choses. Et mes élèves vont lui faire des dessins, et on joindra une immense carte que tout le monde signera.
mra Posté(e) 8 novembre 2013 Posté(e) 8 novembre 2013 Laisse dire, elles ne sont pas à ta place. Tu ne peux pas te rendre malade. Je t'ai déjà expliqué mon point de vue, alors mémé va pas radoter...Mais je comprends ce que tu dis surtout si tu culpabilise facilement. C'est pas la peine de commencer à le faire puis de baisser les bras par la suite. Toi seule te connais et sais si tu es en mesure de t'investir ou pas,non? C'est louable AUSSI de ta part. Tu sais dans le code pénal, l'article 223-6 dit que la non assistance à personne en danger c'est le fait de s’abstenir volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour soi ou pour les tiers, on pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours. J'aggrave, je grossis exprès le trait en citant cet article pour te dire de ne pas exiger plus pour toi que ce que n'exigent les lois pour notre "macrocosme", notre pays dans des cas "plus lourds" (je veux dire passible du pénal) que le fait de ne pas accepter de donner des cours à une enfant malade. Ce que je veux dire c'est que la loi protège aussi quand on ne porte pas assistance si on était soi même ou les tiers en danger. Et qu'elle n'oblige pas à porter soi même secours mais au moins à le provoquer si on ne sait pas comment faire, si on ne peut pas le faire. Ainsi, si on effectue un parallèle dans ton "microcosme", ben tu te mettrais en péril, tu mettrais en "péril" les tiers (ta famille mais aussi peut-être si le poids est trop lourd à porter, tes enfants et ta classe) pour qui tu ne serais plus autant disponible, à cause de la fatigue psychologique ou physique. Alors tu peux mettre en œuvre, t'informer et informer sur ce qui peut être mis en place pour cette élève. Tu sais, comme je te sens, je ne suis pas certaine en effet que tu sois la mieux placée pour effectuer cette tâche. Effectuer ce travail, à la connaissance de tous et de toutes, pourrait être préjudiciable à la bonne santé du groupe classe...Car il y a une différence entre envoyer une carte, prendre ponctuellement des nouvelles, offrir une méga peluche, et être l'enseignant de référence d'une enfant qui à chaque fois qu'elle te verra verra sa classe aussi: ça peut être moteur, mais ça peut aussi être anxiogène...Pour ses camarades, ça peut aussi les entretenir dans une relation de coopération, d'équipe, mais à contrario devenir mortifère, d'avoir sans cesse à l'esprit la copine. Doivent-ils porter ce poids? Je ne suis pas certaine que ce soit très sain. Excusez-moi d'être crue, mais il ne s'agit pas d'une maladie comme un bras cassé ou un handicap. Il s'agit d'une maladie, nous le savons tous et c'est pour cela qu'il y a débat, dont on peut mourir, disons-le... Il ne s'agit plus d'un élève dont on réussit l'inclusion ou pas (le cas échéant c'est un échec mais la vie est encore là...), mais d'une enfant dont la vie est en péril et donc le temps classe sera "accessoire" c'est-à-dire après les soins, même si on sait que d'une certaine manière rester élève à certains moment de la journée permettra une résilience nécessaire au quotidien.. Tout cela est délicat. Très délicat. Alors ce n'est pas la peine de rajouter des difficultés à une situation qui est déjà bien assez lourde à porter. Et il est à mon sens légal et légitime que tu ne souhaites pas endosser cette responsabilité. "Choisir c'est agir[...] Conscience est synonyme de choix" (Bergson)...Et hélas exercer un choix est parfois hautement douloureux. Bon courage et écoute ta conscience...Laisse ta directrice avec la sienne.
SepH Posté(e) 9 novembre 2013 Posté(e) 9 novembre 2013 Je trouve ça facile de te balancer ça a la figure. Comme ça. On n'a pas soi même à se confronter à la situation. Non tu n'as aucune obligation. Non ce n'est pas égoïste (l'égoïste c'est la personne qui t'a dit ça). Et comme le dit bien mra, mais il faut pouvoir se confronter à la maladie. Tout le monde n'est pas capable d'être enseignant dans les services des longs séjours enfants dans les hôpitaux : il faut savoir mettre une sacrée distance entre soi et son travail car malheureusement les fins ne sont pas forcement heureuses. Et non tu n'as pas à culpabiliser : je le répète, tu n'es qu'enseignante, tu n'es pas une parenté de cette enfant. Alors oui quand on travaille dans l'humain forcément on est touchés par certaines situations, mais ça reste ton travail. Je vais te poser une question dure, mais c'est pour essayer de remettre chaque chose à sa place : Est-ce que tu ne t'en voudra pas un jour d'avoir consacré du temps à une simple élève et d'avoir "sacrifié" t'es enfants ? Ta situation n'est pas simple mais pense aussi à toi dans l'histoire. On donne déjà beaucoup dans ce métier...
Nadikaah Posté(e) 9 novembre 2013 Posté(e) 9 novembre 2013 Ecoute, si ça pose tant que ça problème à ta directrice, elle n'a qu'à y aller ! Toi, ne culpabilise pas. Tu ne veux pas, tu ne peux pas et ce sont des raisons suffisantes.
Franjoe Posté(e) 9 novembre 2013 Posté(e) 9 novembre 2013 Ecoute, si ça pose tant que ça problème à ta directrice, elle n'a qu'à y aller ! Toi, ne culpabilise pas. Tu ne veux pas, tu ne peux pas et ce sont des raisons suffisantes. Exactement ! C'est facile de faire culpabiliser les gens. Tu as ta vie, et ce n'est pas égoïste de ta part de refuser de le faire. Il y a bien d'autres moyens de garder le lien avec cette petite.
galictia Posté(e) 9 novembre 2013 Posté(e) 9 novembre 2013 pour toi Truckine, et pour ton élève, dont tu es effectivement l'enseignante à l'école, rien de moins, rien de plus. Aucune obligation, agis en accord avec toi-même sinon tu ne seras pas bien. Si tu veux montrer ton soutien il y a des tas d'autres façons de le faire et tu le fais déjà, alors laisse les autres passer leur chemin, les donneurs de leçon sont souvent les plus à plaindre dans l'histoire.
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant