Didix87 Posté(e) 21 novembre 2013 Partager Posté(e) 21 novembre 2013 Bonsoir à tous, J'ai un gros coup de blues ce soir concernant le métier...Pourtant, c'est un métier que j'aime, j'ai donné tant pour y arriver, pour être titularisée... Ca ne fait que 5 ans que je suis dans le métier... mais là, à la veille de reprendre (je suis arrêtée depuis lundi pour une grosse grippe), je n'ai pas envie d'y retourner... On pourrait dire que c'est l'effet "4 jours à la maison tranquille" (enfin entre 40 de fièvre et les mouchoirs) mais au fond depuis la rentrée, je sens bien que ça ne va pas. J'essaie de me voiler la face en pensant à autre chose mais au fond, la satisfaction au boulot n'est pas là. Je ne sais pas si ça vous fait ça mais j'aime préparer, trouver de nouvelles idées mais après, le passage devant les élèves me captive moins. Sans doute parce qu'on n'arrive que rarement au bout de ce qu'on a pensé, parce qu'on voit les gamins mettre en boule les jolis documents sur lesquels on a passé des heures; parce que je n'arrive pas à captiver les élèves autant que je le voudrais...Il doit y avoir mille raisons encore... Parfois, j'aimerais être comme les nègres littéraires: faire les prep et les "donner" à un collègue qui ferait la classe. En même temps, j'en ai parfois marre de l'addiction à ce métier et de sa présence permanente dans la tête et la vie privée... Je ne m'étalerai pas sur tout ce qu'on nous demande au niveau paperasse; sur les réformes dont on ne veut pas, sur le mouvement qui nous envoie où bon lui semble... mais ça compte aussi ! Je pense qu'en plus, ce sentiment est renforcé par le fait que la classe que j'ai cette année est difficile... encore...Je ne me plais pas beaucoup dans l'école où je suis. Le seul avantage que j'y ai, c'est qu'elle est à 5mn de chez moi à pied. Avantage non négligeable bien sur ! Pour le moment, je compte les jours jusqu'aux week-ends, aux vacances; les heures puis les minutes jusqu'à 16h30. Je suis venue vous en parler pour déjà, vider un peu tout ça, qui me pèse sans que je puisse en parler dans mon entourage; Pour savoir si certains ressentent parfois ces choses là; pour éviter de devenir j'm'enfoutiste et du coup être néfaste pour les enfants. Je m'arrête là car je pense que mon post est déjà assez long. Merci du temps que vous aurez pris pour lire mon bla-bla Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
epouloum Posté(e) 21 novembre 2013 Partager Posté(e) 21 novembre 2013 Bonsoir Didix87, tu sais je pense que tu n'es pas la seule à penser les choses comme ça. Je suis dans le métier depuis moins longtemps que toi (3 ans) et je suis déjà revenu de mes illusions de début de carrière. Je bosse dans un village loin de chez moi avec 5 niveaux et je dois dire que le matin avant d'arriver à me lever pour aller en classe, il se passe un certain temps avant que je ne parvienne à rassembler un semblant de motivation. Il est vrai que quand on voit le temps qu'on peut mettre à préparer des activités intéressantes, à essayer de trouver des choses motivantes pour les élèves, on se rend compte très (trop?) souvent qu'on ne récolte pas les fruits de notre travail. Pour ma part, j'ai pris beaucoup de distance par rapport au boulot et donne à présent la priorité à ma vie personnelle. Et finalement tu t'aperçois que quand ça va bien dans ta tête parce que tu as profité de ta famille, parce que tu as vu des amis etc. et bien les activités sont beaucoup plus faciles à mener en classe. Quand tu as prévu une activité originale et que ça ne marche pas il faut aussi savoir te dire que tu as fait ce que tu pouvais, et que tu ne peux pas apprendre à la place des élèves. Si tu as le sentiment d'avoir déjà fait le mieux possible, c'est une bonne chose dont tu devrais peut-être te contenter. Bonne reprise et si tu n'es pas d'attaque, c'est peut-être que cette grippe n'est pas tout à fait passée non? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
sylvielise Posté(e) 21 novembre 2013 Partager Posté(e) 21 novembre 2013 Tu sais, j'ai presque 30 ans d'expérience et j'en suis rendue ou tu es. J'aime beaucoup préparer ma classe, mais je supporte de moins en moins de faire classe. C'est venu petit à petit avec des cas d'enfants très lourds niveau comportement et ça a empiré sous les années Sarko avec les 108h, l'AP, les réunions à n'en plus finir, les usines à cases à remplir, les évaluations nationales bidons,le mépris, la pression hiérarchique, la retraite qui s'est enfuie au bout de l'horizon...Bref...J'en oublie sans doute. En 2009, dans un moment de burn out complet, j'ai fait une crise de nerfs chez des amis et mon mari a enfin pris la mesure de mon état.Il me disait depuis mal d'années "quand les enfants auront terminé leurs études, tu pourras te mettre à temps partiel". Quand il a vu que c'était plus grave que ce qu'il pensait, il a accepté que je travaille à 75 %. Je travaille donc à 75% depuis la rentrée 2010 et ça m'a beaucoup aidée.Evidemment, il faut accepter une sorte de "décroissance" : pas trop de fringues, en tous cas pas chères, pas de vacances ou très peu aussi (nos gosses sont encore aux études et ils nous coûtent un bras .Mais je peux souffler un peu.Comme j'ai 52 ans et qu'il me reste encore 12 ans à tirer, c'est vital pour moi. Toi tu es jeune et tu peux encore te réorienter.Renseigne-toi à gauche à droite, il y a des fils à ce propos sur le forum.Tu peux passer des concours ou prendre un congé formation par exemple. Je ne peux pas te donner de tuyaux particuliers, car il était déjà un peu tard pour moi(toute fin de quarantaine) pour changer de métier quand j'ai "burnouté" donc, je n'ai pas cherché. Si l'ambiance n'est pas bonne, envisage aussi de changer d'école quitte à faire un peu de route.J'ai des collègues très sympas et ça aide aussi. Je comprends que tu aies envie de vider ton sac, personne ne comprend vraiment. Tout le monde pense que nous avons un petit boulot pépère avec plein de vacances et on a vite fait d'enquiquiner le monde avec nos problèmes.Personne ne réalise comme ça peut être violent. Enfin, voilà. Si tu ne vas pas bien, fais-toi arrêter, nul ne te remettra de médaille pour avoir tenu le choc. Donc, protège-toi, pense à toi, n'en fais pas trop et réfléchis bien à ta reconversion si ton malaise persiste. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Mela59 Posté(e) 21 novembre 2013 Partager Posté(e) 21 novembre 2013 Bonsoir à tous, J'ai un gros coup de blues ce soir concernant le métier...Pourtant, c'est un métier que j'aime, j'ai donné tant pour y arriver, pour être titularisée... Ca ne fait que 5 ans que je suis dans le métier... mais là, à la veille de reprendre (je suis arrêtée depuis lundi pour une grosse grippe), je n'ai pas envie d'y retourner... On pourrait dire que c'est l'effet "4 jours à la maison tranquille" (enfin entre 40 de fièvre et les mouchoirs) mais au fond depuis la rentrée, je sens bien que ça ne va pas. J'essaie de me voiler la face en pensant à autre chose mais au fond, la satisfaction au boulot n'est pas là. Je ne sais pas si ça vous fait ça mais j'aime préparer, trouver de nouvelles idées mais après, le passage devant les élèves me captive moins. Sans doute parce qu'on n'arrive que rarement au bout de ce qu'on a pensé, parce qu'on voit les gamins mettre en boule les jolis documents sur lesquels on a passé des heures; parce que je n'arrive pas à captiver les élèves autant que je le voudrais...Il doit y avoir mille raisons encore... Parfois, j'aimerais être comme les nègres littéraires: faire les prep et les "donner" à un collègue qui ferait la classe. En même temps, j'en ai parfois marre de l'addiction à ce métier et de sa présence permanente dans la tête et la vie privée... Je ne m'étalerai pas sur tout ce qu'on nous demande au niveau paperasse; sur les réformes dont on ne veut pas, sur le mouvement qui nous envoie où bon lui semble... mais ça compte aussi ! Je pense qu'en plus, ce sentiment est renforcé par le fait que la classe que j'ai cette année est difficile... encore...Je ne me plais pas beaucoup dans l'école où je suis. Le seul avantage que j'y ai, c'est qu'elle est à 5mn de chez moi à pied. Avantage non négligeable bien sur ! Pour le moment, je compte les jours jusqu'aux week-ends, aux vacances; les heures puis les minutes jusqu'à 16h30. Je suis venue vous en parler pour déjà, vider un peu tout ça, qui me pèse sans que je puisse en parler dans mon entourage; Pour savoir si certains ressentent parfois ces choses là; pour éviter de devenir j'm'enfoutiste et du coup être néfaste pour les enfants. Je m'arrête là car je pense que mon post est déjà assez long. Merci du temps que vous aurez pris pour lire mon bla-bla T5 je me reconnais dans ton histoire. J'aime préparer la classe mais je n'aime pas faire classe. Bref j'en suis au même point mais que faire. Je cherche toujours... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Gribouillette Posté(e) 21 novembre 2013 Partager Posté(e) 21 novembre 2013 Il m'arrive également de ressentir ce ras le bol, surtout que je suis passée de 2 années de classes difficiles à 3 années de bouche-trou, ce qui n'aide pas à s'investir! Mais justement, pour avoir vadrouillé et pour vadrouiller encore dans différentes écoles, différentes ambiances de classe, d'école, je me suis rendue compte que ça comptait ÉNORMÉMENT. J'aime beaucoup ma classe du mardi, que j'avais déjà l'an dernier du coup le mardi je vais au boulot avec le sourire. En revanche, mes CM de cette année, sans être très difficiles, sont moins attachants que ceux de l'an dernier, et je traîne un peu des pieds à aller en classe le lundi. J'adore aussi ma classe de mater cette année, ils sont peu nombreux et plutôt calmes, ça se passe très bien, donc j'apprécie aussi le vendredi. En revanche, le jeudi, c'est l'enfer. Élevés difficile, et ambiance entre collègues bof. Je compte les heures et les minutes! Je trouve qu'on a plus ou moins "d'affinité" avec nos élèves en fonction des années. Certaines classes sont plus attachantes / calmes / intéressantes que d'autres. Alors quand les classes ne suivent pas, faut au moins que les collègues soient top! Car les collègues ça compte beaucoup aussi. Le lundi et le mardi, je suis dans une école où l'ambiance est géniale entre collègues, on se marre bien, et du coup je me lève le matin aussi pour voir les collègues. Moi ce qui me lasse parfois c'est de devoir rabâcher pour la énième fois la même chose. La géométrie et le vocabulaire me sortent par les yeux. Alors j'essaie de trouver des trucs sympas à faire en arts pla ou musique. Chanter avec eux c'est magique. Le meilleur moment de la journée! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
haribo Posté(e) 21 novembre 2013 Partager Posté(e) 21 novembre 2013 Je discutais justement avec une amie instit ce midi ... On en est arrivé aux mêmes constatations que vous ... On exerce un métier de fou ! ( et pourtant , on l'aime beaucoup quand même notre travail ! ) Elle a beaucoup de collègues qui parlent de reconversion car ils sont lessivés, à bout ... Après un burn out, j'essaye de prendre du recul , de penser à moi avant l'école mais pas toujours évident... Ma psy m'a aussi dit qu'elle avait pas mal de patients enseignants, et que ce sont souvent les même souffrances qui ressortent ... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
nat22 Posté(e) 21 novembre 2013 Partager Posté(e) 21 novembre 2013 Ma psy aussi a énormément d'enseignants qui consultent. Elle dit qu'avant, elle avait beaucoup de profs de collège mais que maintenant, elle a plus d'instits ... Tu es loin d'être la seule dans ce cas-là. Y'a qu'à regarder le "succès" des posts consacrés à la reconversion. C'est vraiment malheureux d'en arriver là alors qu'à la base, enseigner, c'est un beau métier je trouve. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
chableu Posté(e) 21 novembre 2013 Partager Posté(e) 21 novembre 2013 vendredi soir je disais à une collègue que j'aime être avec les élèves et mettre en œuvre pour eux ce que j'ai pensé,chiadé pendant des heures et des heures mais que le jour ou je n'aurai plus ça (ce jour n'arrivera peut-être jamais!...) je ne supporterai plus rien de tout ce qui me pèse déjà trop en terme de manque de considération(dont financière...),de paperasse,de regard de la société.....En ce moment je bouquine "souffrir d'enseigner:partir ou rester" et cela me permet de mieux comprendre certains collègues ainsi que mon approche du métier.C'est ma 4 ème rentrée,je ne regrette rien de ce choix de reconversion(j'ai 42 ans) mais je prépare plus ou moins une porte de sortie... Je vous souhaite à tous du courage,du mordant,de la gnack....et beaucoup de douceur et de bienveillance pour vous même. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
orime Posté(e) 21 novembre 2013 Partager Posté(e) 21 novembre 2013 Je suis dans le même état d'esprit en ce moment...un sacré coup de blues. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
poupoulemarie Posté(e) 21 novembre 2013 Partager Posté(e) 21 novembre 2013 Plus je lis ce forum, plus je me dis que c'est une véritable épidémie. C'est ma 9e année d'enseignement et jamais autour de moi je n'avais eu ou entendu autant de gens si dégoutés par leur métier. Jamais avant cette année je n'aurais pu envisager de faire autre chose dans la vie. Moi j'adore être en classe avec les enfants. Vraiment je prends mon pied. Mais j'ai l'impression que notre hiérarchie se débrouille pour nous décourager. Il est clair qu'il n'y a qu'à voir le succès des posts sur la reconversion où le nombre de posts sur les "coups de blues" qui fleurissent... Je suis ahurie et complétement démoralisée face à cette grosse machine déshumanisée qu'est l'éducation nationale. Je ne sais pas qui voudra encore exercer ce métier dans quelques années. Tu es très loin d'être la seule à ressentir ça DIXIT87. Nous sommes légions... Mais que peut-on y faire quand même notre hiérarchie ne nous écoute pas... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Invité Posté(e) 21 novembre 2013 Partager Posté(e) 21 novembre 2013 Je suis T3 aussi et je comprends bien ce que tu ressens! Ce que je ressens c'est un mélange de plein de choses...et surtout beaucoup de frustrations. - La frustration de n'avoir jamais mis les pieds en maternelle alors que je ne rêve que de ça. Brigade l'année de PES, en CE2 en T1, en classe unique élémentaire en T2 et cette année CE1 CE2... je bosse, j'ai toujours eu de bons rapports (imf, iufm, ien...) et pour quoi? bah rien.. des postes de bouches trous en cycle 3... - La frustration de la paie. J'ai appris que je passais à l'ancienneté avec une note excellente. Le message pour moi c'est "oui vous faites du bon boulot, oui on vous a envoyé à 1h30 de route de chez vous, 4 niveaux et la direction , oui oui on reconnait que vous êtes une bonne enseignante mais non, on ne vous augmentera pas" - Les réformes et toutes les réflexions qu'on se prend dans les dents. - Mes élèves!! Je n'ai aucun soucis de gestion de classe mais alors ils sont nuuuuuuuuls très faibles, très passifs, très mous, très désintéressés... comme tu le dis, les jolis documents que tu passes du temps à préparer sont mis en boule, à peine regardés et dans le cas de mes élèves, ils restent surtout vierges... tant que je n'ai pas donné de réponse, ils attendent... et ça me déprime de chercher des idées, de faire des choses sympathiques pour récolter du travail baclé... - L'ambiance de l'école... J'ai fait le bouche trou l'an dernier dans une école où je me suis sentie bien. Avec une bonne entente avec les collègues (que je vois toujours), avec les élèves. Cette année, c'est bizarre, j'y suis mal à l'aise, je me sens très seule... Comme le dit Gribouillette, je pense que l'ambiance de l'école joue beaucoup. J'avais des cycles 3 dans l'autre école l'an dernier et pourtant j'étais contente d'aller à l'école. Cette année, avec un niveau qui me plait plus, j'ai presque envie de pleurer! bon j'ai aussi raconté un roman mais j'espère que ça t'a aidé de voir que tu n'étais pas seule^^ Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Melle Posté(e) 21 novembre 2013 Partager Posté(e) 21 novembre 2013 Pareil, gros coup de blues... je ne suis que T5 mais je trouve que d'année en année j'ai de plus en plus d'élèves avec de très grosses difficultés scolaires, et de plus en plus avec des grosses difficultés comportementales (certains cumulent les 2), et aussi de plus en plus de parents démobilisés, perdus ou démunis... Ca fait peur... Ca me bouffe toute mon énergie, je n'ai plus envie d'aller en classe, pourtant j'adore aussi préparer ma classe, chercher l'idée lumineuse pour telle ou telle séance!... Dur... Et voir autant de messages ici en si peu de temps... ça rassure... mais ça fait surtout peur... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant