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Coup de cafard à propos du métier


Didix87

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j'aimerais avoir des collègues avec qui pouvoir discuter ...

j'en ai une qui se vante sans arrêt que sa classe roule , les enfants sont toujours nuls en arrivant dans sa classe et après selon ses dires; ils sont tous bons ( on a droit à ce discours tous les jours ... ) Alors nuls à cause de la maîtresse d'avant ?????

et une autre qui pense que le métier d'instit est un beau métier

C 'est une école où il ne faut jamais dire qu'on en a marre . JAMAIS

Bref , je crois que l'année prochaine , faute d'avoir un congé de formation, je vais déjà essayer de changer d'école .

Amélie, je suis comme toi, je rentre de l'école vannée , avec des maux de tête , démoralisée , avec un sentiment d'échec cuisant . Je passe mon temps à râler après les mêmes enfants turbulents et limite insolents , je déploie une énergie énorme .

Et le soir une fois mes trois filles couchées , la vaisselle faite etc etc ... je suis incapable de me replonger sur des prép surtout en étant restée à l'école de 7h45-8h00 à 17h15 non stop ... je mange en 5 mn à midi à l'école , et c'est limite si j'ai le temps d'aller aux wc . Quand je laisse les enfants 2 s dans le couloir, ils courent partout, hurlent... Donc voilà ... On a largement atteint les 8h réglementaires ...

Je deviens une instit' aigrie , c'est grave . Je ne me reconnais plus . Quand j'ai débuté , j'étais tellement heureuse , jusqu'à il ya quelques années .

L'école le mercredi ne va rien arranger . Qui pense à nous ? Quand va-t-on souffler ?

Courage les filles

Bises

Les enfants en moins, je me retrouve complètement dans tes paroles :(

Laumaz tu as raison, c'est effrayant de voir que cela touche tout le monde...

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C'est drôle car moi aussi depuis 3 ans, ça ne va plus mais j'avais mis ça sur la dure reprise après mon congé parental, une classe difficile, des problèmes de santé, puis l'année suivante, ça allait un peu mieux ( super école, collègues géniaux ) mais séparée d'une partie de ma famille pour cause de non mutation; l'an dernier , école bof mais surtout 2h de transport par jour. Cette année pour supporter le mercredi, j'ai pris un temps partiel, je ne suis pas loin de chez moi, mes collègues sont sympas, par contre éleves méga survoltés, difficiles à tenir . Bref tous les ans y'a quelquechose qui cloche, je trouve une excuse à ma non-envie d'aller travailler mais à vous lire, je me dis que j'ai peut être moi aussi ce ras le bol du métier . Mais en meme temps je l'aime. Quand je suis chez moi, ça ne me gêne pas de préparer, je peux y passer beaucoup de temps ( mais j'avoue que j'en fais moins depuis deux ans, ça a du bon de garder les mêmes niveaux) mais quand il faut y aller ( en classe) après 4 jours à la maison, c'est dur et ces 3 jours de classe je les subis et je n'attends que mes prochains jours sans classe.

Pour celles qui pensent passer à temps partiel pour être moins sur les rotules, je dirais qu'effectivement le temps partiel à du bon mais ce n'est pas la panacée pour autant. Sincèrement depuis la rentrée, je me demande comment je faisais pour tenir toutes ces années à temps plein, en ayant une famille nombreuse qui plus est, et j'ai bien peur de ne jamais pouvoir reprendre à 100% sauf peut être quand mes enfants auront tous quitté la maison ???

Je n'ai pas choisi ce métier pour les vacances mais aujourd'hui j'ai l'impression d'y rester pour elles. Je les attends à chaque fois avec impatience.

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Merci Amélie :-)

Le plus "triste" c est que ,quelque soit l ancienneté, l âge,la situation personnelle,nous sommes toutes épuisées et écœurées.

Ma collègue-copine est bien plus jeune que moi,des enfants en bas âge, et elle en a marre aussi.

Comment font celles qui s éclatent dans leur classe?

J'aimerais bien que ces collègues viennent témoigner ici justement. Ca me permettrait de relativiser car j'ai vraiment l'impression de tout voir en noir avec l'école, de me battre contre des moulins à vents.

Depuis que je suis dans ma nouvelle école, je m'éclate en classe, mais j'ai la chance :

- d'y avoir quelques super collègues "fixes" depuis plusieurs années sur l'école (et donc un turn-over limité malgré le classement ZEP)

- d'y avoir une directrice organisée et qui monte au front dès qu'il y a un souci et qui sait aussi faire confiance et déléguer (bref, the perle rare)

- d'y avoir encore un RASED complet (et réactif)

- d'y avoir des effectifs raisonnables (merci la ZEP)

- d'y avoir effectivement un classement en ZEP pour des élèves relevant de ZEP (pourvu que ça dure)

- d'y avoir un IEN qui reste humain, qui a déjà enseigné en primaire un certain temps et donc connait la réalité du terrain (oui, ça existe encore)

Bref, les élèves passent, les collègues etc. restent. Une classe pourrie, ça arrive... mais si l'équipe est elle aussi pourrie, si la circo met des batons dans les roues au lieu d'aider, si on se démène seuls contre des moulins à vent... personne ne nous donnera de médaille pour y perdre nos forces et notre santé ! Mieux vaut aller voir si l'herbe n'est pas plus verte ailleurs... quand on le peut... J'ai la chance que le mouvement intra ne soit pas bloqué (l'IA pleure pour trouver des gens acceptant d'enseigner ici), donc on peut encore changer aisément de circo et d'école. Par contre, changer de région... quasi impossible, sauf les pieds devant, j'épargne donc pour le jour où je ne supporterai plus la région parisienne et ses aléas.

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Bonsoir,

Moi aussi, après 7 ans de carrière, j'ai eu un coup de mou...

J'ai passé moins de temps sur mes preps pendant une année mais pas moins de temps à l'école... Puis je me suis arrêtée un an pour faire un bébé (condition particulière) et j'ai enchaîné 2 ans à mi-temps car j'attends ma mut'...

Ce qui me pèse le plus (surtout depuis mon temps partiel car je ne peux plus imprimer ma "marque" tous les jours) c'est:

1) le rang qui n'en est pas un du tout... Pour moi, un rang, c'est par 2, en silence, en marchant. Là, ça s'amuse, ça chahute etc... Dès le matin ça me désespère et je dois faire les gros yeux ou G...... pour avoir le rang... Et TOUS LES JOURS, on recommence et ça ne s'imprime jamais dans la tête de certains...

2) le comportement en classe: bavardages, jeux avec matos, inattention... Je ne supporte pas ça... Et donc là encore, je me bats car je refuse de laisser passer...

3) le suivi scolaire non fait par les familles...

4) l'hétérogénéité grandissante et les beaux et grands discours sur la différenciation!

Quand un CE1 est non lecteur et n'a pas les compétences de base en lecture et maths, comment voulez-vous qu'il puisse ingurgiter dès le début de l'année des notions comme le nom, le déterminant etc.......................................................................................... 27 notions rien qu'en grammaire et conj et 36 semaines de classe!!!!!!

On aura beau faire tout ce qu'on peut/veut, c'est IMPOSSIBLE!!!!

Et on nous demande l'impossible!

Depuis que j'ai un enfant c'est là que je vois la différence!!!

Nous avons travaillé sur les polygones il y a 2 semaines et beaucoup d'élèves ne reconnaissent pas le triangle, le rectangle, le carré etc...

Ma fille de 2 ANS reconnait le carré, le rond, le triangle, l'étoile........................................................... Que faire?????????????????

Elle a plus de vocabulaire que certains de mes élèves qui ne parlent pas français à la maison et qui se retrouvent donc en GRANDE difficulté de compréhension sur du voc courant!!! Que faire??????????????????????????

Ce qui m'agace le plus à présent, c'est qu'on nous demande de faire passer le MEME programme à des élèves aux antipodes les uns des autres..............

C'est juste impossible et c'est se leurrer que de penser le contraire!

5) la superbe réforme des rythmes scolaires.................................................................... AAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah l'idée de base est p-ê bonne mais le résultat!!!!!!.................................................. Hier, on a fait une réunion d'1h sur le temps de midi (et plein d'autres vont venir!) pour en parler!

Ben, il ressort que les enfants vont se lever 5 jours sur 7, et que ceux qui n'iront pas en APC ou TAP seront lâchés dans la nature à 15h15...........................

Je sais ce que ça va donner: des gosses qui vont traîner au moins 1H30 de plus dehors avec de mauvaises fréquentations, des gosses qui vont rester seuls sans surveillance à la maison encore plus lgtps que d'habitude et des parents qui vont se saigner pour payer une nourrice pour garder les enfants pour ceux qui en auront les moyens et la volonté!!

Nous sommes une très grosse école et nous savons d'avance que la Mairie n'ouvrira genre que 100 places de TAP payantes alors qu'on a plus de 200 élèves et que bcp vivent ds des familles avec des difficultés financières....

Moi c'est ça qui me désespère et qui me fait dire que même si j'étais partie pour faire toute ma vie une carrière d'instit, je ne suis plus du tout sûre d'y parvenir!...

Et moi aussi, je finis mes journées vidée... Etre une bonne instit, demande une énergie folle...

Laissons les choses ainsi et réduisons les programmes et les élèves seront moins fatigués!

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Merci Amélie :-)

Le plus "triste" c est que ,quelque soit l ancienneté, l âge,la situation personnelle,nous sommes toutes épuisées et écœurées.

Ma collègue-copine est bien plus jeune que moi,des enfants en bas âge, et elle en a marre aussi.

Comment font celles qui s éclatent dans leur classe?

J'aimerais bien que ces collègues viennent témoigner ici justement. Ca me permettrait de relativiser car j'ai vraiment l'impression de tout voir en noir avec l'école, de me battre contre des moulins à vents.

Depuis que je suis dans ma nouvelle école, je m'éclate en classe, mais j'ai la chance :

- d'y avoir quelques super collègues "fixes" depuis plusieurs années sur l'école (et donc un turn-over limité malgré le classement ZEP)

- d'y avoir une directrice organisée et qui monte au front dès qu'il y a un souci et qui sait aussi faire confiance et déléguer (bref, the perle rare)

- d'y avoir encore un RASED complet (et réactif)

- d'y avoir des effectifs raisonnables (merci la ZEP)

- d'y avoir effectivement un classement en ZEP pour des élèves relevant de ZEP (pourvu que ça dure)

- d'y avoir un IEN qui reste humain, qui a déjà enseigné en primaire un certain temps et donc connait la réalité du terrain (oui, ça existe encore)

Bref, les élèves passent, les collègues etc. restent. Une classe pourrie, ça arrive... mais si l'équipe est elle aussi pourrie, si la circo met des batons dans les roues au lieu d'aider, si on se démène seuls contre des moulins à vent... personne ne nous donnera de médaille pour y perdre nos forces et notre santé ! Mieux vaut aller voir si l'herbe n'est pas plus verte ailleurs... quand on le peut... J'ai la chance que le mouvement intra ne soit pas bloqué (l'IA pleure pour trouver des gens acceptant d'enseigner ici), donc on peut encore changer aisément de circo et d'école. Par contre, changer de région... quasi impossible, sauf les pieds devant, j'épargne donc pour le jour où je ne supporterai plus la région parisienne et ses aléas.

je suis dans le 93 pour ma part depuis 2007, en ayant démarré ma carrière en 1998 en province. Donc je découvre une très forte dégradation de mes conditions de travail ici (pas de budget, enfants difficiles, pression de la hiérarchie)

C'est clair que tu dois tenir le coup grâce aux atouts que tu décris.

Je n'ai pas cette chance là: comme la quasi totalité des écoles du 93, on est classé en Zone Violence (donc aucune prime pour les PE), mais certaines rares écoles ne sont pas Zep (belle blague, mon IEN me le faisait remarquer en entretien d'inspection: je suis surprise que ce groupe scolaire ne soit toujours pas classé Zep, en plus avec les collèges alentours en Rep-Rss....). Mais cette année, je vais faire le mouvement, je n'en peux plus.

Le fait de savoir aussi qu'on ne peut pas sortir du département participe beaucoup à ma démoralisation.

J'essaye malgré de tout de positiver difficilement

Donc on a souvent plus de 30 par classe, un turn over important et le reste .....

Ce qui me mine, c'est que mes journées de travail consistent à gérer les conflits entre élèves, essayer de les tenir assis, empêcher un accident. A aucun moment je n'ai l'impression de faire de la vraie pédagogie. Même corriger un truc en classe est impossible, je ne dois pas les quitter du regard. Et comme je suis surbookée à la maison avec mes propres enfants, je trouve difficilement le temps de préparer et corriger.

En ce moment, je prends du retard et ça me rend malade.

De plus, avec les APC le midi, c'est pire, je n'ai quasiment plus de temps pour m'avancer.

Très très mal ce matin :(

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Le plus "triste" c est que ,quelque soit l ancienneté, l âge,la situation personnelle,nous sommes toutes épuisées et écœurées.

Exact.

Depuis un ou deux ans, je ne sais pas si c'est révélateur ou une simple coïncidence, mais comme d'autres l'ont déjà dit, sur le forum on voit affluer quantité de témoignages en ce sens, et des projets de reconversion voire de démission. Le malaise est là, c'est clair.

Et malgré tout oui il y en a qui s'éclatent dans leur classe, mais je crois qu'on vit tous des réalités très différentes selon notre parcours passé dans et/ou hors de l'EN, et dans notre situation actuelle. Il y a des collègues très privilégiés par rapport à d'autres, et c'est la faute de personne.

La question que je me pose moi, c'est si le fait de trimer comme des malades actuellement, c'est comparable ou pas à ce qu'ont pu vivre les gens près de la retraite qui ont fait l'école normale et appris sur le tas. En gros, est-ce que tout est vraiment plus dur ou est-ce que par le passé il y avait d'autres problèmes qu'on n'a plus maintenant, et qui n'étaient pas beaucoup plus faciles à gérer? Je pose la question hein, pas taper. ;) Parce que faut pas non plus se planquer derrière le discours "c'était mieux avant" sans savoir de quoi il en retourne.

Sinon j'aurais pu comme beaucoup citer tous les messages et mettre +1 à chacun, c'est sûr. :) Particulièrement celui de Sophely1 dans les derniers messages (merci à toi, quelque part ça me rassure de lire tes constats).

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Laumaz, tu faisais quoi avant?

nous sommes vraiment nombreuses sur ce post, ça fait peur ...

J étais juriste dans un établissement bancaire....après ma 2ème fille,envie de changer,d avoir un métier "moins commercial", année sabbatique -concours en candidat libre=liste complémentaire, puis congé formation IUFM 1 e année,re-concours et admise...

Le boulot en entreprise,je connais,salaire correct,CE, tickets resto etc...et 5 semaines de vacances ,pression hiérarchique, résultats etc

Mais je pouvais visiter une expo,une librairie sans penser à l école,que faire avec une pomme de pin ....

Et je n avais pas d extinction de voix en rentrant

L herbe semble toujours plus verte ailleurs,moi j en suis a me dire qu elle est sèche partout selon les conditions d exercice

Après la fac,je m éclatais en entreprise, puis ras le bol

Au début,en classe,je m éclatais aussi, et maintenant ras le bol aussi

Le temps.....une vingtaine d années dans chaque job,il faut changer...si on peut

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C'st bien sur vrai qu'on peut s'éclater dans sa classe mais c'est vrai qu'il faut tellement de conditions pour y arriver: les collègues, l'école,la direction, les moyens, les élèves, les parents..... que ça devient très dur de trouver des écoles où tout ça est réuni.

Pour avoir été dans une école dans une ville très aisée l'an dernier et passer dans une grosse école en ZEP, je me suis encore plus rendue compte que notre éducation n'a plus rien de NATIONALE car selon où on tombe, les conditions ne sont pas du tout les mêmes, ne serait-ce qu'au niveau du budget.... Finalement, je suis la casse pied de service puisque que le terme "éducation" ne me convient pas et je ne suis plus trop d'accord avec "nationale" :fear:

Pour ce qui est des maitres et maitresses d'avant, je pense en effet que leur métier était différent et avec des difficultés autres mais ce n'était quand même pas comme maintenant. Je le ressens bien en discutant avec les "anciens" des écoles où je passe.

Galictia, je comprends ce que tu veux dire. J'ai beaucoup hésité avant d'ouvrir ce post car je me disais que c'était sans doute moi qui me faisait une montagne de rien. Depuis la rentrée (et même un peu avant déjà), ça ne va pas mais je me suis voilée la face en me disant que c'était juste que je broyais du noir, que je me laissais envahir par la vague de mécontentement et d'agacement mais là, pendant mon arrêt, je me suis rendue compte que je pouvais trouver tous les prétextes que je voulais mais qu'au fond j'avais perdu mes illusions sur le métier et que la déception était profonde. Si je prends ma classe actuelle, je n'ai eu AUCUN bons moments avec elle depuis la rentrée...

Laumaz, tu as raison, j'ai de plus en plus de mal à supporter aussi l'aspect envahissant du métier: toujours y penser, regarder le expos avec l'oeil de la maitresse....

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Merci Amélie :-)

Le plus "triste" c est que ,quelque soit l ancienneté, l âge,la situation personnelle,nous sommes toutes épuisées et écœurées.

Ma collègue-copine est bien plus jeune que moi,des enfants en bas âge, et elle en a marre aussi.

Comment font celles qui s éclatent dans leur classe?

J'aimerais bien que ces collègues viennent témoigner ici justement. Ca me permettrait de relativiser car j'ai vraiment l'impression de tout voir en noir avec l'école, de me battre contre des moulins à vents.

Bonjour

Juste pour témoigner en ce sens.

Je m'éclate en classe. Ca fait deux ans que je n'ai plus la boule au ventre en allant à l'école, que je ne compte plus les jours qui me séparent des vacances ou du WE. Ca fait deux ans que je ris avec eux ou seule, que j'ai les larmes aux yeux d'émotions très fortes, face à un exposé réussi, un élève qui jubile d'avoir apprivoisé une notion difficile. Ce sont des choses que je ne voyais plus.

Pourquoi ? Et bien je crois que c'est parce que je l'ai décidé.

  • Les parents sont difficiles ? Et bien tant pis, ils seront difficiles pour rien : j'écoute mais n'entends pas leurs remarques, leurs remontrances ou petites attaques. Elles me font même plutôt sourire en général. Je ne donne d'importance qu'aux rencontres concernant réellement la scolarité et les progrès d'un élève. Je me préoccupe du fond. Tout ce qui concerne la forme n'est pas du ressort des parents. Ce qu'ils me disent ne m'atteint donc pas en général.
  • Je travaille trop ? Et bien je me suis fixé des grilles horaires (oui, je suis folle, et je l'assume). Je me suis fixé 48 heures de boulot semaine au maximum (réunions comprises) + 3 jours pendant les petites vacances + 2 semaines de petites journées pendant les grandes vacances. C'est souvent moins maintenant, car j'ai adopté ce système il y a 4 ans. Et si je devais dépasser ? Basta : je vais à l'école sans préparer. Et ma foi, ça ne se passe pas plus mal au final (je me demande même parfois pourquoi je balise autant ma semaine autant, pourquoi mon cahier journal est si détaillé).
  • La photocopieuse est merdique ? Tant pis, j'amène ma musique à l'école le mercredi et je hurle à tue-tête en dansant le temps que les copies se fassent, que je les tourne 3 par 3, les décorne soigneusement et les remette dans le bac pour le verso.

  • Les élèves sont durs ? Et bien on fera avec, hein ? De toute façon c'est pour un an au moins (avec le cours double, plutôt 2). Je ne vais pas me rendre malade parce qu'un tel me pourrit la vie en cherchant les limites, un autre ne supporte pas qu'on le regarde et m'insulte en classe, telle autre déchire les cahiers des voisins (pour ne citer que quelques exemples qui vous situent le profil de certains de mes élèves). J'ai mis en place les ceintures de comportement, les plus objectives possibles avec des grilles de sanctions définies à l'avance. J'essaie de m'y tenir. C'est un outil qui indique aux élèves comment ils grandissent en tant qu'élève. Et je me moque de ce qu'en pensent les collègues : un élève qui passe en ceinture dorée est exclu de ma classe 3 jours. C'est arrivé une fois l'an dernier, une fois cette année. Ca a calmé tout le monde : les parents, les élèves savent que je tiens jusqu'au bout et qu'on ne peut pas franchir les limites.

  • Il y a trop de bruit dans la classe ? Au bout d'une semaine de migraines, j'ai fait l'achat d'un feu chez Majuscule. Le feu passe au rouge : il y a sanction immédiate, définie à l'avance. Ca me plait parce que ce n'est pas moi qui décide : le feu est un instrument de mesure, donc parfaitement impartial. Le confort qu'il a amené à la classe est indéniable.
  • Les élèves sont de plus en plus en difficulté ? J'ai simplement revu à 100% ma façon de travailler. Grâce à Charivari, Mélimélune et Mallory et tant d'autres, je fonctionne en ateliers et plans de travail. Chacun mange à son rythme. Ce n'est pas le rythme des programmes, je prends du retard sur mes progressions ? Et alors ? Mes élèves ne sont pas des machines, ce sont des enfants. Ils ne peuvent pas tout gober comme cela. Il y a des jours où ils sont fatigués, inquiets parce que maman est malade, tristes car ils ont perdu une amitié. Moi je ne peux pas travailler aussi bien quand ma vie en dehors de l'école est difficile. De quel droit l'exigerais-je de leur part ? Ils mettront les bouchées doubles lorsqu'ils iront mieux. Du moment que chacun fait tout son possible, je suis convaincue que tout va bien.

  • Les collègues sont lunatiques ? Et bien tant pis. Je ne suis pas mariée avec elles. Je ne les vois qu'aux récréations et durant les réunions. Je fais en sorte que nos rapports soient courtois. Je fais le café pour tout le monde parce que j'en fais pour moi de toute manière. Elles ne disent pas merci, tant pis. Je partage mes trouvailles pédagogiques quand j'en fais, pas pour leur plaire, mais parce que j'aime bien partager. C'est moi que ça rend contente.

Enfin, voilà. C'est mon choix de me sentir bien à l'école... Je crois que pour y arriver il faut cultiver le lâcher prise. Comme toutes les cultures, ça ne pousse pas tout de suite, il faut de la volonté, du soin et du temps.

En revanche, ne vous y trompez pas.

Je m'éclate, mais je cherche à changer de boulot, ou du moins de type de classe. Je suis lasse de toute la pression que l'on m'impose administrativement ainsi que de mes effectifs qui me donnent l'impression de ne pas travailler à échelle humaine. J'ai parfois l'impression de faire tourner une usine à gaz.

Je suis lasse d'avoir une classe dans ma tête toute la semaine, de penser à mes élèves aussi souvent qu'à mes enfants. Je suis lasse de ne rêver que d'eux.

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"Je m'éclate, mais je cherche à changer de boulot, ou du moins de type de classe. Je suis lasse de toute la pression que l'on m'impose administrativement ainsi que de mes effectifs qui m'empêche de faire de l'humain. J'ai parfois l'impression de faire tourner une usine à gaz."

C'est le sentiment que j'ai depuis 2 ans maintenant... Une usine où tu dois faire le deuil du "j'aide mes élèves correctement"...

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Je me reconnais dans vos messages.

Seulement 2 ans de métier et déjà un burn-out l'année dernière à cause d'ambiances d'écoles détestables, de collègues PEMF qui ont tout fait pour me "couler" et d'exigences hallucinantes de la hiérarchie. Cette année, après l'établissement d'un dossier médical pour être "protégée", je suis dans des écoles sympas, avec des collègues sympas et des classes pas toujours faciles mais gérables.

Mais je n'ai plus d'illusion dans le métier et mon problème d'après mes directrices être d'être beaucoup trop "lucide". Je cherche désormais avant tout à me protéger et à en faire le nécessaire pour l'école mais pas plus. J'arrive le matin très tôt pour préparer ma classe mais je quitte l'école à 16H30 tapante sous les regards peu amènes de certains parents. Je suis "cramée" après une journée de classe. J'utilise beaucoup plus de supports tout prêts. Et je vais demander un poste de ZIL l'année prochaine pour me préserver encore davantage.

Je ne supporte plus le manque de reconnaissance salarial et sociétal lié à ce métier. Je ne supporte pas de devoir payer des choses des ma poche pour devoir bosser. Donc, je me prive de plein de choses sympas que j'ai envie de faire en classe. Je ne supporte plus de voir les parents avoir le dernier mot concernant leur rejeton. Cela conduit à des situations abhérentes. J'ai un élève de CP à qui le RASED faire faire de la PS car les parents ont refusé le maintien en maternelle. Je ne supporte plus l'idée de devoir attendre encore 10 ans avant de dégoter un poste sympa sauf si j'accepte une direction. Je ne supporte pas l'idée de devoir bosser le mercredi matin, ce qui vu l'emploi du temps prévu par les mairies nous fera finir aussi à 16H30 avec l'APC sans compter les réunions le mercredi après-midi. Donc je serai ZIL l'année prochaine et après nous verrons!

Je ne ferai peut-être pas 40 ans dans l'éducation nationale mais c'est moi qui déciderait de partir. Pas une hiérarchie envahissante. La CPC qui me suiv

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ae_kinou : MERCI à toi pour ton témoignage, ça va faire du bien à tout le monde. :wub:

Tu es positive et lucide, un bel exemple je trouve. :applause:

Hé oui, le changement commence par soi, faudrait que je médite ça un peu plus. :sleep:

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