Vic7211 Posté(e) 24 novembre 2013 Partager Posté(e) 24 novembre 2013 merci, ae_kinou, ça fait chaud au coeur de lire ce genre de témoignages, même si au fond de moi, je ne crois plus à ce métier. A partir du moment où l'on se lève le matin, c'est vrai qu'il faut essayer de faire la part des choses et ne pas tout rejeter en bloc. Mais il est loin le temps où je me disais en début de carrière " c'est quand même extraordinaire que des parents veuillent bien me confier ce qu'il y a de plus précieux à leurs yeux..." Si tu as d'autres conseils de choses qui fonctionnent dans ta classe, n'hésite surtout pas. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Didix87 Posté(e) 24 novembre 2013 Auteur Partager Posté(e) 24 novembre 2013 Ae_Kinou, c'est vrai que ton témoignage est super ! bravo pour le travail que tu as réussi à faire sur toi ! C'est ce genre de travail que j'ai commencé depuis la rentrée grâce aux ateliers de sophrologie où je vais tous les mardis mais je n'arrive pas à lacher prise de la même façon que toi. Après, comme tu le dis, ça demande du temps.... Hyuga, ton histoire me touche et me fait mal en même temps ! c'est ce qui me sidère dans ce métier: quand ça ne va pas, on n'est pas écouté tant qu'on ne va pas dans les bureaux de la hiérarchie avec un dossier médical lourd ou un flingue sur la tempe ! bon, je sais, j'exagère un peu mais dans les moments difficiles de la courte carrière, j'ai toujours eu ce sentiment. Je n'ai été écoutée qu'au moment où ils ont compris que j'allais finir à l'hopital pour une dépression carabinée.... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Vic7211 Posté(e) 24 novembre 2013 Partager Posté(e) 24 novembre 2013 Bonsoir Amélie, contente de te relire sur les posts. J'ai vu que ton projet de reconversion était de plus en plus à l'ordre du jour, tout comme le mien. Ce post m'a donné l'idée de demander RV avec le RH de l'académie, il faut que je vois les démarches à faire. Et toi,que comptes-tu faire? Es tu passée aux 4 jours et demi ? quelles en sont tes conclusions pour l'instant? merci d'avance de tes réponses Bonsoir Allumette ! Pareillement, contente de te retrouver par ici Tu as bien fait de demander RV avec ta DRH. Ils doivent commencer à se poser des questions tous ces DRH de toutes les académies, face à l'afflux des demandes !!!! Eh oui, les PE ont été bien malmenés ces dernières années, il ne faut pas s'étonner des conséquences. Par contre, ce qui me met les jetons, c'est qu'au bout de tant d'années d'ancienneté, on peut être amenés à penser concours de catégorie B pour espérer continuer à gagner sa vie, alors qu'on est des cadres A, des universitaires. Bref, je t'en dirai plus suite à l'entretien. Et ce n'est pas parce que je viens d'avoir un rapport d'inspection élogieux que je vais me gêner d'évoquer les concours administratifs. Je ne veux pas être une suppliciée de l'EN lol !!!!! Dans notre commune, on n'est pas aux 4 jours et demi et j'appréhende l'année prochaine pour ça, comme nous tous. Alors et toi, tu as avancé dans ta réflexion? En fait, je n'ai pas encore demandé de RV à la RH, je ne savais même pas que c'était possible il y a encore quelques jours. Mais je n'écarte aucune solution. L'année dernière, j'ai vu une conseillère mobilité, mais qui m'a surtout renvoyé vers des sites pour passer des concours.( qui plus est, tu as raison Amélie, de catégorie B pour la plupart !) Or, je me sens complètement incapable de repasser un concours, ce métier est déjà un deuxième métier pour moi avec une reprise d'études quand j'avais 33 balais. Et gérer la classe + mon enfant seule m'exténue. Donc je souhaite une voie de reconversion, même temporaire, mais juste sur entretien éventuellement. Ou peut être un mi-temps thérapeutique,mais je suis pas sûre que mon cas soit assez "grave" pour y accéder. J'envisage aussi de poser ma candidature dans les AFPA etc, dans la région que j'aurais choisie. Car en plus de tous mes problèmes professionnels, il y a le fait que je veux absolument muter, et que ça ne marche pas. Je pense de plus en plus à la dispo, car pas encore le courage de démissionner. Mais un an sans rémunération de l'EN et essayer de trouver un job en parallèle, je peux le faire, je pense. Je suis à 80% cette année, et les 4,5 jours de l'an prochain me pousseraient presque à y rester ! Quel manque à gagner pour bp de collègues qui pensent comme moi ! Et même à 80%, il faudra venir 4 jours sur 5, le cauchemar !! Comment pensent-ils revaloriser et rendre attractive la profession avec des mesures pareilles !!!!!!!!????? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Vic7211 Posté(e) 24 novembre 2013 Partager Posté(e) 24 novembre 2013 Je me reconnais dans vos messages. Seulement 2 ans de métier et déjà un burn-out l'année dernière à cause d'ambiances d'écoles détestables, de collègues PEMF qui ont tout fait pour me "couler" et d'exigences hallucinantes de la hiérarchie. Cette année, après l'établissement d'un dossier médical pour être "protégée", je suis dans des écoles sympas, avec des collègues sympas et des classes pas toujours faciles mais gérables. Mais je n'ai plus d'illusion dans le métier et mon problème d'après mes directrices être d'être beaucoup trop "lucide". Je cherche désormais avant tout à me protéger et à en faire le nécessaire pour l'école mais pas plus. J'arrive le matin très tôt pour préparer ma classe mais je quitte l'école à 16H30 tapante sous les regards peu amènes de certains parents. Je suis "cramée" après une journée de classe. J'utilise beaucoup plus de supports tout prêts. Et je vais demander un poste de ZIL l'année prochaine pour me préserver encore davantage. Je ne supporte plus le manque de reconnaissance salarial et sociétal lié à ce métier. Je ne supporte pas de devoir payer des choses des ma poche pour devoir bosser. Donc, je me prive de plein de choses sympas que j'ai envie de faire en classe. Je ne supporte plus de voir les parents avoir le dernier mot concernant leur rejeton. Cela conduit à des situations abhérentes. J'ai un élève de CP à qui le RASED faire faire de la PS car les parents ont refusé le maintien en maternelle. Je ne supporte plus l'idée de devoir attendre encore 10 ans avant de dégoter un poste sympa sauf si j'accepte une direction. Je ne supporte pas l'idée de devoir bosser le mercredi matin, ce qui vu l'emploi du temps prévu par les mairies nous fera finir aussi à 16H30 avec l'APC sans compter les réunions le mercredi après-midi. Donc je serai ZIL l'année prochaine et après nous verrons! Je ne ferai peut-être pas 40 ans dans l'éducation nationale mais c'est moi qui déciderait de partir. Pas une hiérarchie envahissante. La CPC qui me suiv Hyuga, c'est incroyable de se retrouver à ce point dans un témoignage ! Je pense pareil, à la VIRGULE près !!!!! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
sylvielise Posté(e) 24 novembre 2013 Partager Posté(e) 24 novembre 2013 Merci Amélie :-) Le plus "triste" c est que ,quelque soit l ancienneté, l âge,la situation personnelle,nous sommes toutes épuisées et écœurées. Ma collègue-copine est bien plus jeune que moi,des enfants en bas âge, et elle en a marre aussi. Comment font celles qui s éclatent dans leur classe? J'aimerais bien que ces collègues viennent témoigner ici justement. Ca me permettrait de relativiser car j'ai vraiment l'impression de tout voir en noir avec l'école, de me battre contre des moulins à vents. Bonjour Juste pour témoigner en ce sens. Je m'éclate en classe. Ca fait deux ans que je n'ai plus la boule au ventre en allant à l'école, que je ne compte plus les jours qui me séparent des vacances ou du WE. Ca fait deux ans que je ris avec eux ou seule, que j'ai les larmes aux yeux d'émotions très fortes, face à un exposé réussi, un élève qui jubile d'avoir apprivoisé une notion difficile. Ce sont des choses que je ne voyais plus. Pourquoi ? Et bien je crois que c'est parce que je l'ai décidé. Les parents sont difficiles ? Et bien tant pis, ils seront difficiles pour rien : j'écoute mais n'entends pas leurs remarques, leurs remontrances ou petites attaques. Elles me font même plutôt sourire en général. Je ne donne d'importance qu'aux rencontres concernant réellement la scolarité et les progrès d'un élève. Je me préoccupe du fond. Tout ce qui concerne la forme n'est pas du ressort des parents. Ce qu'ils me disent ne m'atteint donc pas en général. Je travaille trop ? Et bien je me suis fixé des grilles horaires (oui, je suis folle, et je l'assume). Je me suis fixé 48 heures de boulot semaine au maximum (réunions comprises) + 3 jours pendant les petites vacances + 2 semaines de petites journées pendant les grandes vacances. C'est souvent moins maintenant, car j'ai adopté ce système il y a 4 ans. Et si je devais dépasser ? Basta : je vais à l'école sans préparer. Et ma foi, ça ne se passe pas plus mal au final (je me demande même parfois pourquoi je balise autant ma semaine autant, pourquoi mon cahier journal est si détaillé). La photocopieuse est merdique ? Tant pis, j'amène ma musique à l'école le mercredi et je hurle à tue-tête en dansant le temps que les copies se fassent, que je les tourne 3 par 3, les décorne soigneusement et les remette dans le bac pour le verso. Les élèves sont durs ? Et bien on fera avec, hein ? De toute façon c'est pour un an au moins (avec le cours double, plutôt 2). Je ne vais pas me rendre malade parce qu'un tel me pourrit la vie en cherchant les limites, un autre ne supporte pas qu'on le regarde et m'insulte en classe, telle autre déchire les cahiers des voisins (pour ne citer que quelques exemples qui vous situent le profil de certains de mes élèves). J'ai mis en place les ceintures de comportement, les plus objectives possibles avec des grilles de sanctions définies à l'avance. J'essaie de m'y tenir. C'est un outil qui indique aux élèves comment ils grandissent en tant qu'élève. Et je me moque de ce qu'en pensent les collègues : un élève qui passe en ceinture dorée est exclu de ma classe 3 jours. C'est arrivé une fois l'an dernier, une fois cette année. Ca a calmé tout le monde : les parents, les élèves savent que je tiens jusqu'au bout et qu'on ne peut pas franchir les limites. Il y a trop de bruit dans la classe ? Au bout d'une semaine de migraines, j'ai fait l'achat d'un feu chez Majuscule. Le feu passe au rouge : il y a sanction immédiate, définie à l'avance. Ca me plait parce que ce n'est pas moi qui décide : le feu est un instrument de mesure, donc parfaitement impartial. Le confort qu'il a amené à la classe est indéniable. Les élèves sont de plus en plus en difficulté ? J'ai simplement revu à 100% ma façon de travailler. Grâce à Charivari, Mélimélune et Mallory et tant d'autres, je fonctionne en ateliers et plans de travail. Chacun mange à son rythme. Ce n'est pas le rythme des programmes, je prends du retard sur mes progressions ? Et alors ? Mes élèves ne sont pas des machines, ce sont des enfants. Ils ne peuvent pas tout gober comme cela. Il y a des jours où ils sont fatigués, inquiets parce que maman est malade, tristes car ils ont perdu une amitié. Moi je ne peux pas travailler aussi bien quand ma vie en dehors de l'école est difficile. De quel droit l'exigerais-je de leur part ? Ils mettront les bouchées doubles lorsqu'ils iront mieux. Du moment que chacun fait tout son possible, je suis convaincue que tout va bien. Les collègues sont lunatiques ? Et bien tant pis. Je ne suis pas mariée avec elles. Je ne les vois qu'aux récréations et durant les réunions. Je fais en sorte que nos rapports soient courtois. Je fais le café pour tout le monde parce que j'en fais pour moi de toute manière. Elles ne disent pas merci, tant pis. Je partage mes trouvailles pédagogiques quand j'en fais, pas pour leur plaire, mais parce que j'aime bien partager. C'est moi que ça rend contente. Enfin, voilà. C'est mon choix de me sentir bien à l'école... Je crois que pour y arriver il faut cultiver le lâcher prise. Comme toutes les cultures, ça ne pousse pas tout de suite, il faut de la volonté, du soin et du temps. En revanche, ne vous y trompez pas. Je m'éclate, mais je cherche à changer de boulot, ou du moins de type de classe. Je suis lasse de toute la pression que l'on m'impose administrativement ainsi que de mes effectifs qui me donnent l'impression de ne pas travailler à échelle humaine. J'ai parfois l'impression de faire tourner une usine à gaz. Je suis lasse d'avoir une classe dans ma tête toute la semaine, de penser à mes élèves aussi souvent qu'à mes enfants. Je suis lasse de ne rêver que d'eux. Très beau ton témoignage. Je vais me l'imprimer et le relire quand ça n'ira pas C'est quoi ce "feu rouge" de Majuscule ? 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Sophely1 Posté(e) 24 novembre 2013 Partager Posté(e) 24 novembre 2013 Malgré ce que j'ai écrit cette nuit, je me reconnais également un peu dans le témoignage positif qui a été apporté dans la mesure où j'arrive encore à être émue devant et par ma classe certaines fois. ça c'est mon espoir, je recherche ces moments... aussi rares soient-ils! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
mamiebrossard Posté(e) 24 novembre 2013 Partager Posté(e) 24 novembre 2013 Merci Amélie :-) Le plus "triste" c est que ,quelque soit l ancienneté, l âge,la situation personnelle,nous sommes toutes épuisées et écœurées. Ma collègue-copine est bien plus jeune que moi,des enfants en bas âge, et elle en a marre aussi. Comment font celles qui s éclatent dans leur classe? J'aimerais bien que ces collègues viennent témoigner ici justement. Ca me permettrait de relativiser car j'ai vraiment l'impression de tout voir en noir avec l'école, de me battre contre des moulins à vents. Je m'éclate parce que : - je suis dans une école tranquille (et à part l'an dernier où j'avais une sacrée classe, les élèves sont gentils et plutôt bien élevés dans l'ensemble) - la plupart des parents nous suivent s'il y a souci - mes collègues sont géniales - je suis dans un niveau que j'aime et à titre définitif - je continue à préparer des projets qui m'éclatent Il y a quelques années dan sun autre département, avec une classe horrible, des parents qui passaient tout à leur gamin, une collègue pénible .... j'étais crevée, stressée ... Beaucoup de choses changent la donne ! Courage Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Amelie375 Posté(e) 24 novembre 2013 Partager Posté(e) 24 novembre 2013 Merci Amélie :-) Le plus "triste" c est que ,quelque soit l ancienneté, l âge,la situation personnelle,nous sommes toutes épuisées et écœurées. Ma collègue-copine est bien plus jeune que moi,des enfants en bas âge, et elle en a marre aussi. Comment font celles qui s éclatent dans leur classe? J'aimerais bien que ces collègues viennent témoigner ici justement. Ca me permettrait de relativiser car j'ai vraiment l'impression de tout voir en noir avec l'école, de me battre contre des moulins à vents. Je m'éclate parce que : - je suis dans une école tranquille (et à part l'an dernier où j'avais une sacrée classe, les élèves sont gentils et plutôt bien élevés dans l'ensemble) - la plupart des parents nous suivent s'il y a souci - mes collègues sont géniales - je suis dans un niveau que j'aime et à titre définitif - je continue à préparer des projets qui m'éclatent Il y a quelques années dan sun autre département, avec une classe horrible, des parents qui passaient tout à leur gamin, une collègue pénible .... j'étais crevée, stressée ... Beaucoup de choses changent la donne ! Courage C'est sûr que dans ces conditions là, ce post n'existerait pas !! Mais c'est bien pour toi, et d'ailleurs tu mesures ta chance. Reste inquiétante la situation de collègues dont je fais partie dans les secteurs difficiles : pas de moyens, et il faut réinventer la poudre !!! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
lulutte Posté(e) 24 novembre 2013 Partager Posté(e) 24 novembre 2013 Malheureusement, c'est vraiment ce que je ressens.... ce n'est que ma 7ème année et je me retrouve dans de nombreux points! La goutte d'eau étant vraiment la réforme des rythmes: autant on a essayé de nous la vendre pour le bien être des enfants (et j'étais prête à y croire) autant là je ne peux que constater qu'on flingue encore un peu plus les gosses et que nos conditions de travail vont encore se détériorées.... Bref, à l'heure d'aujourd'hui, je ne souhaite même plus postuler sur un poste d'adjoint (ce que je souhaitais depuis le début car jamais obtenu et ne me fait plus rêver du tout!) mais rester sur mon poste de TR à TD (obtenu vraiment faute de mieux) car à défaut d'épanouissement professionnel (voir évoluer ses élèves, s'investir dans une école, avoir des collègues etc...), je veux au moins ma "tranquillité" (en gros quand tu as des remplacements (pas hyper longs): moins de soucis parents, réunionite, projets, livrets, tous ces trucs qui prennent un temps fou et pour lesquels je n'ai pas choisi ce métier...) Message pas très positif...je vous l'accorde... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
nat22 Posté(e) 24 novembre 2013 Partager Posté(e) 24 novembre 2013 Ae kinou, ton témoignage me fait beaucoup réfléchir !! Hélas, je pense que je n'ai plus la force de faire le travail que tu as engagé sur toi. C'est trop tard pour moi je crois. Je me retrouve un peu dans ce que dit Laumaz: je suis consciente que le métier dans le lequel je souhaite me reconvertir n'est peut-être pas mieux mais j'ai un réel besoin de changer d'air. Déjà, en tant que PE, j'ai la bougeotte, j'ai changé volontairement je ne sais combien de fois d'affectation, de circo. Je ne suis jamais resté plus de 3 ans quelque part. Il y avait toujours quelque chose qui n'allait pas , un coup, c'était l'inspecteur , une autre fois, c'était les collègues , puis encore une autre fois, les conditions matérielles de travail. A chaque fois que je changeais, au début, ça allait toujours mieux et puis au final, le mal être finissait toujours par revenir. J'en ai conclu que c'était moi qui n'étais pas faite pour ce travail. Je ne suis pas assez forte je crois pour être PE de nos jours. Là, quand je songe qu'il faudra retourner à l'école en septembre 2014 si je n'ai pas mon concours, ben j'ai vraiment la boule au ventre. Et encore, je suis dans une école certes en zone violence rep, mais avec une équipe géniale, un directeur qui tient la route. Quand j'étais au plus mal et que je cherchais un moyen de ne plus y retourner, je songeais parfois à une solution radicale, si vous voyez ce que je veux dire. Mais maintenant que je vais être maman, je sais que je n'ai même plus le droit d'y penser!!!! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Amelie375 Posté(e) 24 novembre 2013 Partager Posté(e) 24 novembre 2013 Ae kinou, ton témoignage me fait beaucoup réfléchir !! Hélas, je pense que je n'ai plus la force de faire le travail que tu as engagé sur toi. C'est trop tard pour moi je crois. Je me retrouve un peu dans ce que dit Laumaz: je suis consciente que le métier dans le lequel je souhaite me reconvertir n'est peut-être pas mieux mais j'ai un réel besoin de changer d'air. Déjà, en tant que PE, j'ai la bougeotte, j'ai changé volontairement je ne sais combien de fois d'affectation, de circo. Je ne suis jamais resté plus de 3 ans quelque part. Il y avait toujours quelque chose qui n'allait pas , un coup, c'était l'inspecteur , une autre fois, c'était les collègues , puis encore une autre fois, les conditions matérielles de travail. A chaque fois que je changeais, au début, ça allait toujours mieux et puis au final, le mal être finissait toujours par revenir. J'en ai conclu que c'était moi qui n'étais pas faite pour ce travail. Je ne suis pas assez forte je crois pour être PE de nos jours. Là, quand je songe qu'il faudra retourner à l'école en septembre 2014 si je n'ai pas mon concours, ben j'ai vraiment la boule au ventre. Et encore, je suis dans une école certes en zone violence rep, mais avec une équipe géniale, un directeur qui tient la route. Quand j'étais au plus mal et que je cherchais un moyen de ne plus y retourner, je songeais parfois à une solution radicale, si vous voyez ce que je veux dire. Mais maintenant que je vais être maman, je sais que je n'ai même plus le droit d'y penser!!!! je te souhaite surtout d'être soutenue, entourée quand bébé sera là, car moi ça n'a pas été mon cas (et j'ai eu la grande idée de faire un petit deuxième, ce qui m'a précipité vers la fatigue aigue). Plein de courage, vraiment. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
louna79 Posté(e) 24 novembre 2013 Partager Posté(e) 24 novembre 2013 Merci Amélie :-) Le plus "triste" c est que ,quelque soit l ancienneté, l âge,la situation personnelle,nous sommes toutes épuisées et écœurées. Ma collègue-copine est bien plus jeune que moi,des enfants en bas âge, et elle en a marre aussi.Comment font celles qui s éclatent dans leur classe? J'aimerais bien que ces collègues viennent témoigner ici justement. Ca me permettrait de relativiser car j'ai vraiment l'impression de tout voir en noir avec l'école, de me battre contre des moulins à vents. Bonjour Juste pour témoigner en ce sens. Je m'éclate en classe. Ca fait deux ans que je n'ai plus la boule au ventre en allant à l'école, que je ne compte plus les jours qui me séparent des vacances ou du WE. Ca fait deux ans que je ris avec eux ou seule, que j'ai les larmes aux yeux d'émotions très fortes, face à un exposé réussi, un élève qui jubile d'avoir apprivoisé une notion difficile. Ce sont des choses que je ne voyais plus. Pourquoi ? Et bien je crois que c'est parce que je l'ai décidé. Les parents sont difficiles ? Et bien tant pis, ils seront difficiles pour rien : j'écoute mais n'entends pas leurs remarques, leurs remontrances ou petites attaques. Elles me font même plutôt sourire en général. Je ne donne d'importance qu'aux rencontres concernant réellement la scolarité et les progrès d'un élève. Je me préoccupe du fond. Tout ce qui concerne la forme n'est pas du ressort des parents. Ce qu'ils me disent ne m'atteint donc pas en général. Je travaille trop ? Et bien je me suis fixé des grilles horaires (oui, je suis folle, et je l'assume). Je me suis fixé 48 heures de boulot semaine au maximum (réunions comprises) + 3 jours pendant les petites vacances + 2 semaines de petites journées pendant les grandes vacances. C'est souvent moins maintenant, car j'ai adopté ce système il y a 4 ans. Et si je devais dépasser ? Basta : je vais à l'école sans préparer. Et ma foi, ça ne se passe pas plus mal au final (je me demande même parfois pourquoi je balise autant ma semaine autant, pourquoi mon cahier journal est si détaillé). La photocopieuse est merdique ? Tant pis, j'amène ma musique à l'école le mercredi et je hurle à tue-tête en dansant le temps que les copies se fassent, que je les tourne 3 par 3, les décorne soigneusement et les remette dans le bac pour le verso. Les élèves sont durs ? Et bien on fera avec, hein ? De toute façon c'est pour un an au moins (avec le cours double, plutôt 2). Je ne vais pas me rendre malade parce qu'un tel me pourrit la vie en cherchant les limites, un autre ne supporte pas qu'on le regarde et m'insulte en classe, telle autre déchire les cahiers des voisins (pour ne citer que quelques exemples qui vous situent le profil de certains de mes élèves). J'ai mis en place les ceintures de comportement, les plus objectives possibles avec des grilles de sanctions définies à l'avance. J'essaie de m'y tenir. C'est un outil qui indique aux élèves comment ils grandissent en tant qu'élève. Et je me moque de ce qu'en pensent les collègues : un élève qui passe en ceinture dorée est exclu de ma classe 3 jours. C'est arrivé une fois l'an dernier, une fois cette année. Ca a calmé tout le monde : les parents, les élèves savent que je tiens jusqu'au bout et qu'on ne peut pas franchir les limites. Il y a trop de bruit dans la classe ? Au bout d'une semaine de migraines, j'ai fait l'achat d'un feu chez Majuscule. Le feu passe au rouge : il y a sanction immédiate, définie à l'avance. Ca me plait parce que ce n'est pas moi qui décide : le feu est un instrument de mesure, donc parfaitement impartial. Le confort qu'il a amené à la classe est indéniable. Les élèves sont de plus en plus en difficulté ? J'ai simplement revu à 100% ma façon de travailler. Grâce à Charivari, Mélimélune et Mallory et tant d'autres, je fonctionne en ateliers et plans de travail. Chacun mange à son rythme. Ce n'est pas le rythme des programmes, je prends du retard sur mes progressions ? Et alors ? Mes élèves ne sont pas des machines, ce sont des enfants. Ils ne peuvent pas tout gober comme cela. Il y a des jours où ils sont fatigués, inquiets parce que maman est malade, tristes car ils ont perdu une amitié. Moi je ne peux pas travailler aussi bien quand ma vie en dehors de l'école est difficile. De quel droit l'exigerais-je de leur part ? Ils mettront les bouchées doubles lorsqu'ils iront mieux. Du moment que chacun fait tout son possible, je suis convaincue que tout va bien. Les collègues sont lunatiques ? Et bien tant pis. Je ne suis pas mariée avec elles. Je ne les vois qu'aux récréations et durant les réunions. Je fais en sorte que nos rapports soient courtois. Je fais le café pour tout le monde parce que j'en fais pour moi de toute manière. Elles ne disent pas merci, tant pis. Je partage mes trouvailles pédagogiques quand j'en fais, pas pour leur plaire, mais parce que j'aime bien partager. C'est moi que ça rend contente. Enfin, voilà. C'est mon choix de me sentir bien à l'école... Je crois que pour y arriver il faut cultiver le lâcher prise. Comme toutes les cultures, ça ne pousse pas tout de suite, il faut de la volonté, du soin et du temps. En revanche, ne vous y trompez pas. Je m'éclate, mais je cherche à changer de boulot, ou du moins de type de classe. Je suis lasse de toute la pression que l'on m'impose administrativement ainsi que de mes effectifs qui me donnent l'impression de ne pas travailler à échelle humaine. J'ai parfois l'impression de faire tourner une usine à gaz. Je suis lasse d'avoir une classe dans ma tête toute la semaine, de penser à mes élèves aussi souvent qu'à mes enfants. Je suis lasse de ne rêver que d'eux. Je suis fan..lol... C est l état d esprit que je voudrais avoir...mais j ai du mal... Bon cette année pour la première fois je n ai pas de classe et joue les zil a 3/4 temps , un beau bazar et pas le pied quand on adore, de façon un peu maladive je dois l avouer, anticiper les choses. Parcequ en attendant de peut être changer de voie.... Ben faut bien y aller ....et rendre la chose la moins pénible possible... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
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