Signes "politiques" portés par un élève

[Goëllette]

D'autre part, le t-shirt de la Manif pour tous, c'est quand même une manifestation d'une opinion politique, donc pour moi, du prosélytisme aussi...

Argon, du coup, je n'ai pas du tout la même lecture que toi de la notion de prosélytisme.

Par définition, un prosélyte, c'est un nouveau converti — à une idée politique, en l'occurrence.

Le prosélytisme, c'est le « zèle de faire des prosélytes », c'est-à-dire à convertir les autres. Ca n'a rien à voir avec la simple "manifestation d'une opinion".

Le mot prosélyte a deux sens, sauf erreur :

prosélyte, nom masculin :

Sens 1 Nouvel adepte d'une doctrine ou d'une religion. Synonyme adepte

Sens 2 Adepte cherchant à propager ses convictions.

[Argon]

Le mot prosélyte a deux sens, sauf erreur :

prosélyte, nom masculin :

Sens 1 Nouvel adepte d'une doctrine ou d'une religion. Synonyme adepte

Sens 2 Adepte cherchant à propager ses convictions.

Par contamination, oui. A l'origine, traditionnellement, c'est l'ancien Païen converti à la religion mosaïque. Et comme les nouveaux convertis sont souvent les plus prompts à propager leur foi (surtout chez les Juifs), le "zèle du prosélyte", ou prosélytisme, est devenu le "zèle à faire des prosélytes". Mais pour le coup, prosélytisme n'a en français que ce sens là — et c'est bien de cela que parlent les textes.

[mayre]

La circulaire de Jean Zay s'impose aux élèves: pas de prosélytisme, au sens de propagation de ses convictions personnelles (religieuses et politiques).

La laïcité, la neutralité, c'est effectivement le respect de ce qu'est chacun, en aucun cas l'acceptation de la manifestation de tout et n'importe quoi en classe. Je n'admets pas des discussions politiques dans mes classes, je préfère expliquer le droit de vote et l'intérêt de voter selon son libre arbitre. Je parle de toutes les religions monothéistes, au programme d'Histoire, parce que la haine provient souvent de la méconnaissance. Il n'empêche que je suis athée.

Ce que je veux dire par là, c'est que ces enseignements ne sont profitables que s'ils sont déconnectés du jugement personnel de l'élève (en a-t-il vraiment un ou est-il le pur reflet des opinions parentales?) et de l'enseignant. Je ne vois pas comment cela serait possible si chacun faisait état de ses convictions personnelles, portant par là même une préférence qui n'a pas lieu d'être.

[Argon]

La circulaire de Jean Zay s'impose aux élèves: pas de prosélytisme, au sens de propagation de ses convictions personnelles (religieuses et politiques).

Absolument.

(Indirectement, du moins : en toute rigueur, les élèves n'ont pas à connaître la circulaire ; il revient aux enseignants d'en assurer l'application, via le règlement intérieur par exemple)

Je parle de toutes les religions monothéistes, au programme d'Histoire (...) ces enseignements ne sont profitables que s'ils sont déconnectés du jugement personnel de l'élève (en a-t-il vraiment un ou est-il le pur reflet des opinions parentales?) et de l'enseignant. Je ne vois pas comment cela serait possible si chacun faisait état de ses convictions personnelles, portant par là même une préférence qui n'a pas lieu d'être.

Je ne suis pas sûr de voir le problème. J'ai suivi des enseignements très profitables donnés par des ensoutanés, y compris sur d'autres religions que la leur. Je t'accorde volontiers que ce serait plus problématique avec les petits, qui ont encore du mal à distinguer le discours du maître de ses convictions personnelles, lesquelles gagnent donc à rester cachées.

Mais tout l'enjeu pédagogique est précisément que les élèves apprennent à s'abstraire de leurs convictions personnelles le temps de l'examen objectif d'une autre proposition. Je ne vois pas d'incompatibilité avec le fait que celles-ci soit connues, voire affichées (sans "ostentation", comme ils disent...).

Au contraire : si toute expression des opinions personnelles est exclue d'entrée par le maître, d'une part, c'est lui qui fait tout ce travail de "déconnexion" et cette compétence particulière n'est pas travaillée ; et d'autre part, le risque de perte d'efficacité du discours d'autorité est sérieux ("cause toujours ! Moi, je sais bien que...").

[Goëllette]

Dis-moi, Argon, tu es PE en primaire ? Tu as une classe ?

[lamed]

Le mot prosélyte a deux sens, sauf erreur :

prosélyte, nom masculin :

Sens 1 Nouvel adepte d'une doctrine ou d'une religion. Synonyme adepte

Sens 2 Adepte cherchant à propager ses convictions.

Par contamination, oui. A l'origine, traditionnellement, c'est l'ancien Païen converti à la religion mosaïque. Et comme les nouveaux convertis sont souvent les plus prompts à propager leur foi (surtout chez les Juifs), le "zèle du prosélyte", ou prosélytisme, est devenu le "zèle à faire des prosélytes". Mais pour le coup, prosélytisme n'a en français que ce sens là — et c'est bien de cela que parlent les textes.

????Peux-tu préciser ? De quels Juifs parles-tu: ceux d'antan ou d'aujourd'hui? Merci d'éclairer ma lanterne !

[Argon]

les nouveaux convertis sont souvent les plus prompts à propager leur foi (surtout chez les Juifs)

Peux-tu préciser ? De quels Juifs parles-tu: ceux d'antan ou d'aujourd'hui? Merci d'éclairer ma lanterne !

Des deux, en fait, quoique dans une moindre mesure aujourd'hui que dans l'Antiquité. Le christianisme et l'Islam considèrent traditionnellement la conversion des infidèles, ou au moins le fait de « répandre la bonne parole », comme une mission du fidèle. Etymologiquement, le catholicisme, c'est même la religion à vocation "universelle". Ce n'est pas le cas de la religion mosaïque, qui accepte les conversions mais ne les encourage pas spécialement, et les subordonne même à un parcours d'étude assez substantiel et à l'intégration préalable dans une synagogue. Chez les plus orthodoxes, le rabbinat se réserve même un droit de contrôle, voire de refus de reconnaissance d'une conversion, ce qui n'est pas sans poser quelques problèmes aux libéraux en Israël.

Le zèle des nouveaux convertis étant par ailleurs un grand classique, dans tous les domaines, le contraste est simplement plus fort dans cette communauté que dans d'autres. A preuve, justement, l'étymologie du mot prosélytisme...

[Goëllette]

Le mot prosélyte a deux sens, sauf erreur :

prosélyte, nom masculin :

Sens 1 Nouvel adepte d'une doctrine ou d'une religion. Synonyme adepte

Sens 2 Adepte cherchant à propager ses convictions.

Par contamination, oui. A l'origine, traditionnellement, c'est l'ancien Païen converti à la religion mosaïque. Et comme les nouveaux convertis sont souvent les plus prompts à propager leur foi (surtout chez les Juifs), le "zèle du prosélyte", ou prosélytisme, est devenu le "zèle à faire des prosélytes". Mais pour le coup, prosélytisme n'a en français que ce sens là — et c'est bien de cela que parlent les textes.

????Peux-tu préciser ? De quels Juifs parles-tu: ceux d'antan ou d'aujourd'hui? Merci d'éclairer ma lanterne !

Oui, parce que justement, de ce que je sais, il y a peu de nouveaux convertis chez les juifs, puisque c'est une question de transmission par la mère, et ils ne font justement pas de prosélytisme, puisqu'on ne devient pas juif, en principe. On l'est, ou pas.

Je parle du présent, pas des temps anciens que les moins de ...

[lamed]

Merci pour les explications Argon ! Désolée, je ne crie pas ...j'ai grossi la partie du texte pour souligner les mots, bref je ne connaîs pas encore tous les codes de ce forum .

Je connais un couple en cours de conversion à la religion juive .....ils attendent depuis 2 ou 3 ans l'autorisation de pouvoir commencer le long parcours vers la conversion, donc juste avoir le droit de commencer ! C'est là où je rejoins Goellette : on nait Juif .