carrie62 Posté(e) 30 juillet 2014 Posté(e) 30 juillet 2014 Dans ma circo, appel aux enseignants pour les TAP car manque de personnel "autre" pour le moment. Au départ, je me suis dit que j'allais faire acte de candidature. Mais les incertitudes concernant le nombre d'élèves à encadrer (tout dépendra du nombre d'encadrants à la rentrée) et la politique de la ville m'ont royalement refroidie. En effet, il a été décidé que la première moitié de l'année (et peut-être même l'année complète!!!) ce serait obligatoirement étude dirigée... Pas d'autres possibilités même pour les enseignants... Donc pour moi c'est NON!!! Tout ce que j'espère est que le directeur de ma nouvelle école ne maintiendra pas les réunions le vendredi après la classe car il faudra attendre 60 minutes que nos collègues volontaires finissent les TAP...
Zarko Posté(e) 30 juillet 2014 Posté(e) 30 juillet 2014 Dans ma circo, appel aux enseignants pour les TAP car manque de personnel "autre" pour le moment. Au départ, je me suis dit que j'allais faire acte de candidature. Mais les incertitudes concernant le nombre d'élèves à encadrer (tout dépendra du nombre d'encadrants à la rentrée) et la politique de la ville m'ont royalement refroidie. En effet, il a été décidé que la première moitié de l'année (et peut-être même l'année complète!!!) ce serait obligatoirement étude dirigée... Pas d'autres possibilités même pour les enseignants... Donc pour moi c'est NON!!! Tout ce que j'espère est que le directeur de ma nouvelle école ne maintiendra pas les réunions le vendredi après la classe car il faudra attendre 60 minutes que nos collègues volontaires finissent les TAP... Beaucoup de communes désemparées comptent effectivement sur les enseignants pour assurer les TAP...Le MEN leur a d'ailleurs envoyé un rappel pour la rémunération maximum, autour de 22€ l'heure...Voilà comment l'Etat augmente notre temps de travail en laissant les communes compléter le salaire.....c'est bien sûr danlintérédézenfants....Quelle arnaque !
Zarko Posté(e) 30 juillet 2014 Posté(e) 30 juillet 2014 C'est incroyable cette façon de voir les choses: "Chez nous, ça se passe bien, parce qu'on a les moyens fait les choix budgétaires adéquats...puis je suis conseillère municipale . Mais j'avoue que cette réforme va entraîner des inégalités... " non mais tu as lu ça où ? tu interprètes comme ça t'arrange et ça devient plus que pénible et lassant je dis juste que ma commune a fait des choix et que j'ai de la chance et je n'ai rien à voir dans ces choix puisque je suis conseillère depuis mars seulement mais j'ai acceptée d'être sur la liste du maire sortant car j'apprécie les choix qu'ils ont fait ... et pas qu'au sujet des rythmes j'ai bien conscience de la chance que j'ai car effectivement dans beaucoup d'endroits ça ne se passe pas comme ça ... mais faut juste arrêter de dire que ça se passe mal partout etc.... j'avais cessé de venir ici parce qu'on se fait tout le temps agresser , je crois que je vais continuer finalement !! et retourner sur les postes où on échange courtoisement !!! Désolé si je t'ai blessée, ma réaction était épidermique ! Regarde la pagaille dans la majorité des communes...Je le répète, seules 20% des communes pourront mettre en place des TAP à peu près potables...Voilà, rien de méchant ou d'agressif
dameoiselle Posté(e) 30 juillet 2014 Posté(e) 30 juillet 2014 En Belgique rythme de vie similaire à la France avec sortie plus tot du travail (16h30) et journée continue avec pause repas de 1h30 maxi. Euh mais c'est justement ce qui change tout ! Ici les enfants se payent la garderie jusqu'à 18h30, voir 19h30 comme dans ma commune. Un jour de classe en plus c'est des heures de présentiel en plus . Si mon homme sortait du boulot à 16h30, le rythme des mes enfants serait bien différent (je bosse à une heure de la maison).
Goëllette Posté(e) 30 juillet 2014 Posté(e) 30 juillet 2014 J'ai un copain qui travaille dans le secteur éducation d'une grosse commune et depuis le début des vacances, c'est effervescence, contrairement aux années précédentes. Il font des heures sup' à gogo tant ils ont de boulot pour réussir à tout organiser !
Goëllette Posté(e) 30 juillet 2014 Posté(e) 30 juillet 2014 En Belgique rythme de vie similaire à la France avec sortie plus tot du travail (16h30) et journée continue avec pause repas de 1h30 maxi. Euh mais c'est justement ce qui change tout ! Ici les enfants se payent la garderie jusqu'à 18h30, voir 19h30 comme dans ma commune. Un jour de classe en plus c'est des heures de présentiel en plus . Si mon homme sortait du boulot à 16h30, le rythme des mes enfants serait bien différent (je bosse à une heure de la maison). C'est clair !
Zarko Posté(e) 5 août 2014 Posté(e) 5 août 2014 À propos de la réforme des rythmes scolaires: en faire une réforme ambitieuse contre l'orthodoxie libérale05 AOÛT 2014 | PAR JEAN-MARIE BATAILLE Pour bien saisir l'angle du point de vue développé ci-dessous, il est nécessaire de savoir qu'il est construit sur la prémisse suivante. Nous postulons que l'orthodoxie néo-libérale est une idéologie. En tant que telle, ses zélateurs cherchent à en permettre l'application entière dans le plus de compartiments de la société possible. Ceci dit, une deuxième précision s'impose celle du positionnement de l'auteur de ce billet. Avec un collègue de l'Université de Nice, nous sommes à l'origine d'un appel (lire ici: http://lemuseedelacolo.fr/?page_id=393 ) des enseignant.e.s et chercheur.e.s en animation socioculturelle demandant au Ministre Vincent Peillon de prendre en compte cette animation socioculturelle dans la mise en place de cette réforme. Nous avions récupéré 37 signatures qui représentent l'ensemble des auteur.e.s de textes et livres en ce domaine, et les principaux enseignant.e.s universitaires. Ceci était une première dans notre champ. Aucune réponse n'est venue du ministère… Relancée et adressée à Najat Vallaud-Belkacem, cette fois la missive a obtenu une proposition vague de participation à un groupe sur l'éducation populaire… (voir ici : http://sep.unsa-education.org/index.php/18-les-actualites-du-sep/actualite-de-leducation/530-cnepj-entre-tensions-et-engagements ) La réforme des rythmes scolaires doit être re-située dans son contexte. Elle correspond à une des étapes du projet de refondation de l'Éducation nationale, projet qui en comporte d'autres, celle des contenus, celle de la revalorisation du métier, celle de la formation… La question des rythmes scolaires était posée au départ dans des termes relativement simples : revenir à une semaine de 9 demi-journées. Puis, les premiers arbitrages ont amené vers la solution du mercredi matin plutôt que du samedi ne rendant pas la situation à l'identique de celle d'avant les 4 jours (en 2008). À partir de là, toute une série de conséquences sont apparues. Chemin faisant, elles ont données lieu à la recherche d'une doctrine. Du moins en apparence, cette vision serait juste si on oublie notre prémisse. En fait, l'orientation est relativement claire et porte sur une attaque frontale de l'école dans sa forme actuelle. Beaucoup d'enseignant.e.s ne s'en rendent pas vraiment compte vu le vocabulaire utilisé et instillé en permanence, « c'est la modernité qui s'exprime ! » L'étape suivante est mécanique puisque avec le passage à 9 demi-journées les cours doivent s'étaler, de fait, il faut trouver le moyen d'occuper les enfants entre la fin des cours et la fin de l'école. Apparaissent alors 45 minutes chaque jours. La solution proposée est la suivante : ces 45 minutes seront consacrées à des activités dites péri-scolaires. Les conséquences sont multiples et pour l'essentiel semblent imprévues. Devant les difficultés, le choix aurait pu être fait d'arrêter le processus et de tout mettre à plat. Cependant, nous avons assisté à une marche en avant implacable. À l'Élysée, on s'inquiète de la gestion par le Ministre de l'Éducation de la réforme jugée catastrophique. Rien n'y fait, le processus est enclenché et il paraît difficile de reculer. Peut-être que d'autres aspects se sont agrégés en cours de route rendant difficile l'arrêt de la réforme. Et puis différentes concertations avaient eu lieu mais elles n'ont pas montré la présence de forte résistances, alors… En réalité, il existe un script sous-jacent à cette réforme dans lequel de nombreux acteurs se reconnaissent appelons les les pro-éducation, et un autre, où d'autres acteurs se retrouvent mais ne se rendent pas compte de l'instrumentalisation qu'il suppose appelons les pro éduction populaire. Le script principal porte sur la montée en puissance de la doxa ultra-libérale des compétences qui visent à faire de l'école une succursale des entreprises (lire ici : http://www.cnt-f.org/nautreecole/?Au-sommaire-du-numero-29). Cette orientation fonctionne assez bien sans trop faire de vague. Il s'agit de préparer les collégien.ne.s au monde de l'entreprise et d'œuvrer au rapprochement entreprises-universités. Dans le cas de l'école primaire, la manœuvre consiste à faire passer le fameux socle des compétences qui deviendra le minimum vital que devra posséder tout individu ayant été scolarisé. Ce que ne dit pas ce script est que ce n'est pas seulement un minimum mais aussi un maximum : si on en accepte le principe alors on pourra diminuer la part de l'Éducation dans le projet de la nation et réserver la scolarité la plus longue pour celles et ceux qui le mériteraient. Comment sera opérée la sélection entre ces deux catégories, l'histoire ne le dit pas… Revenons à notre réforme, des acteurs sociaux (voir ici :http://www.prisme-asso.org/spip.php?article6402) sont apparus pour se féliciter de celle-ci en raison de son rôle pour le livret de compétence. Comment fondent-ils ce raisonnement ? Les activités péri-scolaires pourront servir, « enfin ! » disent-ils, à faire reconnaître les compétences acquises hors de l'école dans ces fameuses activités péri-scolaires. Donc reprenons : si l'école n'arrive pas à faire son travail pour faire acquérir le socle de compétence, les animateurs et les animatrices socioculturels s'en chargeront (ou bien les entreprises de l'aide aux devoirs florissantes). Déjà, le champ de l'animation voit se développer des usages de ces livrets dans des domaines très variés (voir par exemple le fonds d'expérimentations des jeunes financés par l'entreprise Total et son rôle de ce point de vue :http://www.experimentation.jeunes.gouv.fr/97-livret-de-competences.html). Là encore, on ne s'interroge pas sur ceux qui auront les moyens d'accéder aux activités et les autres. Souvent des animateurs et des animatrices de bonne foi pensent que c'est bien de prendre en compte ces compétences acquises en dehors de l'école en se revendiquant d'une éducation populaire serait porteuse de cette idée. Mais ils et elles ont alors rarement conscience des conséquences sociétales, au sens de choix de société, d'une telle perspective libérale. Regardons ce qu'a produit cette réforme jusque-ici. Les enseignant.e.s le disent, comme les parents : l'école a été destabilisée (voir ici :http://www.mediapart.fr/journal/france/010814/rythmes-scolaires-aubervilliers-opte-pour-le-service-minimum). Le chaos s'est répandu. Les équipes ont perdu leur mode de régulation acquis au fil du temps. Des tensions nombreuses sont apparues entre personnels d'animation et enseignant.e.s et parfois sur la base de discours ethnicisés. Les contrats de travail du personnel de l'animation connaissent une incroyable régression en matière du droit du travail (comme des contrats d'une jeune, la remise en cause des conditions de diplôme [voir ici : http://sep.unsa-education.org/index.php/18-les-actualites-du-sep/actualite-de-leducation/530-cnepj-entre-tensions-et-engagements…). Alors quoi faire ? Certains préconisent de tout arrêter. D'autres, mettent en place la réforme en proposant des activités de qualité dans le cadre de budgets municipaux bien fournis. Beaucoup, essayent de faire pour le mieux face aux habitant.e.s potentiel électeur.trice.s ! Au passage notons un autre élément de cette réforme du point de vue du script apparent. Un transfert massif du budget de l'État vers celui des collectivités territoriales est proposé de la mission de l'Éducation. En permettant, l'acquisition de compétences via les activités péri-scolaires, dûment inscrites sur les livrets de compétences, activités financées par les collectivités territoriales, le budget de l'État se trouve alors allégé par un joli tour de passe-passe. Bref, une prise en otage de l'Éducation populaire et de l'animation socioculturelle. Autre aspect, n'y aurait-il pas à s'interroger quand même sur la différence entre savoirs et compétences : est-ce que passer de l'un à l'autre est neutre ? Peut-on juste se satisfaire de l'idée que les compétences, c'est moderne ? Face aux difficultés de mise en œuvre de cette réforme, une mission parlementaire a consulté de nombreux acteurs concernés (voir ici :http://www.senat.fr/commission/missions/reforme_des_rythmes_scolaires/index.html). Il est intéressant de noter comment par son travail, deux éléments sont remontés sur le dessus de la pile dissipant un peu la poussière due à l'agitation médiatique et circonstancielle. En premier lieu, il est rapidement apparu nécessaire de préciser les intentions de la loi car des financements sont en jeu. La présidente et la rapporteure ont donc rendu visible le fondement de cette loi : « permettre l'accès à tous et toutes aux activités de loisirs, sportives, artistiques et culturelles ». Ceci peut et doit être la solution. D'abord, simplement, car ce principe est posé dans le cadre de la discussion parlementaire et donc peut amener à un consensus collectif. Ensuite, parce qu'il repose un fondement de notre démocratie : l'égalité. Tirons toutes les conséquences de ce principe. Que savons-nous aujourd'hui de l'accès des enfants à ces différentes activités ? Posons que certainement, tout le monde n'accède pas à celles-ci car il manque des moyens d'accès comme la présence d'équipements, de budget pour les ouvrir sur des plages horaires plus larges, parfois, ils sont trop loin, des manques de moyens financiers des parents. On le voit, de nombreuses questions fondamentales sont posées au travers de ce principe. Du point de vue budgétaire, il faudra aborder la question de la constitution d'une ligne budgétaire pérenne sur la base d'un impôt national permettant de procéder aux redistributions et péréquations qui s'imposent (ceci devrait permettre de repenser les conditions d'emploi des personnels de l'animation socioculturelle). Ce faisant, nous ferions un pas de plus dans la post-modernité entendue pour nous comme la déconstruction de l'idéologie économique dans son rôle dans la désorganisation sociale. La voie est ouverte avec l'avancée en cours en matière d'égalité femme-homme. Des choses ont bougé sur les situations de handicap, où il reste beaucoup à faire surtout avec les régressions récentes sur les situations de handicap mental (voir ici : http://www.appeldesappels.org). Des pratiques se développent pour la prise en compte des malades. Il serait bien de faire de cette loi, recentrée sur "l'accès de tous les enfants à des activités de loisirs, artistiques, culturelle et sportives", le vecteur pour faire une avancée singificative quant à la place de l'enfance dans la société. Jean-Marie Bataille Pédagogue, Enseignant et chercheur en animation socioculturelle Le doute s'emparerait-il aussi du côté des animateurs ?...et il n'a encore rien vu, la majorité des communes ne mettront pas de TAP en place. Surtout si l'offre extra-scolaire existante permettait déjà à tous les enfants de pouvoir choisir une activité sportive et culturelle de qualité ! Que les élèves scolarisés dans le privé pourront continuer à pratiquer le mercredi matin...Ce gvt a tout faux...
jeanounette Posté(e) 5 août 2014 Posté(e) 5 août 2014 À propos de la réforme des rythmes scolaires: en faire une réforme ambitieuse contre l'orthodoxie libérale05 AOÛT 2014 | PAR JEAN-MARIE BATAILLE Pour bien saisir l'angle du point de vue développé ci-dessous, il est nécessaire de savoir qu'il est construit sur la prémisse suivante. Nous postulons que l'orthodoxie néo-libérale est une idéologie. En tant que telle, ses zélateurs cherchent à en permettre l'application entière dans le plus de compartiments de la société possible. Ceci dit, une deuxième précision s'impose celle du positionnement de l'auteur de ce billet. Avec un collègue de l'Université de Nice, nous sommes à l'origine d'un appel (lire ici: http://lemuseedelacolo.fr/?page_id=393 ) des enseignant.e.s et chercheur.e.s en animation socioculturelle demandant au Ministre Vincent Peillon de prendre en compte cette animation socioculturelle dans la mise en place de cette réforme. Nous avions récupéré 37 signatures qui représentent l'ensemble des auteur.e.s de textes et livres en ce domaine, et les principaux enseignant.e.s universitaires. Ceci était une première dans notre champ. Aucune réponse n'est venue du ministère… Relancée et adressée à Najat Vallaud-Belkacem, cette fois la missive a obtenu une proposition vague de participation à un groupe sur l'éducation populaire… (voir ici : http://sep.unsa-education.org/index.php/18-les-actualites-du-sep/actualite-de-leducation/530-cnepj-entre-tensions-et-engagements ) La réforme des rythmes scolaires doit être re-située dans son contexte. Elle correspond à une des étapes du projet de refondation de l'Éducation nationale, projet qui en comporte d'autres, celle des contenus, celle de la revalorisation du métier, celle de la formation… La question des rythmes scolaires était posée au départ dans des termes relativement simples : revenir à une semaine de 9 demi-journées. Puis, les premiers arbitrages ont amené vers la solution du mercredi matin plutôt que du samedi ne rendant pas la situation à l'identique de celle d'avant les 4 jours (en 2008). À partir de là, toute une série de conséquences sont apparues. Chemin faisant, elles ont données lieu à la recherche d'une doctrine. Du moins en apparence, cette vision serait juste si on oublie notre prémisse. En fait, l'orientation est relativement claire et porte sur une attaque frontale de l'école dans sa forme actuelle. Beaucoup d'enseignant.e.s ne s'en rendent pas vraiment compte vu le vocabulaire utilisé et instillé en permanence, « c'est la modernité qui s'exprime ! » L'étape suivante est mécanique puisque avec le passage à 9 demi-journées les cours doivent s'étaler, de fait, il faut trouver le moyen d'occuper les enfants entre la fin des cours et la fin de l'école. Apparaissent alors 45 minutes chaque jours. La solution proposée est la suivante : ces 45 minutes seront consacrées à des activités dites péri-scolaires. Les conséquences sont multiples et pour l'essentiel semblent imprévues. Devant les difficultés, le choix aurait pu être fait d'arrêter le processus et de tout mettre à plat. Cependant, nous avons assisté à une marche en avant implacable. À l'Élysée, on s'inquiète de la gestion par le Ministre de l'Éducation de la réforme jugée catastrophique. Rien n'y fait, le processus est enclenché et il paraît difficile de reculer. Peut-être que d'autres aspects se sont agrégés en cours de route rendant difficile l'arrêt de la réforme. Et puis différentes concertations avaient eu lieu mais elles n'ont pas montré la présence de forte résistances, alors… En réalité, il existe un script sous-jacent à cette réforme dans lequel de nombreux acteurs se reconnaissent appelons les les pro-éducation, et un autre, où d'autres acteurs se retrouvent mais ne se rendent pas compte de l'instrumentalisation qu'il suppose appelons les pro éduction populaire. Le script principal porte sur la montée en puissance de la doxa ultra-libérale des compétences qui visent à faire de l'école une succursale des entreprises (lire ici : http://www.cnt-f.org/nautreecole/?Au-sommaire-du-numero-29). Cette orientation fonctionne assez bien sans trop faire de vague. Il s'agit de préparer les collégien.ne.s au monde de l'entreprise et d'œuvrer au rapprochement entreprises-universités. Dans le cas de l'école primaire, la manœuvre consiste à faire passer le fameux socle des compétences qui deviendra le minimum vital que devra posséder tout individu ayant été scolarisé. Ce que ne dit pas ce script est que ce n'est pas seulement un minimum mais aussi un maximum : si on en accepte le principe alors on pourra diminuer la part de l'Éducation dans le projet de la nation et réserver la scolarité la plus longue pour celles et ceux qui le mériteraient. Comment sera opérée la sélection entre ces deux catégories, l'histoire ne le dit pas… Revenons à notre réforme, des acteurs sociaux (voir ici :http://www.prisme-asso.org/spip.php?article6402) sont apparus pour se féliciter de celle-ci en raison de son rôle pour le livret de compétence. Comment fondent-ils ce raisonnement ? Les activités péri-scolaires pourront servir, « enfin ! » disent-ils, à faire reconnaître les compétences acquises hors de l'école dans ces fameuses activités péri-scolaires. Donc reprenons : si l'école n'arrive pas à faire son travail pour faire acquérir le socle de compétence, les animateurs et les animatrices socioculturels s'en chargeront (ou bien les entreprises de l'aide aux devoirs florissantes). Déjà, le champ de l'animation voit se développer des usages de ces livrets dans des domaines très variés (voir par exemple le fonds d'expérimentations des jeunes financés par l'entreprise Total et son rôle de ce point de vue :http://www.experimentation.jeunes.gouv.fr/97-livret-de-competences.html). Là encore, on ne s'interroge pas sur ceux qui auront les moyens d'accéder aux activités et les autres. Souvent des animateurs et des animatrices de bonne foi pensent que c'est bien de prendre en compte ces compétences acquises en dehors de l'école en se revendiquant d'une éducation populaire serait porteuse de cette idée. Mais ils et elles ont alors rarement conscience des conséquences sociétales, au sens de choix de société, d'une telle perspective libérale. Regardons ce qu'a produit cette réforme jusque-ici. Les enseignant.e.s le disent, comme les parents : l'école a été destabilisée (voir ici :http://www.mediapart.fr/journal/france/010814/rythmes-scolaires-aubervilliers-opte-pour-le-service-minimum). Le chaos s'est répandu. Les équipes ont perdu leur mode de régulation acquis au fil du temps. Des tensions nombreuses sont apparues entre personnels d'animation et enseignant.e.s et parfois sur la base de discours ethnicisés. Les contrats de travail du personnel de l'animation connaissent une incroyable régression en matière du droit du travail (comme des contrats d'une jeune, la remise en cause des conditions de diplôme [voir ici : http://sep.unsa-education.org/index.php/18-les-actualites-du-sep/actualite-de-leducation/530-cnepj-entre-tensions-et-engagements…). Alors quoi faire ? Certains préconisent de tout arrêter. D'autres, mettent en place la réforme en proposant des activités de qualité dans le cadre de budgets municipaux bien fournis. Beaucoup, essayent de faire pour le mieux face aux habitant.e.s potentiel électeur.trice.s ! Au passage notons un autre élément de cette réforme du point de vue du script apparent. Un transfert massif du budget de l'État vers celui des collectivités territoriales est proposé de la mission de l'Éducation. En permettant, l'acquisition de compétences via les activités péri-scolaires, dûment inscrites sur les livrets de compétences, activités financées par les collectivités territoriales, le budget de l'État se trouve alors allégé par un joli tour de passe-passe. Bref, une prise en otage de l'Éducation populaire et de l'animation socioculturelle. Autre aspect, n'y aurait-il pas à s'interroger quand même sur la différence entre savoirs et compétences : est-ce que passer de l'un à l'autre est neutre ? Peut-on juste se satisfaire de l'idée que les compétences, c'est moderne ? Face aux difficultés de mise en œuvre de cette réforme, une mission parlementaire a consulté de nombreux acteurs concernés (voir ici :http://www.senat.fr/commission/missions/reforme_des_rythmes_scolaires/index.html). Il est intéressant de noter comment par son travail, deux éléments sont remontés sur le dessus de la pile dissipant un peu la poussière due à l'agitation médiatique et circonstancielle. En premier lieu, il est rapidement apparu nécessaire de préciser les intentions de la loi car des financements sont en jeu. La présidente et la rapporteure ont donc rendu visible le fondement de cette loi : « permettre l'accès à tous et toutes aux activités de loisirs, sportives, artistiques et culturelles ». Ceci peut et doit être la solution. D'abord, simplement, car ce principe est posé dans le cadre de la discussion parlementaire et donc peut amener à un consensus collectif. Ensuite, parce qu'il repose un fondement de notre démocratie : l'égalité. Tirons toutes les conséquences de ce principe. Que savons-nous aujourd'hui de l'accès des enfants à ces différentes activités ? Posons que certainement, tout le monde n'accède pas à celles-ci car il manque des moyens d'accès comme la présence d'équipements, de budget pour les ouvrir sur des plages horaires plus larges, parfois, ils sont trop loin, des manques de moyens financiers des parents. On le voit, de nombreuses questions fondamentales sont posées au travers de ce principe. Du point de vue budgétaire, il faudra aborder la question de la constitution d'une ligne budgétaire pérenne sur la base d'un impôt national permettant de procéder aux redistributions et péréquations qui s'imposent (ceci devrait permettre de repenser les conditions d'emploi des personnels de l'animation socioculturelle). Ce faisant, nous ferions un pas de plus dans la post-modernité entendue pour nous comme la déconstruction de l'idéologie économique dans son rôle dans la désorganisation sociale. La voie est ouverte avec l'avancée en cours en matière d'égalité femme-homme. Des choses ont bougé sur les situations de handicap, où il reste beaucoup à faire surtout avec les régressions récentes sur les situations de handicap mental (voir ici : http://www.appeldesappels.org). Des pratiques se développent pour la prise en compte des malades. Il serait bien de faire de cette loi, recentrée sur "l'accès de tous les enfants à des activités de loisirs, artistiques, culturelle et sportives", le vecteur pour faire une avancée singificative quant à la place de l'enfance dans la société. Jean-Marie Bataille Pédagogue, Enseignant et chercheur en animation socioculturelle Le doute s'emparerait-il aussi du côté des animateurs...et il n'a encore rien vu, la majorité des communes ne mettront pas de TAP en place. Surtout si l'offre extra-scolaire existante permettait déjà à tous les enfants de pouvoir choisir une activité sportive et culturelle de qualité ! Que les élèves scolarisés dans le privé pourront continuer à pratiquer le mercredi matin...Ce gvt a tout faux... Le périsco tournait plutôt bien dans les communes et même que le mercredi matin y'avaient des écoles municipales se sports avec des éducateurs sportifs ... :'( Chez nous quelques uns auraient du être dispachés sur les NAP (très peu d'école aurait pu en bénéficier ) mais la mairie a choisi une solution encore plus économique : les 45 mn sont divisées en 3 et hop RIEN de RIEN si ce n'est un peu plus de garderie ! Mais bon comment en vouloir aux maires ???
nola Posté(e) 5 août 2014 Posté(e) 5 août 2014 Mais bon comment en vouloir aux maires ??? La tentation de faire des maires des boucs émissaires en cas de problèmes (au point d'inciter les collègues naifs à faire grève contre eux ) est plutôt bien contenue jusqu'à présent. Quelques réalités à rappeler tout de même: http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250267577535&cid=1250267576964 La baisse des dotations de l'Etat aux collectivités territoriales sera encore au centre des débats cet automne. Refusant d'avaliser le montant de 11 milliards d'euros entre 2015 et 2017 fixé unilatéralement par le gouvernement, le Comité des finances locales a réclamé l'ouverture d'une négociation. Le feuilleton des finances locales a donné lieu récemment à un petit rebondissement. Le programme bien orchestré du gouvernement prévoyait que le Comité des finances locales (CFL) se prononce, le 16 juillet, sur les modalités techniques de la baisse des dotations aux collectivités, de 11 milliards d'euros entre 2015 et 2017. La semaine suivante, le Premier ministre devait conclure avec les élus locaux un nouveau pacte pour les finances locales. Mais, lors de leur séance plénière du 16 juillet, les élus locaux ont décidé de reporter au mois de septembre leurs arbitrages sur la manière de procéder à la réduction des dotations. L'idée étant de profiter de ce délai pour tenter de revenir sur le montant de 11 milliards d'euros - considéré comme "insoutenable" par les élus - et sur le rythme de sa mise en œuvre (trois baisses successives de 3,6 milliards d'euros). Le CFL n'est pas une "chambre d'enregistrement" des décisions gouvernementales, avait prévenu le 1er juillet, André Laignel, son président. Pour le moment, il est très difficile d'anticiper. Les recettes fiscales sont également en baisse, donc il serait normal que l'état prescripteur de cette réforme donne au moins quelques indications sur la manière dont il entend la financer à moyen et long terme.
Zarko Posté(e) 6 août 2014 Posté(e) 6 août 2014 Il y aura des situations insupportables du genre la réfection des locaux ou de la cour reportée faute de moyens mais gaspillage (obligatoire) d'argent pour des TAP ou de la garderie...grrrr... Que ce gvt n'en ait pas conscience, c'est quand même très grave...
Goëllette Posté(e) 7 août 2014 Posté(e) 7 août 2014 C'est effectivement très pratique de faire passer les Maires pour responsables de la pagaille. Ça évite de faire remonter à la surface que la faute en revient uniquement au gouvernement et à sa réforme. 1
Zarko Posté(e) 7 août 2014 Posté(e) 7 août 2014 La grande majorité des maires est contre cette réforme; avec moins de 20% des communes ayant mis en place cette réforme en 2013, le gvt aurait dû reculer. Au contraire, il a rajouté de la pagaille dans cette horreur. Il ne faudra pas se tromper de cibles, les responsables sont le PS, la FCPE, le SE et dans une moindre mesure, le snuipp.
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