Mjessica07 Posté(e) 31 mars 2014 Posté(e) 31 mars 2014 Et voilà, ce qui devait arriver arriva !!! J'ai tenu 4 semaines et me voilà arrêtée pour surmenage !!! Je n'en pouvais plus et j'ai complètement craqué ! Cet élève passe ses journées à me provoquer, à transgresser les règles, à sourire quand je le gronde ou à piquer des crises. Ma remplaçante m'a appelée ce matin pour avoir des précisions sur mon cahier journal et il avait déjà fait des siennes en 1 heure et demi !!! Je me demande jusqu'où tout ça va devoir aller avant que mon IEN se décide à faire quelque chose... Moi je ne sais plus quoi faire... Bonsoir Loulou, Je t'apporte mon témoignage et malheureusement, il n'est pas rassurant. J'avais dans ma classe multiniveaux une fratrie de 4 enfants issus d'une famille à problèmes : le père avait un lourd passé, de gros problèmes psy, et était extrêmement agressif avec les enseignants, toujours à tester les limites. Des informations préoccupantes et des signalements avaient déjà été faits (enfants battus) avant que je n'arrive à l'école. La famille était suivie par un juge et une éducatrice. Les enfants étaient aussi suivis par le CMPP. Dans ma classe, c'était l'enfer : les enfants ne se supportaient pas et réglaient leurs comptes devant leurs camarades, ils testaient quotidiennement les limites, étaient tellement à cran qu’ils faisaient des malaises vagaux et des crises de tétanies à répétition… Le père me harcelait de mots tous les jours, appelait l'inspecteur pour se plaindre, écrivait au préfet, au ministre !!! Le comportement des enfants s'est dégradé tout au long des deux années que j'ai passée dans cette école : ils avaient d'autres choses à régler et les apprentissages étaient bien loin de leurs préoccupations, ils refusaient mon autorité, en faisaient baver à tout le monde et finalement, se retrouvaient marginalisés par rapport au groupe-classe qui les supportait tant bien que mal. Nous avons donc fait des équipes éducatives en présence des parents, de l'IEN (nous ne recevions plus les parents sans lui), du CMP, de l'éducatrice qui suivait la famille et de la psy scolaire. J'ai mis en place des PPRE pointant les troubles du comportement ; les collègues et moi avions un dossier où tous les événements, les mots étaient archivés et une copie était systématiquement envoyée à l'IEN. Nous avons aussi contacté la psy et le médecin scolaire. A la fin de la première année, j’ai fait une information préoccupante. Puis les choses ont encore empiré : l'aîné qui était en CM2 a complétement "pété un cable". L'inspecteur a, un temps, envisagé un changement d'école pour séparer la fratrie mais n'est pas allé au bout de la démarche. Violent et agressif, cet enfant est devenu dangereux pour lui-même et pour ses camarades. J'étais obligée de le faire sortir ou rentrer après ses camarades pour le tenir à distance ; je le gardais près de moi pendant la récré et dès que nous sortions de l'enceinte de l'école, je le laissais à un collègue. Une demande d’orientation en ITEP a été faite mais refusée par le père qui lui aussi devenait de plus en plus incontrôlable. Face à cette situation, l'inspecteur nous a seulement assuré de son soutien et dit qu'il interviendrait s'il y avait violence... Et nous a aussi dit qu’il fallait prendre du recul, que l’Education Nationale ne pouvait pas tout régler. Oui, mais en attendant, que faire de ces enfants ? Et du reste de la classe qui a aussi droit à une scolarité normale ??? Mes collègues et moi nous sommes donc retrouvés bien seuls face à la souffrance de ces enfants. Et puis, l’année dernière, au mois de juin, cette situation a enfin trouvé une issue : le gamin a été placé en ITEP. Il était devenu totalement ingérable pour les parents qui se sont trouvés tout aussi dépassés que nous et ont finalement harcelés l’inspection, le CMPP et l’ITEP pour que le gamin soit pris. Pour conclure, malgré les nombreuses démarches que l’on peut entreprendre pour aider ces gamins et puis pour se couvrir aussi, les seuls à avoir le dernier mot sont les parents… Comme conseillé dans les messages précédents, garde des traces d’absolument tout, s’il arrive quelque chose de grave un jour, on cherchera des responsables… Et puis préserve-toi. Quand c’est trop dur à supporter, il faut savoir s’arrêter et essayer de laisser les soucis à l’école. Je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire…
Loulou9 Posté(e) 2 avril 2014 Auteur Posté(e) 2 avril 2014 Merci pour ce témoignage... même s'il n'est pas rassurant. Je ne comprends pas comment on peut choisir de protéger un enfant et d'en mettre en danger 24 autres ! C'est ce qui me met le plus en colère dans cette histoire... de voir mes autres élèves subir ces crises, cette horrible ambiance de classe depuis le mois de septembre ! C'est leur année de CP, une année importante et ils ont peur... Ce n'est pas normal d'avoir peur à l'école !!!
elsa.uzy Posté(e) 5 avril 2014 Posté(e) 5 avril 2014 Merci Princesse oui, il y a eu une équipe éducative où on a seulement mis en place un suivi par la psychologue scolaire et un PPRE. Une nouvelle équipe éducative est prévue pour très bientôt... Mais je reste sceptique ! J'ai bien sûr un cahier où je note tout ce qui se passe sur le temps scolaire et à la cantine... Nous avons essayé de l'isoler dans une autre classe mais il ne l'accepte pas et pique des crises. Actuellement, nous appelons la maman dès qu'il devient ingérable... Mais ce n'est pas une solution ! j ai le mm en cm2, depuis des annéss. EE tous les ans. on a demandé à IEN de pouvoir appeler les parents pour qu'ils viennent le chercher. "notre (j aime le "notre"...) mission c'est d'accueillir coute que coute il faut tenir" ... donc meme si c'est pas une solution, déjà de al chance d'être autorisé à faire ça. Une orientation en ITEP peut se faire en cours d'année. Et un trouble du comportement n'est pas "seulement" un problème d'éducation.... Pour travailler en ITEP, ça je peux vous l'affirmer... quand on raconte à la maman elle dit que le probleme n'est qu à l 'école, chez eux et au dehors il est nickel. donc pas besoin d'un psy ni rien Une équipe éducative totalement inutile !!! La maman a tout mis sur le dos de la remplaçante qui complète mon mi-temps et comme je récupère ma classe à temps plein à la rentrée, les problèmes vont disparaître ! Donc on ne le change pas d'école car JE suis là ! Bref, j'ai convoqué cette équipe éducative d'urgence pour qu'on m'aide à trouver la solution et on me répond que la solution c'est... MOI ! Moi qui n'en peux plus, qui suis au bord de la crise de nerf !!! La seule avancée est que cet élève ne restera plus à la cantine le midi, ni le soir après la classe mais pour moi, le problème reste entier. J'ai eu beau leur dire qu'ils ne pouvaient pas tout faire reposer sur mes épaules, qu'avec moi aussi il est très difficile en classe mais rien à faire ! Aucune conséquence donc pour cet enfant de 6 ans qui tape sur les instits et leur crache dessus, s'en prend régulièrement à ses camarades. Aucune conséquence non plus pour ses parents qui continuent à refuser de voir l'urgence de la situation ! Je suis très découragée... je n'ai jamais vécu l'inverse. Wai et ben moi j'appellerai quand même l'autonome de solidarité, histoire de me couvrir si je pète un câble ou si le gamin (entretenu par tous ces adultes bienveillants) pète un câble. J'aurais jamais cru mais j'ai dû le faire cette année, et j'ai même été en arrêt forcé (ce qui a fait bouger les choses). Il faut faire remonter en haut ce qu'il se passe en bas. Toi et les autres élèves vous avez le droit de travailler dans de bonnes conditions et cet élève a le droit que quelqu'un de formé s'occupe de lui. Enfin tu as raison, repose toi.... mais cette année j'ai appris à appeler à l'aide, je sais que tu le fais mais dire à son IEN qu'on ouvre un dossier à l'autonome ça fait "brrrrrrrrr". Dans les EE on reste toujours trop positif. Tout ceci est mon point de vue perso. Je veux bien aider les enfants qui en ont besoin mais pour moi, à partir de cette année, je mets des limites. On n'est pas supermans, on ne peut pas tout faire. (ce genre de discussion me remonte parce que 3 élèves m'ont mis la classe en l'air cette année, et j'en veux énormément aux parents et à notre système qui protège tout le monde sauf nous et les "gentils" élèves qui viennent bosser donc vraiment bon courage à toi) tu vois bien la réponse de mon ien. Tant pis pour les 26 autres, il faut l accueillir. moi aussi j'ai eu une semaine d'arret , j avais des bouffées d angoisse à l idée d y aller... mais quand on raconte ç aà l 'ien la réponse c'est que c'est pas toujours facile, y a pire que prof comme boulot et qu au pire on peut changer de métier. qu'est ce qu on peut répondre à ça?
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