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Posté(e)

J'ai un élève de CP pour qui le geste d'écriture est difficile.

Les parents m'ont prévenue dès le début du CP : son aspect "maladroit" était déjà signalé en maternelle. Vers 2/3 ans, il tenait son crayon plutôt de la main droite. Puis il s'est cassé le bras droit vers 3/4 ans, et n'a pas repris la main droite après le déplâtrage.

L'année dernière, les parents ont demandé à l'enseignante s'il était préférable de le "remettre" à droite : elle a répondu que non.

Cet élève est sinon très bon élève : très bon niveau en lecture, production de mots ou phrases, compréhension générale (maths, découverte du monde). En EPS il est dans la moyenne.

C'est un élève "bien dans ses baskets" : pas de timidité ou angoisses ou peurs ou craintes.

Son écriture est sacadée, elle manque de fluidité, et les lettres sont peu formées.

Il termine toujours son travail dans les derniers, pas parce qu'il ne s'y met pas ou parce qu'il lui faut du temps pour comprendre, mais uniquement parce qu'il galère dans le geste.

J'ai presque la sensation qu'il faudrait passer par une sorte de rééducation de la main.

Il me semble tard maintenant pour lui imposer la main droite.

Savez-vous quel type de professionnels peut prendre en charge ce type de difficultés ?

Posté(e)

On ne peut pas dire qu'on lui imposerait la main droite, imaison, puisqu'il est bien possible qu'il soit droitier.

Ce que tu dis laisse effectivement supposer que l'enfant écrit avec sa main controlatérale.

Le changement de main scriptrice peut se faire à tout âge sans aucun problème. Après l'avoir testé, une rééducatrice / un rééducateur en écriture commencera immédiatement la relatéralisation si nécessaire et si l'enfant et les parents sont d'accord, bien entendu. Cela peut aller très vite et serait sans doute un soulagement pour l'enfant.
Des adresses de professionnels de la rééducation d'écriture : http://legestedecriture.fr/a-votre-service

(Juste une petite info : telle que j'ai créé et promu l'expression dans une perspective pédagogique il y a 15 ans, le geste d'écriture va du moment où l'enfant s'apprête à prendre le crayon pour écrire jusqu'au moment où il écrit en pensant ce qu'il écrit. Donc pour cet enfant, c'est uniquement le geste graphique qui pose problème pas le faire de produire de l'écrit dans sa globalité)

Posté(e)

Effectivement, l'entrée dans l'écrit au sens "produire des écrits" est très bonne chez cet enfant.

Il est tout à fait capable de passer de la chaine orale à l'écrit, et en plus comme il parle très bien (vocabulaire, syntaxe, prononciation), l'écrit est même supérieur à ce qu'on peut attendre d'un CP.

Pour moi, le geste graphique n'est pas exactement le geste de la cursive. Plus lié au dessin qu'à l'écriture. Mais je ne suis pas du tout une spécialiste !

J'ai l'impression qu'il en faudrait peu pour qu'il se dépatouille avec sa main gauche. Que ce n'est qu'une question de petits réglages. La prise entre les doigts du crayon est bonne. Il le tenait légèrement trop haut, maintenant ça va. Il n'avançait pas la main avec l'avancée de l'écriture sur la ligne mais tendait les doigts (gauches). Il a réduit ce défaut, mais l'ensemble n'est toujours pas fluide, même si il reste lisible.

Pour en arriver à ce "petit résultat" et "micro-progrès", j'ai l'impression en plus que cela lui demande trop en termes de concentration.

J'ai un peu peur aussi que les adultes qui l'entourent (ses parents, mais moi aussi) comptions un peu trop sur son côté "bon élève" : ils est conscient que c'est important, il fera des efforts et y arrivera bien.

En le regardant en fin de séances, j'ai souvent l'impression d'être comme dans les BD : l'entraineur qui dit au bon dernier de la course "super, tu as été jusqu'au bout"... le coureur est content des félicitations mais il est tout rouge, tout essoufflé et espère tout sauf le "on continue !".

Je l'aurai aussi en CE1 l'année prochaine, sur ces 18 mois je peux lui laisser le temps de se réapproprier son geste graphique (à gauche ou à droite). Après, à l'entrée du cycle 3, les exigences augmentent et il y a le risque qu'il s'épuise et "jette l'éponge".

Je vais voir avec les parents pour qu'ils fassent faire un bilan.

Savez-vous comment cela se passe pour les graphothérapeutes (c'est la même chose que les rééducatuers en écriture si j'ai bien compris ?) : il faut passer par une demande du médecin traitant (comme pour les orthophonistes) ou est-ce une démarche totalement hors circuit médical ?

J'ai trouvé 1 seul rééducateur en écriture (sur le lien laissé par Enviedespoir) pas trop loin de chez les parents.

Une orthophoniste m'avait parlé des psychomotriciens. Il y en a plus à proximité, ce serait ceratinement plus simple pour les parents, mais les psychomotriciens peuvent-ils gérer ce type de rééducation ?

Posté(e)

Dans son cas, dommage de perdre son temps - et son argent - à faire un bilan. Notre objectif étant l'efficacité, les rééducateurs et rééducatrices que j'ai formé(e)s prennent directement les enfants sans passer par un intermédiaire* et commencent la rééducation dès la 1ère séance après avoir vérifié la latéralité de l'enfant si nécessaire (ce sera le cas ici) et, bien sûr, avoir examiné l'écriture et son évolution au fil des années. Sauf demande expresse, leur bilan ne fait pas l'objet d'un rapport écrit.

* sauf pour les cas pathologiques avérés et lourds traités par les rééducatrices ergothérapeutes.

Avec ou sans intermédiaire, leur rééducation prend en compte la globalité du système d'écriture et de son fonctionnement en utilisant une méthode que j'ai mise au point il y a fort longtemps et qui a largement fait ses preuves. Elle se fonde sur la même modélisation que l'apprentissage de l'écriture (mais c'est autre chose que l'apprentissage).

Les résultats sont généralement visibles dès la 1ère séance (y compris pour des enfants qu'on destinait à l'écriture au clavier !), mais, pour une relatéralisation l'écriture de la main droite peut avoir moins bel aspect, au début, que celle de la main gauche, il lui faut le temps de se structurer.

Un exemple de changement de latéralité forcé suite à un accident http://ddumontreeducatrice.monsite-orange.fr/page1/index.html

A mon avis si l'enfant commence sa rééducation pendant ces vacances, il l'aura finie au moins au retour des vacances de Pâques. Ce serait dommage de continuer à le faire peiner.

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