calysta Posté(e) 19 février 2014 Auteur Posté(e) 19 février 2014 si je vous comprends bien , pour bien utiliser ces albums, il ne fautpas leurlire l'histoire mot à mot mais plutot les laisser oralement raconter l'histoire ou leur poser des questions?
loreleï02 Posté(e) 19 février 2014 Posté(e) 19 février 2014 Mais non, on lit le texte de l'oral qui est noté pour chaque niveau de langage. On peut toutefois les inviter, auparavant ( ce n'est pas obligatoire ), à s'exprimer sur les illustrations et à formuler des hypothèses sur le contenu de l'histoire.
saroli Posté(e) 19 février 2014 Posté(e) 19 février 2014 Alors, je précise, on nous déconseille car BEAUCOUP LISENT les oralbums. Après, bien sûr, on ne nous l'interdit pas (encore heureux !!!) mais on nous précise que ce n'est pas à LIRE, même en texte de l'oral, mais à RACONTER. Donc, tout va bien, si comme tu le dis, Loreleï, on l'utilise pour ce qu'il est, un travail de l'oral. Moi, perso, il m'est arrivé d'en utiliser pour un travail de description des illustrations (souvent bien adaptées), formulation d'hypothèses sur l'histoire. Je peux même imaginer d'utiliser le texte "oralisé'', mais seulement à condition de l'avoir appris par coeur, ou le CD, si j'y vois un intérêt en terme de langage, mais je ne le LIRAI pas. Par contre, et ça c'est perso, j'ai du mal à concevoir cette dernière activité sur un conte classique (si je choisis de travailler le petit poucet, par exemple, je partirai sur une version "littéraire"), mais plus sur un album écrit spécifiquement pour ça...
Moustache Posté(e) 19 février 2014 Posté(e) 19 février 2014 Mais non, on lit le texte de l'oral qui est noté pour chaque niveau de langage. C'est peut-être là l'ambiguïté des Oralbum : "on lit le texte de l'oral", pour les enfants (et les enseignants ) c'est perçu comme de la lecture. Je te suis complètement quand à la différence faite entre une histoire lue et une histoire racontée Pour ma part, j'adore raconter les histoires, il y en a quelques unes que je suis capable de faire "de mémoire", pour d'autres, il est nécessaire de m'appuyer sur un support écrit. Ce support peut revêtir plusieurs formes : - une trame avec quelques mots clés, voire une formule, dans ce dernier cas, je prends ostensiblement mon papier pour bien montrer que je LIS la formule pour ne pas me tromper. - le livre sans image, livre de contes, il en existe d'excellents, je me ménage des pauses pour y jeter un oeil rapide pour voir si je n'ai rien oublier de l'intrique. Dans ces deux cas, l'outil est posé devant moi, mais je ne le manipule pas, je "joue" l'histoire. - Il m'arrive aussi de raconter une histoire en m'appuyant sur des images, mais j'aime beaucoup moins cette méthode, autant "lire" le livre. Je comprends qu'avec les oralbums on soit tenté, non de raconter, mais de lire le texte "adapté' à l'âge, alors que si on raconte réellement l'histoire il faut s'éloigner le plus possible de tout écrit, être TRES attentif à son public, capter son attention, répéter les mots (exemple; "le loup, vous savez le grand loup, le loup qui avait de grandes dents, etc...) bref, inventer... une histoire racontée à l'oral n'est jamais quasiment identique d'une fois sur l'autre. C'est peut-être le petit reproche que je ferais aux oralbums, l'oral est figé par l'écrit qui est au dos des images. Dans une histoire, si on voit que son public butte devant un mot, on qu'on soupçonne qu'il va présenter une difficulté, on l'explicite rapidement. Mais avec les oralbum, ne le prends pas mal, j'ai l'impression qu'on offre aux petits une version "au rabais" de l'histoire, alors que dans mon esprit, avec des petits loin de réduire le nombre ou la difficulté des mots, on va même en rajouter pour bien se faire comprendre. exemple bidon "il était rouge de colère" peut devenir "il était rouge de colère comme moi, l'autre jour vous vous rappelez, je m'étais fâché tout rouge quand... " En s'octroyant certaines libertés avec le texte, il faut être conscient en même temps qu'il y a des formules, des expressions qu'il est quasiment impossible de modifier car rythmant la narration. Je fais aussi parfois un mix des deux "lire" et "raconter" en passant les images en diaporama sur l'ordinateur...
natachalala Posté(e) 19 février 2014 Posté(e) 19 février 2014 Je crois surtout que l'on doit étre au courant et d'accord avec les idées de Boisseau qui sont appliquées dans les oralbums, avant de les utiliser. C'est à ce moment là que les oralbums prennent un sens pour l'enseignant et que on les utilise à ce moment là sans se poser pleins de questions tarabiscotées... Je ne lis quasiment que des "textes en syntaxe adapté" (c'est sous ce terme que Boisseau en parle dans ses livres et cela va au-delà de l'offre des oralbums) tout particulièrement à mes PS (ZEP avec 1/3 de non-francophones). Je les lis, parce que je n'arrive pas à retenir l'ensemble de tout mes textes, meme si je les mémorise de mieux en mieux au cours des ans. Néanmoins les enfants ne me voient pas lire (et je leur dit toujours que je "raconte" des histoires). Soit c'est une feuille posée sur mes genoux pour aide mémoire, soit c'est un oralbum et le texte est caché à l'arrière du livre quand on le montre au regroupement. J'utilise peu les CD car c'est trop rapide pour mes élèves et aussi, j'aime bien pourvoir modifier le texte à souhait. Avec les MS, je varie entre des textes en syntaxe adaptée, des lectures (et dans ce cas je montre bien que je lis les mots du livre) ou encore la lecture de textes sans images (certains albums se pretent bien à ce jeu comme par exemple, un trou dans une pomme). L'avantage pour moi, avec les textes en syntaxe adaptée (outre les apprentissages visés en langue orale) c'est que les enfants sont particulièrement captivés par l'activité (quand je raconte une histoire, surtout dans les premiers jours, j'ai le silence et 26 visages qui me regardent tourner les pages. Après quelques jours, ils répètent des phrases ou anticipent la suite... Je les invite alors à raconter eux-même, chacun leur tour, une partie de l'histoire.). Et, ça, avec 26 enfants dont le niveau en langue frise le ras des paquerettes (voir le néant pour certains), ce n'est pas gagné avec la lecture de beaucoup d'albums de jeunesse. Maintenant je comprends que cela gênent certains de lire des phrases de l'oral. Moi pas. Surtout que je sais pourquoi je le fais. Et que, je sais pourquoi je ne le fais pas à d'autres moments. Moustache, très souvent les textes en syntaxe adapté sont plus longs que les textes originaux car, comme tu le dis, on rajoute des mots pour bien faire comprendre le vocabulaire ou l'intrigue... C'est un peu le reproche que je peux faire à certains oralbums, c'est qu'ils sont trop longs à raconter, même dans leur version pour les PS. Et pour rassurer Saroli, dans ma circonscription, nous avons tous les ans une information sur les travaux de Boisseau et nous sommes encouragés à les appliquer dans notre classe. 1
Moustache Posté(e) 19 février 2014 Posté(e) 19 février 2014 Il faudra que j'y rejette un oeil... j'en ai pourtant feuilleté plusieurs. Je trouve ta remarque très pertinente, on n'utilise pas un oralbum comme n'importe quel ouvrage, aussi original soit-il, mais parce qu'il s'inscrit dans une démarche, une réflexion plus globale. Ensuite on adhère ou pas, même si mon opinion est déjà faite, il me semble effectivement intéressant de connaitre la démarche pour s'en faire sa propre idée.
loreleï02 Posté(e) 20 février 2014 Posté(e) 20 février 2014 Quelques remarques : Si on s'interdisait de lire un texte en langage oral, on devrait aussi s'interdire de lire à haute voix (d'oraliser) un texte du langage écrit. Les bulles utilisées dans les bandes dessinées sont pleines de langage oral. Et pourtant, les bandes dessinées se lisent. Les romans sont, eux aussi, remplis de langage oral ( les dialogues, mais ce n'est qu'un exemple ). Il est aussi très important, à mon sens, que les élèves sachent que tout ce qui se dit peut être écrit et également que tout ce qui est écrit peut être dit.
missnina Posté(e) 20 février 2014 Posté(e) 20 février 2014 Quelques remarques : Si on s'interdisait de lire un texte en langage oral, on devrait aussi s'interdire de lire à haute voix (d'oraliser) un texte du langage écrit. Les bulles utilisées dans les bandes dessinées sont pleines de langage oral. Et pourtant, les bandes dessinées se lisent. Les romans sont, eux aussi, remplis de langage oral ( les dialogues, mais ce n'est qu'un exemple ). Il est aussi très important, à mon sens, que les élèves sachent que tout ce qui se dit peut être écrit et également que tout ce qui est écrit peut être dit. non, pourquoi?
cocottte Posté(e) 31 mai 2014 Posté(e) 31 mai 2014 Je fais remonter.... Je travaille au Liban, mes élèves de CE2 sont libanais et la plupart ne parlent pas français à la maison. Le français est donc pour eux une langue seconde (langue de scolarisation) et certains élèves ont d'importantes difficultés en langage oral (manque de vocabulaire, structures de phrases incorrectes, difficulté à articuler les idées). J'ai vu une présentation de ces oralbums et je me demandais si ce support serait adapté avec ce type d'élèves, en groupe de remédiation? Qu'en pensez-vous? Merci d'avance.
Charivari Posté(e) 31 mai 2014 Posté(e) 31 mai 2014 J'ai utilisé, et beaucoup aimé, dans le cadre d'un réseau. Je ne lisais pas toujours exactement le texte proposé, mais je m'en inspirais quand même pour raconter l'histoire, en m'appuyant sur le lexique et la longueur des phrases proposés. Je suis dans une classe de PS-GS et je trouve extra le support avec des textes différents par niveau. D'un point de vue lexical, le support est très riche, et même si je suis dans une école très favorisée avec un très bon niveau langagier, mes élèves ont tout de même appris énormément de mots nouveaux grâce à l'album et aux images. Cela ne m'a pas empêchée de lire ensuite le même conte dans sa version originale, puis la version du Père Castor, et d'autres contes détournés. J'ai été très étonnée par la virulence des commentaires sur mon blog, comme si, en choisissant ce support, on allait arrêter de lire des contes aux enfants, dans leur texte original par exemple. Pour moi c'est un support différent, un support de plus, et j'ai énormément aimé l'utiliser. http://www.charivarialecole.fr/decouverte-les-oralbums-a106525118
loreleï02 Posté(e) 31 mai 2014 Posté(e) 31 mai 2014 Je fais remonter.... Je travaille au Liban, mes élèves de CE2 sont libanais et la plupart ne parlent pas français à la maison. Le français est donc pour eux une langue seconde (langue de scolarisation) et certains élèves ont d'importantes difficultés en langage oral (manque de vocabulaire, structures de phrases incorrectes, difficulté à articuler les idées). J'ai vu une présentation de ces oralbums et je me demandais si ce support serait adapté avec ce type d'élèves, en groupe de remédiation? Qu'en pensez-vous? Merci d'avance. Oh oui, sans aucun doute ! Je suis auteure de plusieurs Oralbums et je prépare un diplôme de FLE (Français langue étrangère) cette année, donc sensibilisée au cas de tes élèves. Je ne peux que t'encourager à les utiliser avec eux.
psychee22 Posté(e) 1 juin 2014 Posté(e) 1 juin 2014 J'utilise des oralbums dans ma classe (j'en ai 2) et je ne trouve pas que la syntaxe adaptée soit un obstacle à la perception de l'écrit pour les enfants. Ils sont conçus pour aider les élèves à formuler des phrases, à décrire, à raconter, en utilisant le présent, le passé, le futur, en employant des complexités (pour que, parce que etc) en mémorisant du vocabulaire, bref ils sont vraiment très riches et en plus les élèves sont fascinés . On peut ensuite réinvestir l'histoire avec des exercices de langage oral (jeu de la page, images séquentielles etc). Ce sont à mon avis d'excellents outils de langage. En ce qui concerne les structures de phrases orales qui peuvent poser problème, elles sont peu nombreuses (ex: la poule, elle fait du feu dans sa cheminée) et de plus, je trouve qu'elles sont même utiles du point de vue grammatical car elles montrent la relation entre le sujet et le pronom (poule,elle), procédé mental dont les élèves auront besoin plus tard en primaire. Pour les négations, il est possible de les dire si on le souhaite, bien qu'on ne les utilise presque jamais à l'oral
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