marlowe Posté(e) 2 avril 2014 Posté(e) 2 avril 2014 Bonjour à tous et à toutes, Je recherche désespérément des poésies sur le thème du jour et de la nuit pour une classe de cycle 3, soit des poèmes qui traitent l'un des deux ou bien les deux en même temps, dans l'idéal. Je pensais trouver ça chez les poètes surréalistes mais je suis bredouille! Auriez-vous des idées? Des suggestions svp? Merci d'avance!
p'titeEmma Posté(e) 2 avril 2014 Posté(e) 2 avril 2014 Bonjour Je ne sais pas si cela peut te convenir mais j'ai trouvé ça: DANS LA NUIT Dans la nuit Dans la nuit je me suis uni à la nuit A la nuit sans limites A la nuit. Mienne, belle, mienne. Nuit Nuit de naissance Qui m'emplis de son cri De mes épis Toi qui m'envahis Qui fait houle houle Qui fait houle tout autour Et fume, es fort dense Et mugis Es la nuit. Nuit qui gît. Nuit implacable. Et sa fanfare, et sa plage Sa plage en haut, sa plage partout, Sa plage boit, son poids est roi, et tout ploie sous lui Sous lui, plus ténu qu'un fil Sous le nuit La Nuit. Henri Michaux Ballade à la lune C'était, dans la nuit brune,Sur le clocher jauni,La luneComme un point sur un i. Lune, quel esprit sombrePromène au bout d'un fil,Dans l'ombre,Ta face et ton profil ? Es-tu l'oeil du ciel borgne ?Quel chérubin cafardNous lorgneSous ton masque blafard ? N'es-tu rien qu'une boule,Qu'un grand faucheux bien grasQui rouleSans pattes et sans bras ? Es-tu, je t'en soupçonne,Le vieux cadran de ferQui sonneL'heure aux damnés d'enfer ? Sur ton front qui voyage.Ce soir ont-ils comptéQuel âgeA leur éternité ? Est-ce un ver qui te rongeQuand ton disque noirciS'allongeEn croissant rétréci ? Qui t'avait éborgnée,L'autre nuit ? T'étais-tuCognéeA quelque arbre pointu ? Car tu vins, pâle et morneColler sur mes carreauxTa corneà travers les barreaux. Va, lune moribonde,Le beau corps de PhébéLa blondeDans la mer est tombé. Tu n'en es que la faceEt déjà, tout ridé,S'effaceTon front dépossédé. Rends-nous la chasseresse,Blanche, au sein virginal,Qui presseQuelque cerf matinal ! Oh ! sous le vert plataneSous les frais coudriers,Diane,Et ses grands lévriers ! Le chevreau noir qui doute,Pendu sur un rocher,L'écoute,L'écoute s'approcher.Et, suivant leurs curées,Par les vaux, par les blés,Les prées,Ses chiens s'en sont allés.Oh ! le soir, dans la brise,Phoebé, soeur d'Apollo,SurpriseA l'ombre, un pied dans l'eau ! Phoebé qui, la nuit close,Aux lèvres d'un berger Se pose,Comme un oiseau léger. Lune, en notre mémoire,De tes belles amoursL'histoireT'embellira toujours.Et toujours rajeunie,Tu seras du passantBénie,Pleine lune ou croissant.T'aimera le vieux pâtre, Seul, tandis qu'à ton frontD'albâtreSes dogues aboieront.T'aimera le piloteDans son grand bâtiment,Qui flotte,Sous le clair firmament !Et la fillette presteQui passe le buisson,Pied leste,En chantant sa chanson.Comme un ours à la chaîne, Toujours sous tes yeux bleusSe traîneL'océan montueux.Et qu'il vente ou qu'il neigeMoi-même, chaque soir,Que fais-je,Venant ici m'asseoir ?Je viens voir à la brune,Sur le clocher jauni,La luneComme un point sur un i. Alfred de Musset Impression fausseDame souris trotte,Noire dans le gris du soir,Dame souris trotteGrise dans le noir.On sonne la cloche,Dormez, les bons prisonniers !On sonne la cloche :Faut que vous dormiez.Pas de mauvais rêve,Ne pensez qu'à vos amoursPas de mauvais rêve :Les belles toujours !Le grand clair de lune !On ronfle ferme à côté.Le grand clair de luneEn réalité !Un nuage passe,Il fait noir comme en un four.Un nuage passe.Tiens, le petit jour !Dame souris trotte,Rose dans les rayons bleus.Dame souris trotte :Debout, paresseux ! Paul Verlaine LA NUITElle replie soigneusement la couverture qu'elle étendait aux quatre pôles de l’horizon elle la roule avec lenteur et précision pour qu'apparaissent le drap et les bleuissures des grains qui vont mouiller routes et buissons cette vieille femme qui porte un ballot de loques c'est elle elle attend l'autocar des nyctalopes elle reviendra elle reviendra c'est sûr étendre sur le sol sa ferme couverture Raymond Queneau
p'titeEmma Posté(e) 2 avril 2014 Posté(e) 2 avril 2014 La Lune et la nuit Cette nuit-là je regardais la lune Oui j'étais à ma fenêtre et je la regardais et puis j'ai quitté ma fenêtre je me suis déshabillée et je me suis couchée et puis alors la chambre est devenue très claire la lune était entrée Oui j'avais laissé la fenêtre ouverte et la lune était entrée Elle était là cette nuit-là dans ma chambre et elle brillait J'aurais pu lui parler J'aurai pu la toucher Mais je n'ai rien fait Je l'ai seulement regardée elle paraissait calme et heureuse j'avais envie de la caresser mais je ne savais comment m'y prendre Et je restais là ... sans bouger Elle me regardait elle brillait elle souriait ... Alors je me suis endormie et quand je me suis réveillée c'était déjà le lendemain matin et ... il y avait seulement le soleil au-dessus des maisons. Prévert
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