Aller au contenu

Messages recommandés

Posté(e)

Bonjour à tous et à toutes,

Je recherche désespérément des poésies sur le thème du jour et de la nuit pour une classe de cycle 3, soit des poèmes qui traitent l'un des deux ou bien les deux en même temps, dans l'idéal. Je pensais trouver ça chez les poètes surréalistes mais je suis bredouille!

Auriez-vous des idées? Des suggestions svp?

Merci d'avance!

Posté(e)

Bonjour

Je ne sais pas si cela peut te convenir mais j'ai trouvé ça:

DANS LA NUIT

Dans la nuit

Dans la nuit

je me suis uni à la nuit

A la nuit sans limites

A la nuit.

Mienne, belle, mienne.

Nuit

Nuit de naissance

Qui m'emplis de son cri

De mes épis

Toi qui m'envahis

Qui fait houle houle

Qui fait houle tout autour

Et fume, es fort dense

Et mugis

Es la nuit.

Nuit qui gît. Nuit implacable.

Et sa fanfare, et sa plage

Sa plage en haut, sa plage partout,

Sa plage boit, son poids est roi, et tout ploie sous lui

Sous lui, plus ténu qu'un fil

Sous le nuit

La Nuit.

Henri Michaux

Ballade à la lune

C'était, dans la nuit brune,

Sur le clocher jauni,

La lune

Comme un point sur un i.



Lune, quel esprit sombre

Promène au bout d'un fil,

Dans l'ombre,

Ta face et ton profil ?



Es-tu l'oeil du ciel borgne ?

Quel chérubin cafard

Nous lorgne

Sous ton masque blafard ?



N'es-tu rien qu'une boule,

Qu'un grand faucheux bien gras

Qui roule

Sans pattes et sans bras ?



Es-tu, je t'en soupçonne,

Le vieux cadran de fer

Qui sonne

L'heure aux damnés d'enfer ?



Sur ton front qui voyage.

Ce soir ont-ils compté

Quel âge

A leur éternité ?



Est-ce un ver qui te ronge

Quand ton disque noirci

S'allonge

En croissant rétréci ?



Qui t'avait éborgnée,

L'autre nuit ? T'étais-tu

Cognée

A quelque arbre pointu ?



Car tu vins, pâle et morne

Coller sur mes carreaux

Ta corne

à travers les barreaux.



Va, lune moribonde,

Le beau corps de Phébé

La blonde

Dans la mer est tombé.



Tu n'en es que la face

Et déjà, tout ridé,

S'efface

Ton front dépossédé.



Rends-nous la chasseresse,

Blanche, au sein virginal,

Qui presse

Quelque cerf matinal !



Oh ! sous le vert platane

Sous les frais coudriers,

Diane,

Et ses grands lévriers !



Le chevreau noir qui doute,

Pendu sur un rocher,

L'écoute,

L'écoute s'approcher.



Et, suivant leurs curées,

Par les vaux, par les blés,

Les prées,

Ses chiens s'en sont allés.



Oh ! le soir, dans la brise,

Phoebé, soeur d'Apollo,

Surprise

A l'ombre, un pied dans l'eau !



Phoebé qui, la nuit close,

Aux lèvres d'un berger

Se pose,

Comme un oiseau léger.



Lune, en notre mémoire,

De tes belles amours

L'histoire

T'embellira toujours.



Et toujours rajeunie,

Tu seras du passant

Bénie,

Pleine lune ou croissant.



T'aimera le vieux pâtre,

Seul, tandis qu'à ton front

D'albâtre

Ses dogues aboieront.



T'aimera le pilote

Dans son grand bâtiment,

Qui flotte,

Sous le clair firmament !



Et la fillette preste

Qui passe le buisson,

Pied leste,

En chantant sa chanson.



Comme un ours à la chaîne,

Toujours sous tes yeux bleus

Se traîne

L'océan montueux.



Et qu'il vente ou qu'il neige

Moi-même, chaque soir,

Que fais-je,

Venant ici m'asseoir ?



Je viens voir à la brune,

Sur le clocher jauni,

La lune

Comme un point sur un i.



Alfred de Musset

Impression fausse

Dame souris trotte,
Noire dans le gris du soir,
Dame souris trotte
Grise dans le noir.

On sonne la cloche,
Dormez, les bons prisonniers !
On sonne la cloche :
Faut que vous dormiez.

Pas de mauvais rêve,
Ne pensez qu'à vos amours
Pas de mauvais rêve :
Les belles toujours !

Le grand clair de lune !
On ronfle ferme à côté.
Le grand clair de lune
En réalité !

Un nuage passe,
Il fait noir comme en un four.
Un nuage passe.
Tiens, le petit jour !

Dame souris trotte,
Rose dans les rayons bleus.
Dame souris trotte :
Debout, paresseux !

Paul Verlaine
LA NUIT

Elle replie soigneusement la couverture

qu'elle étendait aux quatre pôles de l’horizon

elle la roule avec lenteur et précision

pour qu'apparaissent le drap et les bleuissures

des grains qui vont mouiller routes et buissons

cette vieille femme qui porte un ballot de loques

c'est elle

elle attend l'autocar des nyctalopes

elle reviendra elle reviendra c'est sûr

étendre sur le sol sa ferme couverture

Raymond Queneau

Posté(e)

La Lune et la nuit

Cette nuit-là je regardais la lune

Oui j'étais à ma fenêtre

et je la regardais

et puis j'ai quitté ma fenêtre

je me suis déshabillée

et je me suis couchée

et puis alors la chambre est devenue très claire

la lune était entrée

Oui j'avais laissé la fenêtre ouverte

et la lune était entrée

Elle était là cette nuit-là dans ma chambre

et elle brillait

J'aurais pu lui parler

J'aurai pu la toucher

Mais je n'ai rien fait

Je l'ai seulement regardée

elle paraissait calme et heureuse

j'avais envie de la caresser

mais je ne savais comment m'y prendre

Et je restais là ... sans bouger

Elle me regardait

elle brillait

elle souriait ...

Alors je me suis endormie

et quand je me suis réveillée

c'était déjà le lendemain matin

et ... il y avait seulement le soleil

au-dessus des maisons.

Prévert

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...