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Elève harcelé (?) par un autre enfant


Loryca

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Bonjour

Je viens vers vous pour avoir votre opinion. J'enseigne en CM2, 31 élèves.

Il y a plusieurs semaines de cela, j'ai reçu une mère d'élève pour parler de son fils : je n'étais satisfaite ni de son comportement (toujours dans le jeu, en train d'enquiquiner ses voisins ou voisines, prenant la parole intempestivement...) ni de son travail (bien en maths mais fort peu satisfaisant dans les domaines où il faut apprendre tels que la conjugaison, l'histoire... Je ne parle pas de la présentation, de l'écriture et de la propreté du travail...) et lors de cette entrevue, elle me sort que de toute façon c'est normal, que son fils est "harcelé" par un autre élève de ma classe et qu'il n'ose pas venir se plaindre parce que on ne l'écoute pas. Bref, plutôt étonnée de la remarque, je lui dis que je vais en parler à ma directrice, faire le nécessaire auprès de l'autre enfant et essayer de régler le problème. Ce que je fais : l'autre enfant me dit que non, qu'il ne lui fait rien, qu'il ne joue même pas avec lui... Bref je lui explique quand même que s'il a des soucis relationnels avec les autres enfants, il vaut mieux qu'il vienne en parler. Mais en réalité je n'ai pas de plaintes avec cet élève et quand il y a des soucis (des grossièretés qui fusent, ou des disputes... ce qui se passe dans toutes les cours de récré) et qu'on le lui dit, il s'excuse bien volontiers. J'ai donc considéré que c'était réglé, peut-être à tort.

Et donc ce soir, j'accompagne mes élèves au portail et je vois cette maman qui demande à son fils s'il m'a parlé et comme visiblement il répond non, elle vient me voir. Et là, elle commence à hausser le ton et à me dire que son ex-mari est furieux parce que son fils lui a parlé et qu'il est encore harcelé par l'autre gamin. Je lui demande donc ce qui s'est passé et elle me dit qu'au début de l'année, l'autre garçon (A) a donné un coup de poing à son fils (V) et que ce dernier est tombé et a perdu connaissance quelques minutes. Je lui demande donc de me préciser quand ça s'est produit et elle me répond que cela s'est passé en janvier ou février (elle sait plus et le môme non plus).

Pour aller plus loin je demande à l'enfant où et quand cela s'est produit : d'après ce qu'il dit : cela s'est passé au moment où nous nous mettons en rang (donc nous, les enseignantes nous sommes le préau à surveiller la mise en rang pour qu'il n'y ait pas de bousculade... et plus dans la cour), mais personne n'a rien vu : ni les autres élèves, ni mes collègues à qui j'ai posé la question. Il a donc perdu connaissance mais s'est relevé de suite et s'est rangé avec les autres. Quand je lui ai demandé pourquoi il n'était pas venu se plaindre, le gamin n'a pas répondu et sa mère m'a dit que de toute façon, il ne parlait pas, qu'il ne lui disait plus rien et qu'il ne fallait pas s'étonner que sa moyenne ait baissé parce que de toute façon comme il est harcelé... Bref... ceci dit ses notes sont moins bonnes vu qu'il n'apprend pas ses leçons. Et quand je lui ai demandé si le soir même elle avait constaté des traces de coups ou autre chose, elle m'a dit que non, qu'elle n'avait pas fait attention. Mais que régulièrement il rentre plein de bleus.

Elle m'a aussi dit qu'il n'osait pas venir me parler parce que les autres lui disent que c'est un fayot, le "chouchou" de la maîtresse (alors ça pour le coup c'est faux parce que justement même si j'ai honte de l'avouer, j'ai un peu de mal avec lui : je le trouve pédant, prétentieux, toujours très sûr de lui et il a une haute idée de lui-même, toujours prêt à se moquer des autres...) et en plus, franchement, les gamins viennent me voir même s'ils savent qu'ils vont se faire enguirlander parce qu'ils ont fait une ânerie. Je pense avoir une vrai relation de confiance avec eux.

Et pour finir elle m'a dit qu'en gros, on se fichait bien des élèves et qu'elle ne voulait pas que son gamin se suicide quand il serait plus grand.

Je me suis agacée tout de même en lui disant que la baisse était surtout due au fait qu'il n'apprenait pas ses leçons et qu'il se croyait nettement supérieur aux autres et que lorsque j'avais lu ses bilans de l'an dernier, la maîtresse faisait les mêmes remarques que moi quant à l'apprentissage des leçons et le soin apporté au travail. Et là elle m'a répondu que bien sûr c'était la faute de V. Ce que je n'ai absolument pas dit.

Ca m'a un peu (beaucoup) secouée parce que j'essaie d'être vraiment vigilante et que je ne pense pas que son môme soit harcelé. Mais il y a longtemps que personne ne m'a crié dessus comme ça.

Et vraiment j'essaie de faire attention aux relations entre les enfants. Mais là je ne sais pas quoi faire et comment réagir. Je me sens écoeurée et j'en ai pleuré en rentrant chez moi.

J'ai été longue mais franchement, je ne sais quoi penser. Et ça me rend malade. Vraiment.

Je n'en peux plus de ce métier.

J'espère avoir vos avis, vos suggestions parce que franchement, c'est lourd...

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Euh, le môme perd connaissance, comme ça, personne ne s'en rend compte, il ne dit rien, et tu devrais y croire?

Il faudrait démêler le vrai du faux dans tout ce qu'il raconte!

Pourquoi ne pas prendre les deux garçons pour les confronter l'un à l'autre, et voir ce qu'il en sort? V finira peut-être par admettre que tout ceci est inventé, ou du moins en partie.

Si tout ceci te remue trop, et ça a l'air d'être le cas, vois les parents, en n'étant pas seule, mais accompagnée du directeur/de la directrice. Car les parents ont l'air space aussi!... Et si l'enfant invente de tels mensonges à ses parents (avoir perdu connaissance, c'est quand même gros), c'est qu'il y a un problème dans cette famille!

Bon courage et ne te rends pas malade, préserve-toi. Je sais que ce n'est pas facile.

Ne prends pas tout ça à cœur, mets de la distance. Tu es une enseignante consciencieuse, comme tu dis tu as instauré une belle relation avec tes élèves, alors ce n'est pas ce cas particulier qui doit te faire douter!

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Conseille à cette maman de prendre rdv avec le psy pour son fils qu pourra ainsi parler à quelqu'un d'extérieur à la classe. Insiste sur le fait que tu es inquiète pour lui. Rajoutes en. Il faut que tu la rassures, tu surveilles son fils et l'autre enfant. Tu peux même interdire à V devant sa mère de s'approcher de A pour son bien, c'est pas une punition. Tu préviens A que pour lui éviter des soucis, tu lui demandes de ne pas avoir de contact avec V. Tu es implacable avec V, dès qu'il s'approche, tu l'éloignes. Tu le gardes à tes côtés dans le rang pour aller en classe. Quand il en aura marre d'être éloigné et surveillé en permanence, il fera peut être attention à ce qu'il dit aux parents.

Ensuite, dès que V tombe ou se cogne. mot sur le cahier à faire signer pour signaler le caractère acccidentel du coup et donc l'éventuel bleu.

J'ai eu un élève manipulateur qui jouait à la perfection les victimes et dont les parents divorcés culpabilisaient de leur séparation. Il les utilisait à fond. Le psy a cerné cela et a pu avec du doigté faire entendre raison (dans mon cas à au moins un des parents).

Maintenant, ouvre l'oeil sur A, on ne sait jamais quand même.

Enfin, donne la consigne aux collègues de surveiller A à la sortie car certains parents n'hésitent pas à s'attaquer directement aux enfants à la sortie des classes.

Bon courage.

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Cette mère d'élève m'a l'air de chercher à te rendre responsable du mauvais comportement et des mauvais résultats de son fils... C'est de ta faute aussi, il a un problème avec les autres et tu ne fais rien !...

Tomber dans les pommes pendant quelques minutes sans que personnes ne s'en aperçoive, hum hum...

Je ne dis pas qu'il ne faut pas prêter attention à ces histoires de harcèlement : tu as pris les choses en main, à priori il n'y a pas de problème... Il faut rester vigilant, l'enfant peut être réellement en souffrance, à cause de cela ou de toute autre chose. En attendant, note tous les événements un peu inhabituels concernant cet enfant dans un petit cahier, on ne sait jamais...

Et si ça persiste, tu peux lui proposer de rencontrer le psychologue scolaire, puisqu'elle dit que son fils est en souffrance à l'école ; lui serait à l'écoute au moins...

Bon courage, plus que quelques semaines !

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Tu en as parlé avec l'élève A ? Il y a peut être un fond de vrai dans l'histoire du mal-être de V et si A n'a rien à voir avec ça, autant le déterminer très vite..

Si V se sent si mal, tu pourrais proposer une entrevue avec le psy sco ? Dans tous les cas ça pourrait aider : s'il est réellement en souffrance (parce que harcelé ou autre), ça pourrait aider à démêler l'affaire. S'il affabule , je pense que ça se verra vite, et peut être même que les parents refuseront l'entrevue entre leur fils et le psy sco....

En tous les cas, méfiance avec la famille, la maman n'a pas l'air diplomate....

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Nous avons eu le cas l'année dernière avec un élève de CP,et cela a pris des proportions :ph34r: ...

Les parents viennent se plaindre que leur enfant est harcelé par un autre enfant de la classe. Ils viennent m'en parler (je suis directrice), je les écoute, je prends des notes des différents incidents qu'ils me racontent et je leur propose de les revoir après en avoir parlé avec ma collègue, enseignante de la classe. La collègue me dit qu'elle n'a rien remarqué que l'enfant "harcelé" est un gros bébé, que ses relations avec les autres ne sont pas simples mais pas de rejet ou harcèlement pour elle.

Pour tranquilliser les parents nous leur expliquons que tous les adultes de l'école sont prévenus (PE et personnels cantine, étude,...) et que nous allons être attentifs à la situation. Que de leur côté ils peuvent aider leur enfant en lui expliquant l'importance de dire aux adultes de l'école les problèmes qu'il peut rencontrer, etc....

AUCUN incident n'a été relevé par qui que ce soit, à part que le "harcelé" veut toujours jouer avec son "harceleur" qui n'en a pas toujours envie! mais les parents sont revenus à la charge... Donc nouvelles mesures mises en place: interdiction aux 2 enfants de jouer ensemble, rencontre des parents de l'autre enfant (plus pour voir si de leur côté, il y avait un problème) et pour le "harcelé" établir un code avec la maîtresse (colorier un petit bonhomme le soir pour dire si sa journée s'était bien passée, en vert, ou s'il avait eu des problèmes, en rouge)... Ben oui "il sait pas dire!!"

Enfin je passe des étapes, rien n'allait, nous étions des méchants enseignants qui ne voulaient pas voir que leur petit souffrait. Le petit répondait tous les soirs à sa mère qui lui demandait "qui t'a embêté aujourd'hui?"... en inventant ce qu'il pouvait, alors qu'il ne coloriait que des bonhommes en vert et jouait avec ses copains aux récréations. J'ai même fini par proposer aux parents de filmer leur enfant en récréation pour leur montrer comment cela se passait. Je précise que les RV téléphoniques proposés avec le psy scolaire et le médecin scolaire ont été refusés: leur fils était une victime, pas un enfant à problèmes...

Après une énième entrevue dans le couloir à 8h20 où le père s'est montré agressif (nous avons eu droit aussi au suicide quand il serait plus grand) je les ai mis dehors en leur proposant un RV plus tard quand il serait calmé.

Nous ne les avons pas revu, ils ont mis leur enfant dans une école privée, sauf qu'un mois après nous avons reçu une lettre à l'école avec AR, d'une violence envers l'équipe assez incroyable :ohmy: . J'ai transmis immédiatement la lettre avec toutes mes notes de tous les RV ou échanges au téléphone plus les CR des collègues sur leurs constatations sur le problème à mon IEN et à l'autonome. L'un comme l'autre, ont trouvé que nous avions fait tout ce qu'il était possible de faire. L'IEN a même précisé que l'institution école ne pouvait pas être mise en cause, ça c'était important :getlost: . Mais devant la violence des propos tenus, les parents ont été convoqués par l'IEN avec une personne de la DASEN (chargée des problèmes de harcèlement, ben oui c'est à la mode en ce moment...) afin de leur remettre les point sur les i. :devil:

La période a été très difficile à vivre pour la collègue qui avait l'enfant dans sa classe, elle craignait que le moindre incident prenne des proportions énormes.

L'important c'est que l'équipe gère le problème ensemble, de se montrer quand même à l'écoute, et de TOUT noter. Après, malheureusement avec certains, y'a rien à faire...

Courage à toi, parce que la remise en cause est parfois difficile à supporter et malheureusement il faut rester "professionnel" alors que ça ferait du bien de les envoyer....... :devil:

oups, désolée pour le pavé!

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Punaise j'en ai pas fermé l'oeil de la nuit.

Je trouve tout cela tellement surréaliste. Et puis la fatigue qui commence à se faire sentir, je pense que c'est aussi pour cela que cela me "perturbe" autant.

Mes collègues ne croient pas une seconde au harcèlement. Elles pensent qu'il fabule pour se faire "remarquer" par ses parents et pour ne pas se faire enguirlander quant à ses résultats scolaires.

C'est un gosse dont les parents sont divorcés, la mère a retrouvé un compagnon et d'après ce que je sais elle est très peu disponible cette année (je crois qu'elle fait une formation). Je ne connais pas le père, je ne l'ai jamais vu. L'an dernier la mère avait fait un sketch à ma collègue de CM1 en lui disant qu'elle n'aimait pas son fils, qu'il était mal en classe parce que ma collègue l'avait envoyé paître (on sait toutes et tous à quel point un gamin qui prend la parole à tort et à travers, qui dit "maîtresse maîtresse" toutes les 5 minutes dès qu'on pose une question ou pas d'ailleurs peut être vite pénible... surtout quand on en a 25 ou 26 à côté qui eux aussi demandent de l'attention)

Je pense donc que dès lundi, je vais contacter la psy scolaire pour qu'elle rencontre le gamin et voir ce qu'elle en tire et le médecin.

Cette nuit j'ai fait un mail à mon conseiller pédagogique (il va encore penser que je suis dingue) pour voir ce qu'il me suggère (on ne peut pas trop compter compter sur notre IEN) Ce qui me trouble aussi, c'est que les brimades dont il serait victime ne se produisent que pendant le temps scolaire et jamais par exemple pendant le temps périscolaire (TAP, garderie ou cantine) et la responsable des activités périscolaires à qui je parle régulièrement n'a jamais rien remarqué spécifiquement entre ces deux garçons. Je lui poserai néanmoins la question plus précisément lundi.

Je pensais au départ recevoir A "le harceleur" avec ma directrice mais en fait je pense que je vais plutôt le recevoir avec ses parents et leur expliquer la situation. De fait quand je lui en avais parlé la première fois qu'il avait été accusé, il n'avait vraiment pas compris ce que je lui voulais et il m'avait assuré qu'il ne jouait pas avec l'autre, ils ne sont pas copains.

Et effectivement je vais surveiller qu'ils ne se retrouvent pas ensemble et redire à A de l'éviter, tout noter et demander à mes collègues de faire de même et dire à V de s'éloigner aussi. Comme tu le dis Nat, s'il se sent surveillé en permanence peut-être fera-t-il attention à ce qu'il raconte.

Mais franchement aller dire qu'il est tombé dans les pommes et que personne n'a rien vu, je trouve cela un peu gros. Parce qu'on sait toutes comment ça se passe dans les cours de récré : si un gamin se blesse ou tombe il y en a toujours un pour venir nous le dire, même si c'est la fin de la récréation et qu'on est en train de se ranger.

Et dire que cela s'est passé en janvier ou février donc en début de trimestre, lui permet de se trouver une bonne excuse pour ses notes en baisse. Et comme c'est un gosse qui est loin d'être idiot, je pense aussi qu'il a très bien compris sur quel bouton appuyer pour faire réagir sa mère.

Après je connais les parents du "harceleur" et s'il s'avère que le "harcelé" a menti, ils sont fort capables de déposer une plainte pour de fausses accusations parce qu'ils ne laisseront ni faire ni dire n'importe quoi contre son fils. Mais ça, avec un peu de chance, ils seront au collège et ça ne me concernera plus.

En tous cas merci à toutes de vos réponses et de votre soutien.

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Punaise j'en ai pas fermé l'oeil de la nuit.

Je trouve tout cela tellement surréaliste. Et puis la fatigue qui commence à se faire sentir, je pense que c'est aussi pour cela que cela me "perturbe" autant.

Mes collègues ne croient pas une seconde au harcèlement. Elles pensent qu'il fabule pour se faire "remarquer" par ses parents et pour ne pas se faire enguirlander quant à ses résultats scolaires.

C'est un gosse dont les parents sont divorcés, la mère a retrouvé un compagnon et d'après ce que je sais elle est très peu disponible cette année (je crois qu'elle fait une formation). Je ne connais pas le père, je ne l'ai jamais vu. L'an dernier la mère avait fait un sketch à ma collègue de CM1 en lui disant qu'elle n'aimait pas son fils, qu'il était mal en classe parce que ma collègue l'avait envoyé paître (on sait toutes et tous à quel point un gamin qui prend la parole à tort et à travers, qui dit "maîtresse maîtresse" toutes les 5 minutes dès qu'on pose une question ou pas d'ailleurs peut être vite pénible... surtout quand on en a 25 ou 26 à côté qui eux aussi demandent de l'attention)

Je pense donc que dès lundi, je vais contacter la psy scolaire pour qu'elle rencontre le gamin et voir ce qu'elle en tire et le médecin.

Cette nuit j'ai fait un mail à mon conseiller pédagogique (il va encore penser que je suis dingue) pour voir ce qu'il me suggère (on ne peut pas trop compter compter sur notre IEN) Ce qui me trouble aussi, c'est que les brimades dont il serait victime ne se produisent que pendant le temps scolaire et jamais par exemple pendant le temps périscolaire (TAP, garderie ou cantine) et la responsable des activités périscolaires à qui je parle régulièrement n'a jamais rien remarqué spécifiquement entre ces deux garçons. Je lui poserai néanmoins la question plus précisément lundi.

Je pensais au départ recevoir A "le harceleur" avec ma directrice mais en fait je pense que je vais plutôt le recevoir avec ses parents et leur expliquer la situation. De fait quand je lui en avais parlé la première fois qu'il avait été accusé, il n'avait vraiment pas compris ce que je lui voulais et il m'avait assuré qu'il ne jouait pas avec l'autre, ils ne sont pas copains.

Et effectivement je vais surveiller qu'ils ne se retrouvent pas ensemble et redire à A de l'éviter, tout noter et demander à mes collègues de faire de même et dire à V de s'éloigner aussi. Comme tu le dis Nat, s'il se sent surveillé en permanence peut-être fera-t-il attention à ce qu'il raconte.

Mais franchement aller dire qu'il est tombé dans les pommes et que personne n'a rien vu, je trouve cela un peu gros. Parce qu'on sait toutes comment ça se passe dans les cours de récré : si un gamin se blesse ou tombe il y en a toujours un pour venir nous le dire, même si c'est la fin de la récréation et qu'on est en train de se ranger.

Et dire que cela s'est passé en janvier ou février donc en début de trimestre, lui permet de se trouver une bonne excuse pour ses notes en baisse. Et comme c'est un gosse qui est loin d'être idiot, je pense aussi qu'il a très bien compris sur quel bouton appuyer pour faire réagir sa mère.

Après je connais les parents du "harceleur" et s'il s'avère que le "harcelé" a menti, ils sont fort capables de déposer une plainte pour de fausses accusations parce qu'ils ne laisseront ni faire ni dire n'importe quoi contre son fils. Mais ça, avec un peu de chance, ils seront au collège et ça ne me concernera plus.

En tous cas merci à toutes de vos réponses et de votre soutien.

Et je les comprendrais tout à fait. C'est quand même dingue que pour un seul élève qui pose problème, d'autres enfants soient embêtées + leurs parents + une partie de l'institution (toi en l’occurrence). Si notre institution ne peut trancher vite et avec justesse, certains parents prendront l'affaire en mains pour protéger leur enfant.

As-tu contacté l'autonome ? Ils auraient peut être des idées sur la démarche à suivre auprès de la famille de V, en restant dans les clous.

Tu dis que ton CP va te prendre pour une folle, moi je pense que s'il a du bon sens, il prendra ton cas au sérieux.

Et effectivement, le coup de l'élève qui s'évanouit, se relève au bout de quelques minutes, ne te dit rien, que ses parents mettent des mois à t'en parler, et qu'aucun de ses camarades ne vient te rapporter cet incident, c'est que cette histoire-là est un gros bobard.... Moi je pense que c'est sur ce point précis que l'inquiétude doit être fondée : s'il ment à ce point, c'est qu'il va mal, et je ne pense pas que le problème vienne de l'école.

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Je pense tout d'abord que tu as très bien réagi en tenant compte des propos recueillis. Il est fort probable que cet enfant n'aille pas bien mais peut-être pas à cause de l'école. Sans doute faudrait-il proposer aux parents qu'ils aillent voir un psy afin de déterminer pourquoi il va mal. Note tout ce que tu fais pour cet enfant afin de pouvoir prouver que tu as fait tout ce que tu pouvais ...

Maintenant, je vais toutefois mettre un bémol : J'ai été une enfant harcelée (au collège certes) : ballon lancé en pleine figure, croche-pied dans l'escalier, accusée de tricher à leur place, lancer de papier, gommes ... dans la classe, vider mon cartable dehors sous la pluie, insultes ... Je n'ai jamais rien dit à mes parents, ni aux profs, ni aux surveillants et eux n'ont jamais rien vu ni su ... Comme quoi on peut passer à côté ...

Et pour avoir dans mon école un enfant manipulateur et "harceleur", on a beaucoup de mal à le prendre la main dans le sac tellement il est "prudent"!

Par contre pour l'incident tomber dans les pommes, je pense qu'effectivement, vous vous en seriez aperçus. Sans doute est-il juste tombé et a t-il accentué le truc

Bon courage en tout cas :wub:

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Je comprends ce que tu veux dire mais concernant A le "harceleur" je pense (sans vouloir être péjorative à son égard) qu'il n'est pas suffisamment "fûté" pour avoir ce degré de perversité. C'est un élève dont les résultats sont satisfaisants, que ses parents font travailler à la maison mais il n'a pas de "génie" (c'est moche de dire ça et n'y voyez aucun mépris de ma part).

Effectivement je peux me tromper mais dans le cas précis et plus j'y réfléchis plus je pense que la manipulation est de l'autre côté. On le retrouve dans son attitude de l'an dernier lorsqu'il a dit à sa mère que la maîtresse ne l'aimait pas parce qu'elle lui a juste demandé un peu fermement d'arrêter de l'interpeler et de bien vouloir attendre qu'elle l'interroge pour parler et que la maman est montée au créneau au lieu de dire à son fils qu'effectivement son comportement n'était pas adéquat.

Je peux comprendre qu'elle se sente mal et qu'elle s'inquiète pour son fils et que c'est plus facile sans doute pour elle de se dire que le problème vient de l'école.

Et vraiment je n'ai pas du tout apprécié de me faire crier dessus comme sa mère l'a fait, parce que pour le coup c'est moi qui me suis sentie agressée. Et je trouve que c'est du coup donner un pouvoir au môme : si sa mère peut se permettre de crier sur son instit, c'est que ça marche et qu'il peut continuer comme il fait. Et je trouve ça dangereux.

Lundi je contacte la psy et je lui en parle. Je pense que c'est la première personne à faire intervenir. Et je rencontre les parents du "harceleur" pour avoir sa version des faits.

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Et vraiment je n'ai pas du tout apprécié de me faire crier dessus comme sa mère l'a fait, parce que pour le coup c'est moi qui me suis sentie agressée.

C'est bien normal, et je te rappelle que tout fonctionnaire en exercice a droit à la protection de sa hiérarchie. Donc si jamais ça se reproduit, rappelle à la mère qu'elle a un devoir de déférence à ton égard, et que tu n'hésiteras pas à aller plus loin si son comportement le justifie!

Nan mais! :angry:

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Suite...

Ce matin j'ai contacté mon RASED et j'ai eu également le médecin scolaire : la psychologue va venir faire une évaluation et par ailleurs, le médecin trouve que l'attitude du "harcelé" ne correspond pas du tout au comportement qu'elle a pu déceler chez des enfants véritablement harcelés. Quant à la fameuse perte de connaissance, elle est plus que dubitative...

Je me suis également renseignée auprès des animateurs de la cantine et de la garderie qui sont tombés des nues ; ils m'ont dit que jamais ils n'avaient constaté quoi que ce soit. Une des animatrices a ajouté qu'elle mangeait régulièrement à la table de V le "harcelé" et qu'il ne lui a jamais rien dit. Au contraire ils jouent au foot ensemble dans la cour, parfois ils chicanent comme le font tous les gosses mais ils n'ont rien vu (et ils sont nombreux). Néanmoins ils seront vigilants.

J'ai fait un petit mot aux parents du "harceleur" pour les rencontrer : vu l'attitude de l'autre maman, je préfère éviter qu'elle ne passe ses nerfs sur le gosse.

Et puis ma collègue directrice et moi avons parlé au harceleur : clairement nous lui avons dit ce qui lui était reproché. Ou c'est un formidable comédien et là je dis chapeau l'artiste ou bien il ne voyait vraiment pas de quoi on lui parlait.

Puis on a confronté les deux gosses : rien n'est sorti de la confrontation. Mais A le "harceleur" lorsque je lui ai rendu son cahier de liaison m'a dit "Tu sais maîtresse, V il m'a dit que c'est sa mère qui l'avait dit (sous entendu : que je l'avais tapé...)"

Quand il me dit ça je me suis dit que le môme devait sentir que ça allait loin et qu'il avait peut-être exagéré...

Je lui ai donc dit que sans doute, si la maman de V avait dit une telle chose, c'est sans doute parce que V lui a rapporté des faits, et qu'il y avait peut-être un vrai souci qu'il fallait résoudre de toute façon. En tout état de cause, j'ai demandé à A d'éviter autant que possible de jouer avec V et j'ai transmis la consigne à mes collègues et au personnel municipal. Du coup c'était presque rigolo parce que A a fait toute la journée en sorte d'éviter l'autre môme qui lui faisait tout pour s'en rapprocher (alors qu'on lui a dit également de ne pas jouer avec A puisqu'il y a souci entre eux...)

Si V a menti c'est vraiment grave parce que c'est mettre en cause un autre enfant qui certes n'est pas un ange mais avec qui on n'a eu aucun souci jusqu'à présent (hormis les chicaneries habituelles), une autre famille... Heureusement que l'on est à la fin de l'année parce que s'il s'avère qu'il a raconté des salades, je pense que je vais avoir du mal à le digérer... de même que le comportement de sa mère.

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