Lady Oscar Posté(e) 6 mai 2014 Posté(e) 6 mai 2014 Pas simple en effet, déjà dans la classe cet enfant te doit le respect, donc il faut agir tout en restant cohérente avec ce qui pourrait se faire au niveau de l'école: je pense que la solution de lui donner la possibilité de "réparer" est déjà ultra nécessaire pour cet enfant qui n'a pas de cadre cohérent vis à vis de sa bêtise chez lui: lui dire que tu comprends qu'il soit perdu par rapport à ce qu'il a fait et que ça ne doit pas être facile pour lui de savoir comment agir, et là lui proposer quelque chose pour se racheter à tes yeux et que tu puisse à nouveau lui faire confiance et là, lui demander quel service il pourrait rendre pour être utile, s'il ne sait pas tu lui propose une liste dans laquelle il devra choisir ce qu'il se sent capable de faire tous les jours pendant un mois: préparer un calendrier dans lequel il cochera avec toi à chaque fois qu'il aura fait sa tache -nettoyer les tables et le tableau -ranger les livres et ramasser les papiers au sol ... (ne pas le laisser tout choisir, il vaut mieux un truc simple mais qu'il se sentira capable de tenir) Bon courage, ce petit a vraiment besoin d'une réaction d'un adulte, ça suffit de lui demander sa version, il doit saturer nerveusement à se demander quel mensonge inventer.
Balustrade Posté(e) 6 mai 2014 Posté(e) 6 mai 2014 Je ne vois pas en quoi ce genre de punition (et non plus sanction) va l'amener vers une réflexion sur son acte. Ainsi traité, cet élève va juste se dire que les adultes sont injustes, qu'il se vengerait bien et que la prochaine fois il fera son coup beaucoup plus en douce pour que personne ne s'en aperçoive. Oui oui, moi aussi j'ai passé le concours et appris la différence entre sanction et punition, c'est gentil à toi de nous le rappeler. Après, entre théorie et pratique, entre beaux principes et efficacité...
ae_kinou Posté(e) 6 mai 2014 Posté(e) 6 mai 2014 Je crois que mon message t'a heurtée. Je te prie de m'en excuser, d'autant que je pense que tu plaisantais, mais derrière un écran, pas facile de savoir. Pour faire avancer le schmilblick : que proposes-tu comme sanction ?
MissGirafe Posté(e) 14 mai 2014 Auteur Posté(e) 14 mai 2014 Hello à tous, Pardon pour ma desertion mais ça m'affecte cette histoire et puis le coco continue ses bêtises (faire mal au autres, s'exuser devant moi avec un grand sourire puis leur dire "bien fait" à l'oreille, piquer les cartes du copain dans sa poche puis dire que c'est le copain qui les lui a données -toujours le même mioche souffre-douleur déjà accusé précedemment du vol...). :ph34r: Merci pour vos interventions. D'abord, j'ai fini par bien expliquer la situation à la classe, simplement, mais clairement, y compris l'accusation mensongère du camarade (en levant l'anonymat, eh oui !!!). Puis j'ai donné à tous le programme des punitions/sanctions/comme vous voulez... Alors, voilà ce que j'ai fait : - Relégué en fond de la classe car il est impossible qu'il ait un voisin et puis comme il ne veut pas bosser, je donne priorité devant aux enfants qui sont "élèves", comme on dit. - Plus de responsabilités dans la classe, évidemment. - Toutes les récrés de mai debout près d'un adulte dans la cour (merci pour l'idée !). (J'ai fait un emploi du temps aux collègues. Ce sont 2 camarades qui l'y emmènent aux récrés). - 2 séances de piscine déjà supprimées (oui, je sais, c'est mal, mais il adore ça la piscine, à vrai dire, y'a que ça qui le touche aparemment). Si certaines semaines se déroulent décemment, voire bien (soyons fou), il ira à la piscine le jeudi. - 5-7 minutes de ménage dans la classe à 11h30 ou 15h quand il y a les ARE (chaque jour). Eponge sur les tables, balai... On fait ensemble le point chaque semaine sur les petites cases coloriées en vert de son petit calendrier de sanctions pour voir si on prolonge la punition (ex : vendredi il a pêté un cable et erré dans les couloirs, ils s'est retrouvé chez la directrice et n'a pas fait son petit ménage quotidien, donc on prolonge la punition d'un jour en juin...). Lady Oscar, j'ai essayé de multiples fois de lui parler calmement, de renouer la confiance mais il est pour le moment dans une posture fausse et malhonnête donc je laisse tomber l'empathie. Sanctionner suite à un manquement aux règles est éducatif (en théorie, du moins, je ne sais pas si ça servira à cet élève car il a la tête dure...), je m'en tiens à ça et c'est moi qui décide de la punition sinon, je ne m'en sortirai pas. Il l'accepte plutôt pas si mal que ça finalement, pour le moment. Calia : notre Inspecteur a dit NON à l'exclusion ; la directrice est également contre. J'entends leurs raisons donc j'ai laissé tomber (à un moment, j'ai même pourtant rêvé qu'il change de classe ou d'école tellement j'étais dans l'emotionnel...). Ce genre d'élèves ne gagne pas souvent grand chose à s'éloigner trop de l'école...
Lady Oscar Posté(e) 14 mai 2014 Posté(e) 14 mai 2014 Ca semble plutôt pas mal étant donné le loustic et son manque de repères, tiens bon!
Charivari Posté(e) 14 mai 2014 Posté(e) 14 mai 2014 Pff, c'est compliqué parce que ce n'est pas une "grosse bêtise isolée" pour ce gamin, apparemment. Je me dis quand même que ce serait bien que cet élève puisse aussi "tourner la page". "Voilà ta sanction, maintenant c'est fait, on n'en parle plus" (vous avez tout bien fait en termes de plainte et tout ça pour ne pas banaliser le délit). Et que la sanction ne soit pas humiliante. Ca c'est un peu le b.a-ba, mais ce n'est pas forcément facile à faire au quotidien. Il me semble que pour se reconstruire, il a besoin de savoir que -certes c'est une grosse bêtise- mais cela ne fait pas de lui un voleur-pour-la-vie, qu'il vaut mieux que ça, que les adultes croient en lui. Estime de soi, tout ça tout ça... Je suis en plein de dedans avec mes Segpas. Si jamais le gamin s'auto-affuble d'un costume de petit voyou et que les adultes le confortent dans cette idée, en l'isolant, en le montrant du doigt, en le méprisant, il va garder son costume et survivre avec, en se fabriquant des petits plaisirs du type "je suis respecté" (je fiche la trouille à tout le monde), j'épate les grands (... caïds du quartier), les grands voyous me trouvent super courageux et tout ça... qui seront pénibles à vovre pour l'école, et destructeurs pour l'élève.
calia Posté(e) 14 mai 2014 Posté(e) 14 mai 2014 Calia : notre Inspecteur a dit NON à l'exclusion ; la directrice est également contre. J'entends leurs raisons donc j'ai laissé tomber (à un moment, j'ai même pourtant rêvé qu'il change de classe ou d'école tellement j'étais dans l'emotionnel...). Ce genre d'élèves ne gagne pas souvent grand chose à s'éloigner trop de l'école... Je voulais parler d'exclusion dans une autre classe, pas d'exclusion de l'école... Charivari, je suis d'accord avec toi sur l'estime de soi, mais je pense que la sanction doit quand même être à la mesure de la bêtise. Là ce qui est embêtant, c'est que le gamin ne semble absolument pas prendre la mesure de ce qu'il a fait...
MissGirafe Posté(e) 14 mai 2014 Auteur Posté(e) 14 mai 2014 Pff, c'est compliqué parce que ce n'est pas une "grosse bêtise isolée" pour ce gamin, apparemment. Je me dis quand même que ce serait bien que cet élève puisse aussi "tourner la page". "Voilà ta sanction, maintenant c'est fait, on n'en parle plus" (vous avez tout bien fait en termes de plainte et tout ça pour ne pas banaliser le délit). Et que la sanction ne soit pas humiliante. Ca c'est un peu le b.a-ba, mais ce n'est pas forcément facile à faire au quotidien. Il me semble que pour se reconstruire, il a besoin de savoir que -certes c'est une grosse bêtise- mais cela ne fait pas de lui un voleur-pour-la-vie, qu'il vaut mieux que ça, que les adultes croient en lui. Estime de soi, tout ça tout ça... Je suis en plein de dedans avec mes Segpas. Si jamais le gamin s'auto-affuble d'un costume de petit voyou et que les adultes le confortent dans cette idée, en l'isolant, en le montrant du doigt, en le méprisant, il va garder son costume et survivre avec, en se fabriquant des petits plaisirs du type "je suis respecté" (je fiche la trouille à tout le monde), j'épate les grands (... caïds du quartier), les grands voyous me trouvent super courageux et tout ça... qui seront pénibles à vovre pour l'école, et destructeurs pour l'élève. Je suis tout à fait d'accord avec toi, en théorie (pas d'humiliation, regagner la confiance, etc). Mais je suis forcée, dans ce cas précis, de me rendre compte que, dans la pratique, mon comportement est forcément un peu paradoxal par rapport à cette théorie. Le problème est qu'après plusieurs mois passés à réellement soutenir cet élève, l'aider, le valoriser malgré son comportement difficile (je connais cette famille, j'ai eu 2 autres frères et soeurs et ce 3ème-là m'a semblé bourré de capacités et compétences à exploiter), il m'a volé mon portefeuille. Et que cette énorme bêtise n'a rien changé sur son comportement quotidien. Il fait ses punitions mais il compte les jours jusqu'à juin, un point c'est tout. Il voit ça comme une corvée nécessaire, rien de plus, malheureusement. Et le déni de la famille ne l'aide évidemment pas. Et en plus il passe toujours ses journées à insulter, rabaisser, intimider, manipuler et souvent frapper les autres. Il a constamment un petit sourire narquois aux lèvres et ment comme il respire (et je n'exagère pas ; c'est une seconde nature. Par exemple, vendredi, après avoir dit à la directrice qu'il se foutait qu'elle appelle ses parents (parce qu'il errait dans les couloirs après l'entrée en classe et que, ne voulant pas laisser ma classe seule, j'ai appelé la directrice depuis mon portable pour qu'elle vienne à mon aide), lorsque son père est venu le chercher (incroyable, d'ialleurs !) et que la directrice a rappelé ces paroles devant lui, il a dit qu'elle mentait, qu'il n'avait jamais dit ça, etc. C'est quand même assez culotté, je trouve). Donc, j'avoue, ce matin, lorsqu'il s'est foutu du costume des autres pour le spectacle de l'école, je les ai défendus. Et pas façon : "Ah non, ce n'est pas très gentil ce que tu dis, il faut respecter ses camarades et bla-bla-bla (car en général, je vois son regard se perdre et tout cela coule sur lui, ce flot de bonnes paroles)...". Parce qu'il en a fait quand même pleurer 2 parmi les plus vulnérables qu'il choisit toujours pour leur facilité à pleurer et leur incapacité à se défendre. Et que ma classe en a marre. Et moi aussi (je pense que ça se sent, désolée, c'est pas très pro toujours tout ça, mais c'est usant, en tout cas). Donc je l'ai remis à sa place et l'ai fait taire à ma manière. Qui n'est pas parfaite et je n'en dirai pas plus... C'est un enfant, c'est vrai. Mais, il m'arrive depuis 15 jours de le remettre à sa place sans plus prendre aucune pincettes... Calia : notre Inspecteur a dit NON à l'exclusion ; la directrice est également contre. J'entends leurs raisons donc j'ai laissé tomber (à un moment, j'ai même pourtant rêvé qu'il change de classe ou d'école tellement j'étais dans l'emotionnel...). Ce genre d'élèves ne gagne pas souvent grand chose à s'éloigner trop de l'école... Je voulais parler d'exclusion dans une autre classe, pas d'exclusion de l'école... Charivari, je suis d'accord avec toi sur l'estime de soi, mais je pense que la sanction doit quand même être à la mesure de la bêtise. Là ce qui est embêtant, c'est que le gamin ne semble absolument pas prendre la mesure de ce qu'il a fait... Calia, en effet, je n'avais pas compris. Donc, l'exclusion ponctuelle, ça, on fait. Quand ça dépasse les bornes. Chez la directrice ou chez des collègues serviables (je prends leurs petits durs en échange).
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