nounou78 Posté(e) 7 mai 2014 Posté(e) 7 mai 2014 Bonjour, Je me questionne concernant 1 élèves ce1 qui nous a rejoint en milieu d'année. Arrivée en France cette année, mon élève parle français difficilement et ne lit pas bien mais elle est Prise en charge par l'enseignante CLIN tous les après-midi. Pour l'année prochaine, je souhaiterais la maintenir mais ai-je le droit de le faire? Et est ce que ça sera bénéfique pour elle ? Merci de conseiller.
Stefan Posté(e) 7 mai 2014 Posté(e) 7 mai 2014 Si sa langue d'origine fonctionne sur le principe alphabétique comme le français, effectivement le fait qu'elle lise mal est un peu gênant mais si non alors il faut lui laisser du temps. En maths son niveau est comment ?
lise91 Posté(e) 7 mai 2014 Posté(e) 7 mai 2014 Le droit, oui tu l'as. Il me semble que les primos ont droit à un an de plus. pour le reste, je te conseillerais d'en parler avec la maîtresse clin voire la psy (des tests sont possibles dans la langue d'origine). J'ai deux primos, j'ai fait le choix de ne pas les faire redoubler car en maths ça roule à peu près et qu'ils sont en grande progression. Mais c'est clair qu'en Français ça rame beaucoup encore. Je leur laisse du temps et je ne voudrais pas sanctionner tous leurs efforts et leurs progrès par un maintien. En CE2 il y a peu de nouvelles notions, mais à la fois en lecture on ne reprend pas trop le décodage et la phono.
Pimouss Posté(e) 7 mai 2014 Posté(e) 7 mai 2014 Alors en tant qu'ancienne primo-arrivante et enseignante je trouve que le maintien en soi est à éviter. Le plus judicieux à mon sens est d'agir dès l'intégration des élèves dans un niveau adapté à certaines conditions. Il sera bénéfique qu'un élève de 7 ans par exemple soit intégré au cp plutôt qu'au ce1 ou un élève de cm2 au cm1 ( pour bénéficier de 2 ans en élémentaire). Par contre, pas d'intérêt à maintenir un élève de ce2 simplement parce qu'il est primo-arrivant. Je m'explique: ces élèves vivent déjà quelque part une punition de quitter un pays, une école et souvent, ils se débrouillaient plutôt bien à l'école. Leur faire perdre une année peut être douloureux.... Donc à mon sens, il faut leur laisser le temps d'acquérir la langue et de rentrer dans les apprentissages et n'envisager le maintien que dans la même configuration pour un élève lambda (difficultés persistantes).
manolmeh Posté(e) 7 mai 2014 Posté(e) 7 mai 2014 Pimouss, pour ce qui est de l'intégration à leur arrivée en France, les textes disent qu'on doit scolariser les allophones (terme qu'on doit normalement employer à la place de primo-arrivants, je l'ai appris l'année dernière en stage à l'IUFM, mais moi aussi j'ai tendance à continuer d'utiliser le terme primo-arrivant) dans la classe de leur âge. circulaire n° 2012-141 du 2-10-2012 : "Les élèves allophones arrivants ne maîtrisant pas la langue de scolarisation, en âge d'être scolarisés à l'école maternelle, les élèves soumis à l'obligation scolaire et les élèves de plus de 16 ans doivent être inscrits dans la classe de leur âge." Nounou78, ton élève a normalement le droit à un an en CLIN, je crois, donc si elle est arrivée en milieu d'année, elle peut encore en bénéficier jusqu'au milieu de l'année scolaire 2014-2015, si je ne dis pas de bêtise. Elle continuera donc de travailler avec l'enseignant de la CLIN. Pour moi, un maintien ne serait donc pas justifié, d'autant plus si comme les autres te l'ont dit, le niveau en maths est convenable. Même si sa langue maternelle utilise notre alphabet, la lecture est peut-être encore difficile à cause des correspondances phonèmes-graphèmes qui sont différentes de langue. Pour te rassurer, l'année dernière, un primo-arrivant (oui, je sais, je viens de dire qu'il fallait dire allophone !) en cours d'année (février) en CM1 dans ma classe. Il n'a pas bénéficié de la CLIN (il n'y en a pas sur mon secteur). Bien évidemment, en juin, il n'avait pas le niveau des autres en français, très loin de là, mais en maths, ça roulait, il arrivait très bien à communiquer avec les camarades. Je l'ai fait passer en CM2. A la rentrée de septembre, je l'ai retrouvé (cours double) et il avait fait des progrès à l'oral pendant l'été car il était allé au centre de loisirs, s'y était fait des copains qu'il voyait aussi en dehors du centre de loisirs. En français, j'ai évidemment tout différencié pour lui depuis son arrivée jusqu'à... la fin du 1er trimestre. Depuis janvier, il fait tout le français (ORL, lecture, littérature, rédaction) avec le reste de la classe et il s'en tire très honorablement, alors que début mai de l'année dernière, comme toi, je n'imaginais pas qu'il en serait rendu là à présent ! Le faire redoubler aurait été lui faire perdre une année. Autre phrase très importante de la circulaire citée ci-dessus : "La scolarisation des élèves allophones concerne l'ensemble des équipes éducatives." Donc, ne reste surtout pas seule. Il ne faut pas hésiter à mettre en place des décloisonnements pour cette enfant avec les autres classes (peut-être pas tant qu'il y a la prise en charge CLIN, mais après, si). C'est ce qu'on a fait dans mon école : un élève étant arrivé en cours de CP va régulièrement avec les GS faire de la phono, par exemple, un élève de cycle 3 va faire de la production d'écrits avec les cycles 2... Les enfants ne le vivent pas mal du tout, ils comprennent que c'est pour répondre à leur problématique. J'espère que dans ton école vous travaillez en équipe et que tes collègues ne seront pas réfractaires à une telle proposition, même si c'est normal que ça leur fasse peur ! Bon courage pour prendre ta décision et tiens-nous au courant !
Solea Posté(e) 8 mai 2014 Posté(e) 8 mai 2014 Je travaille dans une école d'où dépend une structure UPE2A (anciennement CLIN). Lors des inscriptions, nous scolarisons l'élève dans la classe d'âge N-1 que s'il n'a pas été scolarisé avant ou s'il y a un gros décalage avec le pays d'origine. Nous essayons au maximum de les garder dans la classe d'âge. Je ne proposerai pas le maintien pour des difficultés relevant du langage. C'est normal que l'élève soit en retard mais ce retard va se résorber tout seul au fil des mois. Par contre, il faut penser à l'accompagner, surtout si la prise en charge UPE2A ne peut être continuée.
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