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Posté(e)

Qu'en est-il de l'intérêt supérieur de l'enfant ?

Est-ce un mythe ? Quels sont ceux qui croient en cette valeur ?

Est-ce que cet intérêt s'il est avéré est supérieur à celui de ceux qui enseignent ?

Est-ce qu'à l'inverse on peut parler de l'intérêt du professeur, d'une manière aussi généralisante ?

Est-ce que tous les individus ne sont pas uniques au point où il est impossible d'extraire un intérêt commun à tous ?

Ou si on extrait un intérêt commun à tous, ce dénominateur commun est si ténu, si infime que l'opération a très peu d'intérêt ?

A partir du moment où on fait le postulat que l'intérêt de l'enfant prime sur celui du professeur, est-ce qu'on ne peut pas demander tout et n'importe quoi au professeur ?

Certains essayent de dévier le problème en tenant le discours suivant : l'intérêt du professeur est le même que celui de l'élève, ou l'inverse... est-ce bien vrai ?

Est-ce que dans mon cas particulier, je peux affirmer que mon intérêt de professeur est le même que l'intérêt de ma collègue, que l'intérêt de Dylan et des 28 autres autres gamins de ma classe ?

Parlons de l'intérêt de l'enfant puisqu'il en est question

En maternelle, quel est l'intérêt de l'enfant ?

De quoi parle-t-on d'ailleurs lorsqu'on parle d'intérêt ?

Parle-t-on des besoins immédiats, des besoins futurs, de ses centres d'intérêt,

Qui connaît les intérêts d'un enfant ?

Est-ce que l'enfant est capable de voir où est son intérêt ?

Est-ce que les parents d'un enfant sont capables de voir où sont les intérêts de leur enfant ?

Encore une fois, est-ce que tous les enfants ont le même intérêt ?

Ce qui est sûr c'est qu'ils ne sont pas tous intéressés par la même chose. On peut dire la même chose des parents.

Est-ce un expert qui peut dire "ça c'est dans l'intérêt de l'enfant"

Mais bien souvent l'expert ne parle que d'une condition parmi tant d'autres qui jouent sur un enfant.

De plus tout le monde sait qu'un individu ne réagira pas de la même façon qu'un autre alors qu'ils vivent en apparence les mêmes conditions... car personne ne vit les mêmes conditions et personne ne réagit de la même manière aux mêmes conditions...

Prenons un exemple : la réforme des rythmes

Qui peut affirmer à l'avance que cette réforme est bénéfique ou néfaste à l'enfant français en général ?

Il faudrait observer au cas par cas...

Prenons par exemple une classe de maternelle moyenne, c'est à dire avec 27 élèves pour un professeur.

Les enfants de 3 à 6 ans ont besoin de l'attention d'un adulte référent. Un enfant avant 6 ans a besoin d'attention, d'espace : il interpelle son professeur pour lui montrer le dessin qu'il a fait, il a besoin d'une personne adulte qui veille fréquemment sur ses apprentissages : il faut contrôler son savoir faire... veiller à ce qu'enfant ne soit pas placé trop dans des situations de concurrence ou de luttes avec ses pairs : souvent un grand nombre d'individus augmente l'aggressivité...

Peut-on vraiment affirmer que c'est dans l'intérêt de ces enfants de passer 5 matinées au lieu de 4 à l'école ?

S'ils étaient accueillis dans des conditions raisonnables, c'est à dire 6 enfants pour un adulte de 2 à 3 ans et 10 enfants par adulte de 4 à 6 ans, on pourrait se risquer à dire oui... a priori, reste à vérifier a posteriori...

Si ils sont accueillis dans des conditions déplorables, voire honteuses, on pourrait se risquer à dire non...

Peut-on faire confiance aux experts ?

Bizarrement je croyais que cette croyance avait été enterrée depuis longtemps...

Comme si un juge faisait appel à un expert et s'en remettait totalement à lui...

Si leur travail a été effectué en "laboratoire" avec une situation qui ne reproduit pas les conditions réelles (c'est à dire avec 27 enfants, dans différents milieux), on pourrait lancer des expérimentations à grande échelle...

Mais où sont ces rapports ?

Quels sont les liens ?

Où peut-on lire ces études ?

Peut-on encore faire confiance aux politiques ?

Lorsqu'on entend Benoit Hamon affirmer que tous les enseignants qui ont appliqués cette réforme jugent qu'elle est bénéfique pour les élèves (là on quitte le général), comment le sait-il ? il leur a donné un petit coup de fil à chacun ?

Peut-on encore faire confiance aux journalistes, qui n'interrogent même pas ce discours de propagande ?

Peut-on faire confiance aux associations qui reprennent en choeur "mais où est l'intérêt de l'enfant dans tout ça ?"

La question de base c'est "est-ce qu'on peut parler d'un intérêt général de l'enfant ?"

chaque enfant est particulier.

Souvent ce qui se cache derrière cela, c'est l'intérêt de la nation : avoir une armée de petits bonhommes qui travaillent les maths et le français pour pouvoir rattraper les coréens qui sont premier à pisa en math...

Ben oui, comme ça les investisseurs internationaux se diront : ah les petits français ne sont pas si cons que ça, investissons en France !

Ce qui peut se cacher derrière ce soit disant intérêt de de l'enfant, c'est d'abord et avant tout l'intérêt des contribuables : tiens, les instits ce sont des planqués, on va les faire bosser plus... les gamins débordent d'énergie les matins, les après midis ils digèrent... on va les mettre un matin de plus... et pluis avant le samedi matin ces faignants étaient payés à rien faire : rendez vous compte, parfois il n'y avait que 5 enfants dans la classe...

C'est vrai que les contribuables ont tout intérêt à demander plus sans donner plus...

Et puis rien de tel que la flexibilité pour demander plus aux gens, sans leur donner plus...

Ah oui mais on les arnaque un peu parce que on oublie de compter les 10 minutes avant et les 10 après chaque demi journée... c'est pas grave, on fait comme si...

L'enfer étant pavé de bonnes intentions, cette réforme qui prétend aller dans le sens de l'enfant risque de se faire au détriment des enfants...

Peut-on dire que le climat est plus serein au sein des professeurs ?

Malheureusement, l'école est un lieu où les relations entre individus sont déterminantes : la relation d'apprentissage est facilitée losque tous les individus sont sereins et force est de constater que cette réforme n'apaise ni les parents, ni les enseignants, ni les enfants, ni les institutions obligées de mentir pour contraindre.

Posté(e)

L'"intérêt de l'enfant" est un élément de langage. Rien d'autre.

Posté(e)

Très intéressant à lire cette réflexion...

La faire tourner sur les réseaux sociaux serait peut-être pas mal, non?

Ici, je pense qu'on prêche un public déjà convaincu en quasi totalité!

Mais effectivement, l'intérêt de l'enfant n'est pas forcément là où on le pense.

On dit qu'on veut repenser le temps de la semaine afin que les enfants soient moins fatigués et plus aptes à apprendre mais où est l'intérêt pour les maternelles à qui l'on coupera la sieste (seront-ils plus aptes à apprendre ensuite?)?

Et l'intérêt des enfants qui n'ont pas atteint l'âge scolaire et qui seront réveillés de force par les parents et assistantes maternelles pour aller chercher les plus "grands" à l'école.

Et l'intérêt des parents contraints de payer encore plus d'heures de garde: cette perte financière bénéficiera-t-elle à l'enfant?

L'intérêt de l'enfant se pense aussi avec l'intérêt de la famille et des personnes qui les entourent directement.

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