Comment gérer vous le bruit incessant, les sollicitations des enfants.

[lenig2]

Bonjour

je suis instit depuis 6 ans, je sature totalement.

Je me demande comment vous faites pour supporter le bruit, les sollicitations permanentes des enfants, répéter 15 fois les mêmes choses, toujours faire le gendarme pour obtenir un peu de discipline et ainsi avancer dans les programmes...

Bref, comment vivez-vous ça?

Est ce normal de se sentir à cran après chaque journée?

Merci à vous

[laumaz]

18 ans d ancienneté....plus ça va,moins je supporte le bruit

Je suis passée du mode dragon ( déjà pas très sympa) au mode Guantanamo ( sans les tenues orange lol)

Ça tient, mais c est épuisant et peu gratifiant pour le contact humain avec les élèves

Par contre pour le boulot, c est top

Mais je suis inspectable et il faut absolument que les élèves sachent qu on bosse......

[Gribouillette]

Ça dépend des années, des classes.

L'an dernier, j'avais une classe méga chiante (1 seul jour par semaine heureusement!) je finissais à chaque fois à bout de nerf.

Cette année j'ai des mignons (et j'en n'ai que 22), je suis bien plus détendue.

Quand je sens que je commence à saturer, je leur mets de la musique classique, tête dans les bras. Je m’assois et je souffle un bon coup. Généralement, après on peut reprendre dans le calme. Bon, pas avec la classe de l'an dernier, sitôt la musique arrêtée, s'était reparti. Mais j'avais eu 5/10 minutes de zenitude.

Si je les trouve trop énervés, on peut sortir dehors aussi s’aérer, courir 15 minutes, au retour ça va mieux. C'est pour ça que pendant un temps je calais toujours 20/30 minutes d'EPS en début d'aprèm. Ça les fatigue et après c'est plus calme en classe.

La lecture offerte marche bien aussi. L'année où j'ai eu des monstres (à temps plein cette fois-ci!) j'usais et abusais de la lecture d'histoire à chaque retour de récré. Ça nous permet de commencer sereinement l'après-midi.

A part ça, je trouve qu'un emploi du temps très routinier, les habitudes de classes, ça les sécurise et ils ont moins tendance à partir dans tous les sens. Et moi j'ai moins besoin de parler et d'expliquer les consignes puisqu'ils savent ce qu'ils doivent faire.

Voilà quelques idées en vrac.

Pour ce qui est de répéter encore et toujours, ça dépend de ma fatigue et de ma patience du moment... parfois ça finit en mode Dragon, mais j'essaie de ne pas en abuser car au final ça énerve tout le monde. Les enfants et moi-même!

[lenig2]

Pff j'ai le sentiment pourtant de faire ce qu'il faut pour le calme...mais ça n'est en fait jamais assez calme à mon gout...moi qui aime la tranquillité je me suis trompée de job je crois...(en fait je ne le dis pas, mais je vis TRES mal ce boulot)

[garba]

Avec deux de mes élèves qui n'écoutent jamais quand je donne une consigne (je les avais déjà l'an dernier et ils faisaient pareil: ils jouent quand j'explique et ensuite arrivent la bouche en coeur "je ne sais pas ce qu'il faut faire"):

cette année j'ai été claire: je donne les consignes, on les explique, on reformule, on donne un exemple ect... ensuite moi j'ai fait mon travail, je ne dis plus rien. S'ils ne savent pas, je ne redonne pas, tant pis pour eux, soit ils lisent et comprennent seuls la consigne, soit un copain sympa leur réexplique, soit ils ne font pas l'exercice (et je note pourquoi). Je le fais pour les consignes des exercices et pour toutes les autres consignes (où coller telle feuille ect... je leur répond que j'ai déjà dit une fois où la coller, maintenant à eux de se débrouiller pour savoir où la mettre)

Bien sûr je le fais avec ceux qui jouent pendant la consigne, pas avec ceux qui n'ont pas compris.

Pour les sollicitations, je ne réponds plus aux élèves s'ils m'ont interpellée avec un "maitreeeesse!". Je ne répond qu'à ceux qui lèvent le doigt et ont la parole, quelque que soit le truc qu'ils ont à me dire et le moment (en classe, dans le couloir...). "Je t'ai entendu, ce n'est pas la peine de continuer à m'appeler, mais je ne te répondrais pas" généralement ils comprennent très bien, ils s'assoient et lèvent le doigt.

C'est parfois dur à tenir car sans s'en rendre compte quand on entend une question, on y répond parfois sans faire attention, mais au final quand on s'y tient rigoureusement, ça commence à porter ses fruits.

[katarinabellachichi]

Avec deux de mes élèves qui n'écoutent jamais quand je donne une consigne (je les avais déjà l'an dernier et ils faisaient pareil: ils jouent quand j'explique et ensuite arrivent la bouche en coeur "je ne sais pas ce qu'il faut faire"):

cette année j'ai été claire: je donne les consignes, on les explique, on reformule, on donne un exemple ect... ensuite moi j'ai fait mon travail, je ne dis plus rien. S'ils ne savent pas, je ne redonne pas, tant pis pour eux, soit ils lisent et comprennent seuls la consigne, soit un copain sympa leur réexplique, soit ils ne font pas l'exercice (et je note pourquoi). Je le fais pour les consignes des exercices et pour toutes les autres consignes (où coller telle feuille ect... je leur répond que j'ai déjà dit une fois où la coller, maintenant à eux de se débrouiller pour savoir où la mettre)

Bien sûr je le fais avec ceux qui jouent pendant la consigne, pas avec ceux qui n'ont pas compris.

Pour les sollicitations, je ne réponds plus aux élèves s'ils m'ont interpellée avec un "maitreeeesse!". Je ne répond qu'à ceux qui lèvent le doigt et ont la parole, quelque que soit le truc qu'ils ont à me dire et le moment (en classe, dans le couloir...). "Je t'ai entendu, ce n'est pas la peine de continuer à m'appeler, mais je ne te répondrais pas" généralement ils comprennent très bien, ils s'assoient et lèvent le doigt.

C'est parfois dur à tenir car sans s'en rendre compte quand on entend une question, on y répond parfois sans faire attention, mais au final quand on s'y tient rigoureusement, ça commence à porter ses fruits.

Tout pareil!

[fred301]

Comme Garba et Gribouillette !

Lenig, tu as quel niveau ? Je te demande parce que j'ai des CP depuis l'an dernier, après 13 ans de cycle3, et je sens que je suis + à l'aise avec les grands... tu as aussi peut-être une préférence...

A cran après chaque journée, c'est pas bon ! Raconte-nous ! Des fois rien que de raconter nos journées, et de voir qu'on a eu les mêmes galères, ça fait relativiser...

[Gribouillette]

Avec deux de mes élèves qui n'écoutent jamais quand je donne une consigne (je les avais déjà l'an dernier et ils faisaient pareil: ils jouent quand j'explique et ensuite arrivent la bouche en coeur "je ne sais pas ce qu'il faut faire"):

cette année j'ai été claire: je donne les consignes, on les explique, on reformule, on donne un exemple ect... ensuite moi j'ai fait mon travail, je ne dis plus rien. S'ils ne savent pas, je ne redonne pas, tant pis pour eux, soit ils lisent et comprennent seuls la consigne, soit un copain sympa leur réexplique, soit ils ne font pas l'exercice (et je note pourquoi). Je le fais pour les consignes des exercices et pour toutes les autres consignes (où coller telle feuille ect... je leur répond que j'ai déjà dit une fois où la coller, maintenant à eux de se débrouiller pour savoir où la mettre)

Bien sûr je le fais avec ceux qui jouent pendant la consigne, pas avec ceux qui n'ont pas compris.

Pour les sollicitations, je ne réponds plus aux élèves s'ils m'ont interpellée avec un "maitreeeesse!". Je ne répond qu'à ceux qui lèvent le doigt et ont la parole, quelque que soit le truc qu'ils ont à me dire et le moment (en classe, dans le couloir...). "Je t'ai entendu, ce n'est pas la peine de continuer à m'appeler, mais je ne te répondrais pas" généralement ils comprennent très bien, ils s'assoient et lèvent le doigt.

C'est parfois dur à tenir car sans s'en rendre compte quand on entend une question, on y répond parfois sans faire attention, mais au final quand on s'y tient rigoureusement, ça commence à porter ses fruits.

Tout pareil!

Moi quand j'ai expliqué avec cahier à l’appui où on collait la feuille et qu'on me demande encore où faut la coller je répond "Tu te débrouilles!" ou quand il m'agace depuis trop longtemps "Sur ton front!"

[Sophely1]

Bonjour

je suis instit depuis 6 ans, je sature totalement.

Je me demande comment vous faites pour supporter le bruit, les sollicitations permanentes des enfants, répéter 15 fois les mêmes choses, toujours faire le gendarme pour obtenir un peu de discipline et ainsi avancer dans les programmes...

Bref, comment vivez-vous ça?

Est ce normal de se sentir à cran après chaque journée?

Merci à vous

Bonjour,

Eh bien.............. Je me rends compte que je ne supporte plus.......

Répéter, ça va encore. Le sollicitations aussi.

Mais faire le flic, non, vraiment, je n'en peux plus... Ce métier était une vocation et j'en suis de plus en plus dégoûtée.

Tu demandes le silence, une attitude d'élève, tu expliques pourquoi c'est important, tu dis aussi que tu vas punir et tu punis etc, et RIEN..., rien n'y fait, c'est plus fort qu'eux, ils continuent (bon, toujours les mêmes).

Tu vois les parents, 2 sur 3 ne réagissent pas vraiment...

Et ce qui me tue le plus: les réactions des parents, medias, population française envers les enseignants et la haine que l'on suscite.

Ce soir, j'apprends qu'une mère s'est plainte car j'ai mis 0/5 à un exo à son fils. Tout était faux... L'équipe met des notes, on m'a dit Tu dois mettre des notes aussi.

1) J'ai eu le gamin 2 jours, la mère pleure déjà...

2) Je n'en ferai qu'à ma tête et j'arrête les notes.

3) Quand ma petite est rentrée de l'école le 3ème jour avec une énorme bosse sur la tête, je n'ai en aucun cas incriminé l'instit, MOI! D'autres parents auraient crié au scandale, blablabla....

J'aime travailler dans le calme et surtout je pense que c'est nécessaire. Je ne pense pas que ce soit une demande extravagante de la part d'une instit.

J'aime que ce soit carré et tenter de suivre le programme au maximum. Là, aussi, je pense que c'est normal.

Mais entre le comportement des élèves, des parents et de certains collègues, j'ai l'impression que tout le monde s'en tape...

Je viens d'intégrer une école de village et je pensais que ce serait différent mais rien n'est différent...

Maintenant j'ai ma conscience pour moi, une conscience professionnelle et je ferai toujours de mon mieux. Mais à l'impossible, nul n'est tenu.

En gros, désolée, pas de conseils...

Je pense que ce qui a été dit plus haut peut marcher parfois, sur certains élèves. Il faut se réinventer, trouver ses astuces pour le retour au calme et savoir être TRES patient...

Bon courage!

Et sache que, non, tu n'es pas seule.

[katarinabellachichi]

ça oui, elle n'est pas seule. Je me rends compte, moi, que les petits niveaux , c'est trop dur. Avec mes 28 cp/ce1, je pète les plombs, car je répète sans cesse... pour rien. Je dois tout leur apprendre, même mettre une feuille dans un porte-vues, et c'est normal qu'ils ne sachent pas , mais JE NE SUPPORTE PLUS!

Vous me donnez 12 élèves et je suis détendue, c'est le nombre qui rend fou.

[Colibri29]

Toutes les classes sont chargées chez toi parce qu'un cp ce1 à 28 c'est pas top . 2 niveaux pas encore autonomes

[del20170202]

ça oui, elle n'est pas seule. Je me rends compte, moi, que les petits niveaux , c'est trop dur. Avec mes 28 cp/ce1, je pète les plombs, car je répète sans cesse... pour rien. Je dois tout leur apprendre, même mettre une feuille dans un porte-vues, et c'est normal qu'ils ne sachent pas , mais JE NE SUPPORTE PLUS!

Vous me donnez 12 élèves et je suis détendue, c'est le nombre qui rend fou.

+1

Tout à fait exact, c'est le nombre qui rend dingue. Nous sommes débordés car un seul adulte ne peut humainement pas gérer les sollicitations simultanées des enfants dans les classes chargées que nous avons.

Comme tu le sais katarinabellachichi, je connais bien un autre système scolaire européen ( ) et cela n'a rien à voir : 2 adultes pour 12 enfants de 3 à 6 ans.

Là il y a vraiment de l'efficacité, les apprentissages personnalisés, l'ambiance et le calme adéquat.

En bref, au lieu de jouer aux apprentis sorciers en triturant les rythmes scolaires, les "têtes pensantes" feraient mieux de réfléchir au nombre d'encadrants adultes.

Cela éviterait que l'école française ressemble à de l'élevage industriel en batterie.