Amelie375 Posté(e) 12 septembre 2014 Posté(e) 12 septembre 2014 D'accord avec toi Lenig2, et je peux te dire qu'en 17 ans d'exercice, nos conditions de travail en primaire se sont beaucoup dégradées. Et cela a été rare au sein de ce boulot, que je me sente bien. Comme toi, le mot inhumain est souvent venu dans ma tête. Pour ma part, jamais je n'ai relativisé une seule seconde. Je fais mon maximum en classe pour les gamins, mais je n'arrive plus à bosser chez moi (2 enfants, surbookée). Je ne démissionne pas car je n'ai aucune autre formation pro et ce boulot me fait vivre, je n'ai aucune autre source de revenus. Mais cela me pèse et m'épuise davantage chaque jour. J'avoue avoir déjà envié les dames de service de l'école qui font leur boulot en discutant et en rigolant sans prise de tête. On en est là au bout de 17 ans dans l'EN et 17,50 de note.
katarinabellachichi Posté(e) 12 septembre 2014 Posté(e) 12 septembre 2014 ça oui, elle n'est pas seule. Je me rends compte, moi, que les petits niveaux , c'est trop dur. Avec mes 28 cp/ce1, je pète les plombs, car je répète sans cesse... pour rien. Je dois tout leur apprendre, même mettre une feuille dans un porte-vues, et c'est normal qu'ils ne sachent pas , mais JE NE SUPPORTE PLUS! Vous me donnez 12 élèves et je suis détendue, c'est le nombre qui rend fou. +1 Tout à fait exact, c'est le nombre qui rend dingue. Nous sommes débordés car un seul adulte ne peut humainement pas gérer les sollicitations simultanées des enfants dans les classes chargées que nous avons. Comme tu le sais katarinabellachichi, je connais bien un autre système scolaire européen ( ) et cela n'a rien à voir : 2 adultes pour 12 enfants de 3 à 6 ans. Là il y a vraiment de l'efficacité, les apprentissages personnalisés, l'ambiance et le calme adéquat. En bref, au lieu de jouer aux apprentis sorciers en triturant les rythmes scolaires, les "têtes pensantes" feraient mieux de réfléchir au nombre d'encadrants adultes. Cela éviterait que l'école française ressemble à de l'élevage industriel en batterie. Cela devient de plus en plus cela, triste réalité.
calia Posté(e) 12 septembre 2014 Posté(e) 12 septembre 2014 Je passe un assez mauvais début d'année avec des cp hyper bavards (pourtant ils ne sont que 22). Ils ne savent pas fermer la bouche, commentent absolument tout, chantonnent en sortant leurs affaires, et le pire, c'est qu'ils ne s'en rendent même pas compte... Du coup, déjà que d'habitude en cp, les consignes collectives, c'est dur en début d'année, mais là, c'est à s'arracher les cheveux. Tout prend 2 plombes, donc les 1ers prêts s'ennuient donc bavardent, donc n'écoutent pas la suite, et ainsi de suite... Pour ne pas péter les plombs, je case beaucoup de petits moments plaisir dans la journée : lecture d'album, chant, coloriage... des moments où on prend du plaisir ensemble,ou bien des moments où on peut rire, et se relaxer. Mais je m'aperçois que j'ai de plus en plus de mal à supporter le bruit en dehors de l'école : mon fils qui joue un peu fort, une tablée d'adulte qui parle... tout à l'heure, à la réunion de rentrée de mon fils, avec les parents de 3 classes sous un préau, j'avais envie de me boucher les oreilles (gens qui parlent pendant le laïus de la directrice, chaises qui frottent par terre, enfants qui se baladent...)
lenig2 Posté(e) 12 septembre 2014 Auteur Posté(e) 12 septembre 2014 je n'y retrouve tout à fait...mais y a-t-il des collègues qui vivent ça bien sérieux? Comment font les gens pour continuer dans ce boulot? moi non plus Amélie je n'ai pas de diplôme pour faire autre chose, mais limite je prendrais tout et n'importe quoi d'autre tellement je n'en peux plus...après chaque boulot à ces difficultés évidemment, inconvénients, avantages (lui pour le coup en a....)mais ces difficultés là, donc j'en peux plus, je préfère encore etre boulangère et me lever à 3h du mat, au calme dans la boulangerie au moins lol
Amelie375 Posté(e) 12 septembre 2014 Posté(e) 12 septembre 2014 je n'y retrouve tout à fait...mais y a-t-il des collègues qui vivent ça bien sérieux? Comment font les gens pour continuer dans ce boulot? moi non plus Amélie je n'ai pas de diplôme pour faire autre chose, mais limite je prendrais tout et n'importe quoi d'autre tellement je n'en peux plus...après chaque boulot à ces difficultés évidemment, inconvénients, avantages (lui pour le coup en a....)mais ces difficultés là, donc j'en peux plus, je préfère encore etre boulangère et me lever à 3h du mat, au calme dans la boulangerie au moins lol Avant les instits finissaient à 55 ans, moins les années par enfant élevé .... (ex: ma mère). Elle a fini sa carrière à 54 ans complètement sur les rotules. Je devrai, à 43 balais, encore bosser 24 ans pour avoir mes cotisations pour la retraite. Ca me rend dingue, car je sais que jamais je n'y arriverai. Je ne crois pas que ce métier soit encore fait pour y faire toute une carrière de 42 années de cotisations.
lenig2 Posté(e) 12 septembre 2014 Auteur Posté(e) 12 septembre 2014 Je me dis la même chose, et moi je ne bosse que depuis 6 malheureuses (c'est le cas de le dire) années...
Amelie375 Posté(e) 12 septembre 2014 Posté(e) 12 septembre 2014 Je crois que l'herbe n'est pas forcément plus verte ailleurs, mais les jobs ne manquent pas où on travaille dans le calme. En vieillissant, il faut anticiper. Et saisir les opportunités le jour venu. Il faudra bien qu'on les fasse, nos années de cotisation, alors il faut guetter l'occasion d'y arriver en n'y laissant pas sa santé (je sais de quoi je parle, sans vouloir m'étaler). Que cela se fasse dans le privé, ou en tentant d'autres concours du public.
lenig2 Posté(e) 12 septembre 2014 Auteur Posté(e) 12 septembre 2014 Oui il faut y songer, et le plus tot sera le mieux. Le plus dur est de quitter un boulot "sûr" c'est ça qui me gène finalement, et qu'effectivement on peut toujours relativiser sur ces difficultés...(même si en fin de journée, ça n'est pas le cas, à part aux vacances...c'est peut-être déjà ça)
Sophely1 Posté(e) 12 septembre 2014 Posté(e) 12 septembre 2014 Je passe un assez mauvais début d'année avec des cp hyper bavards (pourtant ils ne sont que 22). Ils ne savent pas fermer la bouche, commentent absolument tout, chantonnent en sortant leurs affaires, et le pire, c'est qu'ils ne s'en rendent même pas compte... Du coup, déjà que d'habitude en cp, les consignes collectives, c'est dur en début d'année, mais là, c'est à s'arracher les cheveux. Tout prend 2 plombes, donc les 1ers prêts s'ennuient donc bavardent, donc n'écoutent pas la suite, et ainsi de suite... Pour ne pas péter les plombs, je case beaucoup de petits moments plaisir dans la journée : lecture d'album, chant, coloriage... des moments où on prend du plaisir ensemble,ou bien des moments où on peut rire, et se relaxer. Mais je m'aperçois que j'ai de plus en plus de mal à supporter le bruit en dehors de l'école : mon fils qui joue un peu fort, une tablée d'adulte qui parle... tout à l'heure, à la réunion de rentrée de mon fils, avec les parents de 3 classes sous un préau, j'avais envie de me boucher les oreilles (gens qui parlent pendant le laïus de la directrice, chaises qui frottent par terre, enfants qui se baladent...) Tout à fait ça pour moi aussi pour le bruit en dehors de l'école et la description des comportements!
Sophely1 Posté(e) 12 septembre 2014 Posté(e) 12 septembre 2014 On ne peut exiger le silence tout le temps. Mais lorsqu'ils ont un travail individuel écrit: OUI, une lecture individuelle: OUI Après, le reste du temps, il y a des règles. On est à l'école! Ils ont donc un statut d'élève. Je distingue élève et enfant. Travail de groupe: ils chuchotent Travail collectif: ils lèvent le doigt et attendent Le matériel on l'a dans les mains lorsqu'on en a besoin pour bosser et que le PE l'a demandé etc etc etc... En principe, avec ses règles (qui encore une fois me semblent être la base!), on doit pouvoir être au calme... Mais les faire respecter est épuisant... J'avoue avoir la chance de ne pas être à un niveau de dégoût comme le vôtre. ça viendra p-ê... Ce soir, encore 2h de boulot. Jeudi aprem: 2h30 C'est ça qui me tue aussi. De préparer, d'imaginer, de moduler, m'adapter aux besoins de mes élèves au fur et à mesure que je les connais mieux et voir le peu de reconnaissance ou d'intérêt de CERTAINS. D'ailleurs, quand je craque, je regarde les gentils pour me motiver! ça me calme de suite. Mais il y a de beaux moments: genre un petit que j'ai puni le 1er jour. Trop bavard, à 14h, je lui annonce qu'il change de place. Je lui dis que je suis désolée pour lui mais que je l'avais prévenu... A 16h, après la 1ère séance d'EPS (jeu pour aller vers la thèque; forcément, ils ont adoré!), le même élève me dit spontanément: "Merci maîtresse!". J'avoue, ça m'a touchée! Essayer de vous accrocher à certains moments formidables que l'on vit en classe. C'est ce qui peut vous aider à tenir, et à p-ê retrouver du plaisir à l'école.
Vic7211 Posté(e) 12 septembre 2014 Posté(e) 12 septembre 2014 ça oui, elle n'est pas seule. Je me rends compte, moi, que les petits niveaux , c'est trop dur. Avec mes 28 cp/ce1, je pète les plombs, car je répète sans cesse... pour rien. Je dois tout leur apprendre, même mettre une feuille dans un porte-vues, et c'est normal qu'ils ne sachent pas , mais JE NE SUPPORTE PLUS! Vous me donnez 12 élèves et je suis détendue, c'est le nombre qui rend fou. coucou Katarina, CP/CE1, j'ai donné aussi. Je pense quand même que plus on avance dans les niveaux jusqu'au CM2, plus il y a de travail de correction/préparation SAUF quand on a un double niveau qu'on a jamais fait où là le boulot est immense. Pour tout te dire, moi aussi je trouve assez rébarbatif et usant de TOUT avoir à enseigner aux petits CP (parfois même aux CE1), on a jamais l'impression de sortir de la leçon de lecture en plus. Je suivais pas à pas une méthode de lecture et je me "frappais" chaque jour 3/4 énormes pages de déroulement de séance pas à pas (car presque novice en ce domaine) et la même chose ou presque en maths. Bon après on comprend le principe de la méthode de lecture et on ne lit plus tout, mais la préparation matérielle était toujours là. Malheur à moi si un soir, j'étais trop fatiguée ou avais une autre activité et ne pouvais bosser tout ça ! Je n'ai pas non plus apprécié la "pression" liée au CP, heureusement que mes CP étaient triés sur le volet, ils ont su tous lire rapidement. Mais avec des CP en difficulté par dessus le marché, piouuu. Et je te comprends, un CP/CE1 à 28 quelle horreur ! C'est la conseillère péda en personne qui m'a dit que c'était le pire des doubles niveaux, en tout cas le plus difficile ! Les effectifs sont aussi très chargés dans mon département, en zone urbaine, ce doit être directement lié au fait que nous sommes dans des départements déficitaires, je suppose. Là je suis en maternelle, et j'apprécie de relâcher un peu la pression, même si d'autres contraintes existent. En fait, je croyais aimer les niveaux de CE1/CE2 mais là je ne suis plus sûre du tout d'aimer l'élémentaire. Finalement je suis comme toi, Lenig, je n'aspire qu'à du calme et pense m'être trompée de métier. J'avais encore en tête l'image d'Epinal où les élèves sont bien gentiment assis à leur bureau et lèvent le doigt pour prendre la parole, dans l'espoir de récupérer un bon point. Bref je rêvais au ... Moi aussi, tout comme toi, je suis avide de conseils qui me permettraient de travailler dans le calme. J'ai l'impression de faire ce qu'il faut pour ça mais rien à faire, toujours le mm problème qui revient. Je prends déjà l'idée d'une collègue ci-dessus qui met de la musique classique pour les calmer. Je faisais ça avant parfois dans mes remplacements de maternelle mais vais le remettre en place pour l'accueil de l'après midi où ils sont vraiment agités après une TROP longue pause méridienne. J'ai un CD qui s'appelle Silences, ça veut tout dire ! Sinon du temps où je faisais un échange franco-allemand et où j'ai vu le fonctionnement dans les classes allemandes, ils n'hésitaient pas, assez fréquemment (ils dépassent rarement des séances de 45 min d'enseignement d'une matière), il y avait une sorte de pause où on se mettait debout, on s'étirait, se détendait. Ca devait être bénéfique pour les élèves, car les Allemands sont très à l'écoute EUX!!!!!! des rythmes de l'enfant. Quand j'ai voulu faire la même chose en France, une élève m'a dit qu'elle ne le ferait pas car ses parents lui avaient dit que ce n'était pas bon de faire craquer ses doigts lol Sinon en Allemagne, le maître mot c'était l'autonomie. Il y avait moins un rapport Maître/Elève qu'en France mais plus de l'ordre de la coopération. Chacun faisait une sorte de plan de travail dans son coin, à son rythme. Et au final, moins de problème de discipline je pense. Dernière chose pour rebondir sur l'actualité et notre statut de "profs sous-payés" : il y a 11/12 ans donc de cela, je me suis aperçue que les profs de primaire allemands avaient un salaire de DEPART de 1900 Euros !!!!! Et on m'a dit qu'au bout de 20 ans de carrière, ils étaient déjà à 3000 E!!! Moi, avec 12 ans de carrière, je ne suis même pas à ce montant de 1900!!!!!!!!! Je crois que c'est là que j'ai commencé à me dire qu'il y avait un problème dans ce métier...
lenig2 Posté(e) 13 septembre 2014 Auteur Posté(e) 13 septembre 2014 c'est ce que je me dis aussi pour le salaire...avec ces etudes et ce salaire autant faire autre chose...
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