Amelie375 Posté(e) 13 septembre 2014 Posté(e) 13 septembre 2014 Ah ! Je convoite un boulot administratif bien au calme, bien au chaud ...... Vous me direz que rôde tout le temps un chef de service etc, etc ..... Bref, pour avoir lu pas mal de témoignages de gens qui ont connu le job d'instit, et qui ont passé des concours administratifs, personne ne voudrait revenir en arrière! Passé un certain nombre d'années à l'exercer, et dans des secteurs difficiles et chargés, ça se comprend aisément. Mais bon sang! Notre génération ne connaîtra pas la retraite d'instit à 55 ans!! Pensons à notre devenir, ou comment assurer nos nombreuses années de cotisation en ayant le moins de casse possible. J'ai envie de voir grandir mes gosses le + longtemps possible et ne pas péter les plombs et mettre des mois à m'en remettre comme j'ai connu il n'y a pas si longtemps ..... Oui, il faut prendre son destin en main. En tous cas Katarina, si je finis par réussir à me tirer de là, je pourrai dire que cela aura été une gestation drôlement longue ! Et si réussite il y a, je n'ose imaginer le regain d'énergie et d'envie qui vont me tomber dessus !
LumiNaissance Posté(e) 14 septembre 2014 Posté(e) 14 septembre 2014 J'ignore si on peut devenir enseignant spécialisé dans mon académie, mais le jeune homme qui était PES dans mon école l'an dernier a obtenu un poste en SESSAD cette année, c'est plutôt bon signe non ? Pour rebondir sur votre discussion, je me souviens que quand j'étais sur le point de craquer, dans mon ancien boulot, je me suis mise à rêver en croisant les personnes qui distribuaient la pub gratuite dans les boites aux lettres de mon quartier, je leur enviais la possibilité d'être dehors dans la journée, de sentir les éléments sur leur peau, de respirer l'air extérieur, d'être seuls, autonomes, sans chef, de pouvoir marcher, bouger...c'est dire ! C'est là que j'ai réalisé que c'était grave et que j'en pouvais vraiment plus... En plus, être confrontée à la détresse humaine toute la journée, se sentir su peu utile, si impuissant par rapport à leurs attentes, c'est ça qui mine aussi. Sans compter le mépris total de la hiérarchie pour nous les petites fourmis qui sommes les piliers de leur structures. Votre métier m'attirait car j'avais la sensation qu'on y était vraiment utile, en posant les bases de l'éducation et donc les fondations d'un tas de petits humains. Beaucoup plus utile en tout cas qu'en essayant de leur garder la tête hors de l'eau une fois qu'ils sont devenus adultes et que le mal est fait, car ils sont en échec scolaire depuis toujours et donc sans diplômes, parfois même illettrés, souvent en situation de grande misère sociale, des femmes battues, ou isolées en foyer monoparentale sans un sou des pères et qui nourissent leurs enfants avec des chocolats chauds matin midi et soir, des jeunes jetés dehors à leur majorité, des hommes qui coulent après un licenciement, un divorce et se retrouvent dépressifs, alcoolisés..J'avais le sensation de vider la mer avec une petite cuillère. Alors je me suis dit qu'il fallait prendre les choses à l'autre bout, là ou tout commence, durant l'enfance. Je me suis dit que ce métier me permettrait d'aider de toutes mes forces une vingtaine d'enfants par an, c'est peu mais c'est déjà beaucoup. Voilà ce qui m'a amenée vers vous... Créer son école, j'y ai vraiment pensé. Surtout que j'ai eu la chance d'en voir fonctionner une, à l'endroit où je vivais lorsque j'ai fait une formation durant plusieurs mois. C'était une école alternative, qui comportait une classe unique, et je n'y ai pas fait trop attention, je me souviens juste que les 2 instits avaient la banane du matin au soir, que les enfants y rayonnaient le bonheur et que la file d'attente des inscriptions était longue ! Seulement, on leur a fait des misères, une commission est passée arguant que les locaux n'étaient pas au normes, et exigeant des travaux que le propriétaire des lieux (une association) ne pouvait pas assumer, du coup l'école a du déménager et j'ignore ce qu'elle est devenue.
Gribouillette Posté(e) 14 septembre 2014 Posté(e) 14 septembre 2014 En plus, être confrontée à la détresse humaine toute la journée, se sentir si peu utile, si impuissant par rapport à leurs attentes, c'est ça qui mine aussi. Sans compter le mépris total de la hiérarchie pour nous les petites fourmis qui sommes les piliers de leur structures. Malheureusement, ce que tu décris dans cette phrase me fait penser à notre métier d'enseignants. On est confronté tous les jours à la détresse humaine. Ces enfants qui n'ont pas de manteau en plein hiver. Et qui ne mangent pas à leur faim à la maison. Ces mères battues. Et bien pire encore. Moi aussi il m'arrive souvent de me sentir impuissante face à ces enfants malheureux. Quant au mépris de la hiérarchie... quand on voit comment le gouvernement maltraite l'école sans nous écouter, l’indifférence des inspecteurs (et aucun soutien de leur part quand tu es dans la panade ) et le mépris de la société pour notre profession...
fred301 Posté(e) 16 septembre 2014 Posté(e) 16 septembre 2014 Une petite parenthèse : pour vivre avec un employé de mairie, je peux vous dire que ce n'est pas un boulot planqué, je ne prendrais pas sa place !!! Chaque métier a ses avantages et ses inconvénients, mais les situations sont si diverses...
Amelie375 Posté(e) 17 septembre 2014 Posté(e) 17 septembre 2014 Une petite parenthèse : pour vivre avec un employé de mairie, je peux vous dire que ce n'est pas un boulot planqué, je ne prendrais pas sa place !!! Chaque métier a ses avantages et ses inconvénients, mais les situations sont si diverses... Pour ma part, c'est une évidence qu'un métier administratif dans la fonction publique n'est absolument pas une planque. Par contre, ce qui fait la différence, c'est qu'on ne ramène pas de copies à corriger et de preps qui bouffent les soirs, week-ends et en partie les congés. Une petite parenthèse : pour vivre avec un employé de mairie, je peux vous dire que ce n'est pas un boulot planqué, je ne prendrais pas sa place !!! Chaque métier a ses avantages et ses inconvénients, mais les situations sont si diverses... Pour ma part, c'est une évidence qu'un métier administratif dans la fonction publique n'est absolument pas une planque. Par contre, ce qui fait la différence, c'est qu'on ne ramène pas de copies à corriger et de preps qui bouffent les soirs, week-ends et en partie les congés.
laumaz Posté(e) 17 septembre 2014 Posté(e) 17 septembre 2014 La retraite a 55 ans.....autrefois... C est pour moi une 2ème carrière, j ai bosse dans le privé, une entreprise, avec des objectifs de rentabilité, le cheffailons derrière sa vitre, etc J ai changé a 40 ans, pour bosser sur l humain et plus sur des dossiers Et je regrette...mon salaire, mes RTT, mes primes, mes tickets resto, le comité d entreprise qui finance la cool des enfants, le cadeau de noel, etc....tout ce qui n existe pas dans l Educ nationale Je fais un boulot qui me nourrit, mais qui m épuise,me bouffe 24/24, les enfants sont très différents de ceux que nous étions, de ceux qu étaient mes propres filles, respectueuses et bosseuses Et je dois bosser jusqu'à 62 ans! 7 ans de plus que les "instit'..... Pourquoi? Et je ne pourrai pas m arrêter à 62, mais aller jusqu a la fin de l année scolaire, car nous devons assurer notre service! Le mot est important "SERVICE" , nous sommes au service de la société, des parents, de la hiérarchie Bref.....ras le bol comme vous, le bruit, l absence de considération pour nos années d études ( c est bien connu, n importe qui peut enseigner,c est tellement facile...)
katarinabellachichi Posté(e) 17 septembre 2014 Posté(e) 17 septembre 2014 Les boules quies, je viens de les tester, pas suffisantes dans une cour de récré, c'est dire les décibels! Cela atténue un peu les cris qui résonnent sous le préau, c'est mieux que rien.
LumiNaissance Posté(e) 17 septembre 2014 Posté(e) 17 septembre 2014 Les boules quies, je viens de les tester, pas suffisantes dans une cour de récré Ce qu'il faudrait c'est un casque Bose, ceux qui te créent le silence, j'en ai essayé un dans un magasin, c'est impressionnant d'efficacité ! Bon, le bémol c'est que ça coûte la peau des fesses et que niveau discrétion, en récré, c'est pas le top. J'imagine la tête des parents d'élèves embusqués derrière le grillage... Mon mari évolue dans le monde musical et il a des sortes de boules quiès qui sont faites sur mesure à son oreille, ça laisse passer très peu de bruit sans te rendre sourd pour autant et c'est confortable à porter. Et je regrette...mon salaire, mes RTT, mes primes, mes tickets resto, le comité d entreprise qui finance la cool des enfants, le cadeau de noel, etc.... Pour moi aussi ce serait une deuxième carrière avec moins de regrets que toi car dans les associations dans lesquelles j'ai bossé (dans le social) il n'y avait rien de tout ça !! à part les tickets resto mais à un montant si ridicule qu'on avait de quoi s'acheter un sandwich... La prime, c'est arrivé 1 fois ou 2 à noël en 10 ans de carrière, c'était loin d'être un 13ème mois et pourtant notre directeur nous en a parlé pendant des mois, il était tellement content de lui !..navrant En fait je ne perds rien, j'ai tout à gagner quand j'y réfléchis...un vrai statut, un vrai contrat CDI pas du genre qui se rompt quand ta boite à des soucis économiques, de vrais syndicats auxquels tu n'as pas peur d'adhérer à cause d'éventuelles représailles, et même ..tenez-vous bien, un bon salaire !! c'est dire comme on est mal payés dans mon ancienne branche (...pourtant recrutés à bac+ 2 qui vu la concurrence sont en réalité souvent des Bac+5..). Car dans l'administratif, c'est l'enfermement constant dans un bureau à subir l'air conditionné sans pouvoir ouvrir les fenêtres Comme je te comprends !! Mon métier ne devait pas être de l'administratif pur, mais avec les années et les exigences des financeurs, ça l'est devenu peu à peu..le contrôle sur nos actions s'est renforcé, la saisie des données concernant les personnes suivies est passée du papier à l'écran et de là nous avons mis le doigt dans un engrenage, il fallait rentrer de plus en plus de données, en temps réel ou presque, le contrôle de notre travail s'est effectué de façon de plus en plus régulière et rapprochée avec remontées de statistiques...et je me suis retrouvée à passer plus de temps sur mon écran qu'en face à face avec les personnes, un comble! c'est là que j'ai commencé à perdre le sens de mon travail. En plus ce que tu décris me parle, l'enfermement, alors qu'avant nous étions encouragés à sortir rencontrer des partenaires petit à petit on nous a contraint à ne plus bouger de notre poste et à n'utiliser que le téléphone. Notre boulot est devenu routinier, on ne nous demandait aucune créativité mais nous étions une sorte de gare de triage, à recevoir à longueur de journée et à réorienter toujours sur les mêmes choses, qu'on les sache efficaces ou catastrophiques. Souvent, je me suis demandée si on était pas, chacun attaché à notre bureau, sans maîtrise aucune sur notre planning (rempli..euh plutôt bourré par l'accueil) devenus des ouvriers des temps modernes, la chaîne de montage étant simplement remplacée par un alignement de bureau en open space. A la seule différence que les ouvriers sont solidaires entre eux, ce qui n'est pas le cas des employés des temps modernes, surtout dans des univers à 90% féminins où tout le monde parle en mal dans le dos des autres, les femmes entre elles ne se pardonnent rien Maintenant, être PE me parait aux antipodes de tout ça, une classe à moi toute seule, certes remplie mais de petits mais pas de collègues tordues ou mal dans leur tête. La liberté d'organiser ma pédagogie, ma journée comme je l'entends. Pas de direction sur le dos, les cadres de l'EN semblent ne pas être plus protecteurs ni respectueux de leur personnel sur le terrain mais au moins il n'essayent pas de le démolir et le démotiver lors d'entretiens d'évaluation réguliers. Pas de réunions stériles où l'on doit se taire, écouter la direction et appliquer ses consignes sans avoir d'avis personnel. Des vrais congés et pas 5/6 malheureuses semaines qui te donnent la sensation de vivre pour bosser plutôt que l'inverse. Ce que je pourrais regretter ?...je ne ramenais jamais de boulot à la maison...mais j'avais tellement de stress, de retard, de pression, de sentiment d'impuissance que je ramenais tous les gens en grande difficulté dans ma tête. Impossible de faire la vraie coupure quand tu sais qu'ils n'ont pas de quoi manger, qu'ils dorment dehors ou qu'ils sont peut-être maltraités quand tu es au chaud chez toi. Je ne me fais pas d'illusion, aucun métier n'est parfait, mais certains abîment beaucoup plus que d'autres... Moi, le départ en retraite pour pénibilité, je l'aurais bien vu non seulement pour les métiers usants physiquement, mais aussi pour tout ceux usants psychologiquement car très exposés, les métiers d'aide, de soin, de contact avec le public...d'autant plus que bien que très utiles socialement, ce sont les métiers les moins reconnus et les moins rétribués. Le fait qu'ils soient majoritairement féminins n'y est pas pour rien, je pense
La Marquise Posté(e) 17 septembre 2014 Posté(e) 17 septembre 2014 Les boules quies, je viens de les tester, pas suffisantes dans une cour de récré, c'est dire les décibels! Cela atténue un peu les cris qui résonnent sous le préau, c'est mieux que rien. J'avais ouvert un topic sur les protections auditives : http://forums-enseignants-du-primaire.com/topic/309233-protection-auditive-recreations/
katarinabellachichi Posté(e) 17 septembre 2014 Posté(e) 17 septembre 2014 Tu as raison Luminescence, tu peux comparer, puisque tu as vécu autre chose. Moi aussi, j'ai vécu autre chose avant et avoir mes dimanches et mes fériés étaient une fête pour moi. n'empêche que le bateau coule, on a de plus en plus de paperasses, de dossiers, tout cela m'use. Et puis, ce n'est pas le salaire qui est indécent, ce sont les impôts. En tt cas, moi, je croule sous les impôts. Entre mes fonciers et mes revenus, je paie deux salaires nets par an. Alors, le stress, le bruit, la fatigue et l'exigence de notre hiérarchie, plus un niveau de vie de plus en plus bas, j'en ai plus qu'assez.
natoo Posté(e) 17 septembre 2014 Posté(e) 17 septembre 2014 Pour ma part j'enseigne depuis 8 années scolaires, j'ai eu une autre vie pro. J'aime bien mon boulot, mais je savais que je n'y finirais pas ma carrière en passant le concours. Je crois qu'aujourd'hui on ne peut plus avoir un seul métier, c'était vrai pour nos parents. J'ai besoin de me faire plaisir au boulot, alors quand je ne me ferai plus plaisir je changerais. Je sais que ça ne se fera pas en un claquement de doigt, et si je veux avoir plus de choix il va me falloir retourner à la fac, je n'ai qu'une licence de sciences de l'éduc..... Il me faudra donc anticiper le coup
LumiNaissance Posté(e) 18 septembre 2014 Posté(e) 18 septembre 2014 n'empêche que le bateau coule, on a de plus en plus de paperasses, de dossiers, tout cela m'use Je comprends Katarina, j'imagine que votre métier lui aussi évolue et pas forcément dans le bon sens...je crois même que plus aucun métier n'est à l'abri de cette inflation de paperasses et de contrôle ! Après, contrairement à un boulot de bureau où la pression est quasi permanente et insidieuse, puisque si tu n'obéis pas tu mets en difficulté des collègues /ton équipe, la chance de l'enseignant c'est d'être libre d'appliquer ou pas en, son âme et conscience, sans mettre en difficulté qui que ce soit...Ainsi, j'imagine qu'il doit être possible de trier les paperasses et projets à caractère obligatoire, imposées par l'IEN, de celles à caractère facultatif. Et de laisser ensuite tomber le facultatif, celui qui te barbe, sans aucun scrupule ! Pour ça, c'est sur qu'il faut encore avoir assez confiance en soi, en la qualité de son jugement et de son travail et quand on a le nez dans le guidon depuis des années et qu'on est rabaissés par sa hiérarchie, les parents et la société, ça aide pas je te l'accorde L'idéal serait que les enseignants se tiennent les coudes, se solidarisent entre eux pour réfléchir et décider de ne pas se laisser imposer tout et son contraire au gré du vent, des modes et des changements politiques..comme savent si bien le faire d'autres corporations (médecins, avocats..). En tt cas, moi, je croule sous les impôts C'est clair qu'il y a un énorme souci à ce niveau, c'est ça qui fera que ça va lâcher à un moment. Les gens n'en peuvent plus !! Quand tu bosses pour avoir à peine de quoi vivre, voire être dans la survie, tu commences à te poser de vraies questions... @ Natoo Moi aussi je vois l'enseignement comme un passage, je suis comme toi, sans plaisir je ne peux pas continuer ce qui me rend plutôt instable professionnellement...mais je préfère ça que de devenir un zombie sous anti-dépresseurs comme la plupart de mes anciennes collègues en contrepartie de ce choix de vie, je ne serai jamais propriétaire car il ne m'est pas possible d'être enchainée par un crédit dont je ne pourrais pas honorer les traites lors de mes virages professionnels.La liberté se paie... si je veux avoir plus de choix il va me falloir retourner à la fac A la fac ou en formation professionnelle...la fac n'est pas la seule voie de sortie
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