Partir, rester ?

[petitpinpin]

Ablette, nous sommes livrés à nous-mêmes. Personne ne nous défend et quand on veut le faire, même le syndicat se ratatine devant l'inspectrice. Ce système d'infantilisation réduit les possibilités d'action. Dans ma circonscription, notre odieuse inspectrice terrorise tellement tout le monde que beaucoup font profil bas et se taise, priant pour qu'elle prenne en grippe le collègue d'à côté dans l'espoir d'être tranquille.

[cocole]

Je vous lis et je me sens moins seule également. Après 15 ans, je me sens usée d'avoir bossé comme une dingue en élevant mes 2 garçons qui ont aujourd'hui 9 et 11 ans.

Le pompom : avoir été accusée à tort avec mes 2 collègues de maltraitance psychologique en juin dernier par un parent furieux que le nouvel EDT issu des nouveaux rythmes ne soit pas celui qu'il désirait, avoir attendu 7 jours que notre IEN prenne notre "défense" pour nous dire d'aller voir l'autonome pour porter plainte, mettre au pas les parents qui cherchent encore à surfer sur ces accusations.....

J'en ai eu assez d'être le punching ball des uns et des autres (après un gros coup de blues cet été).

J'apprends maintenant à vivre pour ma famille. Je n'ai pas honte de dire que j'utilise des fichiers tout prêts, que je ne fais plus de classes de découverte, que je réduis au minimum ma présence aux activités extra-scolaires. Je ne suis certainement pas parfaite mais je fais toujours le taf avec sérieux devant les élèves et c'est l'essentiel.

Bon courage à tous !

[elopoup]

J'ai une sensation d'ennui indescriptible en classe alors que, vous le savez, c'est la course sans arrêt et qu'on n'a même pas deux mn pour souffler ou aller aux toilettes ...

Je crois que c'est le pire ça... quand tu t'ennuies... Pour moi ça a été vraiment le signal d'alarme pour me dire qu'il fallait que je change...

[ptitemanou]

bonsoir

un petit message pour peut-etre rassurée celles/ceux qui culpabilisent.... Jusque là j'ai toujours été une grosse bosseuse, perfectionniste.... Mais voilà la vie nous a donné une grosse claque dans la tête cette année.

Moi enceinte de n°2, une grossesse difficile avec risque de perdre bébé à partir de 3mois de grossesse.... donc déjà coup au moral et là on apprend la maladie incurable de mon beau père (de 56ans) et son espérance de vie entre 3 et 6 mois..... Bref coup de massue !

pauvre homme, paix à son âme, il a réussi à tenir (dans des conditions de vie inhumaines) jusqu'à la naissance de notre fils.

Je ne m'étale pas plus, mais je peux vous dire que ça a changé ma vision des choses !!!!! Ma classe et bien oui ! elle passe largement après ! je n'y passerai plus JAMAIS des heures et des heures comme je l'ai toujours fait ! Maintenant c'est : mes enfants; nous, la famille en premier !!!!

La vie peut être si courte et si cruelle que maintenant on profite de chaque instant. Bien-sur je ne néglige pas les élèves, je fais mon travail, mais je n'en fais pas plus, de toutes façons je n'aurai pas de médaille de la part de l EN !

comme quoi on peut changer (quasi radicalement !) et je peux vous assurer que je ne culpabilise pas pour un sous !!!!!

[linette72]

Ok, tu culpabilises. On ne va pas se mentir : tu pourrais faire plus

....

Oui mais....

Tu en es certaine ?

....

Moi je crois qu'on est nombreux à faire autant que l'on PEUT, en fonction de nos contraintes personnelles (vie familiale, santé, moral...). Si tu regardais lucidement ta vie, tu te rendrais compte que tu fais le maximum avec les cartes qui te sont données. Ce qui ne signifie pas que tu es parfaite dans tous les domaines, mais que tu manies ton jeu au mieux.

Quand on accepte de ne pas tout maîtriser, quand on est un peu moins exigeant avec soi-même, non seulement on se fait du bien, mais on fait du bien aux autres.

Garder des forces pour le relationnel pur, cela compte aussi dans ce métier, au moins autant que des fiches de prép impeccables. Quand j'ai de bonnes relations avec mes collègues, ils partagent leur travail et je gagne un temps précieux. Quand je suis détendue avec mes élèves, ils travaillent mieux que si j'arrivais avec de magnifiques séquences, infecte à cause de la fatigue.

Il faut aussi accepter que l'on ne pourra pas résoudre seul les problèmes de nos élèves. On n'est pas responsable de tous les maux de la société, ni de tous les dysfonctionnements de l'EN : nous ne pouvons pas porter sur nos seules épaules la lutte contre l'échec scolaire. La lutte est avant tout politique et collective.

Cela ne signifie pas se désengager de tout, mais cela permet de relativiser les choses.

Je plussoie complètement....

Et je voulais aussi dire que les soi-disant collègues qui font des trucs maaagnifiques, et bien ça ne veut pas dire que ce que 'lon fait est nul.;..c'est différent....mon collègue a fait STaps ses séances de sport sont plus élaborées que moi....mais j'ai une licence de musique donc mes séances de chorale sont plus abouties que lui...on a beau être polyvalents, on ne peut pas tout maitriser...

Je vous souhaite bon courage en tout cas dans ces passages difficiles et ces remises en question.

[marinedub]

Pour l'instant, je ne suis pas encore assez ancienne dans le métier pour en avoir marre. Au contraire, j'adore (sauf que je n'aime pas les parents!)

Mais je sais que j'en aurais marre un jour! Et que ce jour là, je ne saurai pas quoi faire.

Mais en attendant, pourquoi pas demander des postes de maitre E ou de maitre CLIN? Ou de maitre supplémentaire? Ou même de TR?

ça pourrait peut être vous soulager de ne pas avoir la responsabilité d'une classe?

En tant que maître E ou maître CLIN, pas de responsabilité de classe comme tu dis, mais la charge est toute autre !

Pour avoir exercé dans le spécialisé et dans des classes classiques, même si le nombre d'élèves à suivre est moindre, la charge de travail pédagogique et administrative me paraît plus lourde dans le spécialisé. Bien évidemment, les conditions de travail ne sont pas les mêmes d'une circonscription à l'autre (nombre d'élèves en présentiel, poste fractionné ...), mais gaffe à ne pas croire que ces postes sont plus "reposants". De la même manière qu'en classe ordinaire, on peut être perfectionniste et débordé de boulot (pas de guide du maître ou de fiches clé en mains !) comme on peut sûrement se permettre d'être plus cool...

[graindepice]

Oui , je pense que c'est la manière d'aborder le travail qui change tout .

Quand on prend les choses trop à cœur , qu'on veut trop " bien faire" , c'est là je pense que le mal être / malaise s'installe .

Parce qu'on a moins de temps, moins d'énergie , et on veut continuer à tout faire pareil qu'avant ... Et on tire , on tire , on tire , encore et encore ...

alors ce travail peut être considéré comme un fardeau .

Bon courage à toutes

[evilo]

Bonsoir à toutes ( tous)

A quelques jours de la rentrée , plantée devant mon ordinateur pour préparer la classe , je me sens complétement démunie ...

Je n'ai plus aucune motivation pour ce métier . Un métier que j'ai pourtant adoré exercer jusqu'à il ya quelques années .

L'arrivée de mes trois enfants , le manque de temps et la fatigue s'accumulant, les journées de classe sont pour moi de plus en plus éprouvantes et trouver du temps ( et l'énergie ) pour les prép à la maison devient de plus en plus problématique .( J'essaie pourtant d'en faire un max à l'école mais ça ne suffit pas ) . Je ne vous cache pas qu'une fois les enfants couchés ( le seul moment où on peut être au calme et souffler ) , c'est pour moi une galère sans nom de me remettre au travail pour préparer la classe .

Je prépare un concours avec le peu de temps que j'ai , je sais que je n'ai aucun espoir de l'avoir cette année .

Et parfois, j'ai des doutes ...

Les vacances en même temps que les enfants, c'est quand même bien . C 'est le seul avantage que je trouve encore à rester encore enseignante . Les petits élèves que je trouvais si attendrissants il y a quelques années m'épuisent littéralement . J'ai une sensation d'ennui indescriptible en classe alors que, vous le savez, c'est la course sans arrêt et qu'on n'a même pas deux mn pour souffler ou aller aux toilettes ...

Et vous?

Qu'Est-ce qui vous donne envie de rester ? De partir ?

Merci de m'avoir lue, ça fait du bien

15 ans d'enseignement, 3 enfants et je pourrais dresser le même constat.

Je suis épuisée (32 élèves cettre année), les nouveaux rythmes ne faisant qu'aggraver les choses, le manque chronique de remplaçant (38 élèves dans ma classe hier matin...), ...

Oui je suis perfectionniste, oui je ne prend pas assez de recul mais quel ennui de refaire la même chose chaque année ! déjà que je m'ennuie alors que je renouvelle ma pratique sans cesse, j'expérimente de nouvelles organisations (je suis en maternelle). Ca me prend du temps, beaucoup de temps de préparation mais sans ça, je dépéris. Et envisager ça pour le reste de sa carrière, ce n'est pas très motivant.

Partir ou rester, je me pose aussi cette question. Partir pour faire quoi ? Rester et évoluer (IMF, ASH) ?

Je manque de temps pour chercher ce que j'aimerai faire, je manque de soutien, je manquerai certainement d'argent pour me reconvertir mais je me renseigne un peu pour ne pas manquer une opportunité si un jour elle se présente.

[natoo]

Pour ceux qui souhaitent rester le CNED recrute des rédacteurs de cours du 1er degré pour les enfants du voyage. J'ai une copine qui bosse au CNED de Mont Saint Aignan ( 76 près de Rouen ), je ne sais pas si le télétravail est envisageable. Me contacter en MP pour mise en relation.

[graindepice]

Bon bah , on est fin novembre, je suis à peu près dans le même état qu'au mois de juin les années précédentes ... C 'est-à dire épuisée ...

Je rentre le soir, je ne supporte plus mes filles, je ne supporte plus le bruit, je ne supporte plus quand elles se chamaillent, je ne supporte plus quand elles chantent trop fort ...

Comment peut-on en arriver là ? Toute la journée, je n'ai qu'une hâte: quitter l"école et les retrouver . Et quand je rentre , je n'ai qu'une hâte: qu'elles soient couchées .

Les élèves étaient décHaînés cette semaine .Du bruit plus qu'à raison, de l'agitation, et en même temps, ils sont passifs quand on leur demande un travail .

Je ne travaille qu'à mi-temps . Ces deux jours et demi m'épuisent littéralement .

Je me sens dans une impasse. Je ne vois pas comment, physiquement, et nerveusement, je vais pouvoir reprendre le travail à 75% l'année prochaine puis 100%. Avec trois enfants et ces nouveaux rythmes.

Comment faites vous?

Avez vous encore la foi en ce métier ? Trouvez vous encore l'énergie de gérer des classes de 25-30 élèves bruyants, inattentifs, les prép ... ET vos enfants , la maison ..en rentrant ?

Est-ce de la faiblesse de ne plus y arriver au bout de 18 ans alors qu'on a adoré son métier pendant au moins 12 ans . Puis, le deuxième enfant arrivant, c'est devenu plus compliqué .Et là, avec trois, pour moi, c'est devenu une galère .

Je rêve de calme , je rêve de silence . Je rêve de tellement de choses ces temps ci . Et tout ce qui a un rapport avec mon métier actuel n'en fait pas partie .

Coup de blues ...

[Invité]

Malheureusement c'est le cas de nombreux collègues ! Une surcharge physique, psychologique qui nous mine... J'en étais là l'an dernier. Puis j'ai eu un super classe (bien que travaillant dans une école très difficile), ils m'ont redonné le goût d'enseigner. Actuellement en congé mater, j'ai fait un break qui m'a fait du bien. Aujourd'hui je sais que je vais reprendre le boulot avec plaisir (bon ok à temps partiel) et pourtant la classe qui m'attend n'a rien de réjouissant... Les élèves sont en très grande difficulté scolaire et sociale.

Peux-tu envisager de prendre une disponibilité ? Quitte a prendre un travail qui te monopolise moins ? As-tu fait un bilan de compétences ?

Je te souhaite beaucoup de courage, mais sache que tu n'es pas seule on est nombreux à ne plus supporter nos propres enfants parce qu'on a passé la journée à tenter de maîtriser ceux des autres...

C'est un beau métier, usant certes. En même temps quand on craque je crois qu'il faut savoir écouter sa petite voie intérieure qui est souvent celle de notre propre sagesse !

Bises et bonne chance

[tiniouu]

Bon bah , on est fin novembre, je suis à peu près dans le même état qu'au mois de juin les années précédentes ... C 'est-à dire épuisée ...

Je rentre le soir, je ne supporte plus mes filles, je ne supporte plus le bruit, je ne supporte plus quand elles se chamaillent, je ne supporte plus quand elles chantent trop fort ...

Comment peut-on en arriver là ? Toute la journée, je n'ai qu'une hâte: quitter l"école et les retrouver . Et quand je rentre , je n'ai qu'une hâte: qu'elles soient couchées .

Les élèves étaient décHaînés cette semaine .Du bruit plus qu'à raison, de l'agitation, et en même temps, ils sont passifs quand on leur demande un travail .

Je ne travaille qu'à mi-temps . Ces deux jours et demi m'épuisent littéralement .

Je me sens dans une impasse. Je ne vois pas comment, physiquement, et nerveusement, je vais pouvoir reprendre le travail à 75% l'année prochaine puis 100%. Avec trois enfants et ces nouveaux rythmes.

Comment faites vous?

Avez vous encore la foi en ce métier ? Trouvez vous encore l'énergie de gérer des classes de 25-30 élèves bruyants, inattentifs, les prép ... ET vos enfants , la maison ..en rentrant ?

Est-ce de la faiblesse de ne plus y arriver au bout de 18 ans alors qu'on a adoré son métier pendant au moins 12 ans . Puis, le deuxième enfant arrivant, c'est devenu plus compliqué .Et là, avec trois, pour moi, c'est devenu une galère .

Je rêve de calme , je rêve de silence . Je rêve de tellement de choses ces temps ci . Et tout ce qui a un rapport avec mon métier actuel n'en fait pas partie .

Coup de blues ...

17° année d'enseignement, 2 enfants de 4 et 7 ans et demi...et je bosse à temps plein en maternelle...

Comment je fais?

Je bosse le moins possible à la maison, je reste de temps à temps à midi à l'école pour bosser, mais je rentre aussi de temps en temps à la maison pour faire une lessive, vider le lave vaisselle, préparer le repas du soir, faire des paperasses, me reposer.

Je n'ai pas lâché de lest sur le boulot en lui même, mais comme je suis dans le même niveau depuis un moment, je n'en ai pas pour des heures de prép. Par contre, en classe, je crois que j'ai beaucoup évolué. Très carrée, mais en même temps j'ai tous les jours 20 mn de soutien/fin de travaux/reprise d'activités pour arriver à soutenir les enfants en difficulté. Je suis beaucoup plus zen dans ma relation aux enfants, mais reste très exigeante sur leur attitude et leurs travaux, que ça soit de la manip ou du travail écrit. Cette année, une atsem à partager avec ma collègue, elle fait donc un atelier le matin OU l'après-midi...Du coup, je laisse mes élèves faire des choses seuls alors que je n'aurais pas osé (genre peinture en autonomie!!!) Ils me surprennent!

Bon, tout ça fait que je suis plus zen....mais.....je n'ai que 21 élèves, serait-ce la solution à tous nos problèmes???????????????????????????????????

Niveau maison, organisation en béton. Y a pas d'autre moyen de faire. Un compagnon qui fait sa part de boulot, qui gère aussi les enfants et les course. J'optimise tout mon temps...Ma collègue, à midi, m'a dit "Toutes tes minutes sont organisées pour optimiser ton temps...." Pas très réjouissant, c'est vrai...Mais je n'ai pas d'autre moyen pour arriver à faire la grasse mat le we, aller bouquiner dans un bain de temps en temps, aller courir et à la zumba toutes les semaines...

Comme on disait avec des copines, quand tu bosses et que tu as des enfants....le moindre grain de sable fout tout en l'air....

Ce qui me gêne le plus, c'est, en fin de semaine, d'avoir la tête farcie de rv à la banque, livre de biblio à ramener, mot à coller, pantalon à racheter, truc à recoudre, truc à dire à la maman de machinette, réunion prévue, truc à ranger, etc etc etc.....D'ailleurs...c'est vendredi, et c'est le moment où ma tête doit commencer à se vider.......