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enfant autiste sans AVS


Iracel

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Je ne suis pas encore intervenu, pourtant j'ai lu au fur et à mesure.

En tant qu'instit, je comprends que la situation est très difficile pour toi, on doit accueillir tous les élèves mais n'en avons pas forcément les moyens et il est parfois dur de faire tourner sa classe dans ces conditions.

Mais, en tant que maman, j'ai du mal avec certains propos:

C'est toi qui as décidé de ne pas accueillir cet enfant plus que quelques heures, tu n'en as pas le doit.

Cet enfant, même autiste, a le droit d'être accueilli à l'école, c'est la loi.

Tu dis que la maman ne te fera pas confiance, je peux la comprendre, c'est toi qui lui demande de ne pas mettre son fils à l'école, alors que c'est son droit.

Que tu ne sois pas d'accord avec le fait de l'accueillir dans ces conditions, tu peux le dire à ton IEN, essayer de faire remonter les problèmes, tu peux même dire que tu n'es pas en mesure d'assurer la sécurité de tes élèves et que ça te pose problème, mais interdire cette mère d'amener son enfant... ça donne l'impression que tu te places contre la maman (même quand tu dis que tu l'appelleras dès qu'il y a une crise), que c'est contre elle que tu te bats, et effectivement, je ne vois pas comment elle pourrait avoir confiance. Il faut aussi penser que, de son côté, elle se bat pour son fils, pour lui donner le mieux pour lui, elle n'essaie pas de se débarrasser de lui!

Comme il a déjà été dit, il est important que les enfants autistes soient scolarisés et c'est la loi. Peut-être que la MDPH décidera d'une orientation, mais en attendant...

Après, comme je l'ai dit, je sais qu'à gérer c'est plus que compliqué (j'ai des PS avec un enfant très certainement autiste non encore diagnostiqué, il passe son temps à pousser des cris, foncer dans les autres, ne pas comprendre, sortir tous les jeux des armoires, dessiner sur les murs, sortir de la classe, etc..., donc je sais très bien ce que ça peut être), mais il faut se battre contre les bonnes instances...

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J'entends la demande d'une maman, je l'entends et je suis d'accord avec elle, il faut que l'enfant soit scolarisé.

J'entends mais le temps de l'enfant qui est immédiat n'est pas celui de l'institution qui a le temps de chercher des solutions ....

Seulement voilà qui souffre dans l'histoire?

Les enfants passent , l'école reste.

Instits nous sommes pris entre ces deux temps, celui de l'immédiateté il crie, il reste seul dans son coin parce que je m'occupe des 28 autres, il sourit, j'interviens il va se blesser, je le laisse seul il aurait besoin d'une main bienveillante, je l'attrape avant qu'il ne tombe, je gronde un bagarreur et je fait hurler zouzou qui ne comprend pas que je ne dirige pas ma colère vers lui,

L'immédiateté, la réponse de chaque instant de chaque jour de classe, je ne donne pas à cet enfant le temps et l'attention dont il a besoin .

Les autres ont besoin d'attention plus collective heureusement mais cela demande aussi un peu de temps .

Je délaisse cet enfant qui aurait besoin, ou bien je délaisse les autres qui ont moins besoin mais quand même un peu.

Injonction paradoxale,

Donner à chacun ce dont il a besoin pour grandir et ne pas avoir la possibilité de s’arrêter quelques minutes pour donner en individuel.

S'occuper du groupe et laisser tomber celui qui ne suit pas le rythme pour que chacun avance ....

Bref ce chemin est difficile et met en colère car nous n'avons pas les moyens de faire ce qu'on nous demande.

Ce n'est pas prendre les parents comme des ennemis c'est demander que l'on arrête de nous dire de " faire comme ci cela va le faire si on s'y prend bien"

Oui , il y a une vraie richesse et un très beau chemin à faire avec un enfant qui a besoin de l'école, mais pas au prix de l'exclusion induite, pas au prix de lui rendre l'école ennemie de son accueil.

Oui il faut se battre pour que l'institution soit accueillante, bienveillante,

un groupe de 15 /20,

une personne disponible pour accompagner quand il faut un peu de calme,

une atsem son métier c'est tous les enfants de la classe, ce n'est pas bouche trou quand on n'a pas l'avs,

une formation pour ne pas se retrouver trop démuni

des temps de synthèse pour que chaque personne qui accompagne au quotidien puisse poser ses questions

alors oui quand toutes ses conditions ne sont pas réunies, on le dit sans les formes, on le dit en mode urgence, on le dit comme on le peut:

"nous ne sommes pas en mesure de protéger correctement votre enfant," ...

La bagarre n'est pas contre les parents , la bagarre elle est immédiate et instantannée Arrêter de faire n'importe quoi avec ceux qui ont le plus besoin de "bien-être".

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Ça me fait penser à mon élève Gyles de la Tourette en ce2 sans AVS qui jetait sa chaise en hurlant sur la tête de ses camarades puis qui partait les frappait, et moi seule dans la classe au fond de la cour, sans téléphone avec la concierge qui refusait de venir le temps que je téléphone à son éducateur ..

Je me demande qui en tirait le plus de bénéfices : l'élève en crise sans aucun professionnel pour lui répondre ? Les élèves en pleurs de voir leur camarade dans cet état et incapables de travailler toutes les matinées ? L'enseignante complètement démunie face à une situation pour laquelle elle n'a jamais été formée ?

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Mais, en tant que maman, j'ai du mal avec certains propos:

C'est toi qui as décidé de ne pas accueillir cet enfant plus que quelques heures, tu n'en as pas le doit.

Cet enfant, même autiste, a le droit d'être accueilli à l'école, c'est la loi.

Tu dis que la maman ne te fera pas confiance, je peux la comprendre, c'est toi qui lui demande de ne pas mettre son fils à l'école, alors que c'est son droit.

Que tu ne sois pas d'accord avec le fait de l'accueillir dans ces conditions, tu peux le dire à ton IEN, essayer de faire remonter les problèmes, tu peux même dire que tu n'es pas en mesure d'assurer la sécurité de tes élèves et que ça te pose problème, mais interdire cette mère d'amener son enfant... ça donne l'impression que tu te places contre la maman (même quand tu dis que tu l'appelleras dès qu'il y a une crise), que c'est contre elle que tu te bats, et effectivement, je ne vois pas comment elle pourrait avoir confiance. Il faut aussi penser que, de son côté, elle se bat pour son fils, pour lui donner le mieux pour lui, elle n'essaie pas de se débarrasser de lui!

Comme il a déjà été dit, il est important que les enfants autistes soient scolarisés et c'est la loi. Peut-être que la MDPH décidera d'une orientation, mais en attendant...

Après, comme je l'ai dit, je sais qu'à gérer c'est plus que compliqué (j'ai des PS avec un enfant très certainement autiste non encore diagnostiqué, il passe son temps à pousser des cris, foncer dans les autres, ne pas comprendre, sortir tous les jeux des armoires, dessiner sur les murs, sortir de la classe, etc..., donc je sais très bien ce que ça peut être), mais il faut se battre contre les bonnes instances...

Je n'ai pas décidé seule de ne pas l'accueillir plus. C'est aussi l'avis de ma directrice (qui l'a eu en PS), de son AVS, et de l'équipe du CAMPS.

Cette forme d'accueil existe depuis l'an dernier déjà, et jusque là personne n'avait trouvé à y redire.

Cet enfant ne peut pas être accueilli plus, au-delà c'est faire plus de mal que de bien et je ne parle pas seulement du groupe classe.

Je parle d'un enfant extrêmement angoissé en collectivité qui se met en danger et surtout qui va être en souffrance. Mais tout ce qu'on retient de l'ESS c'est que JE suis la méchante qui ne veut pas de lui.

Je me répète mais je suis attachée à cet enfant...

Et même si c'est son droit d'être accueilli, je ne conçois pas qu'une telle chose soit possible... Soyons honnête, je ne peux pas assurer la sécurité de cet élève, assurer la sécurité des autres, et m'occuper de leurs apprentissages. Il faudrait être clair sur les priorités: accueillir les élèves handicapés coûte que coûte car c'est la loi, ou assurer les missions fondamentales de l'école.

Je ne suis pas wonderwoman , toi non plus, j'aimerais juste qu'on arrête de se voiler la face.

Maoria tu as bien résumé ma pensée: qui va en tirer un quelconque bénéfice?

La maman peut être. Elle sera soulagée de ne pas l'avoir tout le temps à la maison (je ne dis pas qu'elle s'en débarrasser, juste que c'est lourd pour elle et je peux comprendre) et en même temps, c'est aussi lui donner l'espoir d'une scolarité normale pour son enfant

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J'aimerai également souligner qu'un manque criant de formation pour les enseignants. Cela ne facilite en rien un accueil bienveillant. Nous qui sommes sensés savoir ce que nous faisons avec les enfants; nous qui sommes sensés programmer , définir, et mettre en place la pédagogie différenciée dont ont besoin nos élèves, nous travaillons à l'aveugle de façon empirique, ...

Et Nous piochons nos connaissances sur les sites du ministère, des académies et des associations (mieux informés et plus concrets souvent)

Mais quelle réflexion construisons nous pour le positionnement?

Quelle réflexion construisons confrontés à nos pairs qui peuvent échanger leurs questionnements?

Ce bricolage est in-sécurisant pour un enseignant sensé savoir un peu ce qu'il fait.

La réponse c'est la loi donc ne peut pas être satisfaisante.

Et une réponse qui m'énerve au maximum quand elle vient

" faites ce que vous pouvez, ce n'est pas grave si vous vous trompez , de toutes les façons pour cet enfant l'école ne pourra pas grand chose alors au moins cela soulage la famille"

Réponse ignoble qui souligne le manque de respect dû aux enfants, aux familles, aux enseignants et à l’École.

Qu'un enseignant se trompe cela arrive fréquemment, mais que l'erreur soit inscrite comme un choix délibéré par défaut de moyens ....

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Dans les nouveaux programmes que nous avons dû étudier il y a peu on parle plusieurs fois d'école bienveillante, de bienveillance...

OK, mais dans les conditions actuelles je ne pense pas que ce soit possible. Intégrer pourquoi pas, mais avec 31 élèves je pense qu'on n'est pas dans la bientraitance pour les enfants concernés, ils ne sont pas dans un cadre sécurisant au milieu de tant d'autres enfants qui n'ont pas les mêmes besoins qu'eux. Sans compter sur les réflexions de certains parents, pas très tendres, et reprises par les enfants.

Pas de formation, et même si... tant de handicaps différents qu'il faudrait beaucoup de temps. Et comme chacun sait, le temps c'est de l'argent.

Ce bricolage est in-sécurisant pour un enseignant sensé savoir un peu ce qu'il fait.

La réponse c'est la loi donc ne peut pas être satisfaisante.

Et une réponse qui m'énerve au maximum quand elle vient

" faites ce que vous pouvez, ce n'est pas grave si vous vous trompez , de toutes les façons pour cet enfant l'école ne pourra pas grand chose alors au moins cela soulage la famille"

Réponse ignoble qui souligne le manque de respect dû aux enfants, aux familles, aux enseignants et à l’École.

Qu'un enseignant se trompe cela arrive fréquemment, mais que l'erreur soit inscrite comme un choix délibéré par défaut de moyens ....

Je ne peux qu'approuver

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Même pour des enfants sans handicap, à 32 en petite section, je trouve l'école pas vraiment bienveillante pour eux.

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Même pour des enfants sans handicap, à 32 en petite section, je trouve l'école pas vraiment bienveillante pour eux.

Voilà la démonstration exacte de la difficulté.

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L'EN n'a que ce mot là à la bouche ..... mot dont elle ne connaît probablement pas la définition :getlost: dans la mesure où elle est tout sauf bienveillante (tant à l'égard des élèves que des enseignants).

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J'entends la demande d'une maman, je l'entends et je suis d'accord avec elle, il faut que l'enfant soit scolarisé.

J'entends mais le temps de l'enfant qui est immédiat n'est pas celui de l'institution qui a le temps de chercher des solutions ....

Seulement voilà qui souffre dans l'histoire?

Les enfants passent , l'école reste.

Instits nous sommes pris entre ces deux temps, celui de l'immédiateté il crie, il reste seul dans son coin parce que je m'occupe des 28 autres, il sourit, j'interviens il va se blesser, je le laisse seul il aurait besoin d'une main bienveillante, je l'attrape avant qu'il ne tombe, je gronde un bagarreur et je fait hurler zouzou qui ne comprend pas que je ne dirige pas ma colère vers lui,

L'immédiateté, la réponse de chaque instant de chaque jour de classe, je ne donne pas à cet enfant le temps et l'attention dont il a besoin .

Les autres ont besoin d'attention plus collective heureusement mais cela demande aussi un peu de temps .

Je délaisse cet enfant qui aurait besoin, ou bien je délaisse les autres qui ont moins besoin mais quand même un peu.

Injonction paradoxale,

Donner à chacun ce dont il a besoin pour grandir et ne pas avoir la possibilité de s’arrêter quelques minutes pour donner en individuel.

S'occuper du groupe et laisser tomber celui qui ne suit pas le rythme pour que chacun avance ....

Bref ce chemin est difficile et met en colère car nous n'avons pas les moyens de faire ce qu'on nous demande.

Ce n'est pas prendre les parents comme des ennemis c'est demander que l'on arrête de nous dire de " faire comme ci cela va le faire si on s'y prend bien"

Oui , il y a une vraie richesse et un très beau chemin à faire avec un enfant qui a besoin de l'école, mais pas au prix de l'exclusion induite, pas au prix de lui rendre l'école ennemie de son accueil.

Oui il faut se battre pour que l'institution soit accueillante, bienveillante,

un groupe de 15 /20,

une personne disponible pour accompagner quand il faut un peu de calme,

une atsem son métier c'est tous les enfants de la classe, ce n'est pas bouche trou quand on n'a pas l'avs,

une formation pour ne pas se retrouver trop démuni

des temps de synthèse pour que chaque personne qui accompagne au quotidien puisse poser ses questions

alors oui quand toutes ses conditions ne sont pas réunies, on le dit sans les formes, on le dit en mode urgence, on le dit comme on le peut:

"nous ne sommes pas en mesure de protéger correctement votre enfant," ...

La bagarre n'est pas contre les parents , la bagarre elle est immédiate et instantannée Arrêter de faire n'importe quoi avec ceux qui ont le plus besoin de "bien-être".

Tu écris vraiment très bien Pepettebond et je suis tout à fait d'accord avec ton intervention .

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