Relations (hyper)tendues avec parents

[graindecafé]

J'aurais quelques réticences à compléter en effet un tel document. En revanche, je crois que je transmettrais au médecin scolaire : un médecin, le pédiatre, correspond avec un autre médecin, c'est légitime. Si le médecin scolaire me demande des informations, je les lui donne. Idem avec la psychologue scolaire, qui correspond avec les psys des CMP, CMPP, CAMS, etc, et à qui je donne aussi des infos relevant de mon travail d'enseignante.

IMaison, avez-vous parlé de ce doc à votre médecin scolaire ? Était-il présent à votre réunion ?

[k01]

Je confirme le test de Conners est la référence pour l'hyperactivité. Il m'a été donné dans un centre de référence (neuropsychiatre pour troubles du comportement) pour mon fils. C'est toujours la première étape. Il fait référence dans le domaine. Une version courte effectivement pour les enseignants, l'autre pour les parents. En tant qu'instit, j'en ai déjà rempli !

[deia]

Notre Ien nous a déjà demandé de ne pas rit ce questionnaire.

[imaison]

Concernant le fait de refuser de remplir et transmettre ce questionnaire :

* Je me rappelle qu'une conseillère technique de l'IA avait dit aux directeurs (il y a quelques années, lors d'un stage "direction") que les enseignants n'avaient pas à répondre à ce type de document (médicaux, justice...) et qu'ils engageaient leur responsabilité s'ils le faisaient.

* Le collègue qui a l'élève m'a tout de suite dit (il est récent dans l'école) qu'il ne voulait pas s'engager dans cet écrit lorsque les parents lui ont demandé. Pas pour l'aspect "ça fait trop de travail" (il connait bien l'élève : le questionnaire est rapide à remplir) mais vraiment par rapport au fait de l'engager lui sur les réponses.

S'il m'avait dit "je suis d'accord pour le faire, cela ne me dérange pas", je l'aurais juste mis en garde par rapport aux infos de l'IA, mais je ne l'aurais pas empêché (il est capable de prendre ses responsabilités).

* Le questionnaire n'a pas d'entête effectivement, mais je pense qu'il vient bien de la demande d'un pédiatre. Qui n'est pas pédopsychiatre d'ailleurs. Il n'y avait aucun courrier d'accompagnement : juste cette pièce jointe + demande orale des parents de le remplir.

L'enfant n'est ni prématuré, ni hyperactif d'ailleurs.

En fin de GS, nous avons conseillé aux parents de profiter des grandes vacances pour prendre contact avec le CMP en vue d'un bilan afin de mettre en place un suivi extérieur pour aider leur enfant.

La réponse hier en équipe éducative a été : "Si vous (c'est à dire moi, la directrice) vous étiez renseignée, vous sauriez que le CMP dépend de la psychiatrie. Il a rien à faire avec la psychiatrie notre enfant".

D'après vos réactions, je vois que les pratiques ne sont pas les mêmes partout..

La décision même de réaliser cette équipe éducative a été difficile à prendre. Je n'étais pas pour (dans l'équipe, je suis la seule à avoir eu affaire aux parents depuis le début...)

Je ne voyais pas trop l'intérêt d'une telle équipe si les parents n'étaeint pas plus dans dialogue positif... et j'avoue que que même si avoir affaire à eux ne me traumatise pas plus que ça, je me passe volontiers de leurs propos.

Lorsque le RASED m'a posé la question, nous avons réfléchi en conseil des maitres sur "proposer ou non" une équipe éducative aux parents.

En pesant le "pour" et le "contre", nous avons vu se profiler 2 issues :

* Ne pas proposer d'équipe éducative (pas de risque de "plus de conflit" à court terme avec les parents mais le cas de l'élève n'allait pas évoluer).

* Proposer une équipe éducative (pour cibler quoi faire exactement avec le RASED, commencer à voir s'il était judicieux d'envisager un maintien en CP... la mère voulait le faire "repiquer" en GS. Bref, pour faire avancer les choses avec risque de conflit avec les parents).

Tous les collègues étaient ok pour dire que le plus judicieux était de proposer cette équipe éducative attendue par le Rased. Leur raisonnempent était très censé (j'ai la chance d'avoir des adjoints censés !!) , je pense qu'ils avaient raison.

Des cas comme cet enfant,en multidifficultés, nous en avons tous les ans (plusieurs).

Parfois les parents sont hyper à l'écoute, voir hyper à l'écoute dès le début de la scolarité.

Parfois il y a régulièrement des tensions (être parent d'un enfant qui sort largement de la norme scolaire attendue n'est pas simple, voire est très douloureux... il faut le comprendre et ne pas juger les parents). Souvent, ces parents sont "inconscients" en maternelle ("c'est normal, il est petit..."), "méfiant" en début d'élémentaire ("mais il y a un problème ! pourquoi on nous avait rien dit en maternelle ?!"), dans la relation positive en mi-élémentaire ("bon, alors que pouvons nous faire maintenant ?")

Mais nous avons toujours réussi à effectuer des choix même s'ils n'ont pas toujours été simples et au long terme à trouver des solutions.

Une élève orientée en SEGPA cette année est revenue nous voir fin septembre avec sa maman : radieuses toutes les deux, heureuses comme tout... pourtant en CE1 les parents m'ont "incendiée" quand ils ont compris qu'il y avait un gros problème de scolarité avec leur fille. Cela m'est complètement égal maintenant, je ne retiens que la fin pour nous... c'est à dire le début pour cette gamine : être bien maintenant dans ses baskets scolaires ! (et les autres baskets par la même occasion). En plus les parents ne m'incendient plus... j'ai eu le droit à un beau bouquet de feurs, je ne vais pas me plaindre !!

Il m'est déjà arrivé de demander à l'IEN de venir à une équipe éducative (s'était pour aider à faire un choix de poursuite de scolarité qui était compliquer à effectuer uniquement entre enseignants et parents). Si je devais le lui demander dès que "les parents sont difficiles", j'aurais à le faire très souvent !

Mais là, je ne sais pas. J'aurais surement dû, c'est la pire équipe éducative que j'ai connue ! Ce n'était pas si simple de le prévoir en amont.

Par contre, je vais transmettre le compte-rendu à l'IEN (qui arrive sur la circo depuis septembre en plus...) en lui précisant :

* que les relations se dégradent.

* que la situation me sempble figée.

* qu'en cas de nouvelle équipe éducative, sa présence serait la bienvenue.

* que je refuse de voir les parents seule à partir d'aujourd'hui... et que j'ai l'intention d'informer la gendarmerie en cas d'insulte (vraiment d'insulte : franchement, s'ils sont justes grossiers... ça fait malheureusement partie du boulot maintenant), de menaces ou de coups physiques.

Le pire, c'est qu'en conseil des maitres, je revois un collègue dire : "c'est justement le bon moment de la faire cette première équipe éducative : ça passe ou ça casse et tant pis, ils changeront d'école et seront peut-être plus contents ailleurs : ce n'est pas la peine de rester sur du mécontentement jusqu'à la fin du CM2".

C'est presque ça qui m'a poussée à déclencher cette équipe éducative : je me suis dit "il a raison, je ne laisserai moi-même jamais mes enfants dans une école sans un minimuim de confiance envers les enseignants."

Les parents nous ont dit hier en équipe éducative "en plus vous n'avez pas de chance, on restera : c'est votre problème."

[hamster]

Le pire, c'est qu'en conseil des maitres, je revois un collègue dire : "c'est justement le bon moment de la faire cette première équipe éducative : ça passe ou ça casse et tant pis, ils changeront d'école et seront peut-être plus contents ailleurs : ce n'est pas la peine de rester sur du mécontentement jusqu'à la fin du CM2".

C'est presque ça qui m'a poussée à déclencher cette équipe éducative : je me suis dit "il a raison, je ne laisserai moi-même jamais mes enfants dans une école sans un minimuim de confiance envers les enseignants."

Les parents nous ont dit hier en équipe éducative "en plus vous n'avez pas de chance, on restera : c'est votre problème."

Au moins, les parents sont conscients des difficultés. Ça vaut presque le coup de mettre cette remarque dans le compte-rendu de l'EE.

[Polythene Pam]

Tant qu'il n'y aura pas de relations de confiance, rien ne fonctionnera. Il faudrait peut-être demander à ces parents ce qu'ils attendent de l'école, et pourquoi ils sont toujours là alors qu'ils ne font pas confiance....

Ce questionnaire me questionne, effectivement. Si on me demandait de remplir un truc pareil, la première chose que je ferai c'est de me rapprocher du médecin scolaire, puis de l'assistante sociale conseillère technique de l'IA : eux seuls peuvent donner des réponses et dire si, effectivement, nous pouvons remplir un questionnaire de ce type. Demander l'intervention du psy scolaire en classe, en observation, pour aider, le cas échéant, à remplir ce questionnaire si, effectivement, nous sommes en mesure de le faire.

Bref : il ne faut pas rester seul, règle d'or numéro un. Et puis, en cas de conflit ouvert avec les parents, bien sûr qu'il faut prévenir la hiérarchie, après tout, soutenir leurs ouailles, ça fait aussi partie de leur taf (j'en vois qui rigolent au fond...)

[imaison]

C'était justement la conseillère technique "Service social" qui avait fait l'animation en stage direction : je pense que je vais la rappeler.

Pour le médecin scolaire, j'ai régulièrement affaire à lui (pour les orientations, les demandes d'AVS...)

Là, le cas de cet enfant n'a rien qui relève du "médical" pour moi... je n'ai pas pensé à lui proposé de venir.

Idem, je vais l'appeler pour voir ce qu'il en pense.

Je n'ai pas du tout la sensation d'être seule. Nous avons l'habitude dans l'école de travailler réeellement en équipe et de considérer que les cas difficiles sont "le problème" de tous.

Mettre le cas d'un élève à l'ordre du jour d'un conseil des maitres se fait "naturellement" ici. Communiquer, réfléchir, essayer de trouver des solutions ensemble ne pose pas problème.

Par contre, j'ai souvent l'impression d'être celle sur qui on compte pour "initier une démarche", "proposer le truc qui fera évoluer tout". Mais ce n'est pas un reproche par rapport aux collègues : c'est peut-être un des rôles du directeur. C'est la fonction qui fait que.

Nous avons demandé hier aux parents ce qu'ils attendaient de l'école : "rien mais faudra que ça donne des résultats. C'est vôt problème, on n'attend rien."

C'est certain que le compte rendu comportera des citations... c'est collector !

[bulle2]

J'espère que l'inspecteur va décider un changement d'école dans ces conditions. Dommage que ce soit toi qui amorce les choses en général, c'est bien quand les collègues se bougent aussi parce que là c'est toi qui gère tout.

[lamed]

Pour le test de Conners car j'ai du le remplir pour mon fils ainé (partie parent). Son enseignant l'a rempli sans problème et ça a permis d'écarter le diagnostique de TDAH .Bon évidemment, je n'ai jamais agressé de collègues (donc pas de risque pour le collègue de se retrouver avec une procédure judiciaire ou autre pour avoir rempli ce questionnaire )

Cela remonte à quelques années (mon fils a 21 ans ) donc je ne suis plus certaine mais il y a "un troisième questionnaire de Conners" effectué par le psychiatre (style l'observation du gamin par le psychiatre ; c'est là où ma mémoire me fait défaut) et le Professeur de psychiatrie qui l'avait fait pour mon fils m'avait bien expliqué que c'est en croisant les réponses des questionnaires qu'il avait pu écarter le trouble de TDAH pour mon fils.

Malheureusement, ce Professeur ( un médecin exceptionnel , très humain) avait bien raison ....c'est lui qui a posé le diagnostique définitif pour mon fils ....

Imaison je comprends que devant de tels parents , ton collègue ai refusé de remplir et que tu sois très méfiante !Après tout rien ne t'indiquait la provenance de ce test ...les parents auraient pu le télécharger sur internet...

Enfin pour la remarque des parents qui disent qu'ils ne le changeront pas d'école , je l'ai déjà entendue (j'avais soulevé un gros lièvre tout en tentant de travailler avec les parents comme toi) et je t'assure qu' ils ont changé leur gamin d'école ....mais en me demandant le certificat de radiation par téléphone 5 minutes après le dernier jour d'école ....

[Pepettebond]

Attention pour les TDAH souvent on peut penser que ce n'est pas un cas médical mais plus un problème éducatif ....