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Posté(e)

Bonjour !

Je souhaite aussi travailler sur ce sujet. Te rappelles tu des questions que tu as eu lors de l'entretien ? Merci pour tes réponses Kyrieleve

  • 2 semaines plus tard...
Posté(e)

Bonjour à tous,

 

je suis fascinée par l'éloquence de certains post. Je n'aurai pas la même et m'en excuse d'avance.

 

J'ai juste des interrogations:

- des garçons tapent des filles, des filles tapent des garçons. Plus tard, ils grandissent et la différence physique est souvent là et statistiquement les hommes tapent plus les femmes que l'inverse. J'entends déjà crier dans les chaumières à ce niveau là de mon intervention. Et oui certains hommes battus n'osent le dire. Actuellement, nous en sommes à dire "personne ne tape personne". Mais je me demandais: n'est-il pas légitime de rajouter un commentaire pour celui qui tape un plus faible? Et que peut-être ce commentaire sera suffisamment entendu pour que plus tard un plus fort (un homme souvent) ne tape un plus faible (une femme en l'occurrence).

- chez des cycles 3 on voit fleurir des insultes envers des jeunes filles. Tout cela semble entrer dans le mode de communication "normal" ou normé de ces futurs/pré adolescents. Les filles ne "semblent pas touchées" d'être traitée de "fille de mauvaise vie" (vous saisissez l'insulte) et les garçons semblent évident et ne pensent pas que cela puisse être une insulte. Quoiqu'en leur demandant si cela leur ferait plaisir d'entendre ça sur leur mère, ils s'écrient aussitôt l'air offusqué "Ah non!". Cela commence si jeune. C'est effrayant.

 

En ce qui concerne l'exemple, j'ai lu un article, un jour, qui a éveillé des choses en moi. Je ne me rappelle plus du tout de la référence mais en substance ils disaient qu'on poussait souvent plus les garçons que les filles surtout quand elles semblent plus scolaires. Conséquence, les jeunes filles plus tard on moins d'ambitions. Je ne sais si c'est une réalité mais je pousse TOUS mes élèves à se surpasser (même ceux ou celles pour qui cela semble rouler).

 

Alors oui fille et garçon c'est un travail de longue haleine mais je pense également qu'il faut faire un travail spécifique. Dans notre société, on nous demande de parler laïcité et pendant longtemps on disait que cela relevait du quotidien et ça a changé. Pourquoi pas pour fille/garçons. Je n'ai pas encore trouvé de pistes qui me conviennent pour traiter ce sujet, je bricole encore......et vous lis.

Posté(e)

 

Je suppose que ce "nous" tourne autour de la classe, et ne concerne pas le discours de l'Etat qui prétend se réserver le monopole de la violence physique.

Dans l'idéal, donc, la réponse à ta question me semble assez claire : non, qualifier une règle simple, lui ajouter un bémol ou un "commentaire", revient toujours à l'affaiblir. "Personne ne tape personne", c'est clair, net et précis et, en théorie du moins, il est très facile de rester cohérent dans son application. Si on ajoute quelque chose du genre "et c'est encore plus grave si on tape plus faible que soi", la contraposition est immédiate : "mais c'est moins grave si on tape moins faible que soi". Personne ne tape personne, sauf si on trouve le moyen de le justifier. Et si la loi n'est pas indiscutable et générale, on peut faire confiance à la nature humaine pour rationaliser toutes les transgressions : elle s'applique évidemment aux autres ; mais moi, c'est pas pareil, j'avais de bonnes raisons...

D'autre part, comment distinguer "le plus faible" ? Je ne vois que de mauvaises réponses. La moins mauvaise est probablement que le maître fasse le tri a posteriori ; mais ça introduit dans l'application de la loi commune une dose d'arbitraire qui ouvre la porte à toutes les dérives : dans un autre contexte, en l'absence d'un arbitre incontestable, qui décide ?  La pire est probablement de déterminer a priori qui est réputé plus faible, et qui plus fort. Non seulement, ça revient à rompre l'égalité de tous au regard de la règle, mais ça institutionnalise et légitime aussi bien la notion de privilège que celle de discrimination (si on admet qu'il est "plus grave" de taper un garçon qu'une fille, comment disqualifier l'idée qu'il serait "plus grave" d'empêcher un garçon qu'une fille de faire des études, par exemple ?). Tous son égaux — ou pas.

Le 12/02/2016 à 19:58, reglisse a dit :
Et que peut-être ce commentaire sera suffisamment entendu pour que plus tard un plus fort (un homme souvent) ne tape un plus faible (une femme en l'occurrence).

La question me semble être ici : qu'est-ce qui empêche un individu de transgresser telle ou telle loi ? Comme dans la classe, je suis persuadé qu'une formulation limpide, aussi simple, univoque et universelle que possible est la meilleure garantie de son appropriation par le plus grand nombre. Une loi complexe, obscure, foisonnante d'exceptions en tous genre fait la fortune des juristes et l'impunité de ceux qui peuvent se les payer, mais ne "parle" à personne d'autre.

Amener les simples citoyens à opérer d'eux-même des distinctions dans son application, à protéger "les plus faibles" plutôt que d'en abuser, n'est donc pas pour moi un problème de formulation de la règle, mais de morale individuelle. En l'occurrence, cette attitude dérive traditionnellement d'un sentiment d'honneur personnel. Et je ne suis pas loin d'associer la montée des violences faites aux femmes à la quasi-disparition de ce sentiment un peu démodé dans le discours des adultes, et dans les programmes.

Le 12/02/2016 à 19:58, reglisse a dit :
- chez des cycles 3 on voit fleurir des insultes envers des jeunes filles. Tout cela semble entrer dans le mode de communication "normal" ou normé de ces futurs/pré adolescents. Les filles ne "semblent pas touchées" d'être traitée de "fille de mauvaise vie" (vous saisissez l'insulte) et les garçons semblent évident et ne pensent pas que cela puisse être une insulte. Quoiqu'en leur demandant si cela leur ferait plaisir d'entendre ça sur leur mère, ils s'écrient aussitôt l'air offusqué "Ah non!". Cela commence si jeune. C'est effrayant.

Oui.

Cela dit, pour faire le lien avec ce qui précède, une différence fondamentale est que si les notions d'honneur et de déshonneur individuels ont suffisamment reculé pour que traiter une jeune fille de pute ne soit trop souvent un problème ni pour l'insulteur, ni pour l'insultée, celle d'honneur familial reste beaucoup plus présente, même implicite, dans de nombreuses (sous-)cultures.

Le 12/02/2016 à 19:58, reglisse a dit :
Alors oui fille et garçon c'est un travail de longue haleine mais je pense également qu'il faut faire un travail spécifique. Dans notre société, on nous demande de parler laïcité et pendant longtemps on disait que cela relevait du quotidien et ça a changé. Pourquoi pas pour fille/garçons. Je n'ai pas encore trouvé de pistes qui me conviennent pour traiter ce sujet, je bricole encore......et vous lis.

Tout le monde est d'accord sur l'objectif. Le problème est évidemment qu'en dépit de ce que voudrait nous faire accroire le ministère, il ne suffit pas de mettre la question au cœur du discours politique et des programmes pour la faire avancer. Bien au contraire : plus on nous bassine avec le "vivre ensemble", plus ça devient une priorité des "sciences de l'éducation", et plus la situation empire sur le terrain, nous sommes nombreux à le constater, des rapports entre filles et garçons à ceux entre religions, jusqu'à la tentation du Jihad. Je ne fais pas ici de lien de causalité, seulement un constat d'échec de toutes les politiques récentes et de toutes les gadgets éducatifs. Au risque de radoter, je crois beaucoup plus aux vertus de l'exemplarité. La qualité morale des maîtres fait celle des futurs adultes.

  • 3 semaines plus tard...
Posté(e)

Bonjour Kyrieleve, 

 

Je passe également le CRPE cette année et j'aurai voulu savoir dans quelle académie tu as passé ton concours? Afin d'avoir une idée des exigences? 

 

Merci, et bonne continuation

 

Sarah

Posté(e)

Bonjour !

Je souhaite aussi travailler sur ce sujet. Te rappelles tu des questions que tu as eu lors de l'entretien ? Merci pour tes réponses Kyrieleve

 

Non, c'est très étrange mais c'est très flou dans ma tête la partie question de l'épreuve orale ... 

Bonjour Kyrieleve, 

 

Je passe également le CRPE cette année et j'aurai voulu savoir dans quelle académie tu as passé ton concours? Afin d'avoir une idée des exigences? 

 

Merci, et bonne continuation

 

Sarah

Je l'ai passé à Bordeaux. 

Posté(e)

@ Argon: merci tes commentaires ont alimenté ma réflexion.

 

@ Berberanza: je vais essayer une proposition dans ce genre là.

  • 1 année plus tard...
Posté(e)

Bonjour Je suis actuellement en formation à l'ESPE. Nous réalisons un travail de recherche sur l'intérêt de la littérature jeunesse pour l'éducation à l'égalité filles garçons. Les recherches scientifiques sont faites mais nous manquons d'éléments concrets. Le thème ici étant une séquence sur l'égalité au cycle 3 vous êtes sans doute les bonnes personnes.  

Merci à ceux qui auront le temps de répondre et merci aux autres aussi. 

Lien questionnaire : https://goo.gl/forms/cqcQwgwFIivaDEa72

Posté(e)
il y a une heure, Clooe a dit :

un travail de recherche sur l'intérêt de la littérature jeunesse pour l'éducation à l'égalité filles garçons. Les recherches scientifiques sont faites mais nous manquons d'éléments concrets.

J'avoue être un brin sceptique. Si tu manques d'éléments concrets, comment as-tu pu mener à bien une "recherche scientifique" ? Par ailleurs, si je puis à la rigueur concevoir une telle recherche sur l'influence de la littérature jeunesse sur les représentations des élèves (quoique un minimum de rigueur scientifique soit extraordinairement difficile à établir sur ce genre de sujet), je ne vois pas comment elle pourrait concerner ni son intérêt (i.e. une notion intrinsèquement subjective), ni son influence sur le système éducatif lui-même...

Posté(e)
Il y a 7 heures, Argon a dit :

J'avoue être un brin sceptique. Si tu manques d'éléments concrets, comment as-tu pu mener à bien une "recherche scientifique" ? Par ailleurs, si je puis à la rigueur concevoir une telle recherche sur l'influence de la littérature jeunesse sur les représentations des élèves (quoique un minimum de rigueur scientifique soit extraordinairement difficile à établir sur ce genre de sujet), je ne vois pas comment elle pourrait concerner ni son intérêt (i.e. une notion intrinsèquement subjective), ni son influence sur le système éducatif lui-même...

La recherche scientifique s'effectue grâce à la lecture d'articles scientifiques. Je ne parle pas d'influence ou de représentation, je cherche à savoir comment la littérature de jeunesse est utilisée dans cette matière sur ce thème.

Posté(e)
Il y a 16 heures, Clooe a dit :

La recherche scientifique s'effectue grâce à la lecture d'articles scientifiques.

Ca, ça s'appelle de la "bibliographie", pas de la recherche scientifique...

(la distinction n'est pas complètement anodine : d'une part, ça suggère que tu n'as pas d'idée claire de ce qu'est la science, ce qui peut pousser un jury à te cuisiner sur la question ; et d'autre part, c'est le genre de chose susceptible de provoquer des allergies chez certains membres du jury qui, eux, font vraiment de la recherche, scientifique ou pas...)

Il y a 16 heures, Clooe a dit :

Je ne parle pas d'influence ou de représentation, je cherche à savoir comment la littérature de jeunesse est utilisée dans cette matière sur ce thème.

... ce qui n'est pas du tout la même chose que "l'intérêt de la littérature jeunesse pour l'éducation à l'égalité filles garçons".

Dans un concours, les mots ont toujours de d'importance — mais c'est tout particulièrement vrai de l'énoncé d'une problématique !

 

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