Sophie Elle Posté(e) 23 février 2015 Posté(e) 23 février 2015 Bonjour, Je suis allée lire le compte rendu concernant l'observatoire de la laïcité et je m'interroge sur la présence ou non de la charte dans les écoles privées sous contrat. Les collègues du privé peuvent-ils répondre? Je me posais la question de savoir si le principe de neutralité n'était pas incompatible avec l'enseignement du catéchisme dans les écoles pivées. Loin de moi l'idée de soulever une polémique mais j'aimerais avoir un retour entre ce qui existe réellement, concrétement dans les écoles et le politiquement demandé. Dans la mesure où les écoles privées sont sous contrat avec l'état, elles font partie intégrante du service public ou non?
jeanounette Posté(e) 23 février 2015 Posté(e) 23 février 2015 Je me pose les mêmes questions . Je sais que dans l'école privée pas loin de chez moi , il y a des messes enfants-parents-profs et qu'il n'est pas très bien vu de ne pas y assister . Alors oui c'est hors temps scolaire mais bon ...
Argon Posté(e) 23 février 2015 Posté(e) 23 février 2015 Je me posais la question de savoir si le principe de neutralité n'était pas incompatible avec l'enseignement du catéchisme dans les écoles pivées. Quel "principe de neutralité" ? Le principe de laïcité impose « la séparation des religions et de l'Etat ». Sauf cas particulier foireux (le bon vieux Concordat...), cela signifie donc qu'il est impossible à un fonctionnaire, en tant que tel, d'enseigner un catéchisme, ou à une école publique, donc laïque, d'en organiser un enseignement obligatoire. Par définition, les écoles privées ne sont pas publiques. Même religieuses, elles ne posent donc a priori aucun problème de séparation des religions et de l'Etat. Cela ne signifie en aucun cas qu'elles peuvent obliger leurs élèves à quelque pratique religieuse que ce soi, ce qui irait à l'encontre de la liberté de culte (et non de la laïcité !), mais rien ne les empêche de prévoir des enseignements d'histoire ou de philosophie d'une religion — qui, pour les petits, n'est pas loin d'un catéchisme... Dans la mesure où les écoles privées sont sous contrat avec l'état, elles font partie intégrante du service public ou non? Non. Être "sous contrat" avec l'Etat n'est pas équivalent à "faire partie de l'Etat", et les obligations de ce dernier — comme la neutralité et la laïcité, mais aussi la gratuité, etc. — ne s'appliquent pas nécessairement. C'est le détail du contrat qui précise les obligations de l'établissement privé sous contrat, en échange de financements publics. Pour revenir à la Charte de la laïcité à l'école, la première section (5 premiers points, « La République est laïque ») vaut aussi bien dans une école privée. Les 5 points suivants s'appliquent également, sous réserve de remplacer "la laïcité" par "l'école" (par ex. : 7. L'école assure aux élèves l'accès à une culture commune et partagée"). Les 5 derniers points (section « L'Ecole est laïque ») ne valent en revanche pas pour une école privée religieuse.
Bogey Posté(e) 23 février 2015 Posté(e) 23 février 2015 On appelle l'école publique "école laïque", et par opposition, l'école privée, autoprocclamée "école libre", n'est pas forcément laïque car souvent confessionnelle.
Sophie Elle Posté(e) 23 février 2015 Auteur Posté(e) 23 février 2015 Merci pour vos réponses. Je crois qu"au lieu de catéchisme, j'aurais du choisir plutôt l'enseignement du fait religieux, qui est encore bien différent. Concernant l'école privée, à partir du moment où elle dispose de fonds publics, elle devient le prolongement du service public, non? De fait, elle se doit d'appliquer le principe de laïcité. Je ne parle pas des écoles privées hors contrat EN.
matelot Posté(e) 23 février 2015 Posté(e) 23 février 2015 je suis dans l'enseignement sous contrat d'asso (catho) et ne participe plus aux messes et temps d'éducation religieuse au motif que ces heures relèvent du volontariat, ne sont pas payées...et pire: méprisées!!! J"explique: ma fille dans mon école, 1h/semaine d'enseignement religieux non payées (875 €/an), je demande l'exonération de scolarité pour ma fille (20 €/mois soit 200 €/an), réponse = non...réaction = allez vous faire voir, je bosse plus gratos pour des gens qui s'en foutent! c'est pas facile à imposer (on fait tout pour vous emm...) mais le travail gratuit et obligatoire tout en vous méprisant (ce qui vaut son pesant de cacahuètes au regard des beaux textes su la bienveillance/reconnaissance au sein d'une communauté éducative soudée autour des valeurs chrétiennes)... c'est juste non! Libre de mon temps et jamais disposé à être pris pour un c...
Sophie Elle Posté(e) 25 février 2015 Auteur Posté(e) 25 février 2015 je suis dans l'enseignement sous contrat d'asso (catho) et ne participe plus aux messes et temps d'éducation religieuse au motif que ces heures relèvent du volontariat, ne sont pas payées...et pire: méprisées!!! J"explique: ma fille dans mon école, 1h/semaine d'enseignement religieux non payées (875 €/an), je demande l'exonération de scolarité pour ma fille (20 €/mois soit 200 €/an), réponse = non...réaction = allez vous faire voir, je bosse plus gratos pour des gens qui s'en foutent! c'est pas facile à imposer (on fait tout pour vous emm...) mais le travail gratuit et obligatoire tout en vous méprisant (ce qui vaut son pesant de cacahuètes au regard des beaux textes su la bienveillance/reconnaissance au sein d'une communauté éducative soudée autour des valeurs chrétiennes)... c'est juste non! Libre de mon temps et jamais disposé à être pris pour un c... ça existe???
Argon Posté(e) 23 janvier 2016 Posté(e) 23 janvier 2016 J'ai beaucoup aimé la belle leçon de laïcité offerte par notre Premier Ministre préféré taclant le président de l'Observatoire, Jean-Louis Bianco... depuis une estrade des amis du CRIF.
nonau Posté(e) 23 janvier 2016 Posté(e) 23 janvier 2016 Et la question des AUMÔNERIES dans les établissements...un grands nombres de collèges et de lycées publics en France ont des aumôneries! Bizarrement personne n'en parle! "- Dans les établissements comportant un internat, l'institution du service d'aumônerie est de droit dès qu'elle a été demandée.Le chef d'établissement fait alors connaître au recteur : - l'effectif, par classe et par confession, des élèves désireux de suivre un enseignement religieux ; - l'horaire prévu pour chaque groupe ; - les locaux où l'enseignement doit être donné." http://www.aep.cef.fr/qui/64-01.htm http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/etat-cultes-laicite/liberte-religieuse/
nola Posté(e) 23 janvier 2016 Posté(e) 23 janvier 2016 Et la question des AUMÔNERIES dans les établissements...un grands nombres de collèges et de lycées publics en France ont des aumôneries! Bizarrement personne n'en parle! "- Dans les établissements comportant un internat, l'institution du service d'aumônerie est de droit dès qu'elle a été demandée. Le chef d'établissement fait alors connaître au recteur : - l'effectif, par classe et par confession, des élèves désireux de suivre un enseignement religieux ; - l'horaire prévu pour chaque groupe ; - les locaux où l'enseignement doit être donné." http://www.aep.cef.fr/qui/64-01.htm http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/etat-cultes-laicite/liberte-religieuse/ Les ministères de la justice et de la défense emploient aussi des aumôniers.
tiniouu Posté(e) 23 janvier 2016 Posté(e) 23 janvier 2016 Et quid des écoles PUBLIQUES d'Alsace et de Moselle qui ont une heure d'enseignement religieux faisant partie de 24h de classe? L'observatoire de la Laïcité a réussi à dire qu'il serait bien que les parents n'aient plus à dispenser leur enfant s'ils ne souhaitent plus qu'il participe, mais que, plutôt, ils demandent à ce qu'il participer à l'enseignement en question.... Quelle belle avancée!!!!!! (cpette, qui a 45 mn de moins que les écoles "de l'intérieur" pour faire le même programme....On pourrait regrouper les 24h de religion annuelle et me laisser une semaine de vacances en plus, non?????)
prof désécol Posté(e) 23 janvier 2016 Posté(e) 23 janvier 2016 http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/brighelli-bianco-demission-22-01-2016-2011876_1886.php Brighelli - Bianco, démission ! "Je ne démissionnerai pas !" assure Jean-Louis Bianco face à l'opposition de plusieurs membres de l'Observatoire de la laïcité à sa ligne. "On parie ?" ironise Brighelli. Résumé des épisodes précédents, évoqués dans ma dernière tribune : Élisabeth Badinter, femme de gauche, a plongé la tête de ses anciens amis dans leurs contradictions et rappelé qu'accuser d'islamophobie « est une arme contre la laïcité », « un stop absolu, l'interdiction de parler ». Nicolas Cadène, bras droit de Jean-Louis Bianco à l'Observatoire de la laïcité, installé par François Hollande, mais dépendant de fait, pour ses nominations, du Premier ministre, a cru bon de fustiger une dame à la cheville de laquelle ce « petit monsieur » n'arrivera jamais — intellectuellement parlant. Jean-Louis Bianco s'est ému des critiques, et a répliqué vertement que la participation de son Observatoire à une pétition signée par des fondamentalistes déclarés ne posait aucun problème au laïque « ouvert » qu'il est — si ouvert que tous les fanatismes peuvent désormais s'y engouffrer. Trois membres dudit observatoire, Jean Glavany, Françoise Laborde et Patrick Kessel, se sont mis en retrait des travaux de l'Observatoire — rejoints jeudi par le sénateur LR Hugues Portelli, qui a prié Gérard Larcher de ne pas le remplacer tant que des éclaircissements n'auront pas été apportés sur ce qu'il faut désormais entendre par laïcité. Sur ce, Gérard Larcher, président du Sénat, qui en avril avait remis un rapport au président de la République en recommandant de ne pas laisser éternellement traîner le problème posé aujourd'hui par l'ostentation du voile à l'université — et, j'ajouterai : dans la rue —, a suggéré : « Le fait religieux existe, le repli identitaire aussi, il faut le traiter. Je veux que l'État s'empare de la question des religions. » « Cycle infernal, disais-je donc dans ma précédente tribune, dont nous ne sortirons que si nous mettons le holà au communautarisme — un autre mot, avec laïcité, que le monde entier nous envie, car il n'a d'équivalent nulle part. » [...] L'ambiguïté savamment entretenue par la loi de 1905 et les concessions diplomatiques d'Aristide Briand sur la définition de l'espace public doit être levée : la laïcité est le cœur du système républicain. Y renoncer, même d'une manière détournée, bien conforme à l'hypocrisie ou à la lâcheté d'une certaine gauche qui achète ainsi, croit-elle, des avantages électoraux, c'est renoncer à la République et aménager la possibilité d'une prochaine « soumission », comme dit Michel Houellebecq. Les citoyens honnêtement à gauche ne devraient pas s'offusquer de ces propos. Leur rappellerai-je ce qu'un homme de gauche incontestable, Léon Blum, disait en clôture du XXVIe Congrès de la SFIO, en juin 1929 ? « Le PS est anticlérical, c'est-à-dire au sens propre du terme, résolument opposé aux empiétements de l'Église sur tout ce qui n'est pas du domaine de la conscience. Le PS est anticlérical en tant qu'il rencontre l'Église dans toutes les entreprises de réaction politique et de conservatisme social. L'anticléricalisme pour lui, loin d'être raillerie mesquine ou persécution sectaire, signifie au contraire défense de la liberté pour tous, protection assurée de tous, contre toutes les forces coalisées de contrainte et devient une forme de sa lutte de classe. » Oui, je connais l'argument : c'était une autre époque. Eh bien, actualisez donc cette déclaration, en remplaçant « Église » par « islam », et « anticléricalisme » par « islamophobie bien comprise » — vous allez voir, ça marche bien.
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