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jusqu'où va notre rôle ?


Brigitte51

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Bonjour à tous,

Je poste ici à la fois en tant que parent et enseignant (et amie d'une maman ;-)) afin d'avoir vos récits d'expériences (aussi bien d'un côté que de l'autre) sur comment, quoi dire et surtout où se trouve la limite sur ce qu'un enseignant peut "reprocher" à des parents.

Je m'explique: quand on a des enfants "pénibles" en classe et que l'on voit (selon notre propre fenêtre personnelle) ce qui cloche dans l'éducation donnée par les parents, est-ce de notre ressort de faire des remarques ? de mon avis personnel qui n'engage que moi, je ne me vois pas faire comment faire la leçon à des parents sur comment élever leurs enfants... vous faites comment vous???

Autre question du même genre: vous arrive t-il de faire des remarques sur le rythme des enfants (je ne parle pas des nouveaux rythmes mais du rythme garderie du matin-cantine-garderie du soir en maternelle. Une amie a moi s'est fait remonter les bretelles car sa fille va à la cantine tous les jours et à la garderie du soir (ça lui fait du 9h-17h), hors elle n'a pas le choix avec son travail... Sauf qu'elle s'est fait dire qu'il fallait qu'elle prenne une nounou deux fois par semaine pour le midi et qu'elle prenne régulièrement des après midis pour passer du temps avec sa fille :ohmy:

Je trouve que l'instit est allée un peu loin surtout que la gamine en question n'est pas en échec, loin de là! le seul "hic" pour elle c'est qu'elle s'endort tous les après midis à la relax... je ne vois pas où est le problème, pour moi un enfant de 4 ans 1/2 que l'on met au calme 30 min après le repas qui s'endort c'est normal non? Apparemment ça agace l'instit qui a fait comprendre à mon amie que c'était un soucis et que cela dénotait d'un soucis à la maison, alors que tout va bien!

qu'en pensez-vous? où se trouve la barrière enseignant/éducateur pour vous?

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Si on me met au calme après le déjeuner .. je m'endors aussi !

L'exemple que tu donnes est un peu extrême mais il me semble qu'on peut habilement parler de choses qui nous paraissent problématiques avec les parents de nos élèves.

J'ai bien écrit "habilement". ;)

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je trouve que même si on n'est pas d'accord avec la façon de faire des parents on n'a pas à s'en mêler.

Quand à l'exemple de ton amie, je trouve ça vraiment intrusif et abusif! Ma fille de 4ans et demi ne va pas à la cantine ni à la garderie (je suis à mi-temps et sinon elle a une nounou) et ça lui arrive de s'endormir à la sieste. Eh oui elle a droit à une vraie sieste et pas juste à un moment relax dans son école. Et parfois même elle ne se réveille pas après les 45 minutes "réglementaires". Et pourtant elle est couchée à 20h. En plus 9h 17h ça va quand même! Certains font beaucoup plus. Et puis si la maman travaille c'est comme ça. Bref. A la place de ton amie ça m'aurait vraiment beaucoup agacée.

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Moi, personnellement, quand je vois que quelque chose ne va pas et, surtout, que cela a une incidence sur les apprentissages, j'en parle, avec diplomatie mais j'en parle. Des fois, les parents n'ont pas le choix (travail prenant et/ou trajet pour aller travailler long) mais des fois, ils ne savent pas.

Aujourd'hui encore, par exemple, j'ai dit à une maman que sa fille, en cp, n'était pas en difficulté parce qu'elle avait du mal à comprendre mais parce qu'elle cherchait de l'attention. Cette enfant a un frère et une sœur respectivement en MS et PS et les parents s'occupent beaucoup d'eux car ils ont encore besoin de beaucoup d'aide pour s'habiller, manger etc. Du coup, la grande doit s'habiller toute seule, s'occuper toute seule alors elle fait le bébé pour qu'on s'occupe d'elle. Donc j'ai conseillé à la maman de trouver un petit moment, chaque jour, pour faire quelque chose juste avec elle (lire une histoire, discuter, faire un jeu...).

Il m'est arrivé de conseiller à des parents de mettre leur enfant à l'étude car sinon ils lui faisaient faire les devoirs quand ils rentraient soit vers 20 heures. Enfin, des choses qui sont pour le bien de l'enfant dans sa scolarité et toujours avec tact.

Par contre, en ce qui concerne ton amie, je trouve aussi que l'instit va trop loin. C'est de l'ingérence, d'autant plus si la petite n'a pas de difficulté scolaire !

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Alors que l'enseignante fasse une remarque, donne un conseil et dise à ton amie que ce serait peut être mieux de prendre une nounou pour soulager le rythme de l'enfant, pourquoi pas ; mais s'il s'agit d'un réel remontage de bretelles, non . Les instit n'ont pas à "gronder" les parents.

Personnellement´ je préfère donner des conseils aux parents quand ils en sollicitent ou si je vois qu'ils pataugent complètement et encore seulement si leur façon de faire à des incidences sur le comportement de l'enfant à l'école ou sur les apprentissages .

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Disons que, par exemple, si un enfant de CP peine à apprendre à lire parce qu'il a la "tête dans le pâté" tous les matins et nous raconte les émissions de télé vues ou ses parties de console dans sa chambre, il me semble normal que l'enseignant évoque les bénéfices d"un coucher moins tardif avec les parents.

Evidemment, nombre d'entre eux soutiendront que c'est faux, que Chérideleurcoeur est couché chaque soir à 20h après l'histoire racontée par papa et maman, mais la remarque fera mouche et il y a de fortes chances que la situation s'améliore un peu.

Si on ne dit rien, c'est sûr, il n'y aura pas de changement.

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Le but d'une relaxation, ce n'est pas justement de s'endormir un peu?..... Un peu space l'instit',si elle ne veut pas que les gamins s'endorment, elle retire le temps calme de son emploi du temps. Pffff, perso, je me plains souvent des parents, mais j'ai quand même bien l'impression aussi que dans notre corps de métier, il y en a qui se sentent franchement au-dessus de tout....

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Ma première fille est allée à l'école à 2 ans et demi avec garderie matin et soir + cantine. Au moment de l'inscription, la dircetrice m'a expliqué que ça n'allait pas du tout et que c'était pas bien. Je lui ai expliqué qu'elle était bien gentille mais que si j'avais besoin de conseils sur la façon d'élever mes enfants je lui enverrais un SMS. Jusque là, elle pouvait s'abstenir.

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Et bien Gihem, si tu lui a dit les choses sur ce ton, je ne pense pas qu'elle te rendra service si tu en as besoin un jour.

Sa remarque était pertinente au vu de l âge de ta fille et tu pouvais simplement lui expliquer que tu n avais pas le choix.

Quant à lui envoyer un sms, c est de la familiarité.

  • J'adhère 2
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Heu... le coup du SMS, c'est de l'ironie.

Par ailleurs, je n'attends pas qu'elle me rende service mais uniquement qu'elle fasse son job en se dispensant notamment de remarques qui ne la regardent pas (et dont la pertinence est très relative).

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C'est compliqué justement parce qu'on voit les choses "de notre fenêtre" comme tu le dis justement, Brigitte51.

Comme le souligne Goëllette, quand le rythme nuit sur les apprentissages, je dirais qu'on peut se permettre de donner quelques conseils (certains parents ne réalisent pas qu'un coucher très tardif peut nuire à la concentration). J'ai notamment vu la maman d'un de mes CM2 qui était endormi le matin et hyperexcité l'après-midi... J'ai appris qu'il se couchait vers 23h tous les soirs. Maintenant, il me dit fièrement qu'il se couche plus tôt (22h, encore un effort... :sweatingbullets:).

Dans le cas de ton amie, c'est très indélicat de dire "vilaine, c'est pas bien, fais comme-ci ou comme-ça!". Il y a un fossé entre suggérer que le rythme n'est pas top et vouloir refaire la vie des gens. Nous-même, on se rend bien compte qu'il y a un écart entre ce qu'on aimerait faire et ce qu'on peut faire. Dommage pour nos enfants, mais on ne peut pas changer certaines variables!

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Notre rôle (selon moi) consiste à rapporter aux familles des faits : votre enfant s'endort sur la table très souvent / baille / dit qu'elle est fatiguée / participe peu / voit ses compétences de moins en moins acquises (ça se dit ça ?).....

Si les parents demandent des conseils, on peut les aiguiller de façon très vague : travaillez sur son rythme de sommeil, pourquoi pas, ou sur le nombre d'activités périscolaires, ou sur les activités du week end. Mais c'est bien tout, en tous les cas moi je ne fais pas plus.

Et même là on peut encore froisser les susceptibilités. Une famille avec laquelle je travaillais m'a demandé des conseils très précis sur : les heures de coucher, les temps de repos le week end et autres détails du quotidien. J'ai répondu à la demande mais j'ai bien veillé à émailler mon discours de "pourquoi pas" et de "je me doute que vous le faites déjà".

Un mois plus tard, les mêmes parents m'ont reproché de les avoir engueulé sur ces même sujets. :huh: Pour moi il n'y avait aucun reproche ni engueulade, mais des réponses à des questions (écrites en plus !!!) et surtout aucun reproche sur leurs choix éducatifs, d'autant plus que ceux-ci me semblaient très cohérents et pertinents.

Alors ta copine a peut-être perçu des reproches qui n'en étaient pas, elle a peut-être eu des réponses qu'elle ne voulait pas entendre.

Et puis bon, on est dans la co éducation ou pas ? :sort:

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