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Gérer sa carrière en étant malade - Besoin d'aide, d'infos, de vos expériences ;)


emilyfat34

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Bonjour à toutes et tous,


Je suis prof des écoles depuis la rentrée 2011, inscrite sur ce forum depuis plus longtemps que ça, mais je l'ai relativement peu fréquenté (vous allez comprendre pourquoi).

Je suis en recherche d’infos mais je suis obligée de vous résumer ma situation, je vais faire au plus court possible.


Pas de problème rencontré la première année.

Deuxième année d’enseignement, on me diagnostique, à 30 ans, bipolaire, après des épisodes mineurs dans les 10-12 années précédentes.

Je deviens peu à peu extrêmement perméable au stress, et beaucoup plus fatigable qu’avant, à cause de fluctuations d’énergie encore très difficiles à gérer aujourd’hui (maladie non stabilisée).

J’ai été arrêtée presque tout le temps depuis la moitié de ma deuxième année scolaire d’enseignement.

Des tentatives de reprise qui ont été à chaque fois de cuisants échecs.

Je suis actuellement en congé de longue durée.


Je me suis demandé s’il n’était pas temps de se rendre à l’évidence : serai-je encore capable d’enseigner ? et en ai-je encore envie ? (j’aime l’enseignement mais me suis un peu dégoûtée du métier dans le cadre de l’institution qu’est l’Éducation Nationale…).

Avec la conjoncture actuelle, et au vu de ma situation (célibataire donc m’assumant seule à 100% financièrement, avec des charges assez énormes par rapport à mon salaire, et non compressibles), j’hésite quand même fortement à démissionner car ce bagage professionnel a été long et difficile à obtenir.

J’essaie d’envisager toutes les possibilités et j’ai fait pas mal de démarches mais c’est encore difficile de défricher toutes les infos, par ailleurs par toujours faciles à trouver.


J’ai en premier lieu demandé un poste adapté car là j’aurais été tout à fait capable d’assumer (un poste CNED notamment aurait été dans mon cas absolument idéal).

Ce poste m’a été refusé (piston, priorité cancer… on sait tous comment ça fonctionne).

Je sais que des recours sont possibles mais j’avoue ne plus savoir comment m’y prendre (sachant que j’ai quand même la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé délivrée par la MDPH, car ma maladie est pour l’instant encore très invalidante au quotidien).

Avez-vous eu l’expérience de cette situation ?

Je lis des tas de choses mais je dois être réactive et en même temps j’ai du mal à recouper les infos même si j’ai fait appel aux syndicats qui se montrent très compétents et aidants.


Je dois (re)rencontrer le médecin du travail lundi, mais peu d’espoir d’être entendue ou du moins soutenue (discours habituel = « boostez-vous », eh oui il y a un vrai tabou sur la psychiatrie, et les malades psy, même suivis et en cours de traitement, sont rarement considérés comme de « vrais » malades dans l’esprit général, alors que je me bats quotidiennement pour faire face et m’en sortir, avec beaucoup de volonté malgré les moments de grand découragement).


Outre une éventuelle reconversion (mais comment ? je ne peux pas par exemple interrompre le versement d’un salaire pendant plusieurs mois pour reprendre une formation…), j’ai envisagé plein de (pseudo ?) solutions…

Des situations professionnelles qui me permettraient de toucher un salaire EN TRAVAILLANT (j’y tiens ! et un poste, bien adapté, serait même une grande part de ma guérison/stabilisation).

Je suis en train de réenvisager par obligation de reprendre le travail en présentiel devant une classe et à mi-temps thérapeutique à la rentrée, mais je sais d’avance que je ne tiendrai pas longtemps et ça ne peut être de toute façon qu’une solution temporaire.


J’aurais besoin que vous me racontiez vos expériences si toutefois vous êtes au courant de certaines possibilités/recours ou si vous avez traversé des situations globalement similaires.


Je pourrais tout à fait enseigner à domicile… voire en milieu hospitalier (j’adorerais ça même), mais comment accéder à ce genre de « postes » et peut-on en vivre quand on est seule ?


Merci d’avance pour vos réponses, merci d’avoir eu le courage de me lire jusqu’au bout surtout, et n’hésitez pas à me poser des questions ici ou en message privé si vous aviez besoin de précisions sur mon parcours, ma situation.

J’espère vraiment que je pourrai grâce à vous trouver quelques réponses ou même déjà seulement des pistes de réflexion pour reprendre un peu espoir.


Bon week-end à tous. :)

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J’ai en premier lieu demandé un poste adapté car là j’aurais été tout à fait capable d’assumer (un poste CNED notamment aurait été dans mon cas absolument idéal).

Ce poste m’a été refusé (piston, priorité cancer… on sait tous comment ça fonctionne).

Euh... ça fait 3 ans que je demande un poste au CNED à cause d'un cancer métastasé. 3 refus.

Tu devrais aller voir l'assistante sociale de l'IA. Elle te renseignerait sur ce que tu peux faire car ça me paraît difficile de continuer à être en classe dans ton cas. Le médecin donnera son avis sur ta capacité à enseigner, mais ne connaît pas toutes les possibilités de reclassement/ reconversion le cas échéant.

Bon courage!

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Je suis triste pour toi de lire ça... J'ai remarque que tu ne venais plus souvent sur le forum et je m'inquiétais pour toi...

En effet, les postes adaptés (au CNED) sont très difficiles à avoir car il y en a peu.

Attention, si tu prends un mi-temps thérapeutique, tu ne pourrais le faire qu'un an au cours de ta carrière donc réfléchis le bien.

Concernant les postes en hôpital, il me semble que ce sont des postes à profil avec entretien. Renseigne-toi, ça ne coûte rien d'essayer.

Pour le reste, malheureusement, je ne peux pas t'aider. Pour ma part, tu connais ma situation, je me mets à 80% l'an prochain pour tenir. Mais je peux me le permettre car on est 2.

Je te souhaite de trouver une solution à ton problème. Courage !

Edit : et concernant le médecin de prévention de ton département, si je puis me permettre, il est quand même assez nul. On dira qu'il ne montre pas beaucoup de sympathie quand des gens viennent le voir.

Modifié par Nadikaah
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Bonjour Jakarta,

Tout d'abord merci beaucoup d'avoir eu la patience et d'avoir tout simplement pris le temps de me répondre.

Évidemment je savais que je risquais de choquer en employant les termes de "piston" (réalité) et de "priorité cancer" (il y a un récent plan gouvernemental pour ça dans l'Éducation Nationale et donc notamment au niveau de l'attribution des Postes Adaptés, j'ai appris ça par mon psychiatre il y a quelques jours).

Je suis donc effarée d'apprendre les trois refus que tu as subis... Mais dois-je encore m'étonner des incohérences au sein de l'ÉN ?

Je te souhaite sincèrement le meilleur pour la suite (professionnellement et personnellement).

Une maladie est une maladie, la mienne est en théorie "stabilisable", mais pas guérissable. J'ignore tout de la tienne et je ne veux pas entrer dans des considérations personnelles ici sur un forum Internet (libre à toi de m'en parler en MP si toutefois tu en ressentais l'envie, bien entendu). Je ne veux surtout pas comparer ce qui n'est pas comparable (chaque cas médical est unique, du point de vue de la rémission etc.).

Tu as raison, il me paraît également quasi impossible de rester en classe, au risque de ne jamais aller mieux... ou d'aller de plus en plus mal.

J'ai déjà rencontré l'assistante sociale de l'IA à ma demande à plusieurs reprises.

Elle est très gentille et plutôt compétente mais malgré les infos qu'elles m'a fournies je reste dans le flou et j'ai du mal à voir si les pistes qu'elle m'a données représentent bien une liste exhaustive de toutes les possibilités qui peuvent s'offrir à moi. Mais en effet c'était la première chose à faire.

MERCI pour ta réponse, vraiment. Et je ne voulais pas être désobligeante, j'espère d'ailleurs ne pas l'avoir été, j'avais l'impression de ne faire qu'énoncer une réalité... mais visiblement bien mise à mal.

Bon courage à toi aussi dans tes démarches et surtout du côté santé.

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Merci beaucoup aussi Nadikaah pour ta réponse. ;)

N'hésite pas à me recontacter "en privé".

Bon courage à toi aussi !

Mais tu as l'air d'assurer quand même, et ça c'est chouette !

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Ne t'en fais pas, Emily, je ne l'ai pas mal pris. J'ai juste voulu dire la réalité.

Est-ce que l'assistante sociale t'a parlé de postes plus "administratifs"? La mienne, par exemple, m'a proposé un poste consistant à passer dans les écoles du département vérifier les normes de sécurité. Il doit bien y avoir d'autres choses auxquelles on ne pense pas.

Il y a aussi certains instits qui se sont retrouvés à la MAIF, à la MGEN ou dans des organismes en marge de l'EN (gestion de centres de vacances par exemple). Je ne sais pas comment s'y prendre, mais c'est sans doute encore possible.

Sinon, as-tu pensé à la mise à disposition? Tu trouveras des infos là:

http://www.education.gouv.fr/cid57982/vie-professionnelle-et-situation-personnelle-mise-a-disposition.html

Merci pour ton soutien. Comme toi, j'ai la RTQH et je vis seule. On se comprend!

Tiens-nous au courant.

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  • 2 semaines plus tard...

merci à TOI jakarta!

je continue de creuser des solutions jour après jour, mais toute nouvelle info est précieuse, donc vraiment merci.

on se tient au courant oui. toi aussi!

courage!

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  • 3 semaines plus tard...

J'ai aussi entendu parler de ces postes administratifs accordés au personnel ne pouvant plus exercer dans une classe. Par exemple le secrétaire de notre IEN était un enseignant dépressif. Ne pouvant plus gérer une classe il a donc réussi à obtenir ce poste de secrétaire.

Je ne sais pas dans quel département tu es mais j'ai eu à faire au médecin de prévention de mon académie à 3 reprises, plus inhumaine qu'elle c'est impossible. J'ai appris qu'elle avait été remplacée ( j'ai entendu dire qu'elle était en congé longue maladie et honnêtement, je m'en réjouis) mais je ne sais pas si son remplaçant est mieux.

Je ne peux donc que te souhaiter bon courage car en effet, l'EN n'est pas l'administration la plus à l'écoute de son personnel.

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Oui c'est méchant de ma part de dire ça mais quand quelqu'un ( qui plus est un médecin) me dit que ce qui m'est arrivé tombe quand même bien( on m'a retiré une tumeur cérébrale) car étant jeune si je n'avais pas ces points de bonif je me retrouverais loin ( et encore d'autres remarques toutes aussi déplacées) , je ne peux que lui souhaiter de vivre les mêmes souffrances pour qu'elle comprenne.

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Oui c'est méchant de ma part de dire ça mais quand quelqu'un ( qui plus est un médecin) me dit que ce qui m'est arrivé tombe quand même bien( on m'a retiré une tumeur cérébrale) car étant jeune si je n'avais pas ces points de bonif je me retrouverais loin ( et encore d'autres remarques toutes aussi déplacées) , je ne peux que lui souhaiter de vivre les mêmes souffrances pour qu'elle comprenne.

Je te comprends tout à fait et je penserais la même chose que toi. De telles réflexions sont odieuses ! Comme quoi, la roue tourne.

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