Filounet Posté(e) 4 juin 2015 Posté(e) 4 juin 2015 Suppression des ZEP et autres REP ou REP+. Que l'argent mis dans ces structures serve à scolariser, transporter ainsi qu'équiper les élèves issus de ce que l'on appelle pudiquement "les quartiers" dans des écoles dites de centre ville. A compter de ce moment, il y aura une vraie mixité sociale, un changement d'horizon pour des élèves qui ne font que vivre en vase clos: souvent ils partent ensemble de chez eux pour être dans la même classe et ne jouer qu'entre eux, et ce de la maternelle au CM2. Le changement ne viendra pas des parents, initions-le par les enfants qui, eux, les pousseront par leur curiosité vers d'autres horizons. Que l'on rétablisse la valeur "travail" qui est devenue tabou. Je suis assez d'accord sur le début, notamment avec la nouvelle réforme qui catégorise encore plus les écoles et créé tant d'injustices vu que les REP sont décidées à partir des collèges et non des écoles. Par contre, il y a des communes où il n'y a aucune école publique de bon niveau y compris en centre ville.
Argon Posté(e) 4 juin 2015 Posté(e) 4 juin 2015 Que proposeriez-vous comme solutions pour garantir l'égalité des chances pour tous les enfants ? D'abord, proscrire ce type d'expression toute faite, qui sonne bien mais ne veut strictement rien dire et ne sert le plus souvent qu'à couvrir soit une démission coupable de la société, soit des privilèges ploutocratiques. Tant que les hommes, et les enfants, seront différents entre eux — tant qu'ils seront des hommes ! — leurs chances ne seront pas égales. Sauf à donner dans le Créationnisme — qui est lui-même très peu égalitaire, Dieu accordant sa Grâce à qui il veut, mais pas à tous — nous sommes tous à peu près d'accord pour enseigner la théorie de l'Evolution, qui repose très explicitement sur la sélection naturelle et la sélection sexuelle : non seulement les chances des individus ne sont pas égales, mais ces mécanismes de différentiation sont à la base même de notre humanité ! Dans notre société moderne, ce n'est pas en chances que nous sommes réputés égaux mais, très explicitement (selon la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen) : en droits (les distinctions sociales ne pouvant être fondées que sur l'utilité commune) (Art. 1). en admissibilité à toutes dignités, places et emplois publics, selon nos capacités, et sans autre distinction que celle de nos vertus et de nos talents. (Art. 6) en contributions, en raison de nos facultés (Art. 13). C'est clairement avant tout le second point qui concerne l'école. Constitutionnellement, l'une de ses missions les plus ardentes est donc de rendre possible à chaque gamin qui en a les capacités l'accès aux plus hautes places et emplois publics. Donc de ne laisser aucun désir d'apprendre inassouvi, aucun talent inemployé. De ne pas forcément faire semblant de donner un faux vernis de latin et de grec à tous au collège, mais d'en faire le tremplin vers les plus solides études classiques pour ceux qui en ont l'estomac, quel que soit leur milieu d'origine, pour reprendre une polémique actuelle. Pour les enfants les plus prometteurs, ça veut dire la possibilité d'accès aux meilleurs lycées, puis aux plus grandes écoles, même si cela suppose de leur accorder des "chances" exceptionnelles et toutes sortes de dérogations aux multiples mesures uniformisantes. Pour la plupart des autres, cela signifie qu'on prenne le temps d'identifier et de cultiver leurs talents spécifiques, et de les aider à choisir une orientation qui leur permettra de les mettre au mieux en valeur.
nonau Posté(e) 4 juin 2015 Posté(e) 4 juin 2015 En 1792, la Convention auditionne le rapport du marquis de Condorcet sur l’instruction publique. Qui se souvient des autres projets d’éducation, dont celui de Mirabeau, de Talleyrand, et celui de Lepeletier de St Fargeau? A la différence de ce dernier qui interrogeait vraiment les conditions d’une égalité des apprentissages et des savoirs, le plan de Condorcet comporte un fort risque d’élitisme et une différenciation des citoyens par le savoir, difficulté habilement contournée par le recours ambigu au concept de “méritocratie”. Deux siècles et 182 ministres plus tard, on pose toujours la question : “Comment concilier égalité des savoirs et méritocratie ?” On ne le peut pas ! La méritocratie et l’égalité sont inconciliables ! Ce sont deux principes opposés et il faut nécessairement choisir, le comble de la perversité étant de choisir la méritocratie en faisant semblant de désirer l’égalité.
Polythene Pam Posté(e) 4 juin 2015 Posté(e) 4 juin 2015 L'élitisme,pourquoi pas ? Mais attention : que cela ne soit pas toujours réservé aux mêmes, et que cela soit un élitisme positif. Or, depuis 1789, c'est la Bourgeoisie qui est au pouvoir, elle a donc le pouvoir et l'argent. Pourquoi partager avec les gueux ? Alors, de temps en temps, pour se donner bonne conscience, on fait du saupoudrage et on promet d'abord "l'égalité des chances", puis la "réussite de tous les élèves". Quelle hypocrisie !!!! Car pour y arriver, l'institution pipe les dés. Les puissants restent entre eux et les lycées prestigieux, dans les grandes villes et à l'étranger, accueillent les filles et fils de ceux qui nous dirigent, quand ils ne vont pas dans le privé, et les autres fréquentent les établissements de seconde zone. La France est un des pays ou l'éducation est la plus inégalitaire, et la seule parade à cela, c'est le nivellement par le bas, car les moyens ne sont pas du tout à la hauteur de l'enjeu. Le problème est social, voire sociétal : j'ai exercé dans des coins où des mouflets de CP n'avaient pas de réelle langue maternelle, c'était un salmigondis de patois, bribes de mots, culture TV ; d'autres fouillaient dans la corbeille à papier pour manger des miettes. Un autre voulait attraper le poisson rouge dans l'aquarium pour le manger. On fait quoi ? A Mayotte, département français, les collègues ont des classes de 25 avec 25 cultures et/ou langues différentes. On fait quoi ? Dans le Pas-de-Calais, que je connais bien, on en est à la troisième génération de chômeurs. On fait quoi ? Le site de l'EN est une caricature, on se croyait dans une république bananière ou dans une dictature stalinienne. Cherry on the cake, la loi sur le handicap de 2005 est aujourd'hui pervertie de manière éhontée : Sarri en parle au-dessus, on est parti sur de "l'inclusioin +++" dans des classes ordinaires, en se basant sur cette fameuse loi, mais le but est surtout de faire des économies sur la bête. Ajoutons à cela la suppression programmée des redoublements, on arrive tout droit vers une école à plusieurs vitesses, version états-unienne, des écoles de pauvres, une école de riches avec les filles et fils des puissants. Alors, l'égalité des chances à l'Ecole, l'ascenseur social, tout ça c'est de la foutaise, du vent, du mensonge, Sarri (encore lui !) parle des CAP donné à des illettrés, il y a aussi les commissions d'harmonisation du bac où il est demandé aux profs d'augmenter les notes afin d'arriver in fine, aux 80% de reçus au bac..... Mais la roue tourne, tout ça finira par s'effondrer un jour, mais il faudrait dès à présent que vous, moi, nous, nous ayons le courage de dénoncer systématiquement, les hérésies et les dysfonctionnements, la hiérarchie bienveillante mettant systématiquement son mouchoir sur tout ce qui ne tourne pas rond. Aux armes, citoyens ! 1
sylvielise Posté(e) 4 juin 2015 Posté(e) 4 juin 2015 L'élève A continuera de progresser plus vite que l'élève B sauf grosse crise Ou accident d'avion... 3
Sarri Posté(e) 4 juin 2015 Posté(e) 4 juin 2015 Le coût-journée d'un élève en ITEP est de 240 € . Lorsqu'on inclut un élève en milieu ordinaire ça ne coûte plus rien. Au pire, on lui attribue une AVS dont le salaire mensuel correspondra à 3 journées ITEP. Le calcul est vite fait mais comme on n'a pas le courage d'assumer ça, on se réfugie derrière les beaux sentiments véhiculés par l'inclusion. Le ministère joue sur du velours puisque certains syndicats tels le SE-Unsa et le Sgen soignent leur conscience en faisant de l'inclusion à tout va leur cheval de bataille. Et tant pis si les enfants souffrent, tant pis si on ment aux familles, tant pis si on accentue la fracture entre école du peuple et école de riche, la conscience de nos hauts responsables ministériels ou syndicaux va mieux et on fait des économies. Avis aux opportunistes : c'est le moment de monter des écoles privées, il y a du blé à se faire!!!
nonau Posté(e) 5 juin 2015 Posté(e) 5 juin 2015 Les ITEP et les IME sont d'ailleurs menacés de disparaître...Les Segpa également! La politique de ce gouvernement est dans la droite ligne de l'ancien, j'ai d'ailleurs entendu hier sur France Inter le représentant des IPR FSU dire que la Réforme du collège était dans les clous depuis....2006!! Mais à cette époque le rapport ne parlait pas d'évolution pédagogique, mais de rationalisation et d'économies... Et il y a encore des collègues qui font confiances à cette bande de casseurs en col blanc! Beaucoup ont bénéficié de l'Ecole Publique Républicaine pour s'élever (comme Najat Vallaud Balkacem!!) et sont en train de casser cet outil!! Il me tarde voir tous ces enfants débarquer dans des classes surchargées du cursus normal!!
Polythene Pam Posté(e) 5 juin 2015 Posté(e) 5 juin 2015 Les ITEP et IME sont en train de se transformer en hôpitaux psychiatriques. Ils ne vont pas disparaître, mais évoluer..... Et effectivement, les publics IME, ITEP, vont arriver (arrivent déjà), dans les classes ordinaires. Mes copines éducs spés passent leurs matinées à courir après les mouflets de ces établissements pour qu'ils prennent leurs médoc, histoire de passer une "bonne" journée.....
sylvielise Posté(e) 5 juin 2015 Posté(e) 5 juin 2015 Il me tarde voir tous ces enfants débarquer dans des classes surchargées du cursus normal!! C'est déjà le cas hélas.
elpissou Posté(e) 5 juin 2015 Posté(e) 5 juin 2015 Les ITEP et les IME sont d'ailleurs menacés de disparaître...Les Segpa également! La politique de ce gouvernement est dans la droite ligne de l'ancien, j'ai d'ailleurs entendu hier sur France Inter le représentant des IPR FSU dire que la Réforme du collège était dans les clous depuis....2006!! Mais à cette époque le rapport ne parlait pas d'évolution pédagogique, mais de rationalisation et d'économies... Et il y a encore des collègues qui font confiances à cette bande de casseurs en col blanc! Beaucoup ont bénéficié de l'Ecole Publique Républicaine pour s'élever (comme Najat Vallaud Balkacem!!) et sont en train de casser cet outil!! Il me tarde voir tous ces enfants débarquer dans des classes surchargées du cursus normal!! 30 élèves en maternelle avec deux intégrations, en milieu très défavorisé, chez nous ça fait longtemps que ça ne tarde plus ....
Sarri Posté(e) 5 juin 2015 Posté(e) 5 juin 2015 Les ITEP et les IME sont d'ailleurs menacés de disparaître...Les Segpa également! La politique de ce gouvernement est dans la droite ligne de l'ancien, j'ai d'ailleurs entendu hier sur France Inter le représentant des IPR FSU dire que la Réforme du collège était dans les clous depuis....2006!! Mais à cette époque le rapport ne parlait pas d'évolution pédagogique, mais de rationalisation et d'économies... Et il y a encore des collègues qui font confiances à cette bande de casseurs en col blanc! Beaucoup ont bénéficié de l'Ecole Publique Républicaine pour s'élever (comme Najat Vallaud Balkacem!!) et sont en train de casser cet outil!! Il me tarde voir tous ces enfants débarquer dans des classes surchargées du cursus normal!! Quand la droite a amorcé cette destruction on pouvait naïvement espérer qu'en revenant la "gauche" remettrait un peu d'ordre. Or avec le soutien de nos gros syndicats, les socialos nous écrasent davantage encore sous leur tapis de bombes. Que peut-on désormais espérer? La révolution? Tant que la télé fonctionne et que les assiettes sont à peu près pleines, peu de chances...
André Jorge Posté(e) 5 juin 2015 Auteur Posté(e) 5 juin 2015 et avec ironie je demande:à quoi sert l'école pour l'élève A..... Effectivement ! Je n'avais pas pensé à cela. Mais l'école lui est quand même utile : elle lui permet de se socialiser (il est en maternelle) et il apprend d'autres choses qu'il ne peut pas apprendre à la maison ou avec ses parents (le programme scolaire : sciences, musique, approche de la lecture, etc.). Un changement de société et de valeurs, Pour moi, c'est l'essentiel. Le problème est complexe, et je ne crois pas que l'on puisse compter sur nos dirigeants politiques. Mais quel que soit le problème, pour moi, les solutions doivent être simples et ne peuvent être mises en oeuvre que chacun d'entre nous.
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant