SgtPepper Posté(e) 18 février 2016 Posté(e) 18 février 2016 Bonjour, Bon va falloir à un moment être à la hauteur. Désolé de ma franchise mais il faut avoir des épaules pour être directeur des écoles et de plus en plus. Le PE est un fonctionnaire d'Etat, c'est simple. Une municipalité n'est donc pas habilitée à le convoquer pour quoique ce soit, pas plus que le gérant d'un supermarché ou le responsable d'une autre administration. A ce titre, on ne peut recevoir que des invitations comme cela été dit. Pour ce qui est des comité de pilotage du PEDT et autres commissions, cela ne fait pas partie des obligations de service. De plus en ce qui me concerne je considère que je n'ai pas à participer à des instances dont le but est de garantir un parcours éducatif avant après et pendant l'école. Avant et après: cela dépasse mes compétences et mes attributions: je n'ai aucune légitimité à définir ce que doivent faire les enfants au mois d'août par exemple, cela relève de la vie privée des gens; Pendant: cela ne relève pas de la compétence mairie, mais bien de l'EN et du personnel enseignant Garantir: au nom de quoi? Les directeurs d'école ne sont pas chefs d'établissement et ne peuvent engager l'EN Tout cela au nom de la continuité et cohérence éducative soi-disant.... Vaste blague. Continuité? Mais l'école est par définition un lieu de rupture éducative. Peut on me donner des exemples d'activités qui s'inscrivent dans la continuité? Cohérence? Quand on voit par ex l'état de la prise en charge de EBP (Rased, CMPP, IME, Médecine scolaire, Clis, ...), on cherche en vain une quelconque cohérence. Alors il est vrai qu'on trouvera toujours des directeurs (trices) et enseignants champions du monde qui ne se contentent pas d'être des mâitres d'école et se considèrent comme des maîtres à penser, qui se sentent obligés d'avoir une opinion sur tout et vouloir éclairer le monde de leurs lumières. Par ailleurs il faut bien avoir à l'esprit que les enseignants qui se mêlent de ce qui se passe en dehors de l'école sont les premiers à s'indigner de l'intrusion des mairies et des parents dans leurs pratiques pédagogiques et leur travail en général. Pour ce qui me concerne, je n'ai participé à aucun comité de pilotage, vous vous en doutez. Je vous mets ci dessous ma réponse anonymée à une cordiale convocation reçue pour un mercredi à 20h00 à 50 km de chez moi.. Objet : Comité pilotage PEDT Madame, Par votre courrier reçu le 21 janvier, vous m’invitez à participer à une première réunion du comité de pilotage pour la rédaction du PEDT dont souhaite se doter la Communauté des Communes du XXXXXX. Je vous en remercie mais sachez que je suis amené à décliner votre invitation pour plusieurs raisons. La première tient tout d’abord à ce que l'objectif de la réforme des rythmes scolaires- « réorganiser le temps scolaire en fonction des rythmes des enfants afin de favoriser les apprentissages » -a été altéré par une mise en place des TAP largement guidée par des considérations financières, comme le démontrent les multiples et diverses organisations de la semaine scolaire instaurées dans les écoles . La réforme des rythmes scolaires s'est transformée en une réforme du périscolaire et a entraîné, sans que la qualité des animateurs et des activités proposées soit remise en cause, des conséquences préjudiciables non seulement pour les apprentissages mais aussi pour le climat et la prégnance de l'institution scolaire. Dès la communication de l'organisation de la semaine scolaire retenue pour la commune de XXXXXX, l'équipe enseignante avait alerté sur ces travers qui n'ont fait que se confirmer depuis. Compte tenu de cela, participer à une réflexion afin de «proposer un parcours éducatif cohérent et de qualité avant, pendant et après l'école, organisant ainsi dans le respect des compétences de chacun la complémentarité des temps éducatifs» me semble hors de propos. Notons au passage que la mise en place de l'organisation de la semaine en place ne satisfait pas aux dispositions réglementaires encadrant les activités périscolaires organisées dans les locaux scolaires pendant le temps scolaire (article L216-1 du Code de l’Éducation modifié par la loi n°2013-595 du 8 juillet 2013 ). La deuxième raison tient au fait qu'il ne m'appartient pas de « piloter » la vie privée des élèves.Tout ce qui se passe avant ou après la classe ne saurait émaner d'un enseignant : ce n'est ni dans ses missions, ni dans ses compétences, ni dans sa légitimité. Cela relève des parents et j'ose aller plus loin en affirmant qu'il serait même inquiétant pour l'avenir que les enseignants s'en mêlent. La troisième raison résulte de l'objet du PEDT qui est de «garantir la continuité éducative entre les projets d'école et les activités proposées en dehors du temps scolaire ». Qu'est-ce qui relève d'une « continuité éducative », qu'est-ce qui n'en relève pas ? Garanti par qui, par quoi ? Comment vais-je garantir de ce qui se fait en dehors de l'école ? Selon quelle légitimité ? Inversement, comment une collectivité territoriale va-t-elle garantir un projet d'école dont l'élaboration relève de la seule compétence des enseignants ? Et de la même manière au nom de quoi? Pour finir, fonctionnaire d’État soumis à un statut bien précis, je ne puis me mettre dans le cadre de mes fonctions, au service d'une collectivité territoriale pour la rédaction d'un projet qui relève de ses seules compétence et responsabilité et qui sort du cadre de la direction d'une école . C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le ministère de l’Éducation nationale, dont je relève, ne délivre pas des ordres de mission et ne prévoit pas de défraiement affectés à la participation des directeurs d'école aux comités de pilotage des PEDT. Un ton aussi péremptoire laisse songeur. C'est ta façon de voir les choses, grand bien t'en fasse. Mais épargne-nous ce ton moralisateur. Personnellement, je travaille beaucoup avec la mairie ou le CSC du quartier et de nombreux projets montés en collaboration ont vu le jour: cours de français pour les parents allophones, projets artistiques liant TAP et APC, réflexion sur la collation matinale et l'importance du petit-déjeuner ... On échange nos points de vue, nos idées, nos pratiques et c'est souvent productif. On se prête également du matériel. Cela a un effet positif sur le climat scolaire car les parents voient qu'il y a des liens et une communication entre nous. J'ai toujours pensé que l'école ne pouvait s'isoler de son environnement et s'arc-bouter sur ses prérogatives en faisant fi des autres acteurs éducatifs. Alors, certes, j'aimerais que ce boulot de l'ombre soit mieux reconnu par l'institution mais ça me ferait mal d'adopter une posture comme la tienne. Ceci dit sans animosité. +1 !
SgtPepper Posté(e) 18 février 2016 Posté(e) 18 février 2016 Beaucoup a été dit. Après... tout dépend de ta conception de la mission de directrice d'école. Personnellement, quand la municipalité fait l'effort de m'inviter à une réunion qui concerne le temps global de l'enfant hors temps familial, je fais aussi l'effort d'y aller, parce que je considère ma mission comme allant au-delà de celle d'un simple fonctionnaire d'état qui compterait ses heures; c'est autant une question de respect que d'implication. Ensuite toute intervention de ma part qui peut pallier méconnaissance ou incompréhension du rôle de l'école, ou éviter frottements ou blocages, m'évitera évidemment des conflits ou des soucis plus tard. Une réunion de ce genre est souvent un investissement, dans tous les sens du terme. Après, il faut évidemment, au-delà du titre rigolo de "directeur d'école", se sentir réellement directeur d'école. C'est un métier et une mission, c'est exigeant mais ça peut être passionnant. Se positionner correctement vis-à-vis de ses partenaires en est une partie primordiale. je plussoie !
orime Posté(e) 18 février 2016 Posté(e) 18 février 2016 Je suis d'accord avec Pascal Oudot , comme très souvent d'ailleurs mais actuellement dans mon école j'ai : -une réunion par période pour les menus de la cantine (vais pas) -une réunion par période pour le PEDT (vais pas souvent) -plus toutes nos réunions à nous (EE, CE, CM, AP...) En gros, ça peut faire facile 2 soirs par semaine...et cette année, je ne peux plus (santé, prise de distance volontaire). Par contre, je ne rate jamais un coup à boire, les voeux du maire, les cérémonies commémoratives, les vernissages de la médiathèque où nos enfants exposent régulièrement : là je trouve que j'ai toute ma place.
pedro9940 Posté(e) 18 février 2016 Posté(e) 18 février 2016 Bonjour Mon ton est sec mais ne se veut pas péremptoire et encore moins moralisateur. S'il a été ressenti ainsi, je le regrette. Vos réponses me font réagir par contre . Je trouve heureux que tout le monde y trouve à priori son compte dans la manière dont vous dirigez votre école: parents, éducateurs, animateurs, enseignants, enfants. Mais les élèves? Au regard de la situation de décombres dans laquelle se trouve l'école c'est incompréhensible pour moi qu'un directeur d'école passe des heures et des heures au titre de directeur à se soucier de ce qui ne relève pas de ses fonctions: - parents allophones: que la collectivité crée des emplois d'enseignants spécialisés et compétents: on n'enseigne pas aux adultes comme aux enfants - échanger des idées, des réflexions sur le petit déjeuner .... Encore du temps à parler parler comme si la bonne volonté était un moyen de réussir alors qu'elle n'est qu'un prérequis. Voici ce à quoi je suis confronté dans mon école et j'imagine que pour vous c'est la même chose: CMMPP: 6 mois d'attente pour une prise en charge, IME et Hôpital de jour: 80 enfants en liste d'attente, Clis: enfant scolarisé deux ans à l'école faute de place en CLIS, médecine scolaire: ne se déplace plus et fait faire bilan médical des GS par les PE, Suivi AMO: Il manque trois postes à plein temps dans le département, Assistantes sociales: une nouvelle tête chaque année, RASED: plus de maître E ni G pSy a mi-temps, 5psys en 8 années scolaires, n'interviennent que jusqu'en janvier car après plus de remboursement des frais. Enseignant référent: 192 ESS a monter cette seule année scolaire Equipes éducatives de plus en plus difficiles à organiser , les orthophonistes ne se déplacent plus, EPB que beaucoup d'enseignants sont contraints de ne pas faire participer à des sorties scolaires en oubliant qu'ils sont avant tout victimes et en leur infligeant ainsi une peine supplémentaire.Formation: néant Médecine du travail: néant Conseillers Péda: inexistants sur le terrain devenus des secrétaires de luxe des IEN et chargés de missions édifiantes 108h: explosées, Anim péda: frais non remboursés Carrières bloquées par des inspections volontairement espacées Gel des salaires depuis 2010: au moins un mois de salaire en moins actuellement par an Question: combien de réunions avez vous organisées ou à combien y avez vous assisté pour échanger vos idées trouver des solutions à cela en dehors de celles en salle des maîtres ou devant le distributeur à café? Laissez moi deviner. Avez vous fait courrier à l'IEN? Au DASEN? Avez vous évoqué cela en réunion avec le collège? En conseil d'école? En mairie? Pour info moi oui. Faites tant de réunions que vous voudrez, "réflexionnez" tout ce vous voudrez, tant que les difficultés ci dessus ne seront pas traitées , ces discussions ne résoudront rien. Vous décidez de consacrer du temps et de l'énergie malgré cela à des fonctions qui ne sont pas les vôtres et au nom de compétences que vous vous octroyez sous prétexte que "au-delà de celle d'un simple fonctionnaire d'état qui compterait ses heures; c'est autant une question de respect que d'implication."alors que justement passer son temps à palabrer est pour moi un irrespect profond pour mes fonctions et les élèves dont j'ai la charge et traduit un profond manque d'implication dans nôtre travail qui est d'assurer la bonne marche de l'école et non de gérer la politique éducative d'une commune afin d'organiser l'extra scolaire ou le périscolaire sous prétexte de "cohérence" et "continuité", encore deux substantifs fumeux sortis d'une séance de brainstorming comme ceux de "pédagogie différenciée", "co-éducateur", et tant d'autres Des gens compétents et dont c'est le travail ont à se charger de cela. Tout cela n'est pour moi que poudre aux yeux et ne sert qu à se donner bonne conscience à bon compte étant donné l'impuissance dans laquelle nous nous trouvons pour trouver à notre niveau des réponses adaptées et pérennes aux difficultés rencontrées par les EBP ou dans le cadre de nos fonctions. Croire ou faire croire que les solutions aux difficultés scolaires se résoudront par des activités péri ou extra scolaires alors qu'il faudrait au contraire re scolariser l'école, est une infamie car seul les enfants bien encadrés - dont tiens, quel heureux hasard, feront certainement partie les enfants d'enseignants et des politiques qui n'ont pas fait appliquer la réforme aux écoles privées- s'en sortiront. Vanité et culpabilité sont les deux ressorts sur lesquels politiques et syndicats agissent pour nous faire jouer le rôle d'idiot utile. En ce qui me concerne j'essaye tant que faire se peut de faire preuve de "professionnalité". Tant pis pour les conflits car figurez vous que dans ce métier comme dans les autres c'est inévitable sauf à avoir été conditionné à penser que parents, enseignants, personnels, mairies, .... forment une "communauté éducative" soudée au nom dont on ne sait quels 'intérêts de l'enfant".....ce qui bien entendu est d'une bêtise incommensurable. "Se positionner correctement" est primordial, mais cela ne consiste pas à bien se faire voir mais à défendre les conditions dans lesquelles doivent être placés les élèves afin de les faire réussir tout en respectant leur bien être et leur personne. et à défendre sans complexes nos conditions de travail, car au nom de quoi ne pourrait on pas le faire? Et quand on voit comment est ce que les mairies ont organisé les emplois de temps hebdomadaires en fonction des TAP, comment est ce qu'elles traitent désormais les enseignants considérant que cette réforme leur a donné carte blanche, comment l'école n'est devenue qu'un simple local ... Oui je suis impliqué dans mon travail et oui je compte désormais mes heures, les deux ne sont pas incompatibles croyez moi. J'ai une classe de CM2 et je ne fais plus de sorties scolaires facultatives, considérant depuis longtemps que l'école s'est lancée dans une dérive consumériste sous prétexte de "éducation" et "de bien être des enfants". Je ne les envoie pas au collège réciter des poèmes, faire des rallyes lectures ou je ne sais encore sensé mieux les faire réussir au collège . Non je ne vends pas de chocolats ou des mugs aux parents pour financer des sorties, non je ne vais pas vendre des saucisses dans des brocantes et non je ne vends pas aux parents les travaux d'arts plastiques de leurs enfants aux marchés de Noël pour financer la coopé, non je ne pique pas dans la coopé pour financer les frais de bouche pour les réunions où l'on reçoit d'autres écoles ou des profs de collège afin de "bien les recevoir", non je donne pas une réponse favorable aux 20 projets semaine reçus dans l'école où c'est désormais la curée pour les associations, les fédérations sportives, les autoentrepreneurs, le lieu des opérations marketings des lobbies laitiers ou autres, oui je fais des projets de classe oui j'éveille les élèves, non je ne cherche pas leur bonheur et j'en fais assez si je ne les rends pas malheureux. Et surtout vous savez quoi, j'enseigne et donc ce faisant j'éduque . Pour l’éducation hors classe il y a les parents dont beaucoup font aussi bien que nous et des professionnels animateurs et éducateurs à qui il faut fiche la paix et leur éviter notre prétendus éclairages, mises en perspectives, reculs , sagesse ou autres qualités humaines ou professionnelles dont nous sommes autoproclamés détenteurs. Gardons notre fraîcheur d'esprit, notre énergie pour aider les enfants dans nos classes et laissons les autres faire comme nous ce qu'ils peuvent dans leur domaine. 2
gihem Posté(e) 18 février 2016 Posté(e) 18 février 2016 Je suis ébahi devant une telle logorrhée. Bon, j'ai bien compris ton propos. Tu fais ton taf stricto sensu et pour le reste on en parle à ton cheval. C'est pas ma came mais si ça te convient, no problemo.
dzorkette Posté(e) 18 février 2016 Posté(e) 18 février 2016 Bonjour Mon ton est sec mais ne se veut pas péremptoire et encore moins moralisateur. S'il a été ressenti ainsi, je le regrette. Vos réponses me font réagir par contre . Je trouve heureux que tout le monde y trouve à priori son compte dans la manière dont vous dirigez votre école: parents, éducateurs, animateurs, enseignants, enfants. Mais les élèves? Au regard de la situation de décombres dans laquelle se trouve l'école c'est incompréhensible pour moi qu'un directeur d'école passe des heures et des heures au titre de directeur à se soucier de ce qui ne relève pas de ses fonctions: - parents allophones: que la collectivité crée des emplois d'enseignants spécialisés et compétents: on n'enseigne pas aux adultes comme aux enfants - échanger des idées, des réflexions sur le petit déjeuner .... Encore du temps à parler parler comme si la bonne volonté était un moyen de réussir alors qu'elle n'est qu'un prérequis. Voici ce à quoi je suis confronté dans mon école et j'imagine que pour vous c'est la même chose: CMMPP: 6 mois d'attente pour une prise en charge, IME et Hôpital de jour: 80 enfants en liste d'attente, Clis: enfant scolarisé deux ans à l'école faute de place en CLIS, médecine scolaire: ne se déplace plus et fait faire bilan médical des GS par les PE, Suivi AMO: Il manque trois postes à plein temps dans le département, Assistantes sociales: une nouvelle tête chaque année, RASED: plus de maître E ni G pSy a mi-temps, 5psys en 8 années scolaires, n'interviennent que jusqu'en janvier car après plus de remboursement des frais. Enseignant référent: 192 ESS a monter cette seule année scolaire Equipes éducatives de plus en plus difficiles à organiser , les orthophonistes ne se déplacent plus, EPB que beaucoup d'enseignants sont contraints de ne pas faire participer à des sorties scolaires en oubliant qu'ils sont avant tout victimes et en leur infligeant ainsi une peine supplémentaire.Formation: néant Médecine du travail: néant Conseillers Péda: inexistants sur le terrain devenus des secrétaires de luxe des IEN et chargés de missions édifiantes 108h: explosées, Anim péda: frais non remboursés Carrières bloquées par des inspections volontairement espacées Gel des salaires depuis 2010: au moins un mois de salaire en moins actuellement par an Question: combien de réunions avez vous organisées ou à combien y avez vous assisté pour échanger vos idées trouver des solutions à cela en dehors de celles en salle des maîtres ou devant le distributeur à café? Laissez moi deviner. Avez vous fait courrier à l'IEN? Au DASEN? Avez vous évoqué cela en réunion avec le collège? En conseil d'école? En mairie? Pour info moi oui. Faites tant de réunions que vous voudrez, "réflexionnez" tout ce vous voudrez, tant que les difficultés ci dessus ne seront pas traitées , ces discussions ne résoudront rien. Vous décidez de consacrer du temps et de l'énergie malgré cela à des fonctions qui ne sont pas les vôtres et au nom de compétences que vous vous octroyez sous prétexte que "au-delà de celle d'un simple fonctionnaire d'état qui compterait ses heures; c'est autant une question de respect que d'implication."alors que justement passer son temps à palabrer est pour moi un irrespect profond pour mes fonctions et les élèves dont j'ai la charge et traduit un profond manque d'implication dans nôtre travail qui est d'assurer la bonne marche de l'école et non de gérer la politique éducative d'une commune afin d'organiser l'extra scolaire ou le périscolaire sous prétexte de "cohérence" et "continuité", encore deux substantifs fumeux sortis d'une séance de brainstorming comme ceux de "pédagogie différenciée", "co-éducateur", et tant d'autres Des gens compétents et dont c'est le travail ont à se charger de cela. Tout cela n'est pour moi que poudre aux yeux et ne sert qu à se donner bonne conscience à bon compte étant donné l'impuissance dans laquelle nous nous trouvons pour trouver à notre niveau des réponses adaptées et pérennes aux difficultés rencontrées par les EBP ou dans le cadre de nos fonctions. Croire ou faire croire que les solutions aux difficultés scolaires se résoudront par des activités péri ou extra scolaires alors qu'il faudrait au contraire re scolariser l'école, est une infamie car seul les enfants bien encadrés - dont tiens, quel heureux hasard, feront certainement partie les enfants d'enseignants et des politiques qui n'ont pas fait appliquer la réforme aux écoles privées- s'en sortiront. Vanité et culpabilité sont les deux ressorts sur lesquels politiques et syndicats agissent pour nous faire jouer le rôle d'idiot utile. En ce qui me concerne j'essaye tant que faire se peut de faire preuve de "professionnalité". Tant pis pour les conflits car figurez vous que dans ce métier comme dans les autres c'est inévitable sauf à avoir été conditionné à penser que parents, enseignants, personnels, mairies, .... forment une "communauté éducative" soudée au nom dont on ne sait quels 'intérêts de l'enfant".....ce qui bien entendu est d'une bêtise incommensurable. "Se positionner correctement" est primordial, mais cela ne consiste pas à bien se faire voir mais à défendre les conditions dans lesquelles doivent être placés les élèves afin de les faire réussir tout en respectant leur bien être et leur personne. et à défendre sans complexes nos conditions de travail, car au nom de quoi ne pourrait on pas le faire? Et quand on voit comment est ce que les mairies ont organisé les emplois de temps hebdomadaires en fonction des TAP, comment est ce qu'elles traitent désormais les enseignants considérant que cette réforme leur a donné carte blanche, comment l'école n'est devenue qu'un simple local ... Oui je suis impliqué dans mon travail et oui je compte désormais mes heures, les deux ne sont pas incompatibles croyez moi. J'ai une classe de CM2 et je ne fais plus de sorties scolaires facultatives, considérant depuis longtemps que l'école s'est lancée dans une dérive consumériste sous prétexte de "éducation" et "de bien être des enfants". Je ne les envoie pas au collège réciter des poèmes, faire des rallyes lectures ou je ne sais encore sensé mieux les faire réussir au collège . Non je ne vends pas de chocolats ou des mugs aux parents pour financer des sorties, non je ne vais pas vendre des saucisses dans des brocantes et non je ne vends pas aux parents les travaux d'arts plastiques de leurs enfants aux marchés de Noël pour financer la coopé, non je ne pique pas dans la coopé pour financer les frais de bouche pour les réunions où l'on reçoit d'autres écoles ou des profs de collège afin de "bien les recevoir", non je donne pas une réponse favorable aux 20 projets semaine reçus dans l'école où c'est désormais la curée pour les associations, les fédérations sportives, les autoentrepreneurs, le lieu des opérations marketings des lobbies laitiers ou autres, oui je fais des projets de classe oui j'éveille les élèves, non je ne cherche pas leur bonheur et j'en fais assez si je ne les rends pas malheureux. Et surtout vous savez quoi, j'enseigne et donc ce faisant j'éduque . Pour l’éducation hors classe il y a les parents dont beaucoup font aussi bien que nous et des professionnels animateurs et éducateurs à qui il faut fiche la paix et leur éviter notre prétendus éclairages, mises en perspectives, reculs , sagesse ou autres qualités humaines ou professionnelles dont nous sommes autoproclamés détenteurs. Gardons notre fraîcheur d'esprit, notre énergie pour aider les enfants dans nos classes et laissons les autres faire comme nous ce qu'ils peuvent dans leur domaine. Complètement d'accord à 100% ...merci
pedro9940 Posté(e) 18 février 2016 Posté(e) 18 février 2016 Gihem c'est toujours pareil.... attaque personnelle et dénigrement. Si c'est ça votre contribution au forum et l'essentiel de vos arguments, ma foi... Je fais mon travail. Vous dites "stricto sensu" histoire de le réduire grossièrement à sa plus simple expression, moi je dis "pleinement" et pendant que d'autres sont dans l’esbroufe, la bien bien-pensance, le futile , qu'ils parent des vertus de l'investissement et du don de soi, moi je poursuis mon travail de préparation et de recherches pour la classe et aussi je me ressource, je change d'air, je vis pour autre chose que mon travail pour y arriver plus fort et plus dispo. Question: qu'on apporté toutes ces réunions, ces comités de pilotage, ces heures de palabres, ces sommes folles dépensées à la réussite scolaire des enfants? Nada, Ah oui on l'a oublié ça, c'était pourtant le cœur de la réforme. Et c'est la mission de tout enseignant...
gihem Posté(e) 19 février 2016 Posté(e) 19 février 2016 Sûr que toi tu ne dénigres pas (esbroufe, bien-pensance, futile...) et que tu n'as pas de conception egocentrée de la fonction. Pour ta gouverne, toutes ces réunions et comités de pilotage ont apporté une amélioration du climat scolaire dont toute la communauté scolaire bénéficie (élèves et enseignants). Je précise que je suis totalement déchargé et que je m'attache à faciliter le travail de mes collègues pour le bénéfice de leurs élèves. Je ne vois pas ce qui te permet d'affirmer que c'est de l'esbroufe. Tu n'aurais qu'à interroger mes collègues et les parents d'élèves pour t'en convaincre. Pour revenir sur ton intervention précédente; je cite: CMMPP: 6 mois d'attente pour une prise en charge, Ici, RV en 1 semaine. IME et Hôpital de jour: 80 enfants en liste d'attente,Liste d'attente également mais moins de 10. Clis: enfant scolarisé deux ans à l'école faute de place en CLISIl y a une Clis dans mon école et il reste une place. , médecine scolaire: ne se déplace plus et fait faire bilan médical des GS par les PE,Médecin et infirmière ont un cabinet à l'école. Ne sont pas là à temps plein mais très réactives en cas de besoin. Suivi AMO: Il manque trois postes à plein temps dans le département, Assistantes sociales: une nouvelle tête chaque annéeDans ces fameux comités de pilotage que tu dénigres, je rencontre régulièrement les AS du quartier avec qui les relations sont par conséquent facilitées., RASED: plus de maître E ni G pSy a mi-temps, 5psys en 8 années scolaires, n'interviennent que jusqu'en janvier car après plus de remboursement des fraisUne E à demeure à l'école et une psy sur 3 écoles. On a perdu 2G sous Sarkozy.. Enseignant référent: 192 ESS a monter cette seule année scolaire Equipes éducatives de plus en plus difficiles à organiser , les orthophonistes ne se déplacent plus, Ici, les orthophonistes, même les médecins de famille se déplacent aux EE. EPB que beaucoup d'enseignants sont contraints de ne pas faire participer à des sorties scolaires en oubliant qu'ils sont avant tout victimes et en leur infligeant ainsi une peine supplémentaire.C'est quoi EPB? Formation: néant Certes Médecine du travail: néant C'est vraiConseillers Péda: inexistants sur le terrain devenus des secrétaires de luxe des IEN et chargés de missions édifiantes Ici; le conseillers péda sont présents pour les conseils à la demande.108h: explosées, Anim péda: frais non remboursés En ville, non concernés.Carrières bloquées par des inspections volontairement espacées CertesGel des salaires depuis 2010: au moins un mois de salaire en moins actuellement par an Exact Tou ça pour dire que ta réalité n'est pas forcément la même que celle des autres.
bistouri Posté(e) 19 février 2016 Posté(e) 19 février 2016 bjr Je rejoins Pedro sur l'idée que nous sommes enseignants et pas rédacteurs de PEDT ou autres choses. Je ne vais pas non plus à toutes ces réunions organisées par la municipalité. Pourtant, les relations avec celle-ci sont plutôt correctes. J'ai mis les choses au clair avec l'adjoint chargé des affaires scolaires : je suis ENSEIGNANTE avant tout, DIRECTRICE pour les missions qui relèvent de la direction. Mons employeur est l'EN et non la mairie. Cela fait 3 ans maintenant, je crois, que la mairie travaille sur le PEDT. Je suis allée à la première réunion pour exposer les activités que nous, les enseignants aimerions voir proposer aux enfants après l'école (avec les 3 autres directeurs de la commune). Nous avions rédiger une belle note... Le PEDT est maintenant, parait-il, entre la mairie et l'IEN. Des activités TAP ont été mises en place, mais je n'ai vu aucune des activités que nous avions proposées. Donc, je ne sers à rien à la mairie, qui décide ce qu'elle veut donc je ne me déplace plus pour rien ! Et j'attends également la psy scol et la maitresse E... Sans aucune animosité envers qui que ce soit. Ce sont des faits. Et j'estime que je fais mon travail (celui qui me permet de payer mes factures) correctement car il me plait énormément mais ce n'est pas un sacerdoce. C'est mon EMPLOI, TRAVAIL. 1
Pascal Oudot Posté(e) 22 février 2016 Posté(e) 22 février 2016 je suis ENSEIGNANTE avant tout, DIRECTRICE pour les missions qui relèvent de la direction C'est bien là tout le problème. Chargé de classe à plein temps pour ce qui me concerne, je considère évidemment que mon premier devoir est envers mes élèves. Mais j'ai aussi des devoirs envers les enseignants de l'école, le premier étant de faciliter au mieux leur travail, comme j'en ai envers les familles auxquelles je dois donner une bonne image de l'école et pour lesquelles je dois savoir me rendre disponible. Pour tout cela je considère qu'il est de mon devoir de me rendre à certaines réunions auxquelles je suis convié parce que je sais par expérience qu'à terme cela facilite mon boulot: quand je contacte la municipalité ou les services techniques j'ai une réponse immédiate, quand j'ai un problème tout le monde se précipite pour m'aider à le régler. Encore une fois ma présence à certaines rencontres m'épargne peine et temps à long terme, c'est réellement un investissement. Mais comme le vôtre mon emploi du temps n'est pas extensible, mon énergie non plus. Nous avons tous nos contraintes locales (élèves perturbateurs, familles déboussolées, handicap, etc) plus ou moins lourdes qui nous obligent à faire des choix. Ces choix je les comprends parfaitement, comme vous je ne suis pas Shiva et je n'ai que deux mains, et une seule tête souvent vidée. Notre double casquette de directrice ou directeur d'école, et majoritairement chargés de classe, ne nous permet pas d'exercer nos missions au mieux de ce que nous souhaiterions. Ni l'une, ni l'autre. On ne peut pas honnêtement aujourd'hui faire deux métiers simultanément, et nos choix se font forcément au détriment de l'un ou de l'autre selon l'instant tant nos deux missions se sont amplifiées et compliquées. C'est bien pourquoi je considère que le statu quo de la fonction de directeur d'école est en 2016 devenu une totale absurdité mortifère.
El Popo Posté(e) 22 février 2016 Posté(e) 22 février 2016 je suis ENSEIGNANTE avant tout, DIRECTRICE pour les missions qui relèvent de la directionC'est bien là tout le problème. Chargé de classe à plein temps pour ce qui me concerne, je considère évidemment que mon premier devoir est envers mes élèves. Mais j'ai aussi des devoirs envers les enseignants de l'école, le premier étant de faciliter au mieux leur travail, comme j'en ai envers les familles auxquelles je dois donner une bonne image de l'école et pour lesquelles je dois savoir me rendre disponible. Pour tout cela je considère qu'il est de mon devoir de me rendre à certaines réunions auxquelles je suis convié parce que je sais par expérience qu'à terme cela facilite mon boulot: quand je contacte la municipalité ou les services techniques j'ai une réponse immédiate, quand j'ai un problème tout le monde se précipite pour m'aider à le régler. Encore une fois ma présence à certaines rencontres m'épargne peine et temps à long terme, c'est réellement un investissement. Mais comme le vôtre mon emploi du temps n'est pas extensible, mon énergie non plus. Nous avons tous nos contraintes locales (élèves perturbateurs, familles déboussolées, handicap, etc) plus ou moins lourdes qui nous obligent à faire des choix. Ces choix je les comprends parfaitement, comme vous je ne suis pas Shiva et je n'ai que deux mains, et une seule tête souvent vidée. Notre double casquette de directrice ou directeur d'école, et majoritairement chargés de classe, ne nous permet pas d'exercer nos missions au mieux de ce que nous souhaiterions. Ni l'une, ni l'autre. On ne peut pas honnêtement aujourd'hui faire deux métiers simultanément, et nos choix se font forcément au détriment de l'un ou de l'autre selon l'instant tant nos deux missions se sont amplifiées et compliquées. C'est bien pourquoi je considère que le statu quo de la fonction de directeur d'école est en 2016 devenu une totale absurdité mortifère. Bonne analyse. Je partage ta conclusion.
mamancanelle Posté(e) 22 février 2016 Posté(e) 22 février 2016 3 réunions de 2h par an pour la Caisse des Ecoles, ça c'est le minimum. Et + si affinité... L'an passé, je les ai toutes faites. Cette année, je choisirai.
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