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les tables de multiplication différemment


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Posté(e)

Bonjour à tous,

J'ai cette année un double niveau de CM1-CM2, après quelques années de niveau simple.

Pour les 2 niveaux, les tables de multiplication restent très fragiles, et je suis à la recherche d'une méthode efficace et ludique pour retravailler ces tables avec mes élèves et leur permettre d'enfin les mémoriser... quelqu'un aurait-il déjà testé les méthodes par image mentale ? des idées et suggestions ?

Merci à tous !

Posté(e)

Multi malin marche tres bien il parait... Je ne peux pas te donner mon expérience puisque c'est la première année que j'ai ma classe, mais je tente!

Posté(e)

Pourquoi forcément ludique ?

L'effort est nécessaire pour les retenir et c'est souvent l'absence d'effort (le leur et celui de leurs parents) qui fait que les élèves ne les retiennent pas.

Tu les leur donnes tous les soirs à revoir, avec petit "contrôle" tous les matins ou et grande évaluation toutes les semaines.

Tu peux rajouter un jeu "concours" affiché au mur : les élèves s'interrogent eux-mêmes et on monte sur le tableau à mesure qu'il est évident qu'on connait une table.

Posté(e)

Le fait de renvoyer ça à la maison est à mon avis une partie du problème plus que la solution.

Certains enfants peuvent y être aidés, pour d'autres c'est impossible.

Quand j'étais professeur en collège, où le problème des tables se pose encore pour un certain nombre d'élèves, il m'est arrivé souvent de demander à des élèves qui disaient travailler à la maison pour apprendre leurs tables mais ne pas y parvenir de me montrer comment ils faisaient… le résultat était chaque fois édifiant… et effrayant.

Le point commun entre pratiquement tous les enfants qui pensent les travailler sans succès est qu'ils n'ont pas compris qu'il y a un temps pour apprendre "les mettre dans sa tête" qui est distinct du temps où l'on récite.

Dans la pratique, ça donne "je demande à maman de m'interroger" ou bien "je ferme les yeux et je récite".

Il me semble donc très utile qu'il y ait des temps en classe clairement consacrés à l'apprentissage.

Un exemple emprunté à un collègue PEMF de Saint-Nazaire :

Avant la coupure de midi, presque chaque jour, il y a 10 minutes consacrées au calcul mental sous forme de "compte est bon" (comme le jeu télévisé dans "des chiffres et des lettres" sauf qu'il prend des libertés avec le nombre de cartons (il y en a parfois moins), avec les nombres utilisés et le résultat à atteindre (il peut par exemple proposer 700 parmi les nombres et demander d'atteindre 4200).

À l'entrée en classe à 9 h, deux ou trois résultats des tables, parmi les moins bien connus, sont affichés au tableau :

7 x 8 = 56

9 x 6 = 54

Les élèves ont quelques minutes pendant lesquelles ils n'ont rien d'autre à faire que de se mettre ces résultats dans la tête, sachant que dans le compte est bon de fin de matinée, ces égalités aideront à trouver une solution.

Par exemple, il sera demandé de trouver 572 avec 7 10 2 8 6 et 100

Ce qui peut se faire ainsi :

8x7 = 56 56x10 = 560 2x6 = 12 560+12 = 572

Il n'y a pas de piège, les résultats appris ou revus le matin permettent toujours d'arriver assez simplement au résultat même si évidemment il y a souvent d'autres possibilités. Par exemple ici, on peut aussi faire

6x100 = 600 8:2 = 4 4x7 = 28 600-28 = 572

Dès le début de la phase d'apprentissage, le maitre annonce ce qu'il faut faire quand on pense être prêt (selon les jours mettre au propre un texte, lire quelque chose…) ce qui permet que ceux qui ont besoin d'un peu plus de temps peuvent essayer d'apprendre tranquillement.

Ce n'est évidemment pas la seule possibilité, on peut par exemple laisser un temps de travail individuel à l'aide de cartons recto-verso (opération d'un côté, résultat de l'autre). Chaque enfant choisit 4 cartons qui lui semblent difficiles à retenir. Avant la récréation, il a quelques minutes pour bien les regarder, se répéter les résultats ou les recopier… il part en récréation en laissant les cartons sur sa table.

Après la récréation, il doit retrouver ce qui est écrit au verso de chaque carton.

Il y a quelques autres propositions sur mon petit site

http://primaths.fr

Posté(e)

Vieuxmatheux, je trouve tes propositions pleines de bon sens, merci beaucoup :).

Posté(e)

Cependant, c'est encore reporter à l'école les manques de la maison. Il faut continuer à concerner les parents.

Et je persiste : les jeux, c'est très bien (je pratique beaucoup le compte est bon), mais quand on ne connait pas ses tables, ça ne les fait pas forcément apprendre.

Il faut multiplier les situations montrant que ne pas les savoirs est problématique, mais il fait aussi beaucoup d'exigences si on veut donner une chance à nos élèves de pouvoir continuer leurs études.

Posté(e)
Cependant, c'est encore reporter à l'école les manques de la maison. Il faut continuer à concerner les parents.

Je trouve ça très étonnant.

Que je sache c'est l'école et non la famille qui a pour vocation d'enseigner, et il n'y a pas d'exception pour les tables de multiplication.

En me plaçant du point de vue du parent d'élève que j'ai été, j'ai rencontré deux situations diamétralement opposées :

Ma fille ainée a rapporté un soir de CE2 dans son carnet "pour tel jour, apprendre la table de 7"

Il se trouve que dans notre famille les deux parents enseignent les maths, dont un ancien instituteur… nous avons réussi à l'aider. Cependant nul n'ignore que dans certaines familles défavorisées un seul des deux parents enseigne les maths.

L'année suivante, ses deux petites sœurs ont rapporté à la maison la consigne suivante : travailler pendant 10 minutes avec les cartons "table de multiplication" comme on l'a fait en classe.

De mon point de vue, cela change tout : le travail à la maison est légitime et utile si il poursuit un travail engagé en classe que les enfants n'ont qu'à reproduire même si les parents ne peuvent pas aider. Dans le cas contraire, il ne fait que creuser les inégalités.

De ce point de vue, la vieille distinction entre travail écrit (prohibé) et apprentissage de leçons (permis) n'est pas pertinente : certains travaux écrits sont moins susceptible d'aggraver les inégalités que le renvoi à la maison de l'apprentissage des tables (par exemple remettre au propre un travail entamer en classe).

Une remarque liée à mon travail de formateur : au fil des ans, j'ai visité un certain nombre de classes et j'y ai vu très souvent des moments où on interrogeait les élèves sur les tables… mais pratiquement jamais de moment où on leur laissait du temps pour les apprendre (la séance que je raconte est une des très rares exception). Ça pose vraiment des questions.

Et je persiste : les jeux, c'est très bien (je pratique beaucoup le compte est bon), mais quand on ne connait pas ses tables, ça ne les fait pas forcément apprendre.

De ce point de vue, tu devrais être d'accord avec la pratique du collègue que je décris : ce n'est pas le fait d'utiliser le compte est bon qui est important, c'est le fait qu'il laisse un temps pour apprendre les résultats avant le jeu, et pas immédiatement avant. Èvidemment, ce n'est pas une mémoire à très long terme qui est ainsi sollicitée, mais c'est déjà un travail de mémorisation.

Posté(e)

L'enseignement se fait en classe mais la répétition et l'entretien se font à la maison.

C'est le lien indispensable entre école et famille et on ne peut pas tout faire à l'école.

La répétition des tables d'addition ou de multiplication est possible également dans les familles humbles.

Il n'y a pas besoin de diplôme pour interroger son enfant et s'assurer qu'il connait ses leçons.

Mais bien sûr, il faut prendre le temps et faire des efforts (parents et enfants) et je crois que c'est le nœud du problème actuel.

Je donne les tables à revoir à la maison mais, comme la plupart de mes collègues, on ne fait pas apprendre bêtement, c'est la suite de leçons faites en classe.

Posté(e)

Et que fait-on avec les enfants qui ne mémorisent pas tous les résultats (à long terme) et qui les "reconstruisent" en permanence ?

Moi par exemple. Je ne suis plus une enfant, mais à presque 50 ans, je ne sais toujours pas combien font 8x7 de mémoire. Enfin, j'ai plein de résultats qui viennent à l'esprit, mais très souvent faux, donc je m'abstiens et je reconstruis : 8 x 10 = 80 puis 80 moins 8 x 3 (24) soit 56.

Et je ne pense pas être un cas isolé, même si, avec mon nouveau travail de professeur des écoles, le champs des résultats que je ne connais toujours pas, se limite à une petite poignée, et qu'il y a donc une possibilité de mémoriser malgré tout. Mais quel calvaire cela a été toute ces années...

Posté(e)

Il n'y a pas besoin de diplôme pour interroger son enfant et s'assurer qu'il connait ses leçons.

Mais bien sûr, il faut prendre le temps et faire des efforts (parents et enfants) et je crois que c'est le nœud du problème actuel.

C'est exactement le cœur du problème. Dans beaucoup de familles, on interroge les enfants pour s'assurer qu'ils connaissent leurs leçons… on ne peut pas mieux confirmer ce que je disais plus haut : dans la plupart des cas dans la famille on se livre à une forme d'évaluation, pas à un temps d'apprentissage. Comme les enfants ne font pas clairement la différence, ils ont l'impression d'avoir travaillé alors qu'ils n'ont fait que réciter ce qu'ils savent déjà ou ne savent pas, ce qui ne fait guère progresser. Ce renvoi de l'apprentissage des tables à la maison est une très forte source de tensions et d'inégalités.

C'est encore plus vrai évidemment si par malheur il se passe la même chose en classe : de nombreux temps consacrés à vérifier si les tables sont sues sans aucun moment consacré à les apprendre.

Et que fait-on avec les enfants qui ne mémorisent pas tous les résultats (à long terme) et qui les "reconstruisent" en permanence ?

C'est une question délicate à laquelle à mon avis on ne peut apporter qu'une réponse pragmatique au cas par cas.

Si la reconstruction n'est nécessaire que pour quelques résultats et qu'elle se fait vite, ce n'est pas un problème. En réalité, peu importe comment on sait que 8x7 = 56, l'important est que le résultat revienne suffisamment vite pour ne pas détourner de la question qu'on est en train de traiter (opération posée ou autre).

En revanche, si un élève se livre à la reconstruction pour un grand nombre de résultats, il est probable que ce ne soit pas efficace (par exemple si pour trouver 9 fois 6 il faut repartir de 5 fois 6 = 30 et compter de 6 en 6).

Je ne connais pas de stratégie d'apprentissage spécifiques à cette situation particulière, il me semble que ce qui se fait pour les autres élèves peut encore convenir :

déjà faire le point sur ce qu'on sait vraiment et sur ce qu'on ne sait pas (par exemple à l'aide d'un document individuel présenté par table ou sous forme de tableau à double entrée (table de Pythagore) sur lequel on masque par une gommette au fur et à mesure ce qu'on sait déjà.

Puis ne pas chercher à apprendre tout à la fois, mais seulement deux ou trois résultats pour une séance de mémorisation.

Et surtout baliser clairement des moments où l'unique tâche de l'élève est de se mettre ces résultats en tête, la restitution ayant lieu à un autre moment.

Pour regarder les choses de plus près sur ton exemple, il faudrait savoir ce qui se passe quand tu fais une division, quand tu te demandes par exemple "en 57 combien de fois 8 ?"

Une de mes collègues prétend par exemple reconstruire les résultats de certaines multiplications, mais n'a aucun mal dans ce sens à retrouver que 57 c'est 56 + 1 c'est à dire 7x8 + 1 ce qui est assez paradoxal si il n'y a pas de lien automatique entre 7x8 et 56.

Mais le fonctionnement du cerveau est quelque chose de très mystérieux.

Posté(e)

Pour faire 57:8, je pose la table de 8 pour m'approcher du résultat.

4 x 8 = 32 ça ne suffit pas. J'essaye 6 x 8 = je ne sais pas, enfin là, je ne m'en souviens pas, donc 5 x 8 = 40 donc 6 x 8 = 48 auquel j'ajoute 8 soit 56, Donc 57:8 = 7 et il reste 1.

Bref, je galère...

6x8 cela fait 48, je m'en souviens maintenant. Mais pour combien de temps ?

Posté(e)

Et que fait-on avec les enfants qui ne mémorisent pas tous les résultats (à long terme) et qui les "reconstruisent" en permanence ?

Moi par exemple. Je ne suis plus une enfant, mais à presque 50 ans, je ne sais toujours pas combien font 8x7 de mémoire. Enfin, j'ai plein de résultats qui viennent à l'esprit, mais très souvent faux, donc je m'abstiens et je reconstruis : 8 x 10 = 80 puis 80 moins 8 x 3 (24) soit 56.

Et je ne pense pas être un cas isolé, même si, avec mon nouveau travail de professeur des écoles, le champs des résultats que je ne connais toujours pas, se limite à une petite poignée, et qu'il y a donc une possibilité de mémoriser malgré tout. Mais quel calvaire cela a été toute ces années...

C'est bien ça. Il y a une possibilité de mémoriser malgré tout, donc il ne faut pas l'enlever, et le problème, de nos jours, c'est qu'on écoute tellement ses enfants que dès qu'il a du mal ou refuse de faire quelque chose, on met cela sur le dos d'un handicap, d'une impossibilité définitive et on retire tout ce qui est effort, répétition.

C'est pour cela que le niveau baisse tant.

Cela dit, je ne me contente pas de faire revoir les tables à la maison, c'est juste une partie indispensable de l'apprentissage.

Le rapport au sens est évidemment indispensable.

Il n'y a pas besoin de diplôme pour interroger son enfant et s'assurer qu'il connait ses leçons.

Mais bien sûr, il faut prendre le temps et faire des efforts (parents et enfants) et je crois que c'est le nœud du problème actuel.

C'est exactement le cœur du problème. Dans beaucoup de familles, on interroge les enfants pour s'assurer qu'ils connaissent leurs leçons… on ne peut pas mieux confirmer ce que je disais plus haut : dans la plupart des cas dans la famille on se livre à une forme d'évaluation, pas à un temps d'apprentissage. Comme les enfants ne font pas clairement la différence, ils ont l'impression d'avoir travaillé alors qu'ils n'ont fait que réciter ce qu'ils savent déjà ou ne savent pas, ce qui ne fait guère progresser. Ce renvoi de l'apprentissage des tables à la maison est une très forte source de tensions et d'inégalités.

C'est encore plus vrai évidemment si par malheur il se passe la même chose en classe : de nombreux temps consacrés à vérifier si les tables sont sues sans aucun moment consacré à les apprendre.

Mais quand les parents (ou grands frères et sœurs) interrogent les enfants, ils leur donnent le résultat et les réinterrogent juste après sur ce même calcul, donc c'est loin d'être inutile.

Je pense bien au contraire que c'est justement le fait de ne plus solliciter les familles, de minorer l'importance des connaissances par rapport aux compétences qui augmente les inégalités entre élèves issus de milieux intellectuellement favorisés et les autres.

Des enfants qui répètent leurs tables en famille, c'est 15 minutes de moins, pour certains, qu'ils passeront devant devant l'ordinateur, la télé ou la console.

C'est un rituel indispensable.

Je ne crois pas que les collègues du primaire soient si mauvais pédagogues que tu le laisses supposer...

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