Helly Posté(e) 21 octobre 2015 Posté(e) 21 octobre 2015 J'ai deux élèves en grande difficulté,une en CE2, une en CM1. Je dois travailler les mêmes notions avec elles deux : bases de la numération, révision de sons et des mots courants... Je voudrais donc les prendre ensemble pour le faire, un peu chaque jour (dans l'idéal, 30 mn par jour). L'an dernier, j'avais un cours simple, c'était facile: pendant que les autres faisaient des exercices de réinvestissement sur le cahier du jour, je prenais mes élèves en difficulté au fond de la classe. Là, je sèche... Quand les CE2 travaillent en autonomie, je suis avec les CM1, et inversement. Comment vous organisez-vous dans vos classes? Merci d'avance!
Goëllette Posté(e) 21 octobre 2015 Posté(e) 21 octobre 2015 Ça pose bien la question de la constitution des cours doubles qui devraient avoir deux groupes homogènes, dans la mesure du possible, et plutôt deux groupes homogènes et autonomes, lorsqu'à côté, il y a des cours simples de même niveau.
Jakarta Posté(e) 21 octobre 2015 Posté(e) 21 octobre 2015 Quand tu as des cours triples, quadruples (et plus...) il faut bien trouver des moments pour chacun. Tu peux mettre tes 2 cours en autonomie, l'un sur des exercices d'application, l'autre sur des recherches pour préparer la leçon suivante par exemple ou des activités lecture. J'imagine que tu dois avoir une batterie d'exercices/ activités/jeux/révisions/approfondissements pour ceux qui ont terminé rapidement. Tu peux en préparer pour tous, avec différents niveaux de difficulté, ce qui permet d'occuper tout le monde et te laisser travailler avec tes 2 élèves. De plus, ça colle parfaitement à la différenciation. C'est du boulot de préparation, mais c'est bénéfique pour tout le monde.
Sophely1 Posté(e) 21 octobre 2015 Posté(e) 21 octobre 2015 Moi, je dirais aussi en APC ou en décloisonnement au CE1 par exemple.
Timis Posté(e) 21 octobre 2015 Posté(e) 21 octobre 2015 Ma "solution" ici c'est de prendre ceux en difficulté en APC : faire les phases de découverte, expliquer des consignes, s'entraîner oralement... Et pendant que les autres travaillent sur leurs exercices d'application, eux ils font des exercices adaptés. Jakarta, j'ai du mal à appliquer ta solution pour plein de raisons : ça me demande un travail de fou en amont et en correction. Et surtout je trouve que ça fait très "occupationnel" genre je dois vous faire faire un truc calme pendant que je gère deux élèves. Je trouve que les 25 autres élèves ressentent très vite que ce n'est pas forcément un "besoin"de faire ces exercices (parce que si on veut que ça marche il ne faut pas que ce soit trop difficile, et les jeux certains accrochent d'autres beaucoup moins) , et du coup ici ça dégénère assez vite en bâclage / bavardage / non faisage lol. En plus, après quand tu as fini de travailler avec les deux élèves en question, tu te retrouves avec les deux groupes en même temps qui sont en phase "besoin de l'enseignante" et je trouve ça très galère...
tiniouu Posté(e) 21 octobre 2015 Posté(e) 21 octobre 2015 Je débute en cours double, et ça me "rassure" un peu de voir les réponses...parce que, clairement, la mienne, c'est...jamais.... 2 niveaux, un super bon, un autre hétérogène, un élève de clis (qui en est sorti pour des raisons obscures de changement de domicile pas finalisé) à qui il faut faire du ce1, et un enfant ted....J'avoue que je suis déjà TRES contente de voir que j'ai réussi à faire toutes les matières, toutes les semaines, en ayant un niveau de plus... J'ai fait un PPRE pour une élève en très grande difficulté, je la prendrai 2 fois par semaine en APC, je ne PEUX guère faire plus...
Goëllette Posté(e) 21 octobre 2015 Posté(e) 21 octobre 2015 Exactement ! On ne peut pas différencier autant en cours multiple qu'en cours simple, et au final, il y a forcément une partie des élèves qui trinque ... et-ou l'enseignant qui craque !
cara Posté(e) 22 octobre 2015 Posté(e) 22 octobre 2015 L'année dernière en début de matinée, je mettais tout le monde en lecture à soi ou lecture à l'autre (les 5 au quotidien). Par contre, ce n'était que pendant 15 à 20 minutes environ.
Helly Posté(e) 22 octobre 2015 Auteur Posté(e) 22 octobre 2015 Merci pour les pistes que vous me donnez... J'ai ciblé quelques moments dans la semaine ou je peux mettre tout le monde en autonomie, et je vais noter tout sur mon emploi du temps et mon cahier-journal, pour m'y tenir. Les APC, pas possible pour l'une des deux élèves, sa mère refuse systématiquement qu'elle y participe, car elle la trouve trop fatiguée...
nathoune54 Posté(e) 22 octobre 2015 Posté(e) 22 octobre 2015 Je me suis faite inspectée ...j'ai donc à un moment come je fais chaque jour mis mes groupes en autonomie pour m'occuper de deux enfants en grandes difficultés. Reproche: Vous n'avez fait qu'occuper les élèves, ils n'ont rien appris, vous ne mettez pas l'élève au centre de ses apprentissages. Ok Cette année j'ai essayé: donc tous en autonomie et documents pour qu'ils apprennent un minimum ( CP et CE1 bien sur) : deja CP ne savent pas" lire" donc je dois expliquer toutes les consignes et re re re x 19 expliquer les picto. ok 15 min plus tard je peux enfin m'occuper de X Y et Z. 2 min plus tard T ne se souvient plus du premier exo...je rééxplique pour tout le monde....S n'a pas de crayon me demande donc s'il peut aller en chercher un dans le pot commun ....bien sur comme d'hab....I et U se chamaillent.....X Y et Z m'attendent toujours.....L et N n'ont pas de concentration donc commencent à se parler mais pas dans leur toute petite tête donc j'entends tout du menu de ce midi... etc.... Au final j'ai obtenu 26 élèves en autonomie pendant 45 min (grosso modo les diverses coupures ont pris 40 min) 5 pour X Y et Z ..... Ils ont bien appris grâce à mon super doc ( trois heures à préparer ) X Y et Z...n'ont pas avancé.... et ne savent toujours pas combien de pattes à un chien...(référence slecc nombre 4) Bref....en autonomie ....
Goëllette Posté(e) 23 octobre 2015 Posté(e) 23 octobre 2015 Et ton IEN avait grandement raison. C'est bien ce qui a changé depuis le début de ma carrière : l'enseignant devient, s'il n'y prend pas garde, le serviteur de ses élèves et doit satisfaire tous leurs désirs : réexpliquer mille fois les consignes, le laisser boire quand il a soif, aller se moucher six fois et aux toilettes deux fois, ... Autonomie ne veut pas dire "activité sympa qu'on fait comme on veut" mais moment où l'élève TRAVAILLE SEUL sans solliciter l'adulte ni déranger les autres élèves d'une quelconque façon. Donc plus que dans les autres classes, le cadre est indispensable dans les cours multiples. J'ai eu plusieurs années des CP, des CP-CE1 et des CE1 et j'ai toujours, dès le début de l'année, expliqué TOUTES les consignes des fiches UNE SEULE FOIS, très clairement, en répondant à seulement 2-3 questions puis je les ai laissés se débrouiller au moins 20 minutes au silence complet sans accepter aucune question. Puis je peux prendre les élèves en difficultés (qui ont quand même beaucoup de ressources qu'il convient d'exploiter en les laissant se débrouiller seuls également et en étant très exigeant). Ce sont des habitudes à prendre dès le début de l'année. Le matin, chaque élève rentre en classe et sort son cahier de liaison que celui de service ramasse et pose sur mon bureau. Il sort aussi sa trousse et vérifie qu'il a bien son stylo bleu, son crayon à papier bien taillé, sa règle, sa gomme, son paquet de mouchoirs, ... (Dans l'idéal, c'est surtout à ses parents de vérifier avec lui le soir s'il a tout et de compléter.) Ça dure 10 minutes grand maximum et je peux les mettre au travail (lecture de la veille pour les CP) de suite.
spalanzani Posté(e) 23 octobre 2015 Posté(e) 23 octobre 2015 Je me suis posé les mêmes questions que toi et je suis arrivé à la même conclusion : l'autonomie est essentielle pour travailler la différenciation. Mais si l'autonomie peut être quelquefois occupationnelle, je peinais à trouver des solutions vraiment utilisables régulièrement dans lesquelles l'élève doit vraiment travailler. Voilà donc les pistes de solutions auxquelles je suis arrivé : - tout d'abord les plans de travail permettent d'autonomiser au maximum, j'explique de manière hyper détaillée (peut-être trop mais chacun adapte ensuite) mon organisation - j'ai ensuite un fonctionnement en rallye-écriture ou rallye-lecture qui permet d'individualiser également l'expression écrite et la lecture. - ensuite pour moi un atelier autonome doit avoir idéalement : des outils auto-correctifs pour s'entraîner des évaluations régulières pour vérifier son avancée du matériel progressif pour que chaque élève travaille à son niveau une évaluation diagnostique pour faire commencer tout de suite l'élève à son niveau des outils de suivi individuels pour que chaque élève sache où il en est des outils de suivi collectifs pour que le professeur sache où en est chaque élève et favoriser un peu l'émulation entre élèves C'est le principe notamment de tout ce qui est CEINTURE DE COMPETENCE. Terme que je n'utilise pas mais qui revient bien à cela. Pour les deux ateliers suivants je pense avoir presque toutes les conditions ci-dessus. : - travail des tables de multiplications (j'utilise désormais l'évaluation sur pochette avec tableau géant visible de tous qui sert de collectif en même temps qu'individuel) - apprentissage des mots invariables en autonomie Et voici d'autres ateliers avec simplement le matériel (mais pareil il faudra que j'organise mieux tout ça quand j'aurai vraiment tout le matériel nécessaire) : - entraînement au calcul posé en autonomie (j'ai mis qqs jeux à imprimer, j'en ai d'autres à ajouter, et tu peux facilement en faire à la main des nouveaux) - jeu du furet en autonomie (plutôt CE1-CE2 à imprimer mais version personnalisable pour en faire aux CM1) - tu peux aussi travailler avec des cartes recto-verso le calcul mental. Les cartes que je propose sont plus CE1-CE2. Certains ateliers paraissent compliqués c'est pour cela qu'il faut d'abord bien les travailler en collectifs le temps qu'il faut (lire ici). C'est comme pour le plan de travail au début c'est tout une mise en place mais quand ça tourne t'es drôlement content ! De plus avec un multi-niveaux tu peux garder des élèves d'une année sur l'autre ce qui t'aidera l'année d'après ! Et plus les élèves apprennent l'autonomie plus c'est facile pour eux de faire un nouvel atelier. par exemple comprendre qu'il est inutile de tricher dans les ateliers auto-correctifs est essentiel. Et c'est la passage par la comparaison "suivi individuel dans lequel je note mes résultats (auto-évaluation) " /" évaluation par le maître" qui le permettra. Dernière remarque sur le rôle de l'ordinateur : j'utilise un peu l'ordinateur avec quelques logiciels très bien pensés. Mais le problème est que le suivi est vraiment compliqué. Donc je préfère le réserver aux élèves les meilleurs. Car je suis revenu de l'idée de l'ordinateur idéal. C'est vrai qu'en théorie les possibilités sont énormes mais en pratique pour avoir les logiciels qui font tous les points notés ci-dessus c'est autre chose ! Sans compter les multiples bugs qui font que qqfois l'atelier censé être autonome est là où je suis le plus. Donc maintenant pour moi l'ordi c'est vraiment juste un petit plus mais surtout pas la pierre angulaire de mon organisation ! Voilà donc pour conclure une fois que tu as réglé le problème de l'autonomie, l'aide aux élèves les plus en difficulté découle d'elle-même ! J'espère t'avoir aidé et bon courage pour la suite !
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