galictia Posté(e) 24 novembre 2015 Posté(e) 24 novembre 2015 Après faudrait que tu aies des témoignages d'enseignants contents du métier pour bien faire la part des choses. Et avoir 2sons de cloches. Des PE heureux il y en a, et heureusement ! Mais c'est vrai que sur internet, on lira davantage ceux qui le vivent mal. Il me semble qu'un post avait été créé il y a quelques temps sur ce qui rend un PE heureux en classe. S'il existe toujours, faudrait pouvoir le remonter afin d'avoir un autre son de cloche que celui des blasés/fatigués/dégoûtés (sans mépris là-dedans, j'en suis aussi). Je rejoins l'avis de gazelle: sur ce post malheureusement, il y a une majorité d'échos négatifs ou très mitigés. Néanmoins ils sont relativement objectifs sur pas mal de points et peuvent donc lever les zones d'ombre sur la pratique réelle du métier. Par contre c'est sûr qu'il faudrait contrebalancer avec des témoignages positifs si on voulait avoir une vue globale plus juste, mais bon malheureusement ça reflète aussi sans doute le sentiment prégnant d'insatisfaction qui règne chez les PE. Le tout c'est de bien connaître ses limites personnelles, ce qu'on cherche dans un travail, et savoir bien à l'avance ce qu'on "risque". Avec la nouvelle formation, il y a quand même beaucoup de jeunes PE qui se sentent désarçonnés par la réalité du métier.
fabi30 Posté(e) 24 novembre 2015 Posté(e) 24 novembre 2015 Perso, je suis devenue PE sur le tard (32 ans) et je n'ai aucun regret. Je fais ce métier depuis 3 ans et je l'aime de plus en plus malgré la charge de travail en dehors du temps de présence des enfants . j'ai été pendant 7 ans secrétaire en collège et lycée puis j'ai fait le choix de passer le master (je n'avais qu'une licence) et le concours. et malgré une classe assez difficile cette année (je suis toujours dans le pipi/caca + un élève autiste) et un trajet très important l'année dernière ( presque 4 H par jour), je n'ai jamais regretté mon choix. En revanche, il est important de penser à toutes les obligations de ce métier.
graindepice Posté(e) 24 novembre 2015 Posté(e) 24 novembre 2015 J'ai adoré mon métier pendant pratiquement 15 ans . Faire classe était un vrai bonheur , j'adorais préparer ma classe , ne comptant pas mes heures . Certains moments sont gravés dans ma mémoire . Puis, de classes difficiles en classes difficiles qui se sont succédées , la fatigue s'est fait sentir . Chaque année , depuis 5 ans, la motivation s'est émoussée . Le fait d'avoir trois enfants y est pour quelque chose aussi je pense : moins de temps pour préparer ( le casse-tête pour trouver du temps , trouver le courage le soir après la classe une fois les enfants couchés , et le week end, quand on a juste envie de profiter de sa famille ... ) , impossibilité de souffler le soir en rentrant de l'école ... Je pense , pour moi, que je suis arrivée au bout de quelque chose , qu'il serait temps d'aller voir ailleurs.
HappyPomme Posté(e) 24 novembre 2015 Posté(e) 24 novembre 2015 Graindépice, je suis curieuse. Tu dis que tu as adoré ton métier pendant 15 ans. Tu comptes également les débuts de carrière ? Quels types de postes as-tu eu pour débuter ? J'ai eu la flamme en PES, un vrai coup de foudre pour ce métier. J'ai passé une super année avec ma classe à moi de CE2. Là, c'est la 2e année que je me traine un poste compliqué et non demandé. Et la flamme, beh elle s'éteint... La vraie flamme pour ce métier, c'est celle qui perdure même dans les moments difficiles ? Ou elle s'en va quand c'est dur mais revient les belles années ?
Nao Posté(e) 24 novembre 2015 Posté(e) 24 novembre 2015 Faut-il vraiment avoir la vocation pour tenir la distance dans ce métier ? Je me le demande de plus en plus. Je vois beaucoup de collègues qui voulaient profondément faire ce métier et qui en sont écœurés aujourd'hui, pour diverses raisons. Culpabilité, désillusion, frustration, il faut avoir de solides épaules pour supporter tout cela. En analysant mon cas personnel, je pense que je tiens une situation difficile dans le fond, parce que dès le départ ce n'était pas mon truc. Mais il faut le faire consciencieusement parce qu'on bosse avec des enfants, pas des papiers, et que notre mission est importante, quoi qu'on entende autour de nous. Cela dit, quand je vois qu'un élève est un cas scolairement désespéré (je suis allée au bout de tout ce qui était possible), ben je ne m'en rends pas malade. ça ne m'empêche pas de faire les choses avec soin, de chercher à faire mieux, de traîner depuis plus de 10 ans sur ce forum....
graindepice Posté(e) 24 novembre 2015 Posté(e) 24 novembre 2015 Graindépice, je suis curieuse. Tu dis que tu as adoré ton métier pendant 15 ans. Tu comptes également les débuts de carrière ? Quels types de postes as-tu eu pour débuter ? J'ai eu la flamme en PES, un vrai coup de foudre pour ce métier. J'ai passé une super année avec ma classe à moi de CE2. Là, c'est la 2e année que je me traine un poste compliqué et non demandé. Et la flamme, beh elle s'éteint...s ai La vraie flamme pour ce métier, c'est celle qui perdure même dans les moments difficiles ? Ou elle s'en va quand c'est dur mais revient les belles années ? pomme d'Api, oui je compte les débuts de carrière . En fait , toutes mes années en élémentaires, je les ai adorées . Les journées passaient vite , Je me sentais à ma place . J'ai débuté avec un CM1-CM2. Des enfants super . Puis P-M pendant 2 ans , je n'ai pas aimé . Puis à nouveau CM1-CM2 pendant 8 ans . Une année difficile dans le lot mais qui n' a pas émoussé ma joie d'aller en classe par la suite. Je suis depuis 7 ans en maternelle et depuis 4 ans, j'ai perdu la flamme . Le fait je pense déjà que la maternelle ne m'ait jamais convenu , des collègues pas très glop , des classes difficiles et chargées , l'arrivée de mes 3 enfants . Tout ça a eu raison de ma motivation petit à petit . J'ai eu une année où j'ai été en réelle souffrance en classe , j'ai eu l'impression d'y laisser un peu de ma santé un peu chaque jour . La pire année de ma carrière je crois ( il ya 4 ans ) . Quelle solitude ressentie . La culpabilité .. Je dirais que la vraie flamme a duré 15 ans , perdurant même dans les moments difficiles . Et là, je ne saurais expliquer exactement, elle s'est éteinte petit à petit et je sais que ça ne reviendra pas . Nao , je pense effectivement qu'avoir la vocation n'aide pas à tenir la distance. Je dirais même au contraire . Je pense justement que prendre les choses trop à cœur épuise trop vite .
Lena Posté(e) 24 novembre 2015 Posté(e) 24 novembre 2015 Reconvertie, j'ai mis du temps à m'installer dans la fonction. Avoir un poste fixe, au bout de seulement 7 ans, a été une chance pour cela. Ce qui me plait, c'est le sourire d'un élève qui a compris, l'épanouissement d'un autre au fil des semaines. J'apprécie aussi les entretiens avec les parents, en fait; je n'ai eu que fort peu de rdv pénibles (ça aide!). Ce qui me pèse, ce sont les corrections (surtout les rédactions; 30 de CM2, arf ) Ce qui me pèse, c'est la paperasse (PPRE, PPRE passerelle, validation A1 d'anglais, 1ers secours, sécurité routière, B2i, socle, et désormais PAP). Ce qui me pèse, c'est de devoir gérer 120% de l'administratif de la classe parce que l'administration me colle une stagiaire dans les pattes pour pas un kopeck ni un mot de reconnaissance de +. Ce qui me pèse, c'est d'avoir une binôme catastrophique, et une pression très forte des formateurs pour compenser ses manquements (2ème année que j'ai un "cas" comme binôme ) . Lorsque je suis à l'école (je suis à 50%) , je rentre plus tard , juste pour avoir corrigé et rencontré les parents +/- réunions des 108h, que mon conjoint (nous avons la même formation; 1 thèse en + pour lui), cadre touchant + de 4 fois mon salaire et ayant encore l'énergie pour faire chaque semaine 3 séances de natation, 1 d'aquagym, 1 répétition de rock, 1 séance de solfège et travailler le piano pour son cours hebdomadaire en + d'activités associatives nationales et locales ... malgré une thyroïde capricieuse. J'ai candidaté sur un poste dans mon ancien métier. A voir! (même si cela sent sacrément le roussi... )
Lena Posté(e) 24 novembre 2015 Posté(e) 24 novembre 2015 J'ai une formation d'ingénieur dans le secteur des travaux publics. Je suis d'accord avec ton mari. Je mets trop de tripes dans mon boulot, pourtant depuis 5 ans dans la même école tranquille dans le même niveau . :blush: :blush: .
graindepice Posté(e) 25 novembre 2015 Posté(e) 25 novembre 2015 J'ai une formation d'ingénieur dans le secteur des travaux publics. Je suis d'accord avec ton mari. Je mets trop de tripes dans mon boulot, pourtant depuis 5 ans dans la même école tranquille dans le même niveau . :blush: :blush: . Ahhh , et bien tu me fais penser à une de mes amies ingénieur qui a passé le concours pour être instit , qui est restée trois ans et qui est repartie en claquant la porte Elle n'en pouvait plus des conditions de travail .
graindepice Posté(e) 25 novembre 2015 Posté(e) 25 novembre 2015 Lena quel était ton ancien métier? (si ce n'est pas indiscret) Mon mari me dit souvent: pour être heureux dans ce métier il faut s'en ficher ou alors avoir la même classe depuis X années dans une école agréable... à méditer (dans mon cas je prends les choses trop à cœur, ce qui me mine) Je pense également que plus on prend notre métier à cœur, plus on risque d'en souffrir et de s'épuiser . je pense que ça a été mon cas .
HappyPomme Posté(e) 25 novembre 2015 Posté(e) 25 novembre 2015 Mais alors Graindépice, ne songes-tu pas à revenir en élémentaire ? Ce n'est pas possible ? A te lire, c'est la maternelle qui te mine. A moins que le mal-être soit plus profond.
éléphant rose Posté(e) 25 novembre 2015 Posté(e) 25 novembre 2015 Il y a des points positifs, beaucoup. J'enfonce des portes ouvertes, mais les vacances sont appréciables. D'accord, on bosse aussi pendant ces vacances, mais c'est une vraie coupure temporelle. Il y a autant de façons de vivre ce métier que d'instits. Cela dépend de tant de facteurs : le milieu scolaire, l'équipe et surtout la personnalité de chacun... Certaines années, l'alchimie fonctionne et d'autres ... la machine s'enraye et rien ne va plus. Je crois que nous sommes nombreux à avoir plus ou moins le même profil : scolaire, désireux de bien faire (et d'être valorisé), perfectionniste, avec un fort idéal à transmettre. Le genre de personne qui en fera toujours plus, au nom justement de ces idéaux. Très enclin à la culpabilisation. Le genre de personne susceptible de s'épuiser littéralement... On bosse avec de la matière vivante, changeante. On ne peut jamais contenter les 30 gamins en face de nous, et encore moins 60 parents. Du moins, pas dans le système tel qu'il est . Il faut s'asseoir sur bon nombre de principes. Quand on a envie de bien faire, c'est dur à accepter. 1
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