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Posté(e)

Il faut que j’évacue car je crois que je vais exploser.

Je suis dans un classe de CP-CE1 (répartition à laquelle je suis habituée). Cette année les niveaux et les comportements des élèves sont très très hétérogènes. J'ai mis énormément de temps à instaurer un climat de classe adaptée. "Le mode dragon" a duré plus que de raison, mais ça y est; la plus part des élèves a enfin réussi à comprendre le fonctionnement de la classe. Il me reste deux élèves qui manquent totalement de maturité et qui auraient bien mérité de faire une année supplémentaire en GS.

M. et N. sont en énorme difficulté. Ce ne sont pas des élèves en situation de handicape, a priori.

-difficultés de langage (suivi orthophonique)

-non reconnaissance des lettres, même pas celle de leur prénom.

-non reconnaissance des chiffres, au-delà de 2 ou 3.

-bases de la numération non acquise.

Pour moi les compétences de maternelles ne sont pas du tout acquises. Il n'y a aucune base. A se demander s'ils ont été en maternelle.

Je m'échine à essayer de les faire suivre tant bien que mal le programme de CP, mais il y a aussi les autres élèves. Je prépare beaucoup de travail personnalisé (jeux, manipulation, jeux informatiques, rencontre avec les parents pour leur donner des pistes). Je les prends en aide personnalisée.

L'entrée dans la lecture est extrêmement laborieuse. J'utilise les alphas, il aime bien, mais la connaissance des sons n'est pas assuré et la correspondance avec les lettres non plus.

Je n'aime pas du tout ma façon de faire avec eux. Je dois dépenser énormément d'énergie pour de maigres résultats: des félicitations pour la moindre chose réussi, se fâcher, discuter avec eux pour comprendre les blocages... Il bouffe mon temps et je perds du temps pour des bêtises (exemple: aujourd'hui, les devoirs dans l'agenda: certains CP les recopies, d'autres ont un papier à coller. Je n'avais pas donné le papier à M. Elle me regarde avec de grands yeux pour m'expliquer qu"elle veut ses devoirs. Je lui dis qu'il faut qu'elle me les demande en parlant. Un autre élève montre l'exemple. On a du perdre 15 min pour qu'elle se décide enfin à me le demander).

Pour moi ils ne sont tout simplement pas prêt. C'est un peu comme si on demandait à un bébé de 6 mois de marcher. Je trouve que je ne respecte pas leur maturité et leur développement. Même si j'essaie de proposer des choses ludiques, finalement les choses finissent par rentrer mais "à coup de pioche". Et parfois j'en deviens désagréable avec eux ou avec les autres élèves car je perds patience.

Ce soir je suis démoraliser. Je ne voix pas comment ces élèves pourraient savoir lire au mois de juin. Je me mets beaucoup de pression pour qu'ils progressent, sachant que le redoublement est impossible. Dans mon école, on a toujours fait en sorte d'avoir des élèves plutôt à l'aise avec la lecture pour le CE1. Nous n'avons jamais eu de non-lecteurs en CE1. Le programme de CE1 est tellement vaste, il n'y a pas le temps pour un apprentissage de la lecture comme en CP. Le redoublement serait toujours possible, je me mettrais beaucoup moins la pression.

L'enseignant ASH n'interviendra qu'au mois de mars , ça me semble trop tard. Je sais que nous ne sommes qu'en novembre mais je sais aussi que l'année passe très vite.

Comment faites-vous dans vos classes avec ce type d'élève? Que feriez-vous à ma place?

Posté(e)

Je pense que dans ce genre de cas, il vaut mieux maintenir au CP. Ils vont perdre leur temps au CE1.

Posté(e)

Je pense que dans ce genre de cas, il vaut mieux maintenir au CP. Ils vont perdre leur temps au CE1.

C'est maintenant IMPOSSIBLE

Posté(e)

Dans mon école, il y a plusieurs maintiens de CP tous les ans. C'est plus profitable que de faire 2 CE1 sans savoir lire.

Posté(e)

Dans mon école, il y a plusieurs maintiens de CP tous les ans. C'est plus profitable que de faire 2 CE1 sans savoir lire.

CODE de l'EDUCATION

DECRET

NOR : MENE1418381D

décret n° 2014-1377 du 18-11-2014 - J.O. du 20-11-2014

MENESR - DGESCO A1-2

Art. D. 321-6. - L'enseignant de la classe est responsable de l'évaluation régulière des acquis de l'élève. Les représentants légaux sont tenus périodiquement informés des résultats et de la situation scolaire de leur enfant. Dès que des difficultés apparaissent, un dialogue renforcé est engagé avec eux.

« Au terme de chaque année scolaire, le conseil des maîtres se prononce sur les conditions dans lesquelles se poursuit la scolarité de chaque élève. Lorsqu'il s'avère nécessaire, un dispositif d'aide est proposé.

« À titre exceptionnel, le redoublement peut être décidé pour pallier une période importante de rupture des apprentissages scolaires. Il fait l'objet d'une phase de dialogue préalable avec les représentants légaux de l'élève. La décision de redoublement est prise après avis de l'inspecteur de l'éducation nationale chargé de la circonscription du premier degré. En cas de redoublement, un dispositif d'aide est mis en place, qui peut s'inscrire dans un programme personnalisé de réussite éducative. Aucun redoublement ne peut intervenir à l'école maternelle, sans préjudice des dispositions de l'article D. 351-7.

« Le conseil des maîtres ne peut se prononcer que pour un seul raccourcissement de la durée d'un cycle durant toute la scolarité primaire d'un élève. Toutefois, dans des cas particuliers, il peut se prononcer sur un second raccourcissement, après avis de l'inspecteur de l'éducation nationale chargé de la circonscription du premier degré.

« La proposition du conseil des maîtres est adressée aux représentants légaux de l'élève qui font connaître leur réponse dans un délai de quinze jours. À l'issue de ce délai, le conseil des maîtres arrête sa décision qui est notifiée aux représentants légaux. Ces derniers peuvent, dans un nouveau délai de quinze jours, former un recours auprès de la commission départementale d'appel prévue à l'article D. 321-8. »

Ne pas respecter un décret relève des tribunaux

Posté(e)

Le problème est que notre inspecteur n'est pas du tout favorable au redoublement. ça fait quelques années qu'il essaie de nous le faire comprendre et jusqu'à l'année dernière nous n'en tenions pas compte mais depuis l'année dernière c'est niet.

Posté(e)

Donc les collègues de CE1 auront en classe des élèves qui n'auront pas acquis les bases de base de la lecture ...

La réponse institutionnelle est la différentiation pédagogique

Posté(e)

Quelqu'un a-t-il déjà proposé des temps d'inclusions en GS pour des élèves de CP fragiles comme les miens?

Posté(e)

Qu'as-tu donné comme pistes aux parents ? Comment ont-ils réagi ?

Posté(e)

Bonsoir,

A la lecture de ce que tu dis, je trouve quand même que cela ressemble fort à un profil d'Ulis école ce que tu racontes là ;)

En tous cas, cela correspond tout à fait au profil de mes élèves, voire même un peu en dessous de certains.

Sinon, je te dirai qu'il faut savoir lacher du lest et se dire qu'effectivement ce que tu leur demandes est trop difficile pour eux et qu'il vaudrait mieux reprendre les bases qu'ils ont loupé pour qu'ils puissent mieux appréhender le reste par la suite.

Je sais que c'est compliqué en classe ordinaire mais c'est souvent un gain de temps pour la suite. Si on ne prend pas le temps de donner une conscience phonologique ou une construction du nombre à ceux qui n'en ont pas, on ne peut rien faire de vraiment solide en lecture ni en numération...

Ensuite, ce sera à la collègue de CE1 de prendre la suite s'il ne leur est pas proposé d'orientation.

Tu parles d'intervention d'un enseignant ASH, il s'agit du Maitre E ? Et pourquoi seulement en mars ?

Bon courage !

Posté(e)

« À titre exceptionnel, le redoublement peut être décidé pour pallier une période importante de rupture des apprentissages scolaires. Il fait l'objet d'une phase de dialogue préalable avec les représentants légaux de l'élève. La décision de redoublement est prise après avis de l'inspecteur de l'éducation nationale chargé de la circonscription du premier degré. En cas de redoublement, un dispositif d'aide est mis en place, qui peut s'inscrire dans un programme personnalisé de réussite éducative.

C'est donc toujours autorisé.

Posté(e)

« À titre exceptionnel, le redoublement peut être décidé pour pallier une période importante de rupture des apprentissages scolaires. Il fait l'objet d'une phase de dialogue préalable avec les représentants légaux de l'élève. La décision de redoublement est prise après avis de l'inspecteur de l'éducation nationale chargé de la circonscription du premier degré. En cas de redoublement, un dispositif d'aide est mis en place, qui peut s'inscrire dans un programme personnalisé de réussite éducative.

C'est donc toujours autorisé.

absentéisme massif

et décision de l'ien ( parce que Avis ....)

et dossier béton

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