Argon Posté(e) 9 septembre 2016 Posté(e) 9 septembre 2016 Le 07/09/2016 à 20:25, prof désécol a dit : Le célèbre économiste Thomas Piketty suggère non pas d'ouvrir des écoles privées dans les quartiers, mais d’imposer aux écoles privées existantes un pourcentage d’enfants socialement défavorisés Il me semble que l'Etat devrait balayer devant sa porte, avant d'imposer au privé des objectifs qu'il est loin d'assumer lui-même. On en reparlera quand il y aura 20% d'élèves "défavorisés" à Henri IV ou à Janson de Sailly... (je dois avouer que la saillie de Fabius, il y a quelques années, sur ses enfants qui allaient "au lycée du quartier", à savoir H IV, m'était restée en travers de la gorge). Au niveau du primaire, nous savons tous que dans beaucoup de quartiers socialement difficiles, on trouve aussi les écoles les plus dures, avec la plus forte proportion de gamins à problèmes, mais rarement le plus de moyens ou les profs les plus chevronnés. Pour moi, l'approche punitive à la Piketty a de nombreux effets pervers : manœuvres diverses pour faire partie des 20% envoyés dans les (présumées) meilleures écoles, ghettoïsation renforcée des écoles publiques dont on extrait les meilleurs élèves... Je préfèrerais de loin une approche positive : créer de toutes pièces des écoles, des collèges et des lycées de très haute tenue dans les quartiers difficiles, en investissant dans de beaux locaux, des équipements du meilleur niveau, des profs triés sur le volet (et attirés par des primes conséquentes) ; et les rendre accessibles aux mômes du coin du fait de la carte scolaire... et sur dérogation à ceux des beaux quartiers, dont les établissements canoniques se contenteraient des miettes, à l'inverse exact du jeu actuel. 1
Zarko Posté(e) 10 septembre 2016 Posté(e) 10 septembre 2016 Moi je ne trouve même plus de mots assez violents contre le PS et ses syndicats satellites...Et je crois que bcp pensent comme moi...désolant...
lecavalier Posté(e) 24 octobre 2016 Posté(e) 24 octobre 2016 "Pourquoi l'école privée réussit mieux que le public (et comment réduire l'écart)" Citation L'absence de mixité sociale dans le privé, très regrettable au demeurant, n'est pas la seule explication de l'efficacité du privé, explique Bernard Toulemonde, inspecteur général honoraire de l'Education nationale. Citation ... Car quand on neutralise le critère social, avec 8 poins en plus, le privé continue d'avoir un meilleur score. L’école privée, indépendamment de l’origine sociale, est plus efficace que l’école publique ! Ce n’est pas un hasard si les meilleures académies de France sont situées dans l’Ouest, où le privé accueille la moitié des élèves, bien au-dessus des 17% de la moyenne nationale. Comment comprendre que l’enseignement privé soit plus efficace, même après la neutralisation du critère social ? Ce résultat est paradoxal, en effet. Le privé a des professeurs moins bien formés : selon le Bilan social de l’Education nationale, le second degré compte 4% d’agrégés dans le privé contre 13% dans le public, 72% de capétiens dans le privé contre 77% dans le public, et 26% de non-titulaires dans le privé contre… 6,5% dans le public ! Les classes sont plus chargées. Le collège et le lycée proposent moins d'options... Et pourtant, le système scolaire privé est plus efficace. A cet égard, la Cour des Comptes a fait des calculs : l’enseignement privé est une bénédiction pour les finances publiques ! Une option de lycée coûte moitié moins cher dans le privé que dans le public, par exemple. Les enseignants sont moins gradés, l’Etat ne finance pas les bâtiments... Je pointerais plusieurs facteurs pour expliquer ce paradoxe, et d'abord .... (à suivre) Ici: http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20161021.OBS0166/pourquoi-l-ecole-privee-reussit-mieux-que-le-public-et-comment-reduire-l-ecart.html
prof désécol Posté(e) 24 octobre 2016 Posté(e) 24 octobre 2016 (modifié) il y a 50 minutes, lecavalier a dit : "Pourquoi l'école privée réussit mieux que le public (et comment réduire l'écart)" (à suivre) Ici: http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20161021.OBS0166/pourquoi-l-ecole-privee-reussit-mieux-que-le-public-et-comment-reduire-l-ecart.html Citation Du point de vue pédagogique, ensuite, les établissements privés sont de bons élèves. Ils sont volontaires, ils appliquent les réformes. Celle du collège ? Ils jugent qu’elle va dans le bon sens, ils jouent le jeu, ils ont même publié à la rentrée un guide d’accompagnement. Alors que dans le public, des syndicats puissants freinent souvent les changements. Rappelons à ce monsieur que les écoles privées ont freiné - et freinent encore- des quatre fers pour appliquer la réforme des rythmes... ce qui, au passage, leur a valu une demande d'inscriptions accrue. Citation Celle du collège ? Ils jugent qu’elle va dans le bon sens, ils jouent le jeu, Expliquer les meilleurs résultats d'élèves par une réforme qui commencent à peine à entrer en application, il fallait oser. Modifié 24 octobre 2016 par prof désécol
nonau Posté(e) 24 octobre 2016 Posté(e) 24 octobre 2016 Phase 1: Créer une Loi qui permette le financement des écoles privées par de l'argent public (Loi Debré) = entre 9 et 12 milliards d'euros (Etat + collectivités). Phase 2: Détruire volontairement l'école publique pour créer une défiance ("école inclusive" qui détruit l'enseignement spécialisé et la prise en charge des élèves avec des troubles du comportement lourds, rythmes scolaires, "réforme" du collège, interdiction du redoublement, formations au rabais, et j'en passe...Pour ne citer que les décisions gouvernementales récentes...). Phase 3: Valoriser les résultats et la gestion des écoles privées (comme dans l'article au-dessus...). Prochaines phases...?
Lena Posté(e) 24 octobre 2016 Posté(e) 24 octobre 2016 Fais ton CV dossier d’inspection pour ton prochain rdv carrière avant de nous présenter la prochaine phase!
prof désécol Posté(e) 24 octobre 2016 Posté(e) 24 octobre 2016 Citation D’autre part, la pression sociale est énorme, et l’immigration est un problème massif, que l'on n’ose pas aborder. Je pense que si l’enseignement catholique accueillait à bras ouverts les enfants des milieux défavorisés, il n’aurait pas le succès qu’il a à l’heure actuelle. Une des valeurs que les parents donnent à l’enseignement privé, c’est précisément que ces enfants issus de l’immigration n’y sont pas nombreux. Une attitude pas très chrétienne, reconnaissons-le ! Les dirigeants de l’enseignement catholique en ont conscience. A cette rentrée, ils ont mis en place des indicateurs de mixité sociale dans les établissements. A ces derniers d’en tirer les conséquences. Pascal Balmand, le secrétaire général de l’enseignement catholique, ne peut rien imposer. Il fait confiance à l’intelligence de ses troupes. Même si bien des chefs d’établissements privés n’en tiennent guère compte. Remarquons que c'est "l'autonomie des établissements privés qui assure en général un dynamisme plus grand" dont M. Toulemonde fait l'éloge quelques lignes auparavant, qui permet cela...
lecavalier Posté(e) 24 octobre 2016 Posté(e) 24 octobre 2016 L'article semble militer dans ce sens, évidemment. On peut noter qu'il sort dans un journal prétendu "de gauche". Donc qu'il vise un lectorat bien ciblé (pas celui du Figaro, déjà convaincu). Ce qui m'interpelle aussi, c'est qu'il "neutralise le critère social" sur la seule base des CSP. Or un CSP - (petit agriculteur, employé, ...) comme on en trouve dans le privé, j'en connais, ne pose pas les mêmes problèmes aux enseignants qu'un CSP - primo-arrivant, allophone, ou de famille déstructurée comme j'en ai dans ma classe (du public). Donc comparer les deux écoles en ne regardant que les CSP n'est pas pertinent.
lecavalier Posté(e) 24 octobre 2016 Posté(e) 24 octobre 2016 il y a 5 minutes, prof désécol a dit : Remarquons que c'est "l'autonomie des établissements privés qui assure en général un dynamisme plus grand" dont M. Toulemonde fait l'éloge quelques lignes auparavant, qui permet cela... Bien vu. Ah les contorsions idéologiques ...
lecavalier Posté(e) 24 octobre 2016 Posté(e) 24 octobre 2016 La phrase importante à retenir est celle-ci: Citation A cet égard, la Cour des Comptes a fait des calculs : l’enseignement privé est une bénédiction pour les finances publiques ! Une option de lycée coûte moitié moins cher dans le privé que dans le public, par exemple. Les enseignants sont moins gradés, l’Etat ne finance pas les bâtiments... On prépare le prochain quinquennat au MEN.
juan66 Posté(e) 25 octobre 2016 Posté(e) 25 octobre 2016 Ah, la mixité sociale, que ça me fait bien rire. Tout le monde est pour, à condition que ce soient les autres qui la"subissent". Les enseignants les premiers, pour un connaître un paquet, mettent leurs enfants dans le privé ou dans les écoles "bilingues", histoire de ne pas atterrir dans l'école publique du coin, à part si on habite dans les bonnes banlieues évidemment. J'habitais en ville à la naissance de mon premier, il était déjà inscrit à l'école privée du coin, avant même de rentrer à la crèche. J'ai déménagé dans un super village, il restera dans le publique, jusqu'au collège. Je ne suis pas un hypocrite. Alors tous les volontaires de la mixité sociale, partez habiter dans les quartiers défavorisés, mettez-y vos enfants, et vous créerez une mixité sociale positive, félicitations à vous. Mais je ne vois pas sous quel prétexte les établissements qui tournent superbement bien devraient accueillir tous les "ingérables d'à côté" histoire que ce soit le bordel partout. Ce ne sont pas les locaux ou les enseignants qui font la qualité d'une école, mais les élèves eux-mêmes. Dans mon département en tout cas, les écoles REP et REP+ sont les plus modernes, les mieux équipées, avec les effectifs les plus faibles, et de large, comparativement aux villages alentours. Et pourtant, et pourtant.....Alors peut être faudrait-il chercher les causes de l'échec ailleurs, par exemple dans l'éducation parentale... 1
prof désécol Posté(e) 25 octobre 2016 Posté(e) 25 octobre 2016 Il y a 1 heure, juan66 a dit : tous les volontaires de la mixité sociale, partez habiter dans les quartiers défavorisés, mettez-y vos enfants, et vous créerez une mixité sociale positive, félicitations à vous. Mais je ne vois pas sous quel prétexte les établissements qui tournent superbement bien devraient accueillir tous les "ingérables d'à côté" histoire que ce soit le bordel partout.
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