Aller au contenu

Messages recommandés

Posté(e)
J'ai la salle info le lundi et jeudi après-midi pendant 1h20 et le mercredi toute la matinée, mais j'ai EPS le jeudi (je peux changer de jour pour avoir la salle). L'enseignant +DMQDC est avec moi le lundi après-midi (on va en salle info) et le vendredi matin mais la salle n'est pas disponible. Pour le moment, quand on y va, il a 12 élèves sur ordis en semi-autonomie, 6 avec moi mais je peux m'absenter pour aider les autres et 5 avec l'enseignant +DMQDC. Je ne comprends pas trop ce que tu veux dire :blush: . Mais maintenant qu'on a les 6 ordis en plus, je peux mettre 18-19 élèves sur ordis, les 2 qui n'ont pas le droit en autonomie, et garder avec moi les deux non-lecteurs mais je pense que les autres vont me solliciter donc pas facile. Je verrai en pratique comment ça fonctionne.

Alors moi je fonctionne autrement, mais parce que je n'ai pas d'enseignant, je ne sais pas ce qui est possible. Mais avec un adulte en plus, j'aurais vu un autre fonctionnement : l'adulte en plus surveille les élèves sur les pc (et à la limite peut donc gérer les deux non lecteurs puisque c'est un instit), pendant que tu gardes la demi classe. Demi classe coupée en deux : un groupe en autonomie sur des jeux, un avec toi sur du boulot. C'est ce que je fais avec la personne "service civique" dans ma classe, ou l'AVS (mais ça normalement c'est interdit...)

Je trouve que le plus urgent est de réussir à leur faire respecter la classe ceci dit, parce que les intéresser ok, mais si un seul suffit à tout ficher en l'air ça va pas être possible, il n'y a rien qui puisse les intéresser tous en même temps...

Je crois qu'il faudrait profiter au maximum de la présence de l'enseignant pour couper la classe en deux et avoir les récalcitrants en ligne de mire.

Normalement on doit faire de la co-animation et le maître +DMQDC ne peut pas les amener dans une autre classe. Après, je ne sais pas si c'est négociable, je vais voir à la rentrée.

On leur dit beaucoup que dealer, ça ne dure qu'un temps, que tout le monde ne peut pas devenir dealer etc mais ils ne veulent pas entendre.

Il y a cette chanson de Kery James qui résume assez bien tout ce qu'on dit :

Je vais probablement la passe à la rentrée.

Joyeux Noël, ça approche !

  • Réponses 43
  • Created
  • Dernière réponse

Membres les plus actifs

  • Shaïma

    10

  • Charivari

    8

  • Nyméria

    8

  • Pepettebond

    4

Posté(e)

Et ben dans ce cas co-anime en laissant comme tu le faisais les élèves sur PC en semi autonomie, mais c'est lui/elle qui est chargé(e) d'aller les voir de temps en temps et de s'occuper des non lecteurs le reste du temps, et toi de ton groupe.

Sur 1h20, tu peux tourner deux fois tranquillement, ce qui signifie que chacun passe dans chaque atelier une fois toutes les deux semaines.

Pour le reste, c'est difficile de juger et facile de donner des pistes, mais je n'ai jamais été confrontée à ces discours. J'estime que par moment on laisse trop la parole : pas pour "parler" mais pour négocier, décider. Les enfants ne devraient même pas envisager avoir le choix, et encore moins le prendre, pas massivement comme ça, pas à moins d'un problème très particulier.

Bonnes fêtes à toi aussi !

Posté(e)
Je ne suis juste pas d'accord avec ça. C'est eux qui doivent travailler et donc eux qui sont attentifs ou pas. Moi, mon travail c'est la prép et la façon dont je tente de leur transmettre. Ils le savent, je leur parle souvent de mon travail "à moi" et du temps et de l'investissement que ça prend. Et ils le voient. Parfois, je peux être à fond et eux pas du tout. Dans ce cas-là, c'est eux qui se pénalisent seuls, pas moi. Pareil, quand je leur demande de faire des exos d'entrainement je leur dis "Vous allez faire", moi je n'ai pas besoin d'entrainement sur le verbe ou les calculs ; eux oui. :wink:

On est pas d'accord effectivement .

Pour moi, un enfant n'est pas capable de se mettre au niveau d'un adulte, et le " donnant-donnant" ne fonctionne pas, surtout si on a pas choisi d'être ici.

Pour des enfants dans la confrontation et l'opposition, je pense que le meilleur moyen de les conforter dans ce sens c'est de les juger : "tu n'y arrives pas , c'est de ta faute tu ne travailles pas " . Comme ça fait des siècles qu'on les juge, ils n'ont pas besoin d'aller chercher bien loin pour déplaire à l'adulte !

Si les choses ne viennent pas d'eux, on ne peut pas les emmener avec nous : ils savent très bien pourquoi ils n'y arrivent pas ( si le blocage n'est pas installé bien entendu) et donc donner la vision de la classe comme une "équipe" qui fonctionne dans un même sens, de donner la voie " je voudrai qu'on le fasse pour vous préparer un maximum pour la suite ( collège..)", les met devant un autre choix; à eux de se positionner, et non pas à nous de leur dire qui ils sont.

Cette école n'est plus celle que j'ai connue ( 43 balais pour mémoire), et le temps où l'on travaillait pour ne pas se prendre une réflexion ou plus à la maison, est révolu. Les enfants de maintenant s'élèvent de plus en plus tout seul, et pour peu que l'échec scolaire mine les parents, l'école est vécue comme une contrainte sociale, voir un marqueur indélébile négatif . Mon école, celle que j'ai connue, va droit dans le mur avec les enfants de maintenant, qui sont bien moins attentifs et volontaires, mais bien plus mûrs "aux choses de la vie" car ayant plus accès au monde et à ses dérives que je l'étais moi.

Après, une chose que je ne cautionne pas, mais alors pas du tout, mais qui néanmoins me laisse mal à l'aise et qui m'a été amenée habilement par mon tuteur :" Et si c'était à cause de ta manière d'enseigner que les enfants ne travaillent pas?". Dans mon ancien boulot, quand un chef venait m'expliquer comment il fallait que je fasse mieux, la place était libre et je prenais des notes ; généralement l'essai n'était pas concluant :devil:

Mais là, je suis tout seul dans ma classe : qui mieux que moi peut agir sur cet état de fait ? C'est un avantage de ce travail : si on est honnête, on sait quand on fait bien et fait mal . Attention, j'ai pas dit qu'il était possible de faire "bien", mais s'évaluer ça prend pas 2 secondes.. Donc, même s'il y aura toujours quelqu'un pour dire mieux, je m'interroge : quel est mon rôle ? Gérer un programme et cocher des cases ? Gérer des enfants et les mettre dans les meilleures conditions ? Les pousser , les encourager, les remettre à bosser ? Leur apprendre à pêcher ou leur ouvrir les boîtes une à une ? Les autonomiser pour la vie ou le charger de bagages cognitif ? C'est surement un peu de tout ça ( si si, il n'y a aucune ironie dans cette énumération !).

D'ailleurs, histoire de faire ressentir "mon feeling", je pense que la meilleure formation pour un enseignant, serait de lui filer toute la soupe administrative durant les 2 à 3 premières années ( progression / programme/ fiche de prep ..) et qu'il essaye juste de les mettre en pratique, mais avec une volonté de les mettre en pratique pour tous. Après, suivant cette sacro-sainte liberté pédagogique, l'enseignant pourra décider de tout reconstruire. La liberté pédagogique quand on débute ( sans iufm en plus..), comment dire.. :thumbdown:

Bon aller, moyeux joël ! :noelrolleyes:

Posté(e)
Je ne suis juste pas d'accord avec ça. C'est eux qui doivent travailler et donc eux qui sont attentifs ou pas. Moi, mon travail c'est la prép et la façon dont je tente de leur transmettre. Ils le savent, je leur parle souvent de mon travail "à moi" et du temps et de l'investissement que ça prend. Et ils le voient. Parfois, je peux être à fond et eux pas du tout. Dans ce cas-là, c'est eux qui se pénalisent seuls, pas moi. Pareil, quand je leur demande de faire des exos d'entrainement je leur dis "Vous allez faire", moi je n'ai pas besoin d'entrainement sur le verbe ou les calculs ; eux oui. :wink:

On est pas d'accord effectivement .

Pour moi, un enfant n'est pas capable de se mettre au niveau d'un adulte, et le " donnant-donnant" ne fonctionne pas, surtout si on a pas choisi d'être ici.

Pour des enfants dans la confrontation et l'opposition, je pense que le meilleur moyen de les conforter dans ce sens c'est de les juger : "tu n'y arrives pas , c'est de ta faute tu ne travailles pas " . Comme ça fait des siècles qu'on les juge, ils n'ont pas besoin d'aller chercher bien loin pour déplaire à l'adulte !

Si les choses ne viennent pas d'eux, on ne peut pas les emmener avec nous : ils savent très bien pourquoi ils n'y arrivent pas ( si le blocage n'est pas installé bien entendu) et donc donner la vision de la classe comme une "équipe" qui fonctionne dans un même sens, de donner la voie " je voudrai qu'on le fasse pour vous préparer un maximum pour la suite ( collège..)", les met devant un autre choix; à eux de se positionner, et non pas à nous de leur dire qui ils sont.

Cette école n'est plus celle que j'ai connue ( 43 balais pour mémoire), et le temps où l'on travaillait pour ne pas se prendre une réflexion ou plus à la maison, est révolu. Les enfants de maintenant s'élèvent de plus en plus tout seul, et pour peu que l'échec scolaire mine les parents, l'école est vécue comme une contrainte sociale, voir un marqueur indélébile négatif . Mon école, celle que j'ai connue, va droit dans le mur avec les enfants de maintenant, qui sont bien moins attentifs et volontaires, mais bien plus mûrs "aux choses de la vie" car ayant plus accès au monde et à ses dérives que je l'étais moi.

Après, une chose que je ne cautionne pas, mais alors pas du tout, mais qui néanmoins me laisse mal à l'aise et qui m'a été amenée habilement par mon tuteur :" Et si c'était à cause de ta manière d'enseigner que les enfants ne travaillent pas?". Dans mon ancien boulot, quand un chef venait m'expliquer comment il fallait que je fasse mieux, la place était libre et je prenais des notes ; généralement l'essai n'était pas concluant :devil:

Mais là, je suis tout seul dans ma classe : qui mieux que moi peut agir sur cet état de fait ? C'est un avantage de ce travail : si on est honnête, on sait quand on fait bien et fait mal . Attention, j'ai pas dit qu'il était possible de faire "bien", mais s'évaluer ça prend pas 2 secondes.. Donc, même s'il y aura toujours quelqu'un pour dire mieux, je m'interroge : quel est mon rôle ? Gérer un programme et cocher des cases ? Gérer des enfants et les mettre dans les meilleures conditions ? Les pousser , les encourager, les remettre à bosser ? Leur apprendre à pêcher ou leur ouvrir les boîtes une à une ? Les autonomiser pour la vie ou le charger de bagages cognitif ? C'est surement un peu de tout ça ( si si, il n'y a aucune ironie dans cette énumération !).

D'ailleurs, histoire de faire ressentir "mon feeling", je pense que la meilleure formation pour un enseignant, serait de lui filer toute la soupe administrative durant les 2 à 3 premières années ( progression / programme/ fiche de prep ..) et qu'il essaye juste de les mettre en pratique, mais avec une volonté de les mettre en pratique pour tous. Après, suivant cette sacro-sainte liberté pédagogique, l'enseignant pourra décider de tout reconstruire. La liberté pédagogique quand on débute ( sans iufm en plus..), comment dire.. :thumbdown:

Bon aller, moyeux joël ! :noelrolleyes:

Pourtant, je suis tout à fait d'accord avec toi. Il n'empêche que parfois, le "leader" que nous sommes a beau essayer de mettre en place tout ce qu'il veut, ça ne passe pas. Parfois c'est notre faute (mal préparé, pas adapté, pas le bon matos, pas en forme) et parfois c'est "la leur" (ou celle du temps, de la météo, de la saison, du calendrier, du match de foot de la veille ou de celui du matin même dans la cour...), parfois même des deux. Il n'empêche qu'on est quand même le leader de cette petite équipe en construction et que c'est à nous d'en tenir les rênes, plus ou moins lâches selon les années ou les moments et qu'il faut parfois donner des petits coups de talons pour que ça avance.

Quant à notre rôle, pour moi, mon rôle est de leur donner l'envie d'apprendre, de se renseigner, d'éveiller leur curiosité et leur donner les moyens de la satisfaire. Mais aussi les rendre plus autonomes, moins dépendants, être capables d'avoir un début d'esprit critique. Et enfin leur donner une méthodologie dans les différentes matières pour réussir à comprendre ce que l'on attend d'eux, comment et pourquoi y parvenir.

Je trouve que les savoirs faire et les savoirs être sont les inconditionnels avant même les savoirs qui eux peuvent se trouver facilement quand on a les bons outils et les bonnes méthodes pour les analyser.

C'est ma vision de ce métier que j'adore, mais ça n'est certainement pas celle partagée par tous.

Pour revenir à la question de Shaïma, je trouve en effet que des projets (encore plus s'ils viennent d'eux) peuvent leur permettre de raccrocher les wagons, mais comme le disait une collègue cela n'empêchera pas de continuer à travailler sur les règles au sein de la classe car un seul élève ne peut pas pénaliser, le jour où il l'a décidé, tout le reste de la classe.

D'ailleurs j'en profite pour dire que je travaille moi aussi en REP (pas REP+ mais ça pourrait, les critères d'attribution c'est une autre histoire) appelée avant ZEP zone violence et je n'ai jamais entendu ce genre de discours dans la bouche de mes élèves (pourtant certains y sont confrontés de plus ou moins loin). D'ailleurs, j'ai parfois l'impression de travailler dans une école de bisounours quand je lis certaines choses, alors que c'est loin d'être le cas. Mes élèves vivent pour la plupart dans des appartements minuscules et pas en très bon état, quand ce n'est pas dans une chambre d'hôtel avec d'autres familles. Certains ont des difficultés personnelles extrêmement difficiles. Mais jamais nous n'avons été confronté à cela. Certains sont en grosses voire très grosses difficultés scolaires, d'autres ont un gros manque de vocabulaire mais la plupart sont heureux de venir le matin (beaucoup disent s'ennuyer pendant les vacances).

N'y aurait-il pas aussi dans ce type de réponse, une sorte de provoc envers les adultes pour essayer de les faire réagir ? Entendre de leur bouche justement qu'ils sont capables de mieux, que vous croyez en eux ? :idontno:

Je ne sais pas, c'est vraiment une hypothèse mais je trouve que nous avons de moins en moins de soucis avec enfants et familles depuis que nous sommes à peu prêts stables sur l'école et que nous avons montré notre souhait de travailler pour les élèves. Je ne dis pas que vous ne le faites pas, hein, simplement qu'ils ont peut-être besoin de l'entendre et de le voir encore et encore pour que ça rentre.

Une anecdote, ma première année, une élève est venue me voir au mois de juin pour me demander si je restais sur l'école l'année suivante. Quand je lui ai dit que oui, elle m'a dit qu'elle pensait que ça n'était pas possible. Pour elle nous n'avions pas le droit de rester deux ans de suite au même endroit. Maintenant, les enfants ne pensent même plus à poser la question, pour savoir si nous serons là ou pas l'année suivante. Ils cherchent juste à savoir quelle classe nous aurons. ;) C'est peut-être un détail mais je pense qu'il signifie finalement beaucoup, sur l'image qu'ont les élèves de leur école. Est-ce qu'il n'y a pas aussi quelque chose de cet ordre là ? Les enfants qui se sentent "délaissés" car gros turn over sur l'école, au vue des difficultés, et, du coup, ils essaient de tester.

Plein de courage en tout cas, parce que ça doit vraiment être épuisant au quotidien ! Profite de ces vacances pour te ressourcer.

Posté(e)

Bonjour,

Aujourd'hui, je pense que leur apprendre ce que c'est qu'une proposition ou un attribut du sujet, c'est secondaire. Quand à 10 ans, vous pensez que votre rôle c'est de ramener de l'argent à la maison par n'importe quels moyens et que vous vivez dans une violence permanente, ce que c'est qu'un COS, vous vous en fichez. Pour moi, avec ces enfants là, mon rôle est de leur apprendre à devenir autonome, à penser à demain car beaucoup vivent au jour le jour.

L'autre jour, j'allai aux jeux en bas de la tour avec mes enfants et je vois deux de mes élèves avec un dealer (un ancien élève :unsure:) en train de surveiller si les policiers ne venaient pas. Si à 9 ans, ils se font de l'argent comme ça, je comprends pourquoi ils ne voient pas l’intérêt de l'école ... Le fossé entre l'Ecole et leur vie de tous les jours est immense. Je ne vois pas de solutions concrètes pour le réduire.

Les règles au sein de la classe, on y travaille. Un élève ne peut pas "pénaliser" toute une classe, je suis entièrement d'accord (mais ce n'est pas toujours le même élève et les autres suivent et en rajoutent). Mais comment le faire appliquer ?

Il y a effectivement un gros turn-over. L'année dernière, leur enseignante (première classe de sa carrière) est parti en arrêt aux vacances de Février. Un remplaçant arrive juste après les vacances et leur dit que la maitresse est partie en dépression à cause d'eux (ce qui n'est pas complètement vrai). Il est resté 1 semaine et jusqu'à la fin de l'année il y a eu un balaie de remplaçants qui restaient une à deux semaines en moyenne (le plus courageux a tenu 3 semaines 1/2). Les enseignants partent dès qu'ils peuvent (et on peut pas leur en vouloir). Seul le directeur, un enseignant (qui était cette année +DMQDC) et moi restons.

Je demande parfois aux enfants de faire une présentation du métier qu'ils rêveraient de faire. Ils finissent toujours par "je dis ça comme ça, je vais pas vraiment faire ça". Et quand je leur demande pourquoi, ils me disent que c'est trop difficile, qu'il faut faire des études après le bac... Je pense qu'ils ne croient réellement pas en eux et qu'ils ont besoin d'être rassuré mais que ce n'est pas pour ça qu'ils vont plus croire en eux.

Une anecdote aussi : juste avant les vacances, une gamine de CP vient me voir et me dit "mais dans l'école de ma cousine les profs ils restent longtemps. Si là ils partent tous c'est à cause de nous ?". Je n'ai pas su quoi lui répondre :unsure:. Ils se sentent probablement délaissés.

Autre anecdote (qui m'a fait du bien) : aujourd'hui j'étais à l'école et ce matin, un groupe d'élèves vient et me demande ce que je fais. Je leur explique que je prépare ce qu'on va faire à la rentrée. Là, un petit de GS dit "Ah parce que tu prépares ce que vous faites en classe ?" :getlost:. Et là, un de mes élèves (que j'ai vu avec le dealer, qui ne sait pas pourquoi il vient à l'école, en très grosses difficultés) dit "bah oui, si elle préparerai pas la classe j'aurais pas progressé comme ça cette année." :yahoo: :yahoo: :yahoo: :yahoo: :yahoo: Du coup, je commence à me dire que ce qu'on fait cette année ne sert pas à rien et que si lui à le sentiment de progresser, ça me fera au moins une victoire (bon, il sait un tout petit peu lire, il écrit très difficilement mais il a beaucoup progressé en maths et il est quand même meilleur en lecture/écriture que l'année dernière). Après j'étais super motivée :D !

Posté(e)

Pour le défi calcul, tu peux très bien commencer par le niveau CE et donner le niveau CM à ceux qui en sont capables. C'est de la différenciation toute simple à mettre en place. Mes CM adorent ce moment aussi.

Posté(e)

Bonjour,

Aujourd'hui, je pense que leur apprendre ce que c'est qu'une proposition ou un attribut du sujet, c'est secondaire. Quand à 10 ans, vous pensez que votre rôle c'est de ramener de l'argent à la maison par n'importe quels moyens et que vous vivez dans une violence permanente, ce que c'est qu'un COS, vous vous en fichez. Pour moi, avec ces enfants là, mon rôle est de leur apprendre à devenir autonome, à penser à demain car beaucoup vivent au jour le jour. Tout à fait d'accord. Reste sur les bases pour ceux qui en ont besoin et pousse uniquement pour ceux qui le pourraient.

L'autre jour, j'allai aux jeux en bas de la tour avec mes enfants et je vois deux de mes élèves avec un dealer (un ancien élève :unsure:) en train de surveiller si les policiers ne venaient pas. Si à 9 ans, ils se font de l'argent comme ça, je comprends pourquoi ils ne voient pas l’intérêt de l'école ... Le fossé entre l'Ecole et leur vie de tous les jours est immense. Je ne vois pas de solutions concrètes pour le réduire.

Les règles au sein de la classe, on y travaille. Un élève ne peut pas "pénaliser" toute une classe, je suis entièrement d'accord (mais ce n'est pas toujours le même élève et les autres suivent et en rajoutent). Mais comment le faire appliquer ? Je développe longuement en dessous.

Il y a effectivement un gros turn-over. L'année dernière, leur enseignante (première classe de sa carrière) est parti en arrêt aux vacances de Février. Un remplaçant arrive juste après les vacances et leur dit que la maitresse est partie en dépression à cause d'eux (ce qui n'est pas complètement vrai). Il est resté 1 semaine et jusqu'à la fin de l'année il y a eu un balaie de remplaçants qui restaient une à deux semaines en moyenne (le plus courageux a tenu 3 semaines 1/2). Les enseignants partent dès qu'ils peuvent (et on peut pas leur en vouloir). Seul le directeur, un enseignant (qui était cette année +DMQDC) et moi restons.

Je demande parfois aux enfants de faire une présentation du métier qu'ils rêveraient de faire. Ils finissent toujours par "je dis ça comme ça, je vais pas vraiment faire ça". Et quand je leur demande pourquoi, ils me disent que c'est trop difficile, qu'il faut faire des études après le bac... Je pense qu'ils ne croient réellement pas en eux et qu'ils ont besoin d'être rassuré mais que ce n'est pas pour ça qu'ils vont plus croire en eux.

Une anecdote aussi : juste avant les vacances, une gamine de CP vient me voir et me dit "mais dans l'école de ma cousine les profs ils restent longtemps. Si là ils partent tous c'est à cause de nous ?". Je n'ai pas su quoi lui répondre. Ils se sentent probablement délaissés. Oui, il doit donc y avoir un peu de ça quand même.

Autre anecdote (qui m'a fait du bien) : aujourd'hui j'étais à l'école et ce matin, un groupe d'élèves vient et me demande ce que je fais. Je leur explique que je prépare ce qu'on va faire à la rentrée. Là, un petit de GS dit "Ah parce que tu prépares ce que vous faites en classe ?" :getlost:. Et là, un de mes élèves (que j'ai vu avec le dealer, qui ne sait pas pourquoi il vient à l'école, en très grosses difficultés) dit "bah oui, si elle préparerai pas la classe j'aurais pas progressé comme ça cette année." :yahoo: :yahoo: Du coup, je commence à me dire que ce qu'on fait cette année ne sert pas à rien et que si lui à le sentiment de progresser, ça me fera au moins une victoire (bon, il sait un tout petit peu lire, il écrit très difficilement mais il a beaucoup progressé en maths et il est quand même meilleur en lecture/écriture que l'année dernière). Après j'étais super motivée ! C'est énorme, comme victoire. Tu peux être fière de toi.

Ça peut donc certainement s'améliorer mais sur le le long terme voire trèèèès long terme (plusieurs années à mettre en place des choses claires et en concertation sur l'école).

Pour l'application des règles, peut-être quelques pistes. C'est ce que nous avons mis en place sur l'école et qui porte plutôt ses fruits.

Un permis à points suivi par tous les enseignants de l'école et qui permet à chacun d'enlever des points à n'importe qui, n'importe quand. En gros, l'idée c'est que mes élèves, ne sont pas que mes élèves. Ce sont avant tout des élèves de l'école et ça n'est pas parce que je ne les vois pas qu'ils peuvent faire n'importe quoi. Si je sors en récré et qu'un élève chahute dans le rang, ça arrive très souvent qu'un autre enseignant le reprenne (voire lui enlève des points) si je ne l'ai pas vu. Et personne ne 'en offusque, ni ne remet en cause. C'est comme ça c'est tout. Tu as fait une bêtise tu en assumes les conséquences (j'en arrive au point où se sont eux qui m'apporte leur cahier sans que je n'ai besoin de leur demander quand ils ont des points à enlever).

Ça aide beaucoup sur l'ambiance générale car ils savent qu'ils sont "cernés" :devil: .

Dans les classes, pour la plupart nous avons une échelle de comportement liée au permis qui leur donne ou enlève des droits selon les points perdus.

Autre chose, ne rien oublier. Et ça c'est épuisant. :heat: Quand je dis quelque chose, je le fais et pour cela j'ai besoin de tout noter. Donc si je dis à X qu'il a 2 minutes de récré en moins pour rattraper le temps qu'il nous a fait perdre, à Y qu'il doit recopier sa leçon sans erreurs parce que là c'est vraiment trop, à Z qu'il va s'excuser pour ses insultes envers I, à B que puisqu'il a passé 10 min à jouer au lieu de faire son exo, il fera son exo pendant que les autres joueront pendant 10 min,... ça doit être le cas dès la récré suivante. Sauf que, comme n'importe quels enfants, ils essaient de filouter (ou ils oublient vraiment) ; du coup, il faut que je tienne les comptes et pour ça j'ai un petit cahier sur lequel je note TOUT et je barre au fur et à mesure. Petit à petit, comme ils savent que je n'oublie pas et que je déteste qu'on me fasse perdre mon temps :devil: , ils le font d'eux-mêmes.

Mais ça marche aussi pour le positif, si je leur dit que je leur lirai un chapitre de plus parce qu'ils ont supers biens travaillés ce matin, je ne dois pas revenir dessus l'aprem parce que j'ai la flemme ou du retard ou...

Bref, toujours faire ce que l'on dit. Ça tombe sous le sens mais c'est loin d'être si simple.

Essayer d'isoler au max le casse-pied du moment et là les collègues sont notre salut. Nous n'hésitons pas à envoyer un élève pour qu'il aille faire, terminer son travail dans une autre classe.

Quand on se fâche après un élève et qu'il part dans la provoc (sourire, surenchère...) ne jamais continuer devant les autres. C'est le groupe qui le pousse à continuer. L'éloigner (dans le couloir, dans la classe d'un collègue) ou demander à un autre adulte de venir le chercher. Puis se calmer, insister auprès des autres sur le fait que cette attitude est inadmissible et éventuellement sanctionner ou au moins reprendre sèchement ceux qui trouveraient ça très drôle et ne reprendre la discussion avec l'élève en question qu'une fois que tout le monde est redescendu. J'exige toujours des excuses et n'accepte jamais dans ma classe un élève qui m'a manqué de respect et qui n'a pas accepté de présenter des excuses (orales ou écrites peu importe). Une fois les excuses faites, on reparle calmement mais je ne lâche pas sur le fait que son attitude était inadmissible et qu'elle ne sera jamais acceptée.

Une dernière chose, pour rebondir sur le fait que tes élèves n'ont presque pas fait de sport, musique,... les années précédentes. Je commence très vite à travailler en groupes, en ateliers, sur des trucs différents pour leur montrer qu'on peut faire des trucs sympas ensemble. Ça a d'autant plus de poids quand ensuite je leur dis que là, non, vu la matinée qu'on a passé, on ne pourra pas faire ça. Souvent le lendemain, ils font plus attention.

Un projet théâtre m'a permis de garder un climat correct de travail jusqu'à la fin de l'année dans mon premier CM2 pas simple. Parce qu'ils savaient qu'une fois les "indispensables" réalisés et réalisés correctement nous pourrions passer du temps sur notre projet.

La plupart de la classe accroche à ce genre de choses et adapte son comportement, pour les irréductibles tant pis. Ils mettent le bazar pendant les maths ? Si c'est vraiment trop, ils sortent et tant pis pour eux, ils ne participeront pas au projet ce jour-là (1. parce qu'ils doivent rattraper ce qu'ils n'ont pas fait 2. parce que leur attitude du jour ne leur permettra pas de participer correctement). Très vite, j'ai réussi à mobiliser tout le monde et avoir un climat très différent.

En plus, si vraiment ça ne marche pas je passe aussi au mode dragon. Et là... je fais classe "à l'ancienne", ils grattent, silence complet, je suis derrière le dos de chacun. Ensuite, à la fin de la demi-journée, journée, ou plus... Je leur dis : "C'est agréable de travailler comme cela ? Ça vous plait ?" La réponse est non, s'ils veulent s'amuser à dire oui, pas de problème, on continue, ça me repose (en fait pas vraiment, j'ai plein de corrections :secret: ).

La comparaison entre ce travail à la noix et les différentes modalités, projets, ... que l'on peut faire d'habitude est vite faite et ils font tout ensuite pour travailler autrement.

Dernière chose, faire preuve de fermeté mais savoir aussi faire preuve d'humour se montrer sûre de soi mais être capable de dire qu'on ne sait pas ou que l'on s'est trompé et s'excuser s'il le faut. Et ne pas non plus hésiter à moucher ceux qui testent et sont un peu dans la provoc. Ah et se montrer exigeant (ça montre qu'on croit en eux, qu'on sait qu'ils en sont capables).

Voilà, pas de solutions miracles mais ce que nous essayons de mettre en place dans notre école et qui au bout de plusieurs années maintenant fonctionnent plutôt bien. Je ne sais pas si ça t'aide.

Posté(e)

+ 1 pour Picot, avec des élèves faibles c'est vraiment bien car c'est toi qui fais la transposition au début, ensuite ceux qui ont compris prennent le relais, ils aiment bien. Pour les plus faibles, ils écrivent les transformations sur leur ardoise ou dans le cahier de brouillon. Tu peux aussi écrire au tableau ou faire écrire au tableau, ils vérifient s'ils ont trouvé.

Si tes élèves écrivent un minimum, le cahier d'écrivain débloque pas mal avec les mini-productions (ou jogging d'écriture) à illustrer et à lire aux autres. Un exemple sur ce blog : http://www.laclassedemallory.com/rituel-redaction-jogging-d-ecriture-comme-zazou-a39963612

Pour les C'est pas sorcier, avec des élèves turbulents, je donnais toujours un quizz à compléter, il fallait qu'ils soient attentifs pour avoir le plus de réponses possibles.

Pour travailler le vocabulaire, un jeu super bien et collaboratif l'Unanimo, un mot est lancé et les élèves écrivent 8 mots en rapport, pour marquer des points il faut que les autres aient aussi trouvé les mêmes mots. Il coûte une vingtaine d'euros je crois.

Et tes collègues, ils font quoi pour motiver leur classe ? Vous en discutez ?

Posté(e)

Depuis deux ans je fais des équipes en classe et ça marche du tonnerre. Au début c'était pour trouver un stratagème pour donner du sens aux fractions (les équipes gagnent des fractions de points) mais je me suis vite rendu compte que c'était un puissant outil de ludification et motivation : http://www.charivarialecole.fr/une-astuce-d-organisation-par-jour-des-equipes-en-classe-a118380140

Je combine ça avec les élèves mystère. Dans une classe difficile, je les mettrais en place sans hésiter... http://www.charivarialecole.fr/une-idee-d-organisation-par-jour-le-marcheur-mystere-a118477092

Posté(e)

Ha j'aime bien ta façon de gérer les équipes. Chez moi il n'y en a que trois et ce n'est pas directement liés aux responsabilités, même si ça a un léger impact.

Par contre, l'idée de donner des quarts de points.... je vais tester. Je sens que ça va en faire hurler certains mdrrr

Posté(e)

Ca aussi c'est top pratique. Je ne distribue plus les responsabilités : ils se dem... Débrouillent entre eux. Je dis "est-ce qu'un tigre pourrait effacer le tableau ?" Et hop.

Posté(e)

Oui c'est pénible à gérer il faut reconnaitre, mais c'est lié à ma grille de comportement donc ça m'est utile. Et ça me fait deux "pôles" : un pour le comportement, un pour le travail scolaire.

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.

×
×
  • Créer...