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grand débat: la commission rend son rapport


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Source : Le Monde de l’éducation n°328 (septembre 2004)

GRAND DEBAT : LA COMMISSION REND SON RAPPORT

De Brigitte Perucca

Début octobre, la Commission du débat national sur l’avenir de l’école, présidée par Claude

Thélot remettra son rapport, fruit des multiples rencontres qui ont rassemblé enseignants et

parents au début 2004. Cet article en révèle les grandes lignes.

Ce rapport (environ 150 pages) porte fortement la marque du président de la commission

et s’apprête à bouleverser les choses, notamment en redonnant la parole aux politiques sur les

questions éducatives.

Le cœur du rapport tourne autour de huit sujets :

· La scolarité obligatoire, définition, maîtrise du socle de compétences et de connaissances

et diversification.

· Les voies au lycée.

· L’orientation.

· La responsabilité de l’établissement scolaire, son organisation, son autonomie (avec, pour

le premier degré, la création d’un établissement de l’enseignement obligatoire).

· Le métier de l’enseignant.

· L’éducation concertée avec les parents.

· Le partenariat (avec les entreprises, la justice et la police, les associations…)

· La question de la mixité sociale.

Pour la réussite de tous

Le socle commun vise à donner un contenu à la scolarité obligatoire et à assurer un début

de diversification sans que celle-ci aboutisse à une orientation précoce. Il engage surtout la

société à penser autrement la réussite scolaire : le propos n’est pas de faire accéder tous les

élèves à l’élite, mais de permettre la réussite de tous.

Premier grand principe : la commission ne désavoue pas l’organisation scolaire en cycles

mise en place par la loi d’orientation de 1989 (Jospin), mais elle propose, au contraire, de

l’étendre au collège. Trois grands cycles son ainsi définis : celui des apprentissages (CP, CE1),

celui des approfondissements (CE2, CM1, CM2, 6ème), et celui de la diversification (5ème, 4ème,

3ème).

Deuxième grand principe : le rapport opère une distinction entre enseignements

obligatoires (eux mêmes divisés entre socle commun et hors socle commun) et enseignements

optionnels. Il n’est pas possible de passer d’un cycle à l’autre sans avoir obtenu le minimum requis.

Au cycle 1, la langue et les mathématiques forment le socle commun, auxquels viennent

s’ajouter les arts et l’E.P.S.

En cycle 2, le socle commun se compose toujours du français et des mathématiques, auxquels

viennent s’ajouter trois compétences nouvelles :

1. l’anglais international

2. la maîtrise des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC)

3. l’éducation à la vie en commun

A ce noyau dur s’ajoutent l’E.P.S, les arts, le travail manuel et des éléments de culture générale.

En cycle 3, le socle commun s’enrichit avec la présence des humanités et des sciences, en plus du

français, des maths, de l’anglais et des NTIC. A la partie « fondamentale mais non

indispensable » viennent s’ajouter une LV1 (l’anglais entrant dans les compétences de base), de la

technologie (mais le travail manuel demeure), d’éléments fondamentaux de droit et d’économie,

d’une première découverte des métiers et d’une éducation à la citoyenneté et à la vie

démocratique.

Cette scolarité obligatoire pourrait être sanctionnée par un « brevet d’études fondamentales ».

La commission propose la création d’un « Haut Conseil de l’éducation », autorité

indépendante composée de personnalités dont la majorité seraient des membres de la société

civile ainsi que des responsables politiques. Deux organes seraient rattachés à ce Haut Conseil :

le Conseil national des programmes, dans lequel les experts du système éducatif trouveraient

toute leur place, et le Haut Conseil à l’évaluation de l’école.

La commission suggère de passer de un à deux ans la formation en IUFM. Pendant ces

deux années, priorité serait donnée à l’alternance, c’est à dire l’apprentissage du métier sur le

terrain. A l’issue de ces deux ans, le fonctionnaire stagiaire passerait une série de trois

épreuves : sur la discipline qu’il a choisie et comment l’enseigner s’il s’agit d’un poste dans le

second degré ; sur la dominante pour laquelle il aura opté, sur l’éthique professionnelle.

Une autre notion du temps

Pour la commission, le travail enseignant ne doit pas se réduire aux cours : les élèves, pour

progresser, ont besoin d’être accompagnés. Le temps de travail doit donc également englober la

formation, le travail avec les collègues, la liaison avec les parents, l’aide au choix et à

l’orientation…

Le soutien viendra d’en haut

Claude Thélot et la commission se pose en réformateurs de l’école. Soucieux de ne pas en

rester aux généralités, les auteurs ont d’ailleurs rédigé des principes et des recommandations

accompagnés d’illustrations, qui représentent autant d’applications possibles de leurs propositions

de réformes.

Les propos de Jacques Chirac et de Jean Pierre Raffarin ont en tout cas conforté et

encouragé Claude Thélot dans l’idée que ce travail ne restera pas lettre morte.

Le président de la République a fait référence, le 14 Juillet, à la future loi d’orientation sur

l’éducation « devant être élaborée à la rentrée », qui devra porter une « revalorisation » de

l’éducation civique, de manière à traiter le problème du racisme et de l’antisémitisme.

Jean Pierre Raffarin a assigné pour mission à son gouvernement « d’adapter l’école à la

société d’aujourd’hui ».

Avant que François Fillon ne s’engage dans une réforme de l’éducation nationale, la parole

revient aux usagers et aux enseignants.

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