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Une application sur tablette pour lutter contre l'illettrisme


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http://www.normandie-actu.fr/une-application-sur-tablette-pour-lutter-contre-lillettrisme-bientot-testee-au-havre_67770/

 

Une application sur tablette pour lutter contre l'illettrisme bientôt testée au Havre

 

Une application pour lutter contre l'illettrisme est conçue dans les laboratoires de recherche de Paris-Descartes. Le Havre sera la ville pilote pour tester ce nouvel outil.

 

Mis en avant par le Gouvernement en 2013, l’illettrisme est une cause nationale que l’état aimerait voir disparaître. Selon une étude de l’INSEE, 7% de la population active française possède des difficultés pour lire et écrire. Pourtant, 7 illettrés sur 10 travaillent. Pour tenter de lutter contre ce fléau, le monde scientifique planche sur de nouvelles techniques d’apprentissages. C’est le cas d’Alain Bentolila. Ce professeur de linguistique travaille actuellement sur la création d’une application pour tablette visant à lutter contre l’illettrisme. Optimisée par le laboratoire de recherche de Paris-Descartes, elle sera testée en mars prochain par différents établissements de la ville du Havre.

 

Ouvrir la réflexion

 

C’est le laboratoire de recherche CIFODEM qui optimise actuellement l’application la Machine à lire. Elle a pour but d’aider le lecteur à lire sur le long cours et à développer son endurance. Elle sera expérimenté dans la ville du Havre, à la mi-mars. Après avoir testé ses limites sur différents types de lecteurs, elle sera ensuite adaptée et optimisée pour finalement être ouverte à tous. Pour Agnès Canayer, adjoint au maire, chargée de la famille, de la jeunesse, de l’enseignement et de la petite enfance, c’est une véritable chance de pouvoir tester cette application au Havre.

"Nous sommes très flattés d’avoir été choisis, car la réussite scolaire est une priorité pour nous. Cette application permettra d’ouvrir des ateliers de questionnement de texte. Alain Bentolila souhaite susciter la compréhension des textes. Il arrive que les enfants sachent décrypter un texte, mais n’en comprennent pas le sens. Il veut ouvrir la réflexion.

  .

Un outil testé dans les établissements scolaires

 

Différents animateurs et professionnels de la ville suivent actuellement des formations pour être opérationnels à la mise en place de l’expérimentation. L’application sera testée dans des associations et des établissements scolaires. Agnès Canayer espère que l’application aura rapidement des effets positifs sur les lecteurs.

  

 

"Ce projet a pour but d’être testé dans les écoles et les collèges. A plus large échelle, l’outil sera ensuite utilisé par des associations ou des centres culturels comme des bibliothèques. Des associations de la ville travaillent déjà sur ce concept, en étudiant le sens de certains textes de rap, par exemple. Le principe est de donner un sens à la lecture. Cet outil va chercher à aider le lecteur à aller plus loin dans le texte. C’est comme les sportifs : plus vous courrez, plus vous irez loin. C’est pareil pour la lecture."

 

 

Un outil novateur

 

Cette application pourrait attiser la curiosité des jeunes générations. Elle met en place de nouvelles techniques d’apprentissage qui pourraient rapidement montrer des résultats. Agnès Canayer en est persuadé la technologie est un outil positif.  

 

 

"Nous sommes pour l’innovation. Cela nous permet d’avancer. Si cette application est une façon pour nous de favoriser l’apprentissage de la lecture et d’aider la réussite scolaire, c’est une très bonne chose. Ce concept est novateur. Il va mélanger des parties de texte que le lecteur devra lire à des parties auditives pour permettre au lecteur de se reposer et de ne pas se lasser trop rapidement de la lecture. L’application vise à lire de plus en plus et à comprendre mieux le texte. Alain Bentolila veut donner goût à la lecture, leur donner envie d’aller plus loin."

 

 

 

Outil révolutionnaire ou gadget de plus à l'heure des applications en tout genre ?

Posté(e)

Ou ni l'un ni l'autre, wait and see.

Posté(e)

Quelques précisions sur la "Machine à lire" :

 

http://www.lepoint.fr/societe/vallaud-belkacem-decouvre-la-machine-a-lire-nouvelle-methode-de-lecture-22-02-2016-2020208_23.php

 

Education: Vallaud-Belkacem découvre la "Machine à lire", au Havre

 

Une tablette numérique pour apprendre à lire sans craindre d'affronter les pages qui se succèdent: "une Machine à Lire" expérimentée au Havre va bientôt être généralisée dans l'Hexagone.

 

Conçue par le linguiste Alain Bentolila et présentée lundi à la ministre Najat Vallaud-Belkacem dans une école d'un quartier populaire de la cité portuaire, la méthode consiste à faire lire des enfants d'âges variés sur des tablettes numériques, avec lesquelles ils peuvent alterner les phases d'écoute et de lecture d'un texte.

 

L'objectif est que les phases audio soient progressivement réduites et les phases de lecture de plus en plus allongées, afin que les enfants puissent "tenir la distance" et lire de plus en plus longtemps, selon M. Bentolila, qui rapproche sa méthode d'un entraînement à l'endurance pour un coureur à pied.

 

"Les recherches expérimentales les plus récentes montrent clairement que ce qui handicape véritablement les lecteurs peu aguerris c'est bien l'incapacité et la crainte d'affronter une distance de lecture dépassant quatre à cinq pages", a-t-il expliqué.

 

On rencontre ces "peu lecteurs", comme les appelle le linguiste de l'Université Paris Descartes, d'abord dans le milieu scolaire, mais on les retrouve ensuite en nombre dans le monde adulte. "Ils n'ouvriront jamais un livre et seront ainsi exclus de notre patrimoine culturel", déplore le linguiste.

 

"Quand on voit le nombre d'élèves qui rentrent au collège et qui en sortent sans maîtriser les fondamentaux de la lecture et de l'écriture, soit globalement un élève sur cinq, et le nombre d'adultes qui ne maîtrisent pas suffisamment les mots de la langue française pour pouvoir s'exprimer, on se dit qu'il faut consacrer toute notre énergie à cette priorité-là", a déclaré à la presse la ministre de l'Education.

 

Selon M. Bentolila, il y a environ 8% de la population française qui est frappée d'illettrisme et 35% de "peu lecteurs".

 

L'usage -individuel- de la tablette et de son application est obligatoirement prolongé par une restitution collective supervisée par un enseignant pour s'assurer que le texte a bien été compris.

 

L'expérience menée depuis plus de deux ans au Havre, une ville qui a une politique très active en matière de lecture, se déroule pour le moment en activité péri-scolaire. Mais dès la rentrée de septembre, elle sera introduite dans des écoles primaires au Havre mais aussi dans d'autres villes de France, dans le cadre du dispositif "Plus de maîtres que de classes" qui a été mis en place par le ministère depuis 2012.

 

"Ce dispositif, dont on parle assez peu, est un vivier de 2.500 établissements où un enseignant en surnuméraire, qui n'a pas de classe attitrée, peut passer de classe en classe pour aider les enfants en difficulté et aider ses collègues", a précisé la ministre.

 

"Cette +Machine à lire+ est un excellent outil pour ces enseignants, en matière d'aide à la lecture", a-t-elle estimé.

 

L'application comprend déjà 35 titres, des livres jeunesse, et des classiques comme l'Odyssée d'Homère, Aladin, Les Trois Mousquetaires et bientôt Notre-Dame de Paris.

 

"Les textes ont été raccourcis et on a conservé uniquement les passages où il y a de l'action, en enlevant les parties descriptives, mais on ne réécrit pas Victor Hugo", assure M. Bentolila.

 

"Nous prenons les enfants comme ils sont aujourd'hui, c'est-à-dire familiers des séries télévisées où l'action est prépondérante", explique-t-il.

M. Bentolila s'est déclaré satisfait des premiers résultats de sa méthode auprès des enfants havrais testés. "Après un certain temps, 25 à 30% d'entre eux sont allés chercher le texte original", affirme-t-il.

 

La "Machine à Lire" concernera en priorité des élèves allant du CM1 à la 5e.

 

Mais, selon le linguiste, elle convient à des enfants plus jeunes et même, comme on apprend à tout âge, à des personnes âgées, des expériences ayant été menées en maison de retraite.

Posté(e) (modifié)

"Machine à lire", "Machine à apprendre".....: https://www.youtube.com/watch?v=crKrGjGpjBw

 

Ce qui est effrayant avec NVB, c'est que tous les 15 jours, elle a une nouvelle priorité: la lecture, la dictée, le calcul mental, la lutte contre le harcèlement......c'est vrai que ce sont des choses que nous ne faisons pas dans nos classes.

J'attends avec impatience qu'elle se fixe comme priorité l’amélioration du traitement et des conditions de travail du personnel enseignant

Modifié par forrester
Posté(e)

Et puis concrètement, on a du mal à voir comment cela va pouvoir être utilisé en classe...

 

 

L'expérience menée depuis plus de deux ans au Havre, une ville qui a une politique très active en matière de lecture, se déroule pour le moment en activité péri-scolaire. Mais dès la rentrée de septembre, elle sera introduite dans des écoles primaires au Havre mais aussi dans d'autres villes de France, dans le cadre du dispositif "Plus de maîtres que de classes" qui a été mis en place par le ministère depuis 2012.

Posté(e)

Si cette tablette et son application sont testées en classe, on aboutira certainement, à force d'améliorations, à un outil utile pour les élèves. :)

Posté(e)

Il faut juste avoir les tablettes.

Posté(e)

http://www.normandie-actu.fr/une-application-sur-tablette-pour-lutter-contre-lillettrisme-bientot-testee-au-havre_67770/

 

Une application sur tablette pour lutter contre l'illettrisme bientôt testée au Havre

 

 

Outil révolutionnaire ou gadget de plus à l'heure des applications en tout genre ?

Les tablettes ne font que retarder et rendre plus difficile l'apprentissage de la lecture et de l'écriture - le fait même de dissocier lecture et écriture montre la méconnaissance de la nature de ces deux langages et de ce qui les unit. Ce dont les élèves ont besoin, c'est d'une bonne méthode d'écriture-lecture. Ça peut se faire, par exemple, pour moins de 15,00 €, en achetant le manuel récemment réédité de Colette Ouzilou Apprendre à lire : méthode simple et rapide (Belize), ainsi qu'un cahier et un crayon. Et sans branchement...

Posté(e) (modifié)

Lire à ce propos Stanislas Dehaene :

 

http://www.internetactu.net/2013/01/29/enfants-et-ecrans-psychologie-et-cognition/

 

 

Le problème, par contre, estime Stanislas Dehaene, c’est la disparition de l’écriture”. Un article récent (.pdf) de PNAS montrait qu’en Chine, l’usage du clavier avait un réel effet sur la baisse de performance de lecture des enfants, car avec le clavier, ils doivent passer par la phonologie pour entrer un caractère. On sait également, dans le domaine de l’écriture alphabétique, que le circuit visuel et gestuel de l’écriture facilite la mémorisation. On sait qu’apprendre à écrire en même temps qu’on apprend à lire facilite l’apprentissage de la lecture, certainement parce que le cerveau mémorise mieux l’information quand il utilise des codes multiples.

 

“Pour autant, je m’indigne que l’école n’apprenne pas à taper au clavier. C’est une habileté indispensable. L’école doit à la fois conserver la compétence de l’écriture et l’adapter aux compétences dont nous aurons tous besoin demain.

 

Dehaene ne disqualifie donc pas l'usage de la tablette dans les apprentissages scolaires, même s'il souligne effectivement l'importance considérable de l'acte d'écrire comme facilitateur de l'apprentissage de la lecture. Lire aussi, juste avant dans le même article :

 

 

Pour le neuroscientifique Stanislas Dehaene, responsable de l’unité de neuroimagerie cognitive de l’Inserm-Cea, auteur de la Bosse des maths et des Neurones de la lecture, l’enrichissement permanent de notre environnement par des symboles et outils nouveaux nous a toujours été bénéfique. Les technologies nouvelles ont toujours engendré des inquiétudes, comme le rappelle le Phèdre de Platon, où Socrate critiquait l’arrivée de l’écriture et de la lecture. On sait depuis que c’est faux. Contrairement à ce que pensait Socrate, la lecture augmente la mémoire. Et si on se souvient de cette phrase, c’est grâce à la lecture. On sous-estime souvent l’importance des révolutions cognitives sur le cerveau lui-même.”

 

“Le cerveau humain avait évolué pour le langage parlé, mais pas pour apprendre à écrire”. On peut enrichir notre cerveau de compétences nouvelles, mais cela ne se fait pas à partir de rien. Cela nécessite de réorienter le fonctionnement de certains de nos neurones. C’est ce que Dehaene a appelé le recyclage neuronal. “Le cerveau d’une jeune enfant est organisé. Quand on observe le cerveau d’un enfant de 2 mois qui écoute un langage parlé, on constate que les zones activées sont très proches de celles d’un adulte qui lit” (hormis les régions frontales du cerveau, même si des études récentes montrent qu’elles s’activent et travaillent avec lenteur, dès la naissance). Les apprentissages structurent et réorientent le cerveau de l’enfant. “Dans le cadre de l’apprentissage de la lecture, le cortex visuel s’enrichit. Il est capable petit à petit de faire des discriminations plus fines qui ne concernent pas que la lecture d’ailleurs, mais également les images par exemple. On constate que des régions du cerveau liées à la forme visuelle des mots et à la représentation du langage parlé se modifient selon qu’on est alphabétisé ou non. Les connexions mêmes entre ces différentes aires se transforment par l’apprentissage de la lecture et nous avons tendance à sous-estimer comment la lecture fait évoluer notre cerveau. On perd des compétences. La zone du cerveau qui se spécialise dans l’apprentissage de la reconnaissance des lettres nous fait perdre des capacités à répondre aux visages. En fait, le système se réorganise à mesure que l’enfant apprend à lire.”

 

C’est en cela qu’il faut comprendre que tout objet culturel introduit dans notre environnement a des effets, explique le neuroscientifique. Des chercheurs israéliens ont imaginé un système de substitution sensorielle pour les aveugles de naissance qui leur permet, en quelques semaines d’apprentissage d’apprendre à voir par le toucher et les sons. En stimulant la région qui sert normalement à reconnaître les lettres par l’audition, les aveugles apprennent à voir. Cet exemple montre qu’on peut inventer de nouveaux modèles de recyclage neuronal, estime le spécialiste.

 

“Quand on observe de près les effets des écrans sur le cerveau, on constate que le support informatique ne change pas grand-chose à la lecture. Les rares études qui ont mis en avant une différence entre la lecture sur écran et la lecture de texte imprimé sont très mauvaises, estime le spécialiste. Il existe pourtant des différences, qu’on n’a d’ailleurs pas suffisamment exploitées. “Certes, les stratégies d’exploration oculaires des pages internet ne sont pas les mêmes, car l’organisation des pages n’est pas les mêmes. Certes cela génère une stratégie de lecture plus difficile, moins capable de mémorisation. Mais les supports et les interfaces évoluent très vite. Et les différences (par exemple de vitesse de lecture) ne semblent pas significatives.

 

et un peu plus loin :

 

 

“Dans le domaine des jeux vidéos, les limites de nos connaissances sont réelles”, insiste Stanislas Dehaene. “Reste que l’ordinateur s’insère dans notre histoire culturelle et augmente notre cognition. Nous ne devons pas en avoir peur, mais adapter les programmes scolaires en conséquence. Ces changements culturels sont là pour durer, essayons de les utiliser au mieux.

 

En répondant aux questions des académiciens, Stanislas Dehaene précise encore certains points. Le développement des espaces entre les mots (qui s’est généralisé entre le 7e et le 9e siècle) a profondément modifié notre vitesse de lecture. A l’avenir, peut-être lirons-nous d’une manière très différente d’aujourd’hui. Des systèmes permettant de faire défiler les mots sous vos yeux, plutôt que d’avoir à bouger les yeux, permettent par exemple de lire beaucoup plus vite. Il est possible que demain les écrans nous offrent de nouvelles modalités de lectures. Notre cerveau s’adapte très bien à nos outils.

 

Le danger c’est le manque d’interactivité des outils. Le danger n’est pas le support, mais l’interactivité. Si on expose un enfant à une vidéo de cours de langue étrangère, il ne l’apprendra pas par magie. Seule l’interaction avec un humain permet à un enfant d’assimiler une langue. D’où l’importance des enseignants. L’interactivité, c’est la marque de l’engagement de celui qui apprend et de celui qui enseigne. On pourra demain enseigner avec de nouvelles méthodes comme les systèmes d’éducation massive par l’internet, mais peut-être pas pour tous les âges de la même manière, ni sans trouver des systèmes d’interactivité adaptés.

Modifié par prof désécol
Posté(e)

2h de wii + 2h de ps3 + 2h'de tele + 2 h d'iPad + 2 h d iPhone + 2 h de ds + 2 h d iPod + 2h de wiu=. Débilité assurée

Posté(e)

Merci, prof désécol, pour ces citations de Dehaene que tout enseignant devrait lire.

Pour préciser ma position, je suis pour une utilisation raisonnée des ordinateurs - plus que des tablettes. Lors de mon dernier CP, j'ai utilisé des cédéroms en complément du manuel de lecture et des cahiers d'écriture.

Mais croire que les écrans et claviers vont pouvoir remplacer les manuels, les cahiers et les crayons est illusoire.

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