André Jorge Posté(e) 24 février 2016 Posté(e) 24 février 2016 Il ne pas s'égarer non plus : ce n'est pas l'outil miracle en matière de lecture. Cette "machine à lire" doit simplement permettre aux élèves de devenir plus endurants dans le domaine de la lecture : Elle a pour but d’aider le lecteur à lire sur le long cours et à développer son endurance. http://www.normandie-actu.fr/une-application-sur-tablette-pour-lutter-contre-lillettrisme-bientot-testee-au-havre_67770/ Les explications dans une vidéo sur le sujet : Je ne pense pas que les écrans et claviers vont remplacer les manuels et les méthodes "traditionnelles" d'apprentissage (en tous cas pas de sitôt) mais il ne faut pas non plus ignorer les innovations, encore moins quand elles sont le fruit d'expérimentations positives, du travail de pédagogues, et si elles peuvent aider les enseignants et les élèves...
LouisBarthas Posté(e) 25 février 2016 Posté(e) 25 février 2016 Je ne pense pas que les écrans et claviers vont remplacer les manuels et les méthodes "traditionnelles" d'apprentissage (en tous cas pas de sitôt) mais il ne faut pas non plus ignorer les innovations, encore moins quand elles sont le fruit d'expérimentations positives, du travail de pédagogues, et si elles peuvent aider les enseignants et les élèves... Je suis d'accord. Mais il ne faut pas oublier que la première mesure préventive contre l'illettrisme est d'apprendre à lire aux enfants avec de bonnes méthodes, ce qui implique - et là, il faut un autre courage que de dépenser de l'argent public, faire engranger d'énormes profits aux multinationales du secteur, épuiser davantage les ressources de la planète, accroître la consommation d'énergie et nous inonder de matériaux polluants - de se débarrasser de la quasi-totalité des méthodes de lecture actuellement utilisées par les enseignants, en leur expliquant - et les travaux de Dehaene les aideraient grandement - que la lecture globale n'existe pas, et en remettant en cause la pratique des étiquettes en maternelle. La difficulté à lire est le principal problème de l'école primaire, je le constate tous les jours. Il y a une trentaine d'années, tous mes élèves lisaient couramment au CE2, et l'orthophonie était une profession discrète ne prenant en charge que les cas difficiles. Maintenant, je rééduque en 6 mois des élèves catalogués dyslexiques qui n'avaient pas réussi à entrer dans la lecture après plusieurs années.
ColdTurkey Posté(e) 25 février 2016 Posté(e) 25 février 2016 Je ne pense pas que les écrans et claviers vont remplacer les manuels et les méthodes "traditionnelles" d'apprentissage (en tous cas pas de sitôt) mais il ne faut pas non plus ignorer les innovations, encore moins quand elles sont le fruit d'expérimentations positives, du travail de pédagogues, et si elles peuvent aider les enseignants et les élèves...Je suis d'accord. Mais il ne faut pas oublier que la première mesure préventive contre l'illettrisme est d'apprendre à lire aux enfants avec de bonnes méthodes, ce qui implique - et là, il faut un autre courage que de dépenser de l'argent public, faire engranger d'énormes profits aux multinationales du secteur, épuiser davantage les ressources de la planète, accroître la consommation d'énergie et nous inonder de matériaux polluants - de se débarrasser de la quasi-totalité des méthodes de lecture actuellement utilisées par les enseignants, en leur expliquant - et les travaux de Dehaene les aideraient grandement - que la lecture globale n'existe pas, et en remettant en cause la pratique des étiquettes en maternelle.La difficulté à lire est le principal problème de l'école primaire, je le constate tous les jours. Il y a une trentaine d'années, tous mes élèves lisaient couramment au CE2, et l'orthophonie était une profession discrète ne prenant en charge que les cas difficiles. Maintenant, je rééduque en 6 mois des élèves catalogués dyslexiques qui n'avaient pas réussi à entrer dans la lecture après plusieurs années. Il me semble que la question importante est : pourquoi avons-nous des difficultés au niveau de l'apprentissage de la lecture ? Je ne suis pas persuadé que ce sont les méthodes qui sont à remettre en cause mais l'accumulation d'apprentissages annexes qui viennent réduire le temps consacré à la lecture. Ce n'est cependant pas le seul point noir. Concernant les tablettes, quand on voit le niveau d'équipement de nombre d'écoles en informatique, il ne faut pas s'attendre à une révolution avec cet outil. C'est encore un plan communication pour faire croire que l'EN est à la pointe alors qu'elle s'enfonce de plus en plus dans les difficultés.
Silvestri Posté(e) 25 février 2016 Posté(e) 25 février 2016 Il ne pas s'égarer non plus : ce n'est pas l'outil miracle en matière de lecture. Cette "machine à lire" doit simplement permettre aux élèves de devenir plus endurants dans le domaine de la lecture : Elle a pour but d’aider le lecteur à lire sur le long cours et à développer son endurance. http://www.normandie-actu.fr/une-application-sur-tablette-pour-lutter-contre-lillettrisme-bientot-testee-au-havre_67770/ Les explications dans une vidéo sur le sujet : Je ne pense pas que les écrans et claviers vont remplacer les manuels et les méthodes "traditionnelles" d'apprentissage (en tous cas pas de sitôt) mais il ne faut pas non plus ignorer les innovations, encore moins quand elles sont le fruit d'expérimentations positives, du travail de pédagogues, et si elles peuvent aider les enseignants et les élèves... Étudier "les doigts rouges" en CE2, ce n'est quand même pas une classe à la ramasse....dans mon école (OK, c'est en REP+), c'est fin CM1-debut CM2....
Sawyer Posté(e) 25 février 2016 Posté(e) 25 février 2016 Les doigts rouges c'est tout à fait "normal" en CE2 pour moi .... Ni une classe à la ramasse ni une classe de "haut"niveau ....
Silvestri Posté(e) 26 février 2016 Posté(e) 26 février 2016 Donc, on est vraiment à la ramasse dans mon école (comme quoi, on perd vite contact avec la réalité des niveaux) ....vite la machine à lire
LouisBarthas Posté(e) 27 février 2016 Posté(e) 27 février 2016 La pensée de Liliane Lurçat, grande spécialiste de la maternelle en France, ancienne élève d'Henri Wallon, est occultée depuis longtemps à cause de sa résistance à la destruction de l'école. Sur la question de l'écriture, elle a écrit un ouvrage spécialisé, que je possède, dans lequel elle rend compte de ses études auprès des enfants de maternelle et de primaire : "Pourquoi des illettrés ? L'écriture et le langage écrit chez l'enfant" (Éditions du Rocher, 2004). Voici un entretien datant de 2002, à une époque où les effets pervers des claviers commençaient à se faire sentir. http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/08/28/01016-20090828ARTFIG00008-c-est-en-ecrivant-qu-un-enfant-enregistre-.php INTERVIEW - Pour Liliane Lurçat, spécialiste de la psychologie de l'enfant, l'ordinateur trouble l'apprentissage de l'écriture. (octobre 2002) Depuis quarante ans, les travaux de Liliane Lurçat, directrice de recherches honoraire en psychologie de l'enfant au CNRS, s'intéressent au lien entre lecture et écriture et au danger des écrans sur le cerveau des plus jeunes. LE FIGARO. - Vous êtes très réticente quant à l'introduction des ordinateurs à l'école. Pourquoi ? Liliane LURÇAT. - Il faut distinguer différentes étapes suivant l'âge des enfants. Mais l'ordinateur trouble l'apprentissage de l'écriture. Celui-ci se fait par le lien entre le geste et le centre du langage dans le cerveau. Il nécessite une posture spécifique pour libérer le tronc, qui entraîne ensuite la main. L'apprentissage du geste se fait à la maternelle. L'écriture en script, par exemple, est à bannir car elle crée une discontinuité qui trouble la perception des mots. Ensuite, à l'école primaire, le geste devient peu à peu porteur à la fois de forme et de sens. Le processus s'achève en début de collège avec l'acquisition de la rapidité. Malheureusement, on a abandonné la pédagogie systématique du geste. On a fabriqué des dysgraphiques, à l'écriture illisible. Mais si l'on introduit l'ordinateur au collège, le problème est-il le même ? Les enfants d'aujourd'hui, justement parce qu'ils sont victimes d'une carence dans l'apprentissage premier, sont moins aptes à passer à l'ordinateur. En effet, c'est au collège que se révèlent les problèmes de dysgraphie accumulés à l'école primaire. Ce n'est pas parce qu'ils savent jouer avec l'ordinateur qu'ils peuvent le maîtriser. Dans l'apprentissage normal, le dessin, la trajectoire, la rapidité et l'orthographe sont automatisés. Seul le contenu sémantique ne l'est pas. C'est en écrivant qu'un élève enregistre et accède au sens. Si ces automatismes ne sont pas acquis, il ne peut y avoir de maîtrise du sens. Et il ne peut y avoir de mémorisation. D'où vient cette destruction de la pédagogie de l'écriture ? J'ai vu aux États-Unis, en 1967, les débuts de l'introduction des claviers à l'école. Il y avait des enfants qui refusaient tout simplement d'apprendre à écrire avec un stylo. D'autres le faisaient, mais allongés par terre, dans des postures impossibles. L'Institut national de la recherche pédagogique a ensuite introduit en France cette idéologie de l'écriture-dessin. Un jour, une institutrice à qui je conseillais d'accompagner le geste des élèves me répondit qu'il était « fasciste de leur tenir la main pour leur donner un modèle ». Tout était dit.
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