Pascal Oudot Posté(e) 18 avril 2016 Posté(e) 18 avril 2016 Citation Je n'apprécierais pas du tout que mon directeur exige que je réécrive des commentaires sur les carnets de mes élèves ... Tout est une question de rapports humains au sein de l'école. C'est une question d'efficacité. Citation Et je n'ai jamais vu un directeur "inquiété" à cause des commentaires de ses collègues. Moi si. Et cela m'est également personnellement arrivé. Établir une relation de confiance avec les familles est long et difficile, cela reste fragile surtout à une époque où on se prend quatre mois de taule pour une gifle. Je refuse de tendre le dos aux conneries d'autrui quand elles sont facilement évitables. De toute façon, je ne laisse pas le choix à mes collègues, et jamais personne ne me l'a reproché, au contraire. Sans doute parce que nous avons d'excellents rapports de travail. Sans doute aussi parce qu'elles voient le boulot que j'assume pour faciliter le leur.
Goëllette Posté(e) 18 avril 2016 Posté(e) 18 avril 2016 Il y a 2 heures, Pascal Oudot a dit : Tout est une question de rapports humains au sein de l'école. C'est une question d'efficacité. Là, en l’occurrence, question rapports humains, je trouve cela très moyen ... Entre regarder les appréciations et avoir un droit de regard dessus, il y a une marge ... Je ne vois pas en quoi le directeur serait plus compétent que moi pour juger si le commentaire que j'écris sur le livret d'un de mes élèves est correct ou non. Et à supposer que les parents râlent auprès du directeur car ils sont mécontents d'une appréciation, il lui suffit de leur demander d'aller voir l'enseignant. 1
Pascal Oudot Posté(e) 18 avril 2016 Posté(e) 18 avril 2016 Apprécie comme tu veux, cela m'indiffère. Il ne s'agit pas de compétence, mais de la façon d'exprimer les choses, et comme tu parles de "droit de regard", je te le confirme et je l'assume pleinement: jamais ne sortira de mon école un livret quelconque que je n'aurai pas lu et visé. Quant aux rapports que j'ai avec autrui, ils sont excellents merci, de qui qu'il s'agisse. Enfin, sur le "il suffit", c'est non. Le dirlo est toujours considéré comme responsable in fine. Et cela répond au rôle du directeur tel qu'il est défini dans le référentiel, il veille "à la bonne marche" de son école. La qualité de nos rapports avec les familles prévaudra toujours sur les états d'âme de quiconque. 1
pedro9940 Posté(e) 18 avril 2016 Posté(e) 18 avril 2016 Le fait de cosigner les livrets/ rajouter éventuellement une obs m'a été demandé par une collègue. J'ai refusé: - car ce n'est pas dans mes prérogatives, il ne s'agit que que d'une pratique pour laquelle certains arguments avancés peuvent se défendre ("officialiser" le livret par exemple). Je ne suis pas d'accord par contre avec toi Pascal lorsque tu parles "d'assurer la bonne marche de l'école" , concept trop vague qui donne droit à tout et ne saurait être pour moi une carte blanche donnée aux directeurs/trices; - je n'ai pas que ça à faire: 260 livrets à consulter , remis ensemble au dernier moment, merci. - l'appréciation doit être faite en responsabilité par l'enseignant de la classe qui est seul en état d'apprécier véritablement la situation scolaire de son élève dans sa globalité, moi n'en possédant finalement qu'une représentation à partir des échanges qui ont lieu lors des CME , EE ou discussions informelles. A l'enseignant de faire des appréciations "professionnelles" et quand je vois certaines qui sont faites dans les bulletins des 6èmes ça fait peur. J'ai également reçu une mère d'élève de CM1 qui s'est plainte des remarques faites par une autre enseignante sur les cahiers du jour. On pourrait aussi à ce compte là, viser les cahiers du jour avant qu'ils ne soient remis aux parents. Si la qualité de nos rapports avec les familles est important, il ne saurait constituer pour moi un mode ou une finalité de gestion de l'école. Un enseignant qui refuse de faire viser un livret scolaire par le directeur/trice de l'école ne commet pas une faute et son argument ne résulte pas d'un état d'âme. Je pense que le premier interlocuteur d'un parent est l'enseignant et que le directeur/trice ne doit intervenir que dans un second temps si la communication aboutit à une impasse. Cela dit si dans l'école de Pascal il y a consensus sur cette pratique et que tout le monde y trouve son compte c'est l'essentiel. 1
Floredelouest Posté(e) 18 avril 2016 Posté(e) 18 avril 2016 Il y a 2 heures, berberanza a dit : Dans toute les écoles où j'ai été, le directeur ou la directrice regardait les appréciations du livret et ça ne me gène absolument pas. Moi c'est le contraire, j'ai fait beaucoup d'écoles maintenant, et je n'ai jamais vu un/e directeur/rice signer un livret. Je ne savais même pas que ça pouvait se faire dans certaines écoles, avant de lire ce fil. En tant qu'adjointe, ce n'est pas une pratique que j'accepterai non plus. Je suis une professionnelle, responsable de mes élèves ; je suis la mieux placée pour savoir ce que l'élève fait ou pas en classe. Ça fait partie de mon référentiel aussi. En revanche, discuter avec d'autres enseignants, y compris la directrice, pour prendre plus de recul ou ainsi éviter des relations tendues avec élèves et parents, je le fais quasiment tous les jours, c'est à mon sens le propre du travail d'équipe, inhérent à la bonne marche de l'école. Et comme Pedro, la "bonne marche de l'école" est un concept vague qui peut regrouper tout et son contraire, selon les us, les opinions, les personnalités. Tant mieux s'il y a consensus dans ton école Pascal, mais le ton et le tournure de phrases que tu emploies ici même, n'incitent pas vraiment au dialogue. 2
ptitloir Posté(e) 18 avril 2016 Posté(e) 18 avril 2016 Contrairement à beaucoup ici, j'ai toujours eu des directeurs/directrices qui signaient les livrets, voire qui faisaient une remise des livrets en classe avec commentaires encourageants à la clé et tout un cérémonial... Je croyais d'ailleurs que c'était une pratique très répandue, bien plus que ça n'a l'air de l'être. Cette pratique ne me choque pas du tout, même si on parle déjà des élèves en difficulté et/ou des familles en difficulté en conseil de cycle. Je l'ai toujours vu comme un plus, à la fois pour l'enseignant et le directeur/la directrice. Pour ma part, quand il y a une situation délicate avec une famille, je préfère demander conseil pour savoir si j'ai bien tourné les phrases de mon appréciation générale pour éviter d'envenimer les choses ou au contraire pour essayer enfin de faire avancer le shmilblik. Pour les jeunes enseignants et/ou les stagiaires qui sont pléthore dans mon département (sans oublier désormais hélas les vacataires), être relu est souvent perçu comme rassurant. Pour la personne en charge de la direction, signer et lire les livrets et/ou les remettre c'est un moyen de mieux cerner tous ces élèves (qu'ils n'ont pas en classe) et d'avoir un relationnel aussi avec eux qu'ils n'ont pas via la classe. Il faut dire que j'enseigne dans le 93, où il y a pas mal de grosses écoles avec des directions complètement déchargées (pour vous donner une idée, j'ai déjà connu les 17 classes en élémentaire, les 12 en maternelle...) : je pense que ça change pas mal la donne pour les directeurs/directrices.
Goëllette Posté(e) 18 avril 2016 Posté(e) 18 avril 2016 Il y a 8 heures, Pascal Oudot a dit : Apprécie comme tu veux, cela m'indiffère. Il ne s'agit pas de compétence, mais de la façon d'exprimer les choses, et comme tu parles de "droit de regard", je te le confirme et je l'assume pleinement: jamais ne sortira de mon école un livret quelconque que je n'aurai pas lu et visé. Quant aux rapports que j'ai avec autrui, ils sont excellents merci, de qui qu'il s'agisse. Enfin, sur le "il suffit", c'est non. Le dirlo est toujours considéré comme responsable in fine. Et cela répond au rôle du directeur tel qu'il est défini dans le référentiel, il veille "à la bonne marche" de son école. La qualité de nos rapports avec les familles prévaudra toujours sur les états d'âme de quiconque. Je veux bien que tu me donnes les références des textes qui rendent le directeur responsable des conséquences d'un commentaire pédagogique écrit par un de ses collègues sur un livret d'évaluation. J'ai été directrice et, peut-être que je me débrouillais mal, mais j'avais déjà assez affaire avec ma classe et le boulot du bureau. De plus, et c'est peut-être un tort, je l'avoue, mais je faisais confiance à mes collègues, que je ne prenais pas pour des incapables.
mayre Posté(e) 19 avril 2016 Posté(e) 19 avril 2016 Je suis assez circonspecte sur ce que je lis ici... D'abord, d'un point de vue strictement légal, il n'y a absolument rien qui oblige à faire signer les livrets par le directeur, comme rien ne l'interdit. Tout est une question d'interprétation de texte (et par ailleurs, pour répondre à un intervenant, il existe toujours une hiérarchie des normes dans ce pays: une loi étant supérieure à un décret, lui-même supérieur à un arrêté, lui-même supérieur à une circulaire). La référence au nouveau livret est d'ailleurs fausse: il est ici, et il n'y a pas de cases directeur dans les bilans périodiques, donc trimestriels. Par contre, le visa est effectivement demandé pour la synthèse de cycle. Ensuite, partant du principe que chacun a ici sa propre interprétation du texte et ses propres pratiques... Il me semble que "veiller à la bonne marche de l'école" est avant tout une histoire de dialogue... Soit on se met d'accord en équipe sur une pratique qui fait consensus, soit on fait en fonction de ce que souhaite l'enseignant. Ayant été dans de multiples situations au regard de mon parcours d'adjoint/remplaçant/directrice/faisant fonction lors de mes remplacements, je dirais qu'il me semble dangereux d'être péremptoire. En effet, certains enseignants peuvent percevoir la signature du livret comme un manque de confiance en leurs jugements, d'autres trouvent cela important, d'autres encore sont rassurés d'avoir le regard du directeur. Pourquoi ne pas respecter les ressentis de chacun? Ma pratique actuelle en tant que directrice est donc la suivante: ceux qui veulent que je signe me le disent et je signe, ceux qui ne veulent pas ne me les donnent pas. Pour autant, nous communiquons très souvent sur les élèves. Je fais ce choix, parce que pour moi, il est aussi important de respecter la diversité des enseignants que la diversité des élèves, quand cela touche un domaine pédagogique et que les enseignants respectent leur cadre statutaire. C'est cela que j'entends derrière "bonne marche de l'école": que les choix de chacun soient respectés quand ils sont "légaux". C'est d'ailleurs pour ça que nous en discutons à chaque pré-rentrée, car une règle d'usage (et c'en est une) doit être débattue pour être acceptée pleinement. En tant qu'adjointe, cela m'indifférait, et j'ai connu des écoles avec signature, d'autres sans. J'aurais éventuellement accepté un conseil sur une modification de tournure de phrases (mais je n'ai jamais été dans ce cas quand ma directrice signait les livrets), mais pas sur le fond, qui me prend beaucoup de temps car je pèse en général mes mots. Comme, je le pense, la plupart des adjoints soucieux de leur travail. Pourtant, très franchement, Pascal, si en tant que directeur tu arrivais en me disant " jamais ne sortira de mon école un livret quelconque que je n'aurai pas lu et visé ", je pense que j'irais à l'opposition; alors qu'à la base, je m'en contre-fiche. Cette position me semble trop autoritaire au regard des textes, et je préfère l'échange à la décision arbitraire. Si un livret sort sans que tu l'aies lu, il se passe quoi? Tu sors le martinet de ton tiroir? Tu traînes le collègue devant le TA? Tu le fais convoquer par l'IEN - où le collègue peut se faire accompagner par un représentant du personnel qui retournera sans problème la situation, et là, c'est toi qui risque de te faire taper sur les doigts-? Ou tu lui pourris la vie même si c'est un adjoint consciencieux et efficace? 4
Goëllette Posté(e) 19 avril 2016 Posté(e) 19 avril 2016 Le directeur peut effectivement être un appui.
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