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Grosse remise en question


Bidibule62

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Je suis T17 et titulaire mobile depuis le début, d'abord par obligation puis finalement par choix.

Seulement plus les années passent et plus je me demande si je suis faite pour ce métier. J'ai l'impression d'avoir toujours galéré et de galérer encore malgré l'expérience.

Mes remplacements débutent toujours bien mais dès qu'ils durent je perds pied, submergée par tout et rien. Jusqu'alors je tenais bon mais c'est de plus en plus dur chaque année. Pour la 1ère fois cette année j'ai pleuré devant une classe de SEGPA qui m'en faisait voir de toutes les couleurs  alors que je n'étais là que depuis 10 jours!

J'ai fini par consulter un psychiatre et je suis un traitement pour m'aider sauf que depuis quelques jours je broie à nouveau du noir. Voici l'analyse que je fais :

- au début d'un remplacement les élèves sont tout mignons, ils bossent, sont motivés. Je pense me montrer stricte (d'ailleurs j'ai l'impression de traumatiser les plus sensibles...)

- puis je me laisse certainement aller car les problèmes commencent un par un et s'amoncellent : les élèves se mettent à bavarder, se retournent, posent sans cesse des questions pour certains, n'apprennent pas leur leçon, ne font pas les quelques devoirs que je donne, ne font pas signer les évals et se disputent, s'insultent pendant les récrés!

- je suis donc obligée de me fâcher de plus en plus et rien n'y fait ils continuent. L'ambiance de classe est de plus en plus détestable. Les enfants sont énervés et se permettent tout et n'importe quoi, chose qu'ils ne feraient pas avec quelqu'un d'autre j'en suis sûre. Bien sûr les parents se rendent compte que quelque chose ne va pas et vienne me voir

- et là je me prends "une claque" et à chaque fois je culpabilise car je sais pertinemment que tout est de ma faute... trop rigide, trop laxiste, je ne sais même plus... Je passe mon temps à chercher des solutions mais rien ne marche vraiment car ils ont trouvé la faille!

- En plus de tout cela, j'ai l'impression de les faire régresser et de leur faire du mal car ils ne sont pas bien. Je pense que ma personnalité est en cause : j'ai toujours été une enfant docile, sage et sérieuse (jamais un pas de travers), je n'ai jamais été très bien dans ma peau, encore maintenant, mais je fais comme si tout allait bien. Je suis discrète, ne fais pas de vagues, ne parle pas beaucoup de moi et manque cruellement de confiance en moi en ce qui concerne la gestion de groupe mais aussi les apprentissages que j'ai du mal à mener et qui me demande un temps fou de réflexion et de préparation tout ça pour des résultats très mitigés. Je vois dans les yeux des enfants que mon travail n'est pas de qualité et j'ai honte car j'ai toujours voulu faire ce métier qui finalement ne m'apporte que du mal-être ou presque.

- je n'ai rendez-vous chez le psychiatre qu'en fin d'année pour faire le point mais je sais déjà que je ne tiendrai pas jusque là

- Si quelqu'un a déjà éprouvé ce genre de ressenti et trouvé des solutions j'aimerais vous lire parce que je ne me vois pas rester ainsi jusqu'à ma retraite

 

Merci

 

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Tu peux déjà prendre des jours de repos jusqu'à la prochaine rentrée si tu en ressens le besoin.

Ensuite s'il y avait de la formation, mais il n'y en a pas, en faire une sur le comportement en classe.

N'oublie que tout n'est pas de ta faute. Les premiers acteurs sont les élèves, les personnes qui les façonnent sont leu famille. Il ne faut pas prendre la responsabilité des familles puis se culpabiliser.

 

Sinon, cibler une règle de comportement que tu as du mal  à appliquer et la mettre en oeuvre coute que coute.

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Ah tu peux aussi faire du yoga, peut-être que ça marchera sur toi. Mais les bénéfices peuvent être longs à voir.

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il y a 35 minutes, Bidibule62 a dit :

 

- Si quelqu'un a déjà éprouvé ce genre de ressenti et trouvé des solutions j'aimerais vous lire parce que je ne me vois pas rester ainsi jusqu'à ma retraite

Merci

 

Salut Bidibule62,
Ce n'est pas évident d'écrire ce que tu viens d'écrire.
Je vais me permettre un conseil qui peut être va te surprendre mais qui je t'assure est un vrai conseil.
Essayes de faire du théâtre, ou de prendre des cours.
Dans un autre registre, il y a aussi l'improvisation.

Je ne sais pas ou tu habites, j'ai quelques adresses sympa à Paris par exemple.

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Si je peux me permettre : 

au début d'un remplacement les élèves sont tout mignons, ils bossent, sont motivés. Je pense me montrer stricte (d'ailleurs j'ai l'impression de traumatiser les plus sensibles...). Pareil ici... J'ai une théorie là dessus. Dans la tête d'élèves pénibles on est en phase d'observation limite de séduction.. je me tiens bien pour être bien vu au moins au début  

- puis je me laisse certainement aller ..... Et là je dirais ce n'est pas toi qui te laisse aller mais eux ( chasse le naturel il revient au galop)  car les problèmes commencent un par un et s'amoncellent : les élèves se mettent à bavarder, se retournent, posent sans cesse des questions pour certains, n'apprennent pas leur leçon, ne font pas les quelques devoirs que je donne, ne font pas signer les évals et se disputent, s'insultent pendant les récrés! ( pareil dans toutes les classes où je suis passée sur du long .....sauf classes mega sage) 

 

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les deux phases que tu décris je les ai à tous les remplacements (sauf classe hyper sage comme tu dis caille67) même quand j'ai l'impression de gérer au mieux, et à fond..tu n'es pas seule !

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il y a une heure, sosogirafe a dit :

Durant les inspections, on t'a dit quoi sur ce sujet (la discipline) ?

Peut-être demande à un CPC de venir en demandant précisément ce sur quoi tu voudrais travailler (et du coup demander plusieurs visites lors d'un même remplacement à différents moments) afin de voir ce souci de "laxiste/rigide" car c'est quand même pas du tout pareil.

 

C'est sûr que le conseil est adéquat, mais les CPC ne font que culpabiliser encore plus les collègues en poste, leur suggèrent de bosser encore plus hors temps de service etc ......

Bon, je suis amère et négative, ça ne te fait pas avancer.

Je te souhaite, si tu choisis cette option, d'être en rapport avec un CPC humain, qui t'épaulera vraiment et non pas qui se contente de faire tout ce que j'ai dit plus haut.

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Je pense à m'arrêter pour me ressourcer mais avec la kermesse et tout le reste je suis vraiment mal à l'aise car je vais mettre tout le monde dans l'embarras.

Du théâtre c'est vrai que ça pourrait m'aider mais je n'ai pas de contact et le temps me manque (je me force déjà à faire du sport pour me vider la tête). Le yoga j'ai testé quelques séances mais je n'ai pas accroché tout comme la sophrologie et j'ai du mal à me dire que ça va me servir en classe.

Je suis bien consciente que les classes parfaites n'existent pas mais quand les problèmes se cumulent et que les collègues et parents (et moi aussi) voient des changements de comportement chez les élèves je ne peux que me remettre en question et ne pas tout mettre sur le dos des élèves comme on le fait souvent. Je suis persuadée que le relationnel joue pour beaucoup et que je ne suis pas au top dans ce domaine!

Mes 5 inspections n'ont pas été catastrophiques loin de là (je suis plutôt sérieuse) mais je ne suis pas satisfaite de moi au quotidien et je n'arrive pas à corriger mes failles. C'est sûr qu'un CPC au fond de ma classe sur du long terme pourrait m'apporter quelque chose. J'en ai fait venir un il y a quelques années en segpa et à part des lectures et me dire qu'il y a pire je n'ai pas beaucoup avancé.

J'aimerais pouvoir m'immerger dans un 1er temps dans une classe de quelqu'un qui s'en sort bien pour voir comment cela se passe mais je ne sais pas si c'est envisageable

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Je pense que le gros souci, c'est que tu es vue comme la remplaçante par les élèves.

Effectivement dans un premier temps, ils t'observent, d'où l'impression de calme et de travail. Puis ils te montrent leur vrai visage voire davantage encore car ils n'ont pas le même respect, le même attachement avec toi vu que tu n'es pas la "vraie" maîtresse.

J'ai connu ça en T1, je ne faisais que des compléments de temps partiels (4x25%), au début, super, puis rapidement horrible, j'y allais vraiment à reculons. L'année la plus longue de ma carrière. Depuis j'ai préféré avoir une direction mais être titulaire de MA classe. C'est moi qui dirige et en même temps on crée une relation de confiance. Alors je ne dis pas que y a pas des jours où pffffff ils sont pénibles mais globalement ça roule :) 

 

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Le hic c'est que j'ai déjà eu des classes à l'année dès la rentrée et le problème était le même sauf que je mettais ça sur le compte d'un manque d'expérience mais après 17 années de pratique avec tous les niveaux (mais une majorité de maternelle) mon analyse est maintenant différente et elle devient aussi obsédante car je vois arriver les choses (par expérience justement) et malgré cela je n'arrive pas à rectifier le tir. Quand je vois les plus discrets se dévergonder c'est mon signal d'alarme!

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il y a 18 minutes, Bidibule62 a dit :

Je pense à m'arrêter pour me ressourcer mais avec la kermesse et tout le reste je suis vraiment mal à l'aise car je vais mettre tout le monde dans l'embarras.

Du théâtre c'est vrai que ça pourrait m'aider mais je n'ai pas de contact et le temps me manque (je me force déjà à faire du sport pour me vider la tête). Le yoga j'ai testé quelques séances mais je n'ai pas accroché tout comme la sophrologie et j'ai du mal à me dire que ça va me servir en classe.

Il y a des classes de théatre ou d'improvisation théatrale qui pousse en ce moment, beaucoup pour les adultes le soir.

Par contre, je vois que tu as déjà chercher quelques trucs, le yoga est aussi quelque chose de pas mal, mais la différence entre le yoga, la sophrologie, le psy et le théatre, c'est que dans le théatre tu te libères de toi même et de certain carcan social.
En fait le théatre (et l'improvisation) permet tout simplement de mieux sociabiliser en jouant à "être" ... et surtout il s'agit d'un processus qui est là pour donner du plaisir et qui a une réalité concrète avec les autres.

Le truc, c'est qu'en fait, tu décris un processus plus ou moins normal qui arrive dans toutes les classes ... début tonitruant puis un certain relâchement.
Sauf que la manière dont tu le décris me semble relever d'un habitus de sociabilisation qui s'étiole, et donc d'une relation que tu as avec toi-même déjà, et ensuite avec ce toi même avec les autres.
Bref, désolé pour le pavé.
Ce que je décris a l'air peut être plutôt compliqué à décrire, mais ce que je dis pour le théatre est vraiment quelque chose qui peut te faire du bien À TOI, puis dans ta relation avec les autres, que ce soit des enfants ou pas (c'est ce qui est important).

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Bidibule, j'aurais pu écrire exactement tout ce que tu as mis !

Donc désolée, je ne peux pas t'aider mais je vais suivre ce post !!!

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