Devenir professeur des écoles... pourquoi ?

[del20170202]

Il y a 3 heures, Albanette a dit :

En ce qui concerne l'idée que je me fais de la profession, je vais te (vous) dire ce qu'elles sont et j'attends tes (vos) impressions : on bosse d'arrache-pied toute l'année mais on a l'été pour souffler, L'été pour souffler, vrai et faux. Vrai car long break d'avec le bruit et l'agitation quotidienne (très très usant ; d'ailleurs sans les mêmes vacances que les élèves, ce serait humainement impossible de tenir dans ce travail sur du long terme) mais aussi faux surtout en début de carrière puisque tu changes de niveau chaque année et qu'il faut préparer ta nouvelle classe on doit jongler entre les directives parfois complètement farfelues du ministère et la réalité du terrain Exact mais on peut toujours trouver au moins 1 collègue que ça indignera aussi avec qui partager sa colère, Sauf que les directives ne sont pas seulement farfelues, elles sont aussi complètement décousues quand tu regardes tout cela sur une vingtaine d'années. La machine Education nationale s'est emballée. Quant à la colère contre le système, elle est stérile et néfaste car se transforme en aigreur la hiérarchie n'est pas toujours très ouverte aux propositions non conventionnelles Cela dépend de ce que tu mets sous le terme "non conventionnel", cela dépend aussi de ton inspecteur du moment, certains aiment beaucoup tant que tu fais le programme. Par contre, ceux qui n'apprécient pas du tout le "non conventionnel", ce sont les parents d'élèves. C'est plutôt avec eux que tu aurais des soucis. (...) on fait parfois de son mieux pour organiser des sorties et on se prend des refus (budget, égo de la hiérarchie, copinage dont on ne fait pas partie?), Pour les sorties, budget, c'est vrai (pour payer le transport). Ego de la hiérarchie ou copinage, pas du tout. on est face à des gamins à problèmes et on est désemparés quand on se rend compte qu'on peut rien pour eux mais si on voit les choses positivement on se dit que malgré tout on leur apporte un petit quelque chose... Pour ce qui est des parents je ne me rends pas encore trop compte de la mesure dans laquelle ils peuvent être chiants ;-) On est désemparés à cause du nombre d'élèves par classe, beaucoup trop élevé, du moins dans les villes. Quant aux parents, tu le découvriras bien assez tôt...

 

Il y a 2 heures, AliceCarroll a dit :

@ Jeanne Framboise : quand j'ai dit que à la base pour moi c'était un travail dans une autre discussion, cela a été très mal pris. Je crois qu'il y a une sorte d'omerta là dessus, pour être prof il faudrait forcément être surinvesti, ne penser qu'à ça, en rêver la nuit, faire toujours plus et mieux. Peut-être que c'est vrai (mais dans ce cas pourquoi on y reste parce que outch), ou peut-être que c'est comme le fameux "il n'y a rien de plus beau qu'être parent", une sorte de "mensonge"(...)

Oui, professeur des écoles est un travail et rien d'autre.
Il n'y a pas d'omerta sur ce sujet : sur ce forum, des collègues ont déjà écrit clairement que ce job n'était qu'un job avec les limites horaires qui vont avec.
Ceci étant, il existe des collègues (généralement sans conjoint, sans enfants, sans vie privée) pour lesquels ce travail est le centre de leur vie et qui ne se posent aucune limite.
Ceux-là se plaisent parfois à pousser des cris d'orfraie ou se permettent de mépriser des collègues qui n'ont pas choisi d'entrer dans le métier d'enseignant comme on entre en religion.

La solution : ne pas relever et les revoir à la retraite qui sera très dure pour eux...

[AliceCarroll]

Nénuphar : merci !
J'avoue qu'il est difficile d'argumenter quoi que ce soit quand on n'est pas encore dans le métier. Mais ça me rassure et ça me conforte de savoir que même si je réussis ce concours, je pourrais continuer à aller au cinéma, à voir mon amoureux, à lire des livres qui ne parlent pas d'école, à boire des mojitos le vendredi soir, à me promener, à voir des expos et j'en passe. Bref, que je pourrais encore vivre. Et que cela ne fera pas de moi une mauvaise prof.
Je ne vois au demeurant même pas comment tenir (dans n'importe quel travail) sans ça. La vie quoi.

[3caille]

Il y a 8 heures, AliceCarroll a dit :

Nénuphar : merci !
J'avoue qu'il est difficile d'argumenter quoi que ce soit quand on n'est pas encore dans le métier. Mais ça me rassure et ça me conforte de savoir que même si je réussis ce concours, je pourrais continuer à aller au cinéma, à voir mon amoureux, à lire des livres qui ne parlent pas d'école, à boire des mojitos le vendredi soir, à me promener, à voir des expos et j'en passe. Bref, que je pourrais encore vivre. Et que cela ne fera pas de moi une mauvaise prof. Encore heureux  qu'on mène une vie personnelle à côté sinon ce métier est impossible à tenir comme dit justement Nénuphar nous ne sommes pas des nonnes ou des curés!! 
Je ne vois au demeurant même pas comment tenir (dans n'importe quel travail) sans ça. La vie quoi.

 

[philpelpet]

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[alichipie]

Je ne suis pas dans le métier depuis très longtemps, mais je me retrouve un peu dans ta description alors je peux t'apporter un peu mon témoignage.

Pour ma part j'ai toujours voulu être prof, avec les mêmes idéaux que toi. Pour l'épanouissement, pour permettre aux élèves de se découvrir, de s'enrichir et pour transmettre des valeurs. J'adore le français et les arts mais pas franchement les matières scientifiques. Je suis arrivée en classe avec une grosse envie de fonctionner façon "pédagogie Freinet" mais je me rends compte que pour l'instant je n'y arrive pas. Je suis trop "gentille", je n'ai pas assez d'autorité (mais je sais que ça se développe) et aussi de méthode pour le moment. Mais j'adapte en prenant quelques bribes de la coopération... Je trouve l'administratif très difficile au début et commence vraiment tout juste à m'en dépatouiller (fin de T1). Mais j'adore mon travail, j'y vais avec plaisir la plupart du temps ().
Je pense que tes valeurs sont bonnes, et que tu pourrais t'épanouir dans ce travail. Je trouve d'ailleurs que tu as la chance d'avoir ton frère qui exerce ce travail et tu pourrais lui demander de faire un peu d'observation dans sa classe pour voir si déjà l'ambiance générale te plait.

 

[Yufi]

J'ai voulu faire ce métier pour les mêmes raisons que toi... et pour avoir le mercredi. Je ne regrette pas du tout, à part pour le mercredi.

C'est pas facile de se lancer dans des pédagogies alternatives. Le mieux est de trouver petit à petit un équilibre qui nous convient. De ce que j'ai pu voir, c'est très bien accepté par la hiérarchie et les parents sont ravis, mais à condition que ce soit très carré (avec des leçons et des évals notamment).

Ce qui me plait le plus dans ce métier, c'est que je fais bien ce qui me plait. Quand je suis motivée je monte des projets, quand j'ai besoin de souffler, je ne fais que le minimum vital... Je souffle parfois longtemps... Il n'y a que les deux premières années où l'on se sent fliqué, après ça, c'est la liberté. Par contre, c'est vrai qu'il y a beaucoup de préparations et de corrections. Autant le temps de préparation diminue avec les années, autant le temps de correction est incompressible.

[HappyPomme]

En revanche, les 70h de préparation/corrections, ça dépend des gens ! Comme déjà dit, tu as le droit de considérer ce job... comme un job, et non pas comme un sacerdoce. On n'est pas forcément meilleur enseignant parce qu'on a passé des heures et des heures à préparer une séance. Alors oui, auprès de certains collègues, tu passeras pour la feignasse de service si tu ne fais pas de l'école ta vie, mais bon perso, ma vie est ailleurs. J'aime mon job mais il n'est pas si simple qu'on voudrait nous le faire croire. Il est usant, fatigant, nécessite une sacrée énergie au quotidien (merci aux vacances d'exister !). Alors autant ne pas oublier de prendre du temps pour soi (aller au restau, au ciné, voir des amis, glander seul-e à la maison, ...).

Et d'accord avec Yufi : Si tu veux te lancer dans des projets, tu peux (c'est chronophage mais ça peut être super motivant pour toi comme pour les élèves). Si tu as juste besoin de respirer, fais simple. Les élèves s'en porteront tout aussi bien.

[Janelyne]

il y a 3 minutes, PommeD'Api a dit :

En revanche, les 70h de préparation/corrections, ça dépend des gens ! Comme déjà dit, tu as le droit de considérer ce job... comme un job, et non pas comme un sacerdoce. On n'est pas forcément meilleur enseignant parce qu'on a passé des heures et des heures à préparer une séance. Alors oui, auprès de certains collègues, tu passeras pour la feignasse de service si tu ne fais pas de l'école ta vie, mais bon perso, ma vie est ailleurs. J'aime mon job mais il n'est pas si simple qu'on voudrait nous le faire croire. Il est usant, fatigant, nécessite une sacrée énergie au quotidien (merci aux vacances d'exister !). Alors autant ne pas oublier de prendre du temps pour soi (aller au restau, au ciné, voir des amis, glander seul-e à la maison, ...).

Et d'accord avec Yufi : Si tu veux te lancer dans des projets, tu peux (c'est chronophage mais ça peut être super motivant pour toi comme pour les élèves). Si tu as juste besoin de respirer, fais simple. Les élèves s'en porteront tout aussi bien.

Quand je parlais des 70h, c'est au début, pendant l'année de PES, entre le mémoire, les cours, la classe (préparer, corriger, les visites...). La pression des visites, de l'entourage, de ce que disent les autres, celle qu'on se met soi-même ... ça nous rajoute aussi des heures de travail. Mais tu le sais très bien, même si je ne serai que T2 l'année prochaine, fini tout ce temps ! 

À côté de ça, je sais que les 35h ne sont pas pour ce job, et c'est sûrement ça qui fera qu'un jour, je penserais peut-être à une reconversion, dans l'administration de l'EN ou dans un autre ministère. 

[HappyPomme]

Ah oui, j'ai connu la PES à plein temps en classe, pas la nouvelle version avec IUFM/ESPE à côté.