Aller au contenu

"Teach for France", un danger pour l'école publique


Messages recommandés

Posté(e)

« Teach for France », un danger pour l’école publique

Éducation
Entretien réalisé par Sylvie Ducatteau
Mardi, 9 Août, 2016
L'Humanité
 
44041.HR.jpg?itok=eelZUKbr
 

Maria Noland, étudiante américaine en sciences de l’éducation, lance une alerte sur les dangers de l’implantation en France d’une branche du réseau Teach for All, né aux États-Unis pour recruter et former des enseignants à bon marché.

L’Américaine Maria Noland a une véritable passion pour la France qu’elle nourrit de son savoir d’anthropologue complété d’un master de français qu’elle prépare à l’université de New York. Elle s’intéresse depuis longtemps aux politiques éducatives dans son pays et partout dans le monde. Face au développement du réseau Teach for All (« l’enseignement pour tous ») dans l’Hexagone, elle a créé une page Facebook intitulée Stop TFF, TFF pour « Teach for France ».

Vous êtes en quelque sorte une lanceuse d’alerte sur les dangers du réseau Teach for France sur le métier d’enseignant. Comment en êtes-vous arrivée là ?

Maria Noland Je m’intéresse depuis longtemps à Teach for America. Lorsque j’ai pris connaissance qu’une filiale s’implantait en France, j’ai voulu réagir. Au début, naïvement, je me suis laissé abuser par la générosité du discours de cette organisation. Elle affirmait combattre les inégalités scolaires et favoriser la mobilité sociale des jeunes pauvres. Comment s’y opposer ? J’ai cru que le capital se mettait au service de l’éducation. Que des entreprises françaises donneraient de l’argent pour améliorer la situation des écoles dans le besoin. L’inverse est advenu : l’éducation se retrouve au service du capital. Cette association ne compte aucun enseignant en activité. Elle n’affiche aucun parti pris pédagogique. Il s’agit d’une machine de diffusion de l’idéologie de marché.

Comment s’y prend-elle ?

Maria Noland Teach for France use d’un discours très idéaliste pour convaincre les jeunes diplômés des grandes écoles. Ils sont appelés à être des nouveaux hussards, des acteurs du changement du système éducatif. Les responsables de Teach for France se déplacent dans leurs écoles ou participent aux forums de l’emploi des entreprises que fréquentent ces étudiants. Les anciens des écoles sont très actifs dans les recrutements et très présents dans les équipes de direction. Patricia Barbizet, une ancienne de l’ESCP, administratrice de TFF, dirige Artémis, la société d’investissement de la famille Pinault. Nadia Marik-Descoings, la déléguée générale, est diplômée de Sciences-Po, qu’elle a d’ailleurs codirigée. Le message est simple. On leur dit : « Engagez-vous avec notre association. Nous allons retrousser nos manches et enseigner directement… » En clair, pas besoin de passer par le concours et toute cette paperasserie associés au service public et au fonctionnariat. Les recrues sont engagées dans les écoles publiques pour une durée de deux ans.

Leur passage dans l’enseignement est temporaire et cette expérience constitue un tremplin pour leur carrière…

Maria Noland Cette expérience enrichira effectivement leur CV. Je vois cela comme une sorte de colonisation. La branche anglaise, Teach First, est désormais le premier employeur des jeunes diplômés du pays. Une fois leur contrat de deux ans terminé, retrouver un emploi dans le privé leur est facile car ils ont fait la preuve de leur conformité aux principes du marché et de leurs capacités à manager selon ces critères. On compare souvent les valeurs des écoles Teach for All à celles des prisons. On y forme à la discipline et à la rigueur. Le droit de penser n’existe pas. Aux États-Unis, nous avons vingt-cinq ans d’expérience de la nocivité de ce réseau. Les professeurs recrutés sont exemptés non seulement d’une formation sérieuse mais ils échappent à la certification et aux contrôles de connaissances auxquels sont soumis les enseignants certifiés. Face aux élèves, ils sont contraints de suivre ce que l’on appelle un « scripted curriculum », une sorte de script sur l’année ou à la journée. La dégradation du système de formation en France offre un cadre propice à l’implantation de ces nouvelles structures privées et très liées au monde de l’entreprise.

Teach for America a-t-elle profité de financement public ?

Maria Noland Pour s’implanter, Teach for America s’est associé à de nombreux réseaux de « charter schools » gérés par le privé mais financés par l’argent public. Je pense au réseau « charters Kipp ». Il appartient à l’époux de Wendy Kopp, la présidente de TFA. Les charters signent des contrats de recrutement avec TFA, qui leur garantit un flux constant d’enseignants bon marché. Dans ces charter schools, une journée typique de travail peut durer jusqu’à 10 heures. Ces établissements ne s’intéressent ni au développement de la personne ni à celui du citoyen. Ils spéculent sur la réussite aux examens puisque les dotations qu’ils reçoivent dépendent du taux de réussite.

Teach for France justifie son existence par le manque de moyens des écoles publiques…

Maria Noland Il s’agit d’une stratégie temporaire pour se frayer un chemin dans le système. Le même discours était tenu aux États-Unis lors de la création de Teach for America dans les années 1990. Aujourd’hui, le réseau est affaibli mais il continue de recruter des professeurs certifiés, traditionnels et très expérimentés qui ne trouvent plus de poste car de nombreuses écoles publiques ont signé des contrats avec Teach for America. Bilan, nous n’avons ni la qualité ni l’économie vantées. Mais l’opposition grandit. La ville de San Francisco a interdit aux écoles publiques de signer des contrats avec Teach for America. La semaine dernière, la plus grande organisation afro-américaine, NAACP, a annoncé qu’elle arrêtait de travailler avec les charter schools. En fait, TFA sert de plus en plus à collecter des fonds et à offrir une opportunité de défiscalisation à ses donateurs.

Qui finance le réseau ?

Maria Noland Ce sont des multinationales. Elles profitent de leur implantation locale pour développer le réseau et se coordonnent pour transformer l’école en marché grâce au soutien de cabinets de conseil. Par exemple, le cabinet d’affaires et de conseil McKinsey & Company, implanté dans des dizaines de pays dont la France, est l’un des principaux donateurs. Il est à la fois capable d’analyser ce qui ne va pas et d’avancer des solutions. Ainsi, la création de Teach First en Grande-Bretagne a suivi la publication d’un rapport sur les inégalités scolaires signé par McKinsey & Co. En Belgique, la compagnie vient de participer à l’élaboration d’un rapport facturé 38 000 euros au gouvernement. Et a inspiré la réforme de l’éducation. Des cadres dirigeants des entreprises pilotent les réseaux locaux. Bernard Ramanantsoa, administrateur de Teach for France, a travaillé avec le cabinet McKinsey & Co. Il fréquente également les cabinets ministériels et la haute fonction publique comme conseiller. Laurent Bigorgne, le vice-président de Teach for France, est aussi un proche du pouvoir nommé par l’ancienne ministre de l’Enseignement supérieur au comité Sup’Emploi. Il dirige l’Institut Montaigne, un think tank ouvertement néolibéral et favorable à la réduction du budget de l’éducation.

Si on vous comprend bien, nous sommes face à une machine de guerre ?

Maria Noland On parle d’entreprises privées qui financent la formation de professeurs destinés à l’école publique, or rien n’est rendu public. Il n’y a aucune transparence. Qu’en pense le ministère de l’Éducation nationale ? On ne sait pas. Une chose est sûre. Le système de recrutement des enseignants français est parmi les meilleurs du monde. Il y a juste besoin de revaloriser le métier pour attirer des jeunes vocations. Il n’est pas normal de percevoir si peu après un concours difficile et des années d’études. Je ne crois pas que la solution soit de jeter dans l’école des jeunes motivés par la volonté de valoriser leur CV.

http://www.humanite.fr/teach-france-un-danger-pour-lecole-publique-613350

 

Posté(e)

Merci pour cet article très intéressant. Je ne suis malheureusement pas surprise de l'émergence de ce genre de mouvements...

Posté(e)

Info ou intox ? J'avoue que je suis très sceptique.

Posté(e)

J'ai fait quelques recherches, l'association existe bien. Je parlais d'intox pour ce qui est de l'avis exprimé par l'article.

Si les PE voulaient bien aller dans les quartiers difficiles, il n'y aurait pas besoin d'associations pour y faire du soutien.

Or, dans les faits, les jeunes passent le concours dans les académies "faciles" (où on est facilement reçu, mais où le travail est difficile), puis les quittent sous n'importe quel prétexte (pacs, handicap, enfants...) Ils laissent la place à ce genre d'association.

Cet article vient du journal "L'Humanité". Il reflète donc leurs opinions, ce que je ne conteste pas, mais je pense qu'il est à prendre avec un peu de recul. Si une église recrutait des jeunes pour faire du soutien dans les quartiers difficiles, le journaliste serait tout aussi scandalisé. Si l'Arabie Saoudite envoyait de jeunes diplômés barbus faire du soutien dans nos écoles, je ne te raconte pas le tollé ! :ninja:

 

Posté(e)

Faut arrêter de culpabiliser les pe qui nd veulent pas ou plus se taper les quartiers. Ici, dans le quartier difficile,  les flics et les pompiers ne s'y deplacent plus. Les seuls qui y vont encore sont les pe et les assistantes sociales (que des femmes bien souvent...). Et les conditions de travail n'y sont pas beaucoup meilleures que dans les non rep.

J'admire les collègues qui y sont encore mais ça relève du sacerdoce à certains endroits. 

Et quand j'y vais en remplacement,  je me dis que je suis pas assez payée pour entendre un gamin de gs me dire ta gueule... et au bout de 10 ans, j'avoue que j'aspire à un peu de tranquillité.

Quand à l'article,  je me demande bien où ils vont s'arrêter. Et vu l'état de nos écoles,  ils ont le champ libre.

Mais je doute quand même qu'ils trouvent beaucoup de volontaires pour faire 2 ans dans les quartiers pour valoriser un cv.

  • J'adhère 1
Posté(e)
Il y a 2 heures, borneo a dit :

J'ai fait quelques recherches, l'association existe bien. Je parlais d'intox pour ce qui est de l'avis exprimé par l'article.

Si les PE voulaient bien aller dans les quartiers difficiles, il n'y aurait pas besoin d'associations pour y faire du soutien.

Or, dans les faits, les jeunes passent le concours dans les académies "faciles" (où on est facilement reçu, mais où le travail est difficile), puis les quittent sous n'importe quel prétexte (pacs, handicap, enfants...) Ils laissent la place à ce genre d'association.

Cet article vient du journal "L'Humanité". Il reflète donc leurs opinions, ce que je ne conteste pas, mais je pense qu'il est à prendre avec un peu de recul. Si une église recrutait des jeunes pour faire du soutien dans les quartiers difficiles, le journaliste serait tout aussi scandalisé. Si l'Arabie Saoudite envoyait de jeunes diplômés barbus faire du soutien dans nos écoles, je ne te raconte pas le tollé ! :ninja:

 

On peut voir les choses à l'inverse : et si on laissait volontairement le système se délabrer pour mieux faire la place au privé ... ? Non  quand même pas ... !!! :scratch:

Quand on veut tuer son chien on dit qu'il a la rage comme dirait l'autre !

Ces quartiers sont déshérités depuis tant d'années comment voulez vous que ça ne dégénère pas dès l'école primaire !

  • J'adhère 1
Posté(e) (modifié)

A lire aussi, à propos du thinktank "Vers le haut" qui semble partager les conceptions de "teach for France" en matière d'éducation, cet article du café pédagogique de mai 2016 :

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2016/05/12052016Article635986334484101800.aspx

Citation

Pour le thinktank Vers le haut, la crise de l'éducation c'est celle des éducateurs 

Nouveau venu dans les thinktank, Vers le haut est soutenu par un réseau religieux. C'est une émanation du Groupe Bayard, des Apprentis d'Auteuil, des Scouts musulmans , de l'Armée du Salut, de l'Ose et du collège des Bernardins. Cet oecuménisme religieux se traduit dans une approche particulière des questions d'éducation  qui vise à sauver l'Ecole par des éducateurs mieux encadrés et un soupçon de psychologie positive.

Dans un programme appelé "Pas d'éducateur, pas d'éducation", Vers le haut appelle à un "Grenelle de l'éducation" dès le début du nouveau quinquennat  pour changer en profondeur le métier d'enseignant. Pour ce thinktank, le professeur doit devenir un éducateur astreint à une présence plus longue dans l'établissement dans le cadre d'un horaire annualisé. Les pouvoirs des directeurs d'école et des chefs d'établissement devraient être renforcés pour faire de l'établissement la cellule de base de l'éducation nationale.   [...]

 

 Le plus intéressant figure peut-être dans les commentaires de l'article cité (et dont les pseudos laissent penser qu'il pourrait s'agir de Maria Noland, interviewée par l'Huma) où on peut lire que "Teach for France, antenne française du programme américain Teach for All dont le think tank "Vers le haut" fait son modèle, annonce qu'elle fournira à la rentrée 2016 aux collèges publics de l'Education prioritaire de l'académie de Créteil, quelque 25 professeurs contractuels "coachés" par ses soins conformément à ses conceptions ultralibérales et manageriales. "

Dans ces commentaires sont donnés en lien le site et la page Facebook de l'association "Teach for France" :

http://www.teachforfrance.org/programme/

https://www.facebook.com/Teach-for-France-520447148119133/

 

Modifié par prof désécol
Posté(e)

A lire aussi l'avis de Paul Devin, Inspecteur de l'Education nationale, secrétaire général du SNPI-FSU, syndicat des inspecteurs.

https://blogs.mediapart.fr/paul-devin/blog/100816/formation-des-enseignants-la-rhetorique-des-fausses-evidences-liberales

 

Citation

Formation des enseignants : la rhétorique des fausses évidences libérales.

Formation des enseignants : la rhétorique des fausses évidences libérales. À propos de l’initiative de « Teach for France » (TFF)

Alors que nous sommes quelques-uns à nous inquiéter de l'initiative de TFF (voir L'Humanité du 9 août 2016), d'autres s'étonnent de notre réaction fustigeant cet esprit de critique systématique qui nous habiterait. Comment pourrions-nous nous plaindre d’une généreuse initiative associative qui viendrait compenser les faiblesses du service public, sur ses territoires les plus populaires, en proposant de former et d'accompagner des professeurs contractuels pour l'académie de Creteil ?

Au delà d'une analyse superficielle ...

Deux niveaux d'analyse peuvent conduire à des réactions différentes.

Le premier, strictement pragmatique, constate que des enseignants ayant des hauts niveaux d'études universitaires seront dans les classes à la rentrée. Et il propose qu’on s’en réjouisse sans vouloir interroger autre chose qu'une positivité immédiate. Comme me le proposait une journaliste : " On pourrait aller voir un de ces profs à la rentrée. On verrait si c'est aussi négatif que vous le croyez!"Ce niveau d'analyse s'enferme résolument dans une logique d'efficience à court terme sans poser aucune des questions qui nous amènent à être inquiets des enjeux réels d'une telle opération.

La première de ces inquiétudes est le retour d'un discours qui prétend qu'on peut former un professeur en un temps très court (un mois, en l'occurrence) parce que ce qui serait primordial ne relèverait pas de la construction d'une compétence professionnelle mais d'une disposition personnelle à l'engagement. C'est ce postulat néolibéral qui avait amené la suppression de la formation professionnelle initiale des enseignants sous Sarkozy.

La seconde inquiétude est qu'on puisse confier la formation et l'accompagnement des enseignants à un organisme privé alors que le principe de la neutralité voulait que la formation des enseignements relève exclusivement du service public. C'est d'autant plus inquiétant que l'initiative de TFF ne cache pas son ancrage dans une idéologie qui associe inégalités de réussite scolaire et mise en doute du service public.

Au delà de cette action particulière de TFF, ouvrir la formation des fonctionnaires enseignants à l'initiative privée ne manquera pas de poser bien d'autres problèmes. Et des plus graves. Comment, dans un contexte où la place de l’école est sans cesse mise en avant dans la construction des valeurs citoyennes, peut-on raisonnablement ouvrir la brèche d’une privatisation de la formation sans douter de ce pourraient être les volontés d’initiatives futures ? La privatisation de l’enseignement américain a été le cadre permettant le retour de l’enseignement du créationnisme ! Et on pourrait multiplier les exemples dans la politique scolaire britannique.

 

 

Citation

Des perspectives pour le recrutement ?

Quant aux perspectives annoncées sur le recrutement, celles qui fondent l’espoir de susciter des vocations enseignantes auprès de ces étudiants, il faudrait être bien naïf pour croire une telle opération capable de contrer la crise de recrutement. Les étudiants concernés pourront à la fin de leur cursus prétendre à un salaire plus attractif que celui d’un professeur. La crise de recrutement perdurera à moins que nous renoncions à la  professionnalité spécifique de l’enseignement pour y substituer des engagements ponctuels, c’est à dire la contractualisation comme mode principal de recrutement ce qui n’est pas sans rappeler quelques discours politiques actuels condamnant le statut des fonctionnaires. Un tel contexte politique paraît sans doute aux libéraux un moment propice pour intensifier le grignotage progressif du service public par des initiatives privées de natures diverses. Pour en assurer l’avenir, TFF pourra compter sur l’entreprise privée : les actuels stagiaires, futurs cadres et dirigeants d’entreprise, s’engagent, au-delà de cette expérience, à œuvrer leur vie entière pour les Alumni de TFF.

 

Citation

Sur le sujet, pas de réaction officielle du ministère mais la présence de la rectrice de Créteil au stage TFF est déjà éloquente. On aurait pourtant attendu du ministère qu’il protège la responsabilité exclusive de l’Etat en matière de formation des enseignants, garante de la neutralité et des valeurs républicaines et démocratiques. A ce rôle de l’Etat semble désormais opposable la générosité d’intention et l’initiative, fut-ce au prix de l’instrumentalisation de l’école au service d’une idéologie morale, économique ou politique. Car il ne faut pas se leurrer sur la générosité sociale des discours de TFF. Ils ne sont là que pour masquer la nature réelle de l’offensive : substituer une logique de marché au service public d'éducation nationale. 

 

Posté(e)
Il y a 1 heure, jeanounette a dit :

On peut voir les choses à l'inverse : et si on laissait volontairement le système se délabrer pour mieux faire la place au privé ... ? Non  quand même pas ... !!! :scratch:

Quand on veut tuer son chien on dit qu'il a la rage comme dirait l'autre !

Ces quartiers sont déshérités depuis tant d'années comment voulez vous que ça ne dégénère pas dès l'école primaire !

Je ne jette pas la pierre aux PE qui ne veulent pas aller dans les quartiers difficiles, je les comprends tout à fait. Je suis dans une école "ordinaire", où le comportement des enfants se dégrade d'année en année. Si je pouvais, j'irais sans états d'âme dans une école plus facile.

Je ne portais pas de jugement, je constatais juste.

Posté(e)

Lu !  J'hallucine ! 

  • 2 semaines plus tard...
Posté(e)

Un autre type de réseau qui prétend lui aussi donner des leçons à l'école publique :

http://www.challenges.fr/emploi/formation/20160708.CHA1670/quand-les-dirigeants-du-cac-40-reinventent-l-ecole.html

Citation

Quand les dirigeants du CAC 40 réinventent l’école

Par Thiébault DromardVoir tous ses articles

Gérard Mulliez, troisième fortune française, tenait à être présent pour la traditionnelle cérémonie de lever des couleurs. Comme tous les matins, les élèves du Cours Alexandre-Dumas à Montfermeil (Seine-Saint-Denis) hissent le drapeau français et entonnent la Marseillaise. C’est le moment fort de la journée dans cette école hors contrat, non confessionnelle, fondée en 2012 pour les enfants des banlieues en échec scolaire. Les élèves arborent leur uniforme: un sweat à capuche violet pour les filles, vert pour les garçons. Petits effectifs, transmission des valeurs, pédagogie axée sur les fondamentaux du type savoir lire, écrire, calculer font la force de ce réseau d’écoles très privées qui comptera en septembre une dizaine d’établissements financés par les parents - à hauteur de 20 % -, mais surtout par les dons de riches mécènes bienveillants.

Aucune subvention de l’Etat

"Qui ne connaît pas Auchan?" ose le pape de la grande distribution du haut de ses 85 printemps. Quelques mains se lèvent. "Je vois que j’ai encore des parts de marché à prendre", sourit le spécialiste des têtes de gondole. Convaincue que l’Education nationale est incapable de s’adapter au public spécifique des banlieues difficiles, la famille Mulliez est, depuis septembre dernier, devenue un pilier du mouvement Espérance Banlieues en participant directement à la création d’un établissement à Roubaix.

Mais les Mulliez sont loin d’être les seuls à soutenir le réseau. Eric Mestrallet, son fondateur, a réussi à convaincre un parterre impressionnant de donateurs. Le discours est rodé: lutte contre le décrochage scolaire, l’illettrisme, le communautarisme, la radicalisation… Aujourd’hui, une bonne partie du CAC 40 verse son obole à ce nouveau mouvement: Bouygues, Axa, Société générale, Fondation Bettencourt, Saint-Gobain, Vinci… la liste est longue mais indispensable, car ces écoles ne touchent pas un centime de l’Etat. [...]

"Nous sommes en train de sortir de la phase artisanale", confirme Eric Mestrallet qui envisage la création d’un organisme de formation des professeurs. Ce "back-office" a un coût, et la Fondation AlphaOmega créée par Maurice Tchenio, fondateur d’Apax Partners, envisage de le financer à hauteur d’1,5 million d’euros sur cinq ans. "C’est le chaînon manquant pour passer d’un réseau local d’écoles à un maillage national."  [...]

 

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...