Sécurité routière - Reims (51) - partenariats à construire

[astro52]

Bonjour,

Après avoir été un de vos collègues entre 2003 et 2010, je me suis reconverti dans la sécurité routière, et j'exerce dans cette branche des fonctions de formateur d'enseignants et d'animateur en psychologie du risque. Je forme donc les moniteurs d'auto-école (comme on les appelait avant) à Reims depuis quelques années.

Or pour la prochaine session qui commence le mois prochain, une très grosse réforme pédagogique entre en vigueur, et nous allons devoir former nos enseignants stagiaires sur des compétences plus larges et plus profondes, et avec des publics plus variés.

La première partie de la formation nouvelle mouture envisage d'octobre à mars de les former aux actes pédagogiques avec un public d'élèves d'auto-école, jusque là on connaît, on fait depuis longtemps. Ce qui est nouveau, c'est la 2ème partie de la formation (avril à juin 2017), dont l'objectif est de pouvoir faire de la sensibilisation au risque routier auprès de tous les autres usagers de la voie publique : école (tous les niveaux), entreprise, prison, maison de retraite... Contrairement à la première partie de la formation, il ne s'agit plus ici de transmettre des savoirs et des savoir-faire, mais d'être dans la psychologie du risque (même si ça n'est pas exclusivement).

Concernant la formation de l'enfant piéton, les études faites à l'étranger ont montré que les interventions classiques en sécurité routière dans les écoles ont un effet contre-productif. Les enfants qui ont suivi une formation à l'école pour savoir traverser la route en sécurité ont ensuite plus d'accidents en tant que piéton que les enfants qui n'ont pas suivi de formation. Un résultat pas tellement surprenant d'ailleurs pour les experts en sécurité routière que nous sommes. On pourrait faire ce type d'interventions classiques et tout le monde nous dirait que c'est très bien. Mais évidemment ça n'est pas le but. L'objectif c'est au contraire de construire des schémas d'intervention qui échappent à cette contre-productivité avec les enseignants stagiaires pour les former directement à des techniques d'interventions qui bénéficient à la sécurité routière.

Ce qui nous pose question, c'est comment nous y prendre pour accéder au terrain, car deux choix s'offrent à nous :

- Soit on va de bas en haut : on entre en contact avec des enseignants dont les orientations pédagogiques offrent déjà à leurs élèves une totale liberté de parole, ainsi nos stagiaires qui seront grands débutants en pédagogie pourront mettre en place des techniques d'animation en psycho-social sans que ça entre dans des contradictions insolubles avec les habitudes des élèves - qui feront qu'au final ça ne marchera jamais. Mais une fois qu'on aura des contacts avec des enseignants et des classes pédagogiquement compatibles, leur hiérarchie acceptera-t-elle de nous ouvrir les portes ?

- Soit on va de haut en bas : on négocie directement avec le haut de la hiérarchie pour se faire ouvrir les portes. Sauf que, si c'est pour qu'elle nous parachute ensuite dans n'importe quelles classes, ça va poser problème, car les relations humaines telles qu'elles existent dans beaucoup de classe ne permettront pas à des débutants de mettre en place la liberté de parole nécessaire à leur action de sécurité routière, simplement parce qu'on est dans la classe et en présence de l'instit. Si tant est que l'instit ne s'oppose pas carrément à ce qu'on essaye de faire exister cet espace de parole dans sa classe. Donc si on passe par le haut, encore faudra-t-il pouvoir faire entendre à une hiérarchie qui considère que toutes les classes sont pareilles qu'on a besoin de sélectionner des profils.

Donc mes questions :

1) Par quel bout aborder le problème ?

2) Est-ce qu'il y a des instits du côté de Reims qui serait intéressés pour ouvrir leur porte dans le cadre d'un partenariat visant à former des enseignants de la sécurité routière ?