Nyméria Posté(e) 11 février 2017 Posté(e) 11 février 2017 Bon Torque, je ne sais pas faire les réponses colorées en reprenant les mots comme toi, et j'ai pas franchement le courage de tout copier / coller mais je vais tacher de faire clair sans ça. Pour la communication, je parle de tous ces partis extrêmes qui ont des slogans qui tapent fort, qui sont des évidences mais qui ensuite sonnent "creux", de mon point de vue. C'est comme dire "Je veux lutter contre le chômage" ! Oui, on ne peut qu'être d'accord. Reste à savoir comment, et c'est ce qui serait intéressant d'entendre. A partir de là, il y a un parti pris de ma part, c'est certain, et ce quel que soit le candidat : fin du collègue unique, orientation à 12 ans. ça semble LA solution, dit comme ça, mais la question de NVB est en effet intéressante : comment, pour les mettre où ? MLP a bien eu le temps de parler de ses fils en section professionnelle, elle aurait eu le temps de placer sa réponse pour ceux qui auront 12 ans avec son programme, ce que NVB lui rétorque, justement. Ses enfants n'ont pas été orientés à 12 ans, tout de même. Et oui j'extrapole, car dire " fin du collège unique", "orientation à 12 ans", sans dire pour où et en ajoutant que ce sont les parents qui décideront, cela fait partie pour moi des "slogans faciles". Tu parles de quelques solutions comme le soutien de la hiérarchie, mais que peut-elle, la hiérarchie ? A part soutenir moralement ? Et pour le vivre cette année de manière forte dans mon école, ce sont des choses sur lesquelles je suis regardante car une fois de plus, c'est facile. "On vous soutient". Merci Mme L'IEN, mais en pratique, on en fait quoi du Zozo qui dit qu'il se cogne du règlement, qu'on l'*mm*rde et qu'il fait ce qu'il veut ? Comment, justement, revenir sur ce sentiment de toute puissance ? Comment responsabiliser les parents qui estiment eux même que l'enseignant est fragile parce qu'il fait appel à eux ? En leur envoyant un courrier dont ils n'auront que faire, comme c'est le cas pour l'absentéisme ? MLP n'a pas le temps d'en placer une (ou presque) et finalement ça m'irrite à plusieurs points de vue parce que je trouve que sur certains thèmes, ça l'arrange aussi. Elle a eu le temps de placer ses accusations justifiées, ses slogans chocs qui feront approuver dans les chaumières, mais au final quand je me pose et que je réfléchis, je n'y vois que de la poudre aux yeux. Il y a aussi des choses sur lesquelles je suis absolument d'accord : tout ne se règle pas à coup d'argent. Redonner l'autorité aux enseignants commencerait par leur accorder le pouvoir de décision pour les passages et orientations. C'est facile à placer ça quand même, même si on est talonné par une énervée. Alors si elle ne l'a pas dit, n'est-ce pas parce qu'elle ne le souhaite pas, ou n'y a pas pensé ou que sais-je encore ?
Nao Posté(e) 11 février 2017 Posté(e) 11 février 2017 Il y a 1 heure, Nyméria a dit : Le FN ne trouve pas forcément un écho, mais on constate qu'il sait taper là où ça fait mal. en même temps, la communication a toujours été le point fort de ces "partis". Et quand on ne creuse pas, quand on n'est pas du métier, on a vite fait d'être tenté surtout quand en face on trouve quelqu'un qui maitrise moins bien l'art du débat. Ceci dit MLP ne répond pas non plus aux questions pourtant intéressantes de NVB. A la surface, ce que dit MLP semble intéressant dans la mesure où ses constats sont globalement les nôtres, mais ses propositions ? Que faire des élèves à 12 ans si ils ne restent pas dans le collège unique ? Et si on laisse le choix aux parents, ça changera quoi ? Faire redoubler des CP qui ne savent pas lire, mais si ce sont les parents qui décident au final ? (car j'imagine que si elle laisse le choix pour les 12 ans il en ira de même pour les 7 ans). Restaurer l'autorité des professeurs c'est un bel idéal, mais comment compte-t-elle s'y prendre au juste ? Et il serait intéressant de creuser un peu les accusations de NVB car comme elle le dit, entre paroles et actions, il faut être "raccord". Je suis tout à fait d'accord avec ton intervention. Je rejoins MLP sur ses constats, c'est d'ailleurs une des seules qui les expose aussi clairement (bon sang que ça me gonfle d'écrire ça). Maintenant je suis à peu près certaine que si elle avait le pouvoir exécutif entre les mains, elle ne ferait certainement pas mieux que ses prédécesseurs. Et elle a dit trop de bien de M. Trump pour que j'envisage un jour le contraire. Pour le FN la critique est construite, structurée, hyper travaillée, on sait enfoncer les portes ouvertes mieux que quiconque chez eux. Mais regardons de plus près les secteurs où le FN a été élu : la catastrophe (Orange, Vitrolles, j'en passe). J'ai détesté l'attitude de notre ministre, suffisante, arrogante, agressive même, elle n'a rien écouté ou presque. Selon moi, ce n'était pas très intelligent. Face au FN il faut être fin, au-dessus de la mêlée, si l'on veut prouver que l'on vaut mieux que ça. 1
Torque Posté(e) 11 février 2017 Posté(e) 11 février 2017 @NymériaMerci d'avoir pris la peine de réagir à ma réponse. Chacun analyse ce débat à travers sa propre orientation politique et c'est bien normal. Personnellement ce qui m'a le plus frappé c'est l'attitude de NVB.Cette haine, cette logorrhée, ce refus de laisser l'autre expliquer ses positions, voilà ce que j'appelle une attitude extrémiste. Ça m'a rappelé Valls, répondant à Marion MLP à l'assemblée en lui hurlant, tremblant, qu'elle était la haine et qu'il ferait TOUT pour contrer le FN. Ce "tout" appuyé, dans la bouche de celui qui avait tous les pouvoirs, a été pour moi la marque de ce que de nos jours on qualifie de fasciste. Et comme disait Churchill " Les fascistes de demain se diront eux-mêmes anti-fascistes." Bref, un vrai débat, argument contre argument, bilan contre projet, m'aurait vraiment intéressé. Dommage. Je pense que ceux qui veulent battre MLP devraient être capables de faire leur auto-critique et de construire un projet réaliste et s'ils préfèrent rester dans le déni et l'invective ils verront bien le résultat. Il se pourrait même qu'ils laissent la colère monter dans le pays, espérant pouvoir ainsi justifier une éventuelle annulation des élections. Ce serait tellement plus simple que de s'occuper enfin du peuple et de ses problèmes. 1
Ollinwan Posté(e) 11 février 2017 Posté(e) 11 février 2017 Il y a 7 heures, Zarko a dit : Terrible ce constat...Jamais je n'aurais imaginé qu'un jour le FN puisse trouver un echo favorable chez les enseignants...:( Remarquez, avec toutes les réformes absurdes et démago du PS, ben, c'est somme toute logique... Ça fait longtemps que ça monte mais les proches du PS se sont voilés la face, et surtout n'ont pas su écouter les collègues ou les ont diabolisés. Pourtant, ce que dit MLP, c'est ce que pense une grande partie des collègue parce que c'est ce qu'ils constatent au quotidien. En plus, depuis 5 ans, on nous impose des réformes qui sont néfastes ou démagogiques pour nos élèves et qui lèsent certains collègues, alors que le PS était très bien placé pour savoir la réalité et effectuer des changements qui soient vraiment profitables à tous. Mais il a fait le contraire. Dans les dernières années, c'est NVB elle-même qui a porté ces réformes. Je n'ai jamais ressenti aucune bienveillance à notre égard dans ses propos, malgré son sourire, et je suis personnellement touché par une injustice (le refus des points REP pour la hors classe des TR). Donc même si elle est face à MLP dont je ne me fais aucune illusion sur les intentions en direction des enseignants, ce n'est pas pour autant que je ne me laisserai encore berner par NVB et sa clique. Ça ne marche plus de nous culpabiliser par rapport au FN pour nous faire avaler des couleuvres, même si je n'ai pas l'intention de voter pour eux pour autant.
chableu Posté(e) 12 février 2017 Posté(e) 12 février 2017 J'ai vraiment la sensation que plus aucun parti ne nous "drague" pour être son électorat. Ce n'est pas un mal en soi, cependant cela en dit long sur la place de l'éducation à mon sens. Du coup, MLP a un boulevard.
Amelie375 Posté(e) 12 février 2017 Posté(e) 12 février 2017 Il y a 19 heures, twixcmoi44 a dit : Terrible constat, pour moi, de lire ça! Je suis dans un milieu ô combien plus facile que le tien, mais WAOUH quelle horreur! Enseignant dans l'ouest de la France, on se bat tous les jours pour que les familles n'aient pas ce discours là, ne mettent pas leurs enfants dans le privé. Car chez nous le privé c'est accessible financièrement pour toutes les familles ou presque. On se bat contre les mairies qui veulent donner autant au privé qu'au public. On se bat, auprès de nos amis, de notre famille pour ne pas entendre que dans le privé les enfants sont mieux cadrés ou que sais-je encore... L'éducation est devenue comme tout un bien de consommation: si l'école publique ne donne pas ce qu'on veut pour notre petit prince ou notre petite princesse on le met à l'école privée. On teste, on change d'école, on menace... Et c'est avec ces discours, ces actes que le service public est aujourd'hui en train de mourir... Ca me rend malade, vraiment. Bonjour, Jetez un coup d'oeil à l'actualité (les émeutes dans le 93 etc .... ), ici c'est ce qui se passe. J'ai donné ma foi, mon énergie durant 20 ans à l'école publique, j'ai fait et je continue à faire ce que je peux. Force est de constater que très souvent je ne peux faire que du maintien de l'ordre avec cette classe d'âge. J'ai eu du mal à sauter le pas pour inscrire mes enfants ailleurs. On est une école de 18 enseignants, et plusieurs collègues l'ont fait également. J'ai eu beau être reconnue dans mes "compétences" professionnelles et actions mises en place pour mes élèves, ça ne change pas la réalité des casse-tête de l'école inclusive à outrance chez nous, les effectifs à 30 et plus, les élèves allophones et un nombre conséquent d'enfants chez qui personne ne parle le français. Je précise que je ne me sens pas proche du discours de LePen, c'est juste que certains de ses constats sur la gestion de l'école publique sont la réalité. Je me sens plus proche d'idées comme celles de Bayrou, qui fut prof d'ailleurs, qui réagit souvent avec pas mal de bon sens. Mais son côté idéaliste ne paye pas trop pour sa popularité.
Nao Posté(e) 12 février 2017 Posté(e) 12 février 2017 Il y a 19 heures, twixcmoi44 a dit : Terrible constat, pour moi, de lire ça! Je suis dans un milieu ô combien plus facile que le tien, mais WAOUH quelle horreur! Enseignant dans l'ouest de la France, on se bat tous les jours pour que les familles n'aient pas ce discours là, ne mettent pas leurs enfants dans le privé. Car chez nous le privé c'est accessible financièrement pour toutes les familles ou presque. On se bat contre les mairies qui veulent donner autant au privé qu'au public. On se bat, auprès de nos amis, de notre famille pour ne pas entendre que dans le privé les enfants sont mieux cadrés ou que sais-je encore... L'éducation est devenue comme tout un bien de consommation: si l'école publique ne donne pas ce qu'on veut pour notre petit prince ou notre petite princesse on le met à l'école privée. On teste, on change d'école, on menace... Et c'est avec ces discours, ces actes que le service public est aujourd'hui en train de mourir... Ca me rend malade, vraiment. De façon générale je suis assez en accord avec tes propos. Mais...... Lorsqu'on sait ses enfants en danger dans son école, qu'on l'y laisse la boule au ventre tous les jours, que l'on se fait soi même insulter au portail par des petits bouts hauts comme trois pommes, on n'ose imaginer ce qui se passe et ce qui se dit entre élèves. Et on se doute bien que niveau compétences scolaires, ça ne doit pas voler bien haut vu que les adultes doivent perdre un temps et une énergie folle à faire la police. Nous sommes bien loin des desideratas excentriques des bobos qui se comportent comme des clients vis à vis de l'école, nous parlons là de sécurité morale et physique. A titre personnel, si je le devais, je ferais passer le bien de mes gosses avant le respect de mes principes sur l'école publique. Je ne pense pas que ce soit la situation optimale mais ça reste la solution à court terme la plus sûre pour mes enfants. J'ajoute que, comme beaucoup de collègues ici je crois, je passe mon temps à faire passer mes élèves avant mes propres enfants. Alors sur le choix de l'école, désolée mais ce sera eux d'abord.
orime Posté(e) 12 février 2017 Posté(e) 12 février 2017 Il y a 17 heures, Juperlau2 a dit : Je me sens visée dans l'idée de consommation de l'école, eh bien j'assume! Permettre à mes enfants d'accéder à une école exigeante, avec des profs et une équipe d'encadrement motivés (car ils choisissent leurs projets, leur organisation, ont une autorité appuyée, des conditions de travail pas géniallissimes mais qui leur permettent de faire leur vrai métier), qui ne fait pas des expérimentations farfelues sans aucun contrôle derrière, avec un nombre d'heures de cours qui ne met pas les élèves dehors dès 14 ou 15h tous les jours, bref avec une vraie formation et bien je trouve que ça fait partie de mon rôle de parent. Je déplore ne pas trouver cela dans le collège public de mon secteur mais c'est la réalité. Je ne dis pas que tous les établissements privés sont mieux, loin de là, mais dans notre cas, je vois bien la différence entre le collège privé où nous avons inscrit mon grand pour son année de 3ème (cette année) et le collège public de secteur où est inscrite sa soeur en 5ème.... Et oui, je pense que l'objectif de nos politiques de droite comme de gauche, c'est de casser l'école publique pour réduire les dépenses, que les familles qui le peuvent aillent dans le privé et que cela réduise encore les dépenses d'éducation, on finira avec une école à 2 vitesses et je n'ai pas le pouvoir de contrecarrer cela.. Mme Le Pen semble attachée à l'école de la république au sens pour tous, avec une exigence pour tous et cela me parle, ça ne veut pas dire que j’acquiesce à tout, ni que je voterai pour elle, mais j'avoue que pour ce qui est de l'école, je suis plutôt en accord avec ce qu'elle dit. Et je ne suis pas d'accord pour dire que ce sont les gens qui mettent leurs enfants dans le privé qui cassent l'école publique, ce sont les politiques menées depuis des années maintenant qui cassent l'école publique! Même chose ici...réunion de rentrée avec mon garçon à besoin "très particulier". On présente son cas à sa future maitresse, elle se braque direct, nous explique que les enfants DOIVENT dormir (lui qui n'a jamais fait de sieste...), que ci, que ça...bref, aucune flexibilité face à un gamin comme le mien qui lui aurait mis le feu à l'école en 2 jours. En 2 jours, on a pris notre décision : privé là où ma femme travaille. Et aucun regret, mais alors vraiment aucun : la maitresse s'est hyper adaptée à lui, au point d'en modifier complètement son fonctionnement et son EDT...Je crois que même si elle changeait d'école on la suivrait, quitte à faire des bornes.
Ollinwan Posté(e) 12 février 2017 Posté(e) 12 février 2017 Il y a 2 heures, chableu a dit : J'ai vraiment la sensation que plus aucun parti ne nous "drague" pour être son électorat. Ce n'est pas un mal en soi, cependant cela en dit long sur la place de l'éducation à mon sens. Du coup, MLP a un boulevard. Disons qu'il y a d'un côté les idéalistes qui refusent de voir la réalité de la situation (parents démissionnaires, école trop inclusive, baisse énorme du niveau à cause de ça...), de l'autre ceux qui veulent "casser de l'enseignant" en privatisant l'école, pas seulement pour des questions d'économies mais pour nous empêcher de protester, et au milieu, les hypocrites, qui font semblant d'avoir des idéaux dont qui font mine de les mettre en place alors que leur véritable but, c'est également de casser l'école. On vient de vivre 5 ans de ça. MLP se sert du constat que nous faisons comme arguments de campagne. Même si je ne suis pas dupe, je ne peux pas la blâmer puisque c'est la seule qui exprime notre réalité.
Nao Posté(e) 12 février 2017 Posté(e) 12 février 2017 Il y a 2 heures, chableu a dit : J'ai vraiment la sensation que plus aucun parti ne nous "drague" pour être son électorat. Ce n'est pas un mal en soi, cependant cela en dit long sur la place de l'éducation à mon sens. Du coup, MLP a un boulevard. Ca en dit long aussi sur notre poids économique en France aujourd'hui. J'ai connu l'époque des beaux parents, ma BM enseignante notamment, avec un sacré pouvoir d'achat et donc un potentiel électif fort (je sais pas si ça se dit mais bon). Aujourd'hui nous sommes considérés comme appartenant à la classe moyenne, tirant vers le bas pour les collègues qui vivent seuls. Et c'est bien connu, les classes moyennes, on ne s'y intéresse que quand il s'agit d'augmenter leurs impôts.
Zarko Posté(e) 12 février 2017 Posté(e) 12 février 2017 J'ai revisionné cet échange et effectivement NVB n'est pas à la hauteur...De plus, ce que dit MLP est loin d'être faux et on aurait aimé qu'elle puisse développer...Autre chose, MLP est , je crois, la seule à vouloir revenir sur les rythmes imposés aux écoles publiques (et qui coûtent un fric fou pour un bilan calamiteux...) Bah, ouais, c'est terrible de se voir obliger de soutenir les propositions du FN...et c'est à la gauche de s'interroger sur les valeurs qu'elle a abandonnées et sur les réformes absurdes qu'elle a imposées... 2
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