Travailler l'estime de soi

[Gianna]

Suite à une question d'une élève "ça sert à quoi d'avoir confiance en soi ?" et en tombant par hasard sur le nouveau spécimen d'un manuel d'EMC, je me suis dis que j'allais en parler en classe.

Effet de groupe (ou pas ?) plusieurs dans ma classe se trouvent nuls (alors que pour la plupart ce sont des bons élèves !)

Ma question : comment travailler avec eux pour qu'ils aient une bonne image d'elles-mêmes ? d'eux-mêmes ? Les aider, rendre un peu de confiance à celleux qui sont en difficultés...

Si vous avez des pistes ...

[Janelyne]

Il y a des pédagogies qui proposent des moments "compliments", faire un compliment à quelqu'un de la classe. Tu peux les faire piocher un nom, et ils écrivent quelque chose de gentil sur l'autre (tu fais aussi de la productions d'écrit au passage). Cela peut aussi marcher avec une qualité qu'ils se trouvent pour eux-mêmes. Tu as la variante "la boîte à compliments" si tu as beaucoup de timides que ça pourrait bloquer. 

Ensuite au quotidien, mettre en avant le travail d'untel, la remarque pertinente de bidule, les gratifier, faire remarquer aux autres, en l'accentuant un temps s'il le faut. C'est un âge où la confiance en soi se construit, où c'est normal qu'ils soient perturbés ainsi. 

[André Jorge]

Bonjour ! 

Pour moi, le développement de l'estime de soi chez les élèves, doit être mis en oeuvre dans chacun des domaines où ils sont en difficultés. 

A l’école, on peut être compétent dans un domaine et ne pas l'être dans un autre, et ressentir un sentiment négatif dans ce dernier cas : un élève peut savoir qu'il est bon en sports, en retirer une grande satisfaction, et être persuadé en même temps qu'il est mauvais en calcul et ne ressentir aucune motivation à travailler dans ce domaine.

C’est en développant chez les élèves le "sentiment de compétence" qu'on pourra les aider à développer leur estime de soi, mais dans chaque matière, ou bloc de compétence : il n'y a pas de transversalité entre les domaines.

C’est un processus continu, de longue durée, qui passe par :

• une organisation et des moyens concrets : différenciation, travail par groupes de besoin, etc.
• des exigences réalistes, pour ces élèves qui doivent être placés en situation de réussite. 
• des attitudes éducatives appropriées, par les gestes, le regard positif que l'on porte sur eux et sur leur travail, le plaisir que l'on affiche quand ils se mettent à parler, à participer aux échanges,...
• les propos qu'on leur tient pour souligner leurs réussites et progrès : les encouragements, les compliments que l'on peut faire sur leur travail, les félicitations sur leurs interventions,...

Et bien évidemment, éviter tout propos qui n’a pas un caractère bienveillant.

Ce qui est important également, c'est le fait que l'on entretienne ce sentiment qu'ils sont capables et qu'ils réussissent. Il faut leur laisser le temps d'apprécier et d’installer en eux et de vivre le fait et le sentiment qu'ils sont capables et qu’ils réussissent. Il ne faut pas les déstabiliser constamment en multipliant les nouvelles leçons et les situations de travail,...

[André Jorge]

Je viens de tomber sur cette page qui semble bien résumer ce que l'on sait aujourd'hui sur cette question :

https://www.reseau-canope.fr/climatscolaire/agir/ressource/ressourceId/lestime-de-soi-en-questions.html