Marglou Posté(e) 1 juillet 2017 Posté(e) 1 juillet 2017 Et c'est là que ton rôle de " garante de l'épanouissement et de la confiance en soi " prend toute son importance. C est bien à toi de les sécuriser pour qu'ils sèchent leurs larmes et se disent que plein de nouvelles choses extraordinaires les attend😀 Ils deviennent grands, et grandir c est Mega top ! Tes loulous ont peur, et c'est normal mais c est à nous de les laisser partir tout en les accompagnant vers le renouveau. C est à nous de leur lâcher la main, en leur montrant que de " l autre côté " , c est bien aussi. Je comprends parfaitement ta tristesse car je l ai connue.. Mais la séparation est une étape capitale au développement de l'enfant, et nous devons les aider.. Bon courage 😋
damdamdeo Posté(e) 1 juillet 2017 Posté(e) 1 juillet 2017 Coucou J'appréhende aussi la séparation avec certains de mes élèves que je n'ai eu pour certains qu'un an.. Cela vient aussi du fait que je quitte l'école je pense. J'ai peur de ne pas savoir gérer..
Beaumont Posté(e) 4 juillet 2017 Posté(e) 4 juillet 2017 Je pense que c'est l'un des côtés invisibles du métier, caché derrière les fameux " Ouaaahhh t'as trop de vacccannces...", qui est une vaste arnaque car c'est pas avec mon salaire que je vais partir 2 mois ( alors 4...), et je suis tellement cuit qu'il va me falloir deux semaines pour récupérer ( le jardin aussi..). Et puis comme en période c'est la course, mais où est-ce que c'est que l'on va prendre du temps pour l'avance dans les préps ?? Les vacances bien sûr ( mais alors, en est-ce vraiment ? ). En reconversion professionnelle ( ancien petit chef 3 ème sous-sol au fond à gauche, ayant marre de faire du gras en parlant à mes armoires), je suis parti dans l'enseignement ... et perdu 1/4 de mon salaire. Enseigner sans passer par l'affectif est pour moi un non sens : crier sur un enfant pour qu'il se taise ne le fera jamais lever un crayon ou échafauder la moindre pensée !! Je passe donc des heures à leur parler, à résoudre les problèmes, les faire s'exprimer... Bref , les liens se nouent, les parents rentrent dans le cercle, on fait avancer cette petite troupe chacun à leur rythme ( et donc on multiplie d'autant le travail de différenciation de l'enseignant). Les premiers bobos, les grosses injustices, les difficultés à communiquer, les situations qui donnent envie de hurler.. On traverse tout cela avec notre regard, notre coeur et notre affect.. Comment rester de marbre, et surtout pour quoi détruire cette image d'adulte qui va sans cesser réconforter, solutionner et remettre en mouvement ? Alors oui, après 3 ans, quand enfin on se rapproche de chez soi ( - 6 h 34 de route par semaine !!), ben on en mène pas large.. Car finalement, est-ce que je vais trouver mieux ailleurs? Mais surtout, eux.. Où vont-ils, est-ce que j'ai pu leurs donner les clés pour traverser tout ce qui les attend ? Vendredi soir, mon épouse m'a trainé à mon école pour aller chercher mon portable oublié ( alors que bon, le réseau passe pas ) : mes élèves et mes parents m'attendaient pour une petite fête surprise.. Ce soir, un élève super discret ( pas courageux ..), à pleurer car il ne me reverrai plus, ce qui a assis maman car elle n'aurait jamais pensé ça ( double discours..). Au NAP, je vais voir les 2, 3 que je ne reverrai plus : ça a jeté un froid, et les 40 gamins se sont tus en même temps en me voyant ( quand on pense les trésors de patience qu'il faut déployer pour en faire taire 2 des fois..) . Il faut dire qu'ils emballaient des confettis par petits sacs ( faut que je retrouve mon parapluie).. Désolé pour cet étalage, mais moi aussi je suis dans une fin de semaine éprouvante et j'en avais besoin pour structurer ma réponse. Pourquoi échapper à nos émotions, pourquoi demander de " s'endurcir " et risquer de détruire ce lien ? Ca fait parti de la relation, ça fait comprendre que l' école c'est partager avec un adulte et un groupe des moments, et que si l'on décide que ces moments soient présents en nous, que l'on y plonge complétement, alors chacun à sa part, et chacun comprend qu'il a le pouvoir de les changer pour mieux les vivre et se construire avec eux. Personnellement, je vais pleurer ( enfin essayer car un "vrai mec" ça pleure pas, disait papa ), je vais leurs dire qu'ils vont me manquer, que l'on a passé des bons moments, je vais leurs donner mes coordonnées ( même le numéro de sécu s'ils veulent !), je vais répondre à chaque appel de détresse ... ( généralement, 6, 7 écrivent, puis 4,5 , puis..) Et comme cela j'espère qu'il verront plus l'école comme cet endroit où l'on vous juge et où l'on se tait, mais un endroit fait pas des humains avec des sentiments, dans lequel leurs avis comptent et ont du poids pour changer les choses, et surtout les apprécier. Qu'ils soient toujours curieux des choses et des gens, qu'ils fassent au lieu de laisser faire. Alors oui, j'aurais l'impression d'avoir posé une pierre sur la marche de l'ascension de l'enfance, et je serais toujours très fier et prétentieux quand un de mes pairs me dira " Mais c'est incroyable, vos élèves ils sont toujours curieux et partant". Bon désolé pour ce trop plein d'émotions, les soirées sont compliquées en ce moment ! Pour le coup, il faut que je trouve des mouchoirs.. PS : et le repas de la pause méridienne entre collègues, dans un silence de mort, alors qu'avant on aurait dit une volière ..
sophsoph Posté(e) 5 juillet 2017 Auteur Posté(e) 5 juillet 2017 Beaumont, tu as exprimé totalement mon ressenti. J'imagine qu'en effet, un départ de l'école doit être encore plus chargé en émotions, avec les collègues que l'on quitte en plus des enfants, les lieux auxquels tu as dû t'attacher, etc... Et c'est important que tous expriment leur peine, toi y compris (et fichus apprentissages de genre qui font que les hommes ne s'autorisent pas à exprimer, à montrer aussi leurs sentiments). C'est aussi ce qui fait notre métier. Qui fait qu'on ne s'ennuie pas, qu'on vit, qu'on vibre... sinon, autant bosser à la chaîne en usine! On travaille avec des êtres humains en devenir, on apporte notre petite pierre à leur édifice. Comme tu le dis, je pense que le fait de passer beaucoup de temps à les aider, à les faire parler, à montrer de la bienveillance, renforce l'attachement. J'ose ainsi espérer que tous ces enfants que nous rencontrons, à leur tour, devrons des adultes capables de penser, de ressentir de l'empathie, et que cela aura un bénéfice plus général sur les relations entre humains. Je suis encore plus touchée par ton message car tu es un homme. Tu montres ainsi aux garçons un modèle masculin qui est capable d'exprimer et de ressentir des émotions plutôt que de se renfermer et de montrer les poings en cas de problème, et ça me paraît très important. De mon côté, j'arrive de mieux en mieux à les "pousser vers la sortie" mais du coup, je prends de plus en plus sur moi pour ne rien montrer de ma peine. Avec la fatigue de fin d'année, j'ai l'impression d'être dévastée de l'intérieur. Je sais que cela ne va pas durer, qu'avec les vacances, ça va vite passer... parce que je suis adulte, parce que je l'ai déjà expérimenté. Je me dis que pour mes petites, ça doit être plus compliqué car ils le vivent pour la première fois. J'ai un chevalier servant qui passe son temps à se faire remarquer depuis quelques jours. Il m'épuise totalement, mais j'ai envie de déchirer sa décision de passage pour le garder avec moi l'an prochain Je disais à ma collègue que ce que je ressentais s'apparentait à un chagrin d'amour. Je suis au tout début, dans la phase violente de chamboulement... je sais que le calme viendra, mais pour l'instant, le regard de mes CM2 me bouleverse totalement.
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