prune2007 Posté(e) 11 avril 2017 Posté(e) 11 avril 2017 Bonjour, Je cherche des collègues accueillant ou ayant accueilli à plein temps en milieu ordinaire des élèves ayant un handicap moteur très important (fauteuil, corset, aucune autonomie pour les gestes du quotidien...) Qu'avez vous mis en place pour l'accueil ? Quelles adaptations proposez vous ? Quels problèmes rencontrez vous ? Merci
cat99 Posté(e) 12 avril 2017 Posté(e) 12 avril 2017 Je pense qu'il doit y avoir une AVS sinon ce n'est pas possible, ne serait ce que pour gérer les toilettes. Si l'enfant en a envie pendant la classe, il faut laisser tous les autres... Prune indique, pas d'autonomie dans les gestes quotidiens....Enfin, j'espère qu'il y en a une de prévue pour l'enfant parce que sinon ça risque d'être compliqué. Peux tu nous préciser le niveau prune? Ta classe est en rez de chaussée? A -t-il besoin d'un bureau adapté? Dans un premier temps, peut être regarder ton aménagement de la classe, afin qu'il puisse accéder à tous les coins ( sciences, ateliers, bibliothèque de classe) facilement? Quel niveau scolaire a-t-il? S'il n' a pas de difficultés particulières et qu'il n' a pas d'AVS, tu peux peut être prévoir une table à côté où tu disposeras le matin le matériel nécessaire pour éviter les déplacements. Tu peux aussi travailler l'entraide avec les autres, en général les enfants aiment bien aider les copains. Etait-il scolarisé auparavant? Où dans un centre de soins? As-tu rencontré les parents? Ce sont eux qui peuvent te donner des billes aussi pour gérer au quotidien... Je n'ai jamais eu d'enfant à handicap moteur lourd.
gihem Posté(e) 12 avril 2017 Posté(e) 12 avril 2017 Si, c'est possible sans AVS. Chez ma collègue, il y a une élève polyhandicapée allophone qui n'a pas d'AVS pour le moment car dossier MDPH pas monté et de plus il manque déjà 250 AVS dans le département. Dans mon école, je viens d'inscrire deux frères myopathes, également allophones, sans AVS. Pareil, dossier MDPH fait dans l'urgence mais on n'espère pas d'AVS avant la rentrée. On se débrouille avec les moyens du bord (service civique). D'où ma question.
cat99 Posté(e) 12 avril 2017 Posté(e) 12 avril 2017 gihem, cela me paraissait pas possible....C'est quand même n'importe quoi, on se doit d'accueillir ces enfants dans de bonnes conditions... Du coup, tu peux peut être dire comment vous fonctionnez pour favoriser l'accueil? En quelle classe sont scolarisés ces élèves? Je bondis quand je te lis gihem, je pensais que c'était impossible ...
gihem Posté(e) 12 avril 2017 Posté(e) 12 avril 2017 On en a un au CP et un au CM1. On bricole avec les moyens du bord. Pendant les récrés, ils restent en classe avec le service civique. C'est également lui qui les accompagne en classe aux entrées et sorties et dans l'ascenseur. Heureusement, ils sont capables de se débrouiller seuls aux toilettes. Il y a quelques années, j'ai eu dans ma classe un élève lourdement handicapé en fauteuil avec une AVS mais ça ne résolvait pas tous les problèmes. C'était un CM2 qui pesait lourd et son avs ne pouvait pas le porter. Du coup, c'est moi qui m'y collait (je mesure 1m90) lors des sorties scolaires et qu'il fallait le monter dans le bus.
prune2007 Posté(e) 12 avril 2017 Auteur Posté(e) 12 avril 2017 Alors, avec AVS car aucune autonomie. Pour l'instant l'enfant est en maternelle, mais à terme, il faudra s'organiser quand il faudra porter un enfant de 35 kg... Intellectuellement, aucun souci ! Gihem, tu soulignes un des premiers problèmes : comment faire sans AVS ? Car l'AVS peut aussi être en formation, malade, absent pour n'importe quelle raison envisageable. Là, j'ai dû faire seule pendant 2 semaines... et évidemment, cela pose des problèmes au sein de l'équipe, des inquiétudes. J'essaie de remettre tout cela à plat pour que tout le monde connaisse son rôle et ne se renvoie pas la balle. Ah oui, j'ai un triple niveau à 28 élèves ah ah ah
gihem Posté(e) 12 avril 2017 Posté(e) 12 avril 2017 Quand l'AVS n'est pas là, rien n'est prévu par l'administration (en tout cas par chez moi), il faut se démerder. Pour reprendre l'exemple de l'élève en fauteuil que j'avais, lui aussi sans aucune autonomie, il a fallu se débrouiller pour trouver une personne qui acceptait de s'occuper de lui quand nous sommes partis en classe de mer (le doucher, l'emmener aux toilettes car handicap très lourd, etc). C'était un garçon et l'AVS qui était une fille ne voulait pas s'occuper de tout ça. Par ailleurs, il a fallu trouver un fauteuil adapté à la plage, un truc comme ça. Il est essentiel d'entretenir de bonnes relations avec la famille pour collaborer le plus efficacement possible avec eux et leur faire comprendre qu'on fait tout ce qui est possible pour le faire participer à toutes les activités mais que parfois, ben, bon... c'est vraiment pas possible. Exemple: on allait à la patinoire mais j'avais dit aux parents que j'aimerais bien mais qu'il ne me serait pas possible de le mettre sur la glace dans un fauteuil adapté car l'AVS ne savait pas patiner et moi j'avais tous les autres élèves à gérer. Du coup, le père s'est débrouillé pour poser congé et être présent à toutes les séances avec son fils. A noter que pour un projet important comme la classe de mer, on avait fait une équipe éducative pour formaliser par écrit toutes les modalités qu'on mettrait en oeuvre pour lui.
prune2007 Posté(e) 10 juin 2017 Auteur Posté(e) 10 juin 2017 Je reviens pour vous donner les avancées de mon côté. Un grand merci d'abord à @novayla qui m'a grandement aidée. Donc voici ce que j'ai fait si ça peut être utile à certains d'entre vous, car on sera de plus en plus confrontés à ce genre de situations, ne nous leurrons pas. - 1ère chose (avis personnel mais que je pense important de souligner, même si certains ne seront sans doute pas d'accord) : arrêter de vouloir jouer au bon samaritain qui doit tout subir pour aider son prochain en paliant les défaillances du système. Ne pas accepter de mettre une équipe en danger sous prétexte que c'est pour le bien de l'enfant. Ne pas se sentir visé par des parents vindicatifs : ils cherchent à ce que la Société répare une injustice (le handicap/la maladie de leur enfant), ce qu'ils ne pourront jamais obtenir évidemment. Comprendre la douleur. Accepter leur déni, qui pour certains parents, est la seule façon de croire en l'avenir. - Réunion interne de l'ensemble de l'équipe, mairie (car atsem) et représentant de la collectivité organisant la cantine : noter TOUTES les inquiétudes et les problèmes rencontrés, sans se censurer. Difficultés d'organisation, manque de formation, risques psycho-sociaux, juridiques, questionnement vis-à-vis du PAI. Se reporter aux textes (voir notamment nouvelle circulaire du 3 mai 2017 concernant le rôle des AVS). - Courrier à l'IEN de circo + IEN ASH avec compte-rendu de la réunion interne. Détailler des problèmes précis, solliciter la présence de l'IEN ASH pour ESS. - Compléter le DUER. - Saisir le CHS-CT !!! Dans notre cas, cela a bien aidé. Mettre l'administration en obligation d'apporter des réponses. En cas de problème, le recours contre l'administration sera simplifié... - ESS : nous avons fait une première partie sans parents pour faire le point sur tous les problèmes évoqués et apporter des solutions. Tout n'est pas résolu, loin de là, mais nous avons bien avancé. Et se sentir écoutés, ça fait grandement du bien. Ca prend du tems Je suis partante pour continuer ici l'échange avec des collègues subissant des situations identiques.
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