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Posté(e)

Y en a t-il parmi vous qui enseignent et ont un enfant handicapé? En quoi cela change votre regard sur le handicap? Perso, j'ai une enfant atteinte de Troubles du Spectre Autistique. Je suis la seule maman du département à faire de l'ABA car rien dans la région et des sommes qui chiffrent à plus de 1500 euros par mois.... Mais ça en vaut le coup, ma fille a fait un bon en avant... Je regrette que l'aba ne soit pas utilisé dans l'Education nationale, l'analyse du comportement aide beaucoup à prendre du recul sur les enfants.

Y en a t-il parmi vous qui pratiquent l'aba?

Posté(e)

Non, je ne suis pas dans cette situation, je ne connais pas non plus cette méthode, mais je te remercie car je vais me documenter de ce pas. 

Posté(e)

Bonjour. Je suis également enseignante et maman d'une petite fille avec TED (spectre autistique également, sans doute plus proche du syndrome d'asperger). Cependant, je n'ai pas besoin de la méthode ABA pour ma fille, car elle arrive à suivre (avec aménagements) un cursus classique dans l'école du village. Ca n'a pas trop changé mon regard sur le handicap car j'y suis déjà très attentive (conjoint éducation technique spécialisé en ESAT) mais c'est vrai que ça change ma manière d'enseigner. Je suis en maternelle et très attentive lorsque je me retrouve face à un enfant un peu différent. 

Je sais ce qu'est la méthode ABA et celle-ci ne fonctionne que dans certains cas, c'est loin d'être quelque chose qui puisse être généralisé. Cela vaut le coup pour les enfants qui répondent à cette méthode(qui semble être le cas de ta fille). 

Je regrette aussi qu'il n'y ai pas plus de formations et de prises en charge par l'Education Nationale car cela permettrait de bénéficier à davantage d'enfants, pas seulement ceux en situation de handicap..

Bon courage en tout cas!

Posté(e)

Bonjour

Je suis également dans ce cas. Mon fils a également des troubles du spectre autistique et est diagnostiquée TDAH. 

J'ai vaguement entendu parlé de la méthode ABA, mais je n'ai pas eu à m'y pencher. Mon fils a été pris en charge par une psychomotricienne dès 3 ans et elle l'a énormément aidé à entrer en communication avec les autres. Cela a suffit pour l'instant. Il vient de faire 1 an d'orthophonie également et cela l'a mis en confiance et prend plus volontiers la parole mais plus facilement avec des adultes, ou les grands de l'école. Il a plus de mal avec ceux de son âge, il ne sait toujours pas faire. Le diagnostic TDAH lui a permis d'avoir un traitement équivalent à la ritaline et cela a changé du tout au tout son rapport aux autres. Il est beaucoup plus épanoui et se sent mal quand il ne l'a pas (vacances, on a fini par lui donner le we aussi).

Concernant mon rapport au handicap, il a changé mais c'est tout mon regard de l'enfant qui a changé aussi: avant que mes enfants ne se rapprochent de l'âge de mes élèves (cp) je les voyais grands et je ne comprenais pas pourquoi ils n'étaient pas plus vifs/autonomes, etc. Maintenant, je sais :D et je me "fâche" moins.

J'ai également eu une petite cette année, très très "bouge", probablement hyperactive. J'ai donc eu un autre regard sur elle, plus bienveillant, et j'ai pu montrer à ses parents que ce que je leur proposais, c'était pour l'aider et non pas pour lui mettre une étiquette.

Par contre, j'ai également eu un petit diagnostiqué autiste cette année, et une formation a été proposée au niveau départemental. J'y ai bien évidemment postulé et ni moi, ni l'enseignante de mon fils n'avons été retenues :cry: On nous a répondu de redemander une autre année, mais si on n'a pas d'élève concerné l'année suivante... 

Posté(e)

J'ai un élève avec qui la méthode aba est utilisée. Il a beaucoup progressé. Il a des tickets de couleurs selon son attitude. Vert s'il participe et joue avec les autres dans la cour, orange s'il commence à se mettre en colère. .. rouge pour autre chose. Il échange ses tickets verts contre une activité qu'il aime bien, il peut rendre un ticket rouge s'il se reprend quand il s'est mis en colère. .. C'est l'avs qui gère tout ça, il a aussi une éducatrice une demie journée par semaine.

 

  • 2 semaines plus tard...
Posté(e)
Le 09/08/2017 à 13:35, caro297 a dit :

J'ai un élève avec qui la méthode aba est utilisée. Il a beaucoup progressé. Il a des tickets de couleurs selon son attitude. Vert s'il participe et joue avec les autres dans la cour, orange s'il commence à se mettre en colère. .. rouge pour autre chose. Il échange ses tickets verts contre une activité qu'il aime bien, il peut rendre un ticket rouge s'il se reprend quand il s'est mis en colère. .. C'est l'avs qui gère tout ça, il a aussi une éducatrice une demie journée par semaine.

 

Bonjour,

Ton témoignage m'intéresse beaucoup. J'aurai à la rentrée un élève atteint de troubles autistiques.

Aurais-tu des liens concernant cette méthode ?

Merci d'avance.

  • 6 mois plus tard...
Posté(e)

il faut être prudent avec l'aba, car beaucoup de dérives si mal utilisé. Notre fille est suivie par une bcba avec toutes les certifications nécessaires. Il y a des étapes et programmes à respecter. L'élève est motivé grâce aux récompenses. Mais pas de chantage non plus

 

  • 3 semaines plus tard...
Posté(e)

Bonjour Asma ...
J'ai toujours pensé qu'il était plus particulièrement difficile pour un(e) parent(e) enseignant(e) d'accepter le handicap de son enfant ... particulièrement lorsqu'il s'agit de troubles dys... qui remettent  souvent directement en cause l'Enseignement ... et les Collègues Enseignant(e)s ...

Concernant l'Autisme et particulièrement Asperger, je viens de découvrir cet article particulièrement intéressant :

http://journalisme.ulb.ac.be/projets/asperger/a-propos/

@t

alain l.

 

  • 1 mois plus tard...
Posté(e)

Bonjour,

 

Je suis PE et j'ai un enfant dys exécutif (syndrome frontal) qui a doublé son CP et a une AVS depuis la fin du CE2. Aujourd'hui il est en 6ème ordinaire (avec aide et adaptations). Moi, j'ai toujours su que quelque chose clochait (retard dans tous les domaines dès la naissance y compris les réflex archaïques mais jamais de suivi car il fallait lui laisser le temps au vu de ce qu'il avait vécu d'après le médecin traitant...). Le premier bilan neuro avait été fait vers ses 2 ans et demi (dans le cadre d'une autre pathologie) et il avait déjà pointé des difficultés (mais trop tôt pour dire quoi que ce soit). Ensuite, diagnostic posé que en CM1 (alors qu'un bilan neuro fait en hôpital en CE1 préconisait une orientation ou aide humaine, bilan en raison d'autres soucis santé et jamais demandé par l'école). Pourtant, le neuropsy de centre référent en CE2 était persuadé que c'était un problème psy malgré les bilans de l'orthophoniste, bilan neuro)... Si je n'avais pas été instit, il n'aurait surement jamais été diagnostiqué car nous nous serions découragés bien avant ! Le plus dur aura été de se dire que son enfant part à l'école, sans être capable de réciter sa leçon comme les autres, d'effectuer des exercices qui paraissent simples (malgré son travail). Ensuite, le diagnostic est un soulagement (pas un pb de parents) et on trouve des rééducations mieux adaptées, des compensations, des moyens de détourner les difficultés...

L'inconvénient d'être instit c'est de savoir ce que l'on attend de l'enfant et du coup d'être ultra exigeant. par rapport à ses collègues, c'est accepter les remarques en les écoutant et en prenant du recul (puisque enfant non dans la norme). L'avantage c'est être capable de l'aider (puisque l'on est censé avoir de la pédagogie et de l'adapter). Mon fiston a échappé à la Segpa mais nous le soutenons à fond, le faisons travailler, lui donnons des techniques et on essaie de parer à ce que l'école/collège ne peut pas lui apprendre (puisque inné pour les autres)... C'est dur au quotidien, ça prend du temps et c'est plus dur avec son fiston qu'avec ses élèves car il y a de l'affectif qui entre en jeu. Ce qui est dur aussi c'est de subir les troubles dans la vie quotidienne donc en permanence et d'avoir l'impression de ne jamais avoir de repos même si ça s'améliore avec l'âge bien sûr. Familialement c'est usant et sans parler de l'école.

Le bon côté, c'est que du coup, je sais aider mes élèves car attentive aux troubles non dépistés. Je sais que l'on peut être dans une errance de diagnostic comme nous pendant de longues années même avec des bilans sérieux et la bonne volonté parentale. Cela me permet également de ne jamais juger les parents ( éviter la critique facile), d'être à l'écoute et de toujours les déculpabiliser car souvent on accuse la mère pour tel ou tel truc. Je cherche beaucoup, je me renseigne sur les enfants à besoin éducatifs particuliers... On apprend bien plus avec son enfant différent qu'avec 25 formations. Le mien a réussi à mettre à plat mes évidences d'instit, m'a obligé à repenser mon enseignement, à voir les choses différemment sur les attendus de l'école et ainsi j'ai appris à aller au fond des choses...Je suis même allée voir ce que proposait  une école hors contrat qui relève des enfants dys pour comprendre comme ils faisaient et cela sans à priori (alors que tout le monde me disait c'est une école pour les riches et moi j'y ai découvert autre chose)... Bref, c'est un véritable plus pour le côté professionnel même si j'aurais préféré la simplicité familiale... Peut être qu'un jour je me tournerai vers l'ash comme mon enfant aura moins besoin de moi (ma volonté initiale quand j'ai débuté).

Sinon, pour ABA, j'ai eu un élève qui a débuté cette rééducation  en CE2 et  il est en 6ème ordinaire (et je crois que le collège ne sait pas qu'il est autiste Asperger par choix des parents). Visiblement tous les échos sont ultra positifs sur cette méthode.

A+

 

  • J'aime 1
Posté(e)

Bonsoir, j'ai une fille qui n'est pas handicapée mais a eu des retards scolaires (perturbations cognitives suite à un grave traumatisme psychologique) et est suivie en CMPP.

Depuis le début de ma carrière où j'ai commencé comme remplaçante j'ai travaillé essentiellement en spécialisé (une fois que j'ai accepté un remplacement en EREA on m'envoyait en Clis, CEP, ...). Je suis toujours enseignante dans le spécialisé, actuellement en pédopsy. Au début avec le premier enfant autiste que j'ai eu en charge, la méthode PECS ne fonctionnant pas (utilisée par l'établissement avec snozelen) je me suis tournée vers aba sur les conseils d'une amie [j'ai le CAPSAIS option F. Pas le D et encore moins avec la spécialisation autisme. Je me forme en échangeant autour de moi, en allant à des conférences...)] dont l'ainé est autiste et avec le makaton. Bon résultats. Avec un autre enfant autiste cela ne fonctionnait pas alors j'utilise le makaton seul. Pour la majorité des enfants que j'ai en charge aba fonctionne très bien, mais en fait je dois dire que je m'adapte à ce que j'observe chez l'enfant et aussi à ce que disent ou font les parents. J'ai une petite fille dont les parents utilisaient déjà aba, je n'ai pas cherché à comprendre j'ai utilisé la méthode avec ils étaient à l'aise et en confiance et qu'ils avaient démarré. Par contre j'ai eu une maman qui ne voulait pas en entendre parler (elle trouvait que c'était pavlovien. Je l'ai invitée à venir voir comment je l'utilisait en classe avec un enfant pour lequel je sais que la présence d'une personne inhabituelle n'était pas angoissante, et dont les parents étaient d'accord mais elle n'a jamais voulu. je respecte). Je ne me ferme pas, l'essentiel est que l'enfant évolue, et surtout soit bien, apaisé, valorisé sur ce qu'il est et prenne confiance en lui ce qui signifie mesurer les progrès, savoir qu'il peut apprendre. Alors je me sers de la méthode qui lui correspond le mieux et en partant aussi de ce que me disent les parents. j'ai un autre enfant qui n'en a pas besoin.

Une des plus belle récompense a été un élève que j'ai depuis 4 ans, qui, au détour d'un texte lu, m'a dit  "intelligent c'est quoi?". Je lui ai expliqué et il m'a dit: "ah, je suis intelligent". Je lui ai dit "oui, évidemment, et pourquoi dis-tu cela?". "tu dis à moi depuis tout temps, je suis fier". Or je n'ai jamais prononcé ce mot en parlant de lui. Par contre aba lui a permis je pense avec les renforçateurs, à se construire comme personne capable d'apprendre, de progresser et intelligente. En outre cela rassure, sécurise.

Je m'en sers aussi avec certains enfants psychotiques.

Mes collègues infirmiers et éducateurs, la psychomot...tout le monde utilise Aba maintenant sauf pour les enfants autistes pour lesquels ça ne sert à rien évidemment.

Les collègues que j'ai qui ont un enfant handicapé ou un proche handicapé que je connais sont en général très réactifs sur l'étayage à apporter. Cependant je connais aussi des collègues n'ayant personne d'handicapé dans leur famille et qui sont très efficaces (je le vois dans les équipes éducatives).

Honnêtement je pense que les enseignants qui ne travaillent pas en spécialisé devraient avoir une formation initiale ou continue sur aba, le makaton...des stages. Car ils ne seraient pas aussi démunis lorsqu'ils accueillent un enfant autiste et en plus cela pourrait aider des enfants en difficulté. 

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