Goëllette Posté(e) 26 novembre 2017 Posté(e) 26 novembre 2017 Du tout, je réponds à la personne m'ayant interpellée. Et je réponds au sujet d'une façon générale, pas par rapport à cet élève. J'enseigne depuis plus de trente ans et ai largement vu les choses évoluer, ce qui me fait penser que même un élève diagnostiqué officiellement comme EIP ou hyperactif doit pouvoir s'asseoir quand on le lui demande et accepter de faire un travail. Et ça fonctionne, car ce qui manque à tous ces enfants, ce sont des cadres.
sofia88 Posté(e) 26 novembre 2017 Auteur Posté(e) 26 novembre 2017 il y a 6 minutes, Goëllette a dit : Du tout, je réponds à la personne m'ayant interpellée. Et je réponds au sujet d'une façon générale, pas par rapport à cet élève. J'enseigne depuis plus de trente ans et ai largement vu les choses évoluer, ce qui me fait penser que même un élève diagnostiqué officiellement comme EIP ou hyperactif doit pouvoir s'asseoir quand on le lui demande et accepter de faire un travail. Et ça fonctionne, car ce qui manque à tous ces enfants, ce sont des cadres. je suis d'accord pour l'idée de cadres… c'est rassurant, enveloppant et une base primordiale. Sophia
Sophely1 Posté(e) 26 novembre 2017 Posté(e) 26 novembre 2017 Oui... mais parfois aussi ce même enfant EIP sait se tenir à la maison, à l'extérieur, dans les magasins, les réunions auxquelles assistent ses parents mais pas à l'école ou chez la nounou où certainement d'autres choses se nouent. La part de culpabilité des parents ok mais attention à ne pas oublier celle de l'école également. Certains parents savent dire non, se faire respecter même si ce n'est jamais parfait pour certains enfants (alors que dans la même fratrie, un enfant réagira autrement) et pour autant ont des enfants qui "explosent" à l'école. NE PAS CITER, merci.
aleytys Posté(e) 26 novembre 2017 Posté(e) 26 novembre 2017 On est bien d'accord qu'il y a de moins en moins de cadre pour les enfants, je n'ai pas 30 ans d'ancienneté, mais je le ressens aussi. Mais c'est encore un discours ou c'est ou tout blanc ou tout noir. Tu ne tiens pas compte de la particularité de l'élève. Les EIP sont diagnostiqués souvent tard, et jusque-là les "non" des adultes (si si, je t'assure il y a encore des parents qui font bien leur travail ) n'auront servi à rien! ou presque. Tout doit avoir un sens et une logique pour ces enfants-là. Et à moins d'être un professionnel de l'enseignement ou de l'éducation, les parents n'ont pas souvent assez de recul pour pouvoir le pratiquer à la maison. Avant de donner un conseil à un collègue qui doit gérer un enfant précoce, il serait peut-être bon de se documenter un peu pour comprendre que non, cet enfant ne peut pas avoir les mêmes contraintes que les autres, ou tout du moins pas dans les mêmes conditions. On ne punis pas un élève parce-qu'il est différent! J'ai aussi eu un élève EIP en CM1!! Diagnostiqué en CM1. Jusque-là il était catalogué par tous les collègues comme un "casse-pied prétentieux". Du coup, personne ne lui a jamais APPRIS à gérer une frustration, et je ne vois pas en quoi punir cet élève dès qu'il se levait ou bien faisait autre chose que ce qui était demandé aurait résolu le problème. Il y a plein de documents sur internet, @sofia88 tu peux même demander conseil à la psychologue scolaire qui pourra te donner des pistes. 1
sofia88 Posté(e) 26 novembre 2017 Auteur Posté(e) 26 novembre 2017 il y a 24 minutes, aleytys a dit : On est bien d'accord qu'il y a de moins en moins de cadre pour les enfants, je n'ai pas 30 ans d'ancienneté, mais je le ressens aussi. Mais c'est encore un discours ou c'est ou tout blanc ou tout noir. Tu ne tiens pas compte de la particularité de l'élève. Les EIP sont diagnostiqués souvent tard, et jusque-là les "non" des adultes (si si, je t'assure il y a encore des parents qui font bien leur travail ) n'auront servi à rien! ou presque. Tout doit avoir un sens et une logique pour ces enfants-là. Et à moins d'être un professionnel de l'enseignement ou de l'éducation, les parents n'ont pas souvent assez de recul pour pouvoir le pratiquer à la maison. Avant de donner un conseil à un collègue qui doit gérer un enfant précoce, il serait peut-être bon de se documenter un peu pour comprendre que non, cet enfant ne peut pas avoir les mêmes contraintes que les autres, ou tout du moins pas dans les mêmes conditions. On ne punis pas un élève parce-qu'il est différent! J'ai aussi eu un élève EIP en CM1!! Diagnostiqué en CM1. Jusque-là il était catalogué par tous les collègues comme un "casse-pied prétentieux". Du coup, personne ne lui a jamais APPRIS à gérer une frustration, et je ne vois pas en quoi punir cet élève dès qu'il se levait ou bien faisait autre chose que ce qui était demandé aurait résolu le problème. Il y a plein de documents sur internet, @sofia88 tu peux même demander conseil à la psychologue scolaire qui pourra te donner des pistes. je partage ton point de vue, l'idée est de considérer cet élève comme fonctionnant de manière différente et donc d'adapter obligatoirement avec lui une pédagogie différenciée, cela relève de notre travail.. maintenant il s'agit de le faire au mieux est c'est là ma volonté.. cela peut même être passionnant si je trouve le bon point d'accroche, car après tout être haut potentiel c'est quand même positif , il y'a les mots "potentiel" et "haut"" dedans donc bon, ce potentiel doit être exploité, reste à trouver comment... Sophia
aleytys Posté(e) 26 novembre 2017 Posté(e) 26 novembre 2017 Tu peux peut-être emprunter à la médiathèque des livres relevants de sujets traités en classe, en lien avec les sciences. Tu peux aussi trouver beaucoup de travail autonome : blasons d'autonomies, ceintures de calcul pour lesquels tu peux mettre en place une progression obligatoire : finir le niveau 1 pour accéder au niveau 2... Pour mes élèves cette année j'ai mis en place des contrats individuels avec des missions à accomplir. Chaque mission réussie se voit validée d'un tampon, ils adorent. Les missions sont du genre : je réussis un exercice sans rature, ou bien je réussis la présentation de mon cahier du jour, mon bureau est bien rangé... tu pourrais peut-être proposer quelque chose de ce genre à ton élève pour qu'il retrouve de l'intérêt dans des choses simples.
sofia88 Posté(e) 26 novembre 2017 Auteur Posté(e) 26 novembre 2017 Il y a 1 heure, aleytys a dit : Tu peux peut-être emprunter à la médiathèque des livres relevants de sujets traités en classe, en lien avec les sciences. Tu peux aussi trouver beaucoup de travail autonome : blasons d'autonomies, ceintures de calcul pour lesquels tu peux mettre en place une progression obligatoire : finir le niveau 1 pour accéder au niveau 2... Pour mes élèves cette année j'ai mis en place des contrats individuels avec des missions à accomplir. Chaque mission réussie se voit validée d'un tampon, ils adorent. Les missions sont du genre : je réussis un exercice sans rature, ou bien je réussis la présentation de mon cahier du jour, mon bureau est bien rangé... tu pourrais peut-être proposer quelque chose de ce genre à ton élève pour qu'il retrouve de l'intérêt dans des choses simples. ok je note c'est une bonne idée, merci. Sophia
dameoiselle Posté(e) 26 novembre 2017 Posté(e) 26 novembre 2017 La maîtresse de ma grande fait les ceintures de calcul, de conjugaison et un rallye lecture. Tout ceci la stimule énormément.
Goëllette Posté(e) 26 novembre 2017 Posté(e) 26 novembre 2017 Il y a 7 heures, aleytys a dit : On est bien d'accord qu'il y a de moins en moins de cadre pour les enfants, je n'ai pas 30 ans d'ancienneté, mais je le ressens aussi. Mais c'est encore un discours ou c'est ou tout blanc ou tout noir. Tu ne tiens pas compte de la particularité de l'élève. Je tiens compte de la particularité de TOUS mes élèves et je ne pense pas que conforter un élève, aussi précoce soit-il, dans une posture d’être à part auquel il faudrait s'adapter sans qu'on lui demande à lui de le faire n'est pas une bonne chose pour lui. Citation Les EIP sont diagnostiqués souvent tard, et jusque-là les "non" des adultes (si si, je t'assure il y a encore des parents qui font bien leur travail ) n'auront servi à rien! ou presque. Tout doit avoir un sens et une logique pour ces enfants-là. Et à moins d'être un professionnel de l'enseignement ou de l'éducation, les parents n'ont pas souvent assez de recul pour pouvoir le pratiquer à la maison. Tout doit avoir un sens pour TOUS les élèves et les enfants. Citation Avant de donner un conseil à un collègue qui doit gérer un enfant précoce, il serait peut-être bon de se documenter un peu pour comprendre que non, cet enfant ne peut pas avoir les mêmes contraintes que les autres, ou tout du moins pas dans les mêmes conditions. On ne punis pas un élève parce-qu'il est différent! Je ne punis jamais un élève parce qu'il est différent. Au contraire, je considère chacun de mes élèves de la même façon. Et je crois qu'un enfant précoce, pour son bien-être, doit absolument être traité comme ses camarades. Et à plus forte raison parce qu'il est très intelligent et qu'il est en permanence en train de chercher les limites des adultes qui l'entourent. Citation J'ai aussi eu un élève EIP en CM1!! Diagnostiqué en CM1. Jusque-là il était catalogué par tous les collègues comme un "casse-pied prétentieux". Du coup, personne ne lui a jamais APPRIS à gérer une frustration, et je ne vois pas en quoi punir cet élève dès qu'il se levait ou bien faisait autre chose que ce qui était demandé aurait résolu le problème. C'est aux parents d'apprendre à gérer la frustration à leurs enfants, ou à un psy, s'ils n'y arrivent pas, et en aucun cas à l'école.
mayre Posté(e) 28 novembre 2017 Posté(e) 28 novembre 2017 Mon grand, non diagnostiqué mais, après avoir vu une psy sur ses problèmes de gestion de l'erreur, le doute n'est pas permis, est aussi en CE1. Alors, c'est différent, mais c'est moi qui gère à distance. Il est en ce moment passionné par les volcans et a découvert les éléments chimiques, il est dans les réactions liées à la chaleur et dans les pourcentages. On répond à ses questions à la maison, et il se débrouille. Il écrit un livre sur le Yellowstone sur l'ordi. Et la condition pour qu'il fasse tout ça, c'est qu'il fasse ce qu'on lui demande en classe, déjà, y compris ce qui lui semble simple. Après, je lui demande d'aider les copains, en se rappelant que ce qui lui semble simple ne l'est pas forcément pour les autres, et que vivre ensemble, c'est aussi prendre en compte les gens qui nous entourent. Que comprendre les raisonnements des autres est un mystère à éclaircir, et que le but d'une classe, ce n'est pas de fournir un élève meilleur que les autres, mais que tout le monde comprenne. On travaille sur les vulgarisations de ce qu'il veut dire, ce qui peut être compréhensible par les autres (parce qu'au début de l'année, il a voulu raconter la formation du volcan que nous avons gravi pendant les vacances, et les histoires de dénivelés et de tectonique des plaques, ça ne l'a pas trop fait à ses copains de CP/CE1). Donc, en "gérant" à la maison, on a réussi à avoir un enfant qui se tient bien en classe, qui fait son travail (et notre exigence, c'est l'écriture, qu'il a maintenant très belle mais très lente - il a peur de finir trop vite son travail), et qui partage et aide les autres (ça, c'est sa maitresse qui le dit). Ca n'empêche pas quelques pétages de plomb où il devient très désagréable (incompréhension de la répétition de certains exercices, saut desdits exercices pour aller plus vite lire, "Quoi maitresse! Pourquoi tu as encore fait cet exercice, j'en ai marre!"), mais en ne lâchant rien (en mode: "tu n'as pas le choix" et "tu dois respecter le rythme de tes camarades et les efforts de la maîtresse pour le suivre"), on arrive à le contenir. S'adapter à lui serait très compliqué pour la maîtresse (en numération, il a plutôt un niveau CM2). Je pense donc que ces enfants peuvent à la fois être nourris en allant plus loin, certes, mais il est compliqué de coller à leur niveau réel (et est-ce vraiment souhaitable pour un enfant de CE1 d'avancer sur un niveau CM2? - je n'en suis pas sûre), par contre, leur faire prendre conscience de ce qui les entoure, leur faire analyser ce qui peut être difficile pour les autres, leur donner ce défi dans l'objectif d'aider, peut être une piste quand ces enfants sont plutôt bien intégrés par leurs copains. Ca peut leur permettre aussi de ne pas s'enfermer sur leurs "trips" et de respecter ceux qui l'entourent (parce que je ne cache pas que nous avons à gérer un sentiment de supériorité qui m'agace au plus haut point). En même temps, il a besoin aussi de s'isoler à certains moments dans la lecture, sinon, il ne tiendrait pas la journée. Donc, je te dirais de travailler sur le tutorat, et de baliser les moments où il peut lire, sous quelles conditions (de travail, de déplacements). Je ne suis pas sûre que du travail supplémentaire puisse marcher, cela dépend des enfants, le mien n'en est pas friand et préfère aller à la vitesse de l'escargot pour l'éviter, car cela ne répond pas forcément à ses préoccupations du moment (constat de l'an passé, surtout). Cette année, sa maitresse le laisse faire ce qu'il veut, à la condition toujours qu'il ait fait son travail, qu'il ait aidé un peu, et qu'il ne dérange pas la classe. Il peut amener les livres qui le passionnent en échange de ce contrat. Il peut faire un exposé à la classe. Cela lui convient pour le moment parfaitement. Je fais exactement pareil pour mon EIP de CM2: contrat de travail avec des exercices du niveau supérieur (mais pas au delà de sixième, bien qu'il ait un niveau supérieur dans certains domaines), de tutorat, puis liberté dans des limites qu'il connait (ne pas déranger, s'arrêter dès que je le demande pour reprendre la vie de la classe, rendre compte de ce qui l'intéresse). Cela marche aussi parfaitement pour le moment. Par contre, j'ai eu un EIP en CM1 (diagnostiqué en cours d'année à ma demande) pour lequel ça a été plus dur, et je devais fixer mes exigences et la carotte par séance pour pouvoir le mettre en dynamique de travail, puis d'adaptation. Le tutorat n'était pas possible, les relations avec les autres avaient trop été "abîmées" par son attitude. Cette piste aurait été néfaste. Alors, je suis d'accord quand vous dites qu'il faut qu'il y ait un sens et une logique à certaines activités, mais je suis aussi d'accord avec Goëllette quand elle rappelle que c'est le cas pour tous les enfants. Quand mon grand râle sur la répétition des exercices, je lui rappelle que le sens, c'est qu'il n'est pas tout seul... C'est important de ne pas les mettre dans une bulle déconnectée des autres, surtout si l'on veut qu'ils restent dans leur classe d'âge car ils n'y sont pas en souffrance. Après, je te dirai aussi d'être très vigilante sur ce que tu dis, car il est essentiel que l'enfant ait confiance dans ta parole. Par exemple, la maitresse a eu une journée difficile avec le mien pour un détail, mais qui l'a perturbé au point de dire de se demander si la maitresse ne lui apprenait pas n'importe quoi. En effet, elle a dit qu'on ne pouvait faire la moitié que des nombres pairs, or mon fils sait que la moitié de 7, c'est 3,5. Il ne comprenait pas pourquoi elle "mentait" aux autres. On a dû remettre les choses en perspectives pour qu'il comprenne que c'était une étape pour ses copains, mais on a frôlé le rejet de la parole de la maîtresse en bloc. Idem l'an passé avec une histoire de chaleur et de couleur de flamme, liée à un dégagement d'énergie. Tout cela pour dire que la relation peut être ténue avec ces enfants, et il faut être vigilant à la rattraper au cas où. 1
sofia88 Posté(e) 28 novembre 2017 Auteur Posté(e) 28 novembre 2017 Merci beaucoup pour ce partage d'expérience. Cela est trés inspirant pour ma pratique, je note vos idées, merci. Sophia
ratatouille Posté(e) 29 novembre 2017 Posté(e) 29 novembre 2017 Le 28/11/2017 à 07:18, mayre a dit : S'adapter à lui serait très compliqué pour la maîtresse (en numération, il a plutôt un niveau CM2). Je pense donc que ces enfants peuvent à la fois être nourris en allant plus loin, certes, mais il est compliqué de coller à leur niveau réel (et est-ce vraiment souhaitable pour un enfant de CE1 d'avancer sur un niveau CM2? - je n'en suis pas sûre) Je me suis très -vraiment très- longuement questionnée aussi à ce sujet concernant mon fils, arrivé au CP (dans ma classe) en lisant et comprenant parfaitement, en ayant acquis la numération et en ayant des compétences de calcul du type mi CE1 au moins. J'ai choisi de faire l'essai de le passer au Ce1 dès les premiers jours, après en avoir aussi discuté avec lui. Aujourd'hui (il est en CE2), je vois que c'est ce qu'il lui fallait pour se confronter à un minimum de difficulté. Je suis persuadée que sans ce saut, il se serait encore plus laissé aller à la flânerie. En cela je crois qu'il était effectivement souhaitable de se rapprocher de son niveau réel.
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